mercredi 28 septembre 2011

Le secret de Betty et Véronica

Durant les années 70 les comics étaient pour moi un passe-temps très apprécié, surtout par ces jours d'interminable pluie. J'ai longuement, et souvent, feuilleté les nombreux numéros de Spider-Man, Hulk, Iron Man, Captain America jusqu'à les pages en soient toutes encornées. Toutefois, j'admets en toute sincérité ne pas avoir dédaigné la série Archie de temps en temps. Les scénarios parfois un peu gnan-gnan et résolument simplistes faisaient changement des super-héros qui se tapochaient dessus. Par contre, malgré l'innocence des textes, il y avait un truc assez dichotomique. 


La dichotomie est que tous les textes de chaque numéro étaient parfaitement platoniques. Par contre, ce que les mots ne racontaient pas, les images le disaient de façon assez claire. Et c'est là une chose que les auteurs ont su bien représenter des adolescents: ces hormones qui sont dans le tapis, et la manière dont les roues décrochent chaque fois qu'une belle fille est dans les parages. 









Les histoires, malgré tout, demeuraient parfaitement platoniques, même avec un étalage de chair parfois flagrant et des ados dont les hormones coursaient comme des F1 à chaque fois qu'ils voyaient une fille. Dan DeCarlo, avant de crayonner Archie, avait été un artiste pinup, donc un type qui ne dessinait que des filles à peu près nues. Sa formule était cependant assez simple: chaque fille était dessinée de la même façon, sur le même moule. C'est donc pour ça que les filles dans Archie ont toujours cette physionomie si particulière, et assez similaire où toute les filles ont pratiquement le même type de corps et la même forme de visage; taille fine et gros nichons. Seule la couleur des cheveux et la coiffure changent. Mais bon, tout ce sex-appeal dégagé par les filles dans ces comics, dont Betty et Véronica, ne date pas de la décennie du sexe, soit les années 70. Que non! Observez un peu cette page couverture par Irv Novick pour le numéro de juillet/août 1947...



Et peu à peu on a vu apparaître des bédés amateurs, parfois particulièrement bien torchées, où l'on voyait Betty et Véronica en version porno. Est-ce que De Carlo lui-même se serait laissé prendre au jeu? Disons que beaucoup de bédéistes se sont franchement amusés à dessiner leurs héros en version XXX tout en prenant soin que ces croquis ne se rendent jamais aux yeux du public. DeCarlo n'a pas fait exception, comme en témoigne ce dessin encré et mis en couleurs. 


Cette illustration a été fignolée avec amour par Dan DeCarlo lui-même. Sa signature apparaît près du pied gauche de Betty: DSD, pour Dan Salvator DeCarlo. En bas complètement, écrit à la mine, il ajoute: Mike, please no copies to anyone, DeCarlo ne voulant évidemment pas que ça se propage . Hé hé. C'est un gag à l'interne, évidemment, nullement destiné à quelconque forme de publication, même pas en photocopie comme le demande DeCarlo, mais ça montre quand même le type lui-même était habité par la curiosité de voir ses personnages s'envoyer en l'air. Et il a même prit le temps d'encrer et de mettre en couleurs le bougre. 

Le dessin nous montre que non seulement Betty est une vraie blonde (les rideaux qui s'agencent avec le tapis) mais aussi que DeCarlo a fort probablement crayonné ça dans les années 70. Pour des raisons évidentes et laisse également penser (fantasmer pour certains) que Betty et Véronica étaient à voile et à vapeur. Toot-toot!!




Le saviez-vous? Un des personnages secondaires de la série, et qui avait ses propres numéros, Cheryl Blossom. a été bannie pendant un certain temps car la série a été considérée trop sexy. 

1 commentaire: