vendredi 26 septembre 2014

Histoire de chats

Des chats, dans ma vie, il y en a presque toujours eu. De dire que je suis une personne à chat est certainement un euphémisme. La perte d’un animal de compagnie est pénible, tous ceux qui ont ou en ont eu vous le diront. Rien de facile ni d’agréable lorsque vient le temps de se départir d’un fidèle compagnon, on peut en convenir. La perte de Pénélope, comme je disais dans l’article que je lui ai dédié, m’a fait un grand trou béant au milieu du cœur. Ce qui est parfaitement normal après onze ans de joyeuse complicité. Le deuil m’a été, et m’est encore pénible mais j’ai une philosophie très nette pour pallier à cela; adopter un nouveau compagnon félin. Toutefois, pas question ici de «remplacer» Pénélope ou de faire un copier-coller de la dynamique que j’avais avec elle. Ce sont là des choses qui ne se font pas et qu’il faut éviter à tout prix. Il s’agit tout simplement d’inverser la polarité de la charge émotive engendrée par le départ de Pénélope par une autre, positive celle-là et l’investissement d’énergie afin de créer un nouvel acoquinement avec un tout nouveau minet permet justement cela. 

Mais adopter un nouvel animal, même pour les raisons que j’ai mentionnées, n’est pas décision à prendre à la légère ou sur un coup de tête. On ne choisit incidemment pas un nouveau compagnon comme une bébelle que l’on peut retourner au magasin si l’on n’est pas satisfait, peu importe la raison. En prenant son temps et en posant les bonnes questions et de passer un certain temps avec l’animal qui nous intéresse on s’assure que celui que l’on va choisir sera le bon. À cet égard les refuges sont les endroits à privilégier. Qui plus est, le vaccin de base, le micropuçage et la stérilisation sont incluses. Ce qui est bien aussi c’est que l’on peut consulter sur internet les animaux disponibles pour adoption mais évidemment, rien ne vaut une visite en personne.

À cet égard je me suis donc rendu dernièrement au refuge de la SPCA pour une première visite. C’était un de ces vendredis typiques de l’automne, ensoleillé mais un peu frisquet. En approchant la bâtisse je me suis enlevé de la tête l’idée absolue d’en ressortir avec un animal. S’il faut que je revienne deux, trois ou quatre fois pour dénicher la perle rare alors ce sera comme ça et c’est tout. Y’a pas de presse.

En entrant dans la salle où se trouvent tous les matous j’avoue que j’ai trouvé ça un peu triste de les voir. Ils sont bien traités et soignés, pas de doute, mais ils ne sont pas là pour l’éternité et ils ont aussi chacun une histoire, pas toujours très jojo; tantôt trouvés presque naissants dans une ruelle au fond d’une boîte de carton, parfois abandonnés sommairement lors d’un déménagement, confiés à la SPCA pour des raisons de santé de l’ancien propriétaire ou bien parce que les gens ne peuvent tout simplement plus s’en occuper pour différentes raisons personnelles. Ici, ils ont une seconde chance à la vie et ils nous regardent avec ces yeux qui nous implorent de les adopter.

Ce jour-là toutes les cages étaient presque toutes occupées. Seulement deux ou trois de vides. Il se trouvait une chatte que j’avais vu sur le site internet de la SPCA, une belle et jeune tabby aux yeux verts dont le nom m’échappe. Elle n'avait pas encore été adoptée. La technicienne a ouvert la cage pour un premier contact. Pas de geste brusque, évidemment. Par contre elle s’est montrée agressive. Elle s'est recluse dans le fond et s'est refusée à toute approche, les oreilles bien baissées. Ça ne ment pas et dans ce temps-là on n'insiste pas. Nous ne sommes peut-être pas faits l'un pour l'autre. Peut-être a-t-elle été abusée? Difficile à dire. La technicienne a refermé la cage et j’ai regardé les occupants des autres cages. 

J'ai ensuite vu un p’tit mâle de quelques mois déjà castré. Bon, pas de chance, il était déjà en processus d’évaluation pour adoption. Les autres matous quant à eux étaient un peu trop vieux pour moi. Le dernier chat que j’ai vu était une jeune femelle blanche et grise. Elle semblait enjouée et sociable mais deux enfants accompagnés de leur mère la convoitaient.   

Je reviendrai donc plus tard pour une seconde visite que je me suis dis. Y'a pas de presse.

J’étais sur le bord de quitter la pièce lorsque j’ai jeté un dernier coup d’œil et c’est là que je me suis rendu compte qu’une cage près du sol, que je croyais vide, était en fait occupée. Je me suis arrêté et me suis accroupi pour mieux voir. Là, dans la litière, bien couchée en rond, une petite boule de poils dormait à poings fermés. Sur le carton ça disait qu’il s’agissait d’une femelle d’à peine un an, mais sans nom.

En regardant la fiche de l’animal la technicienne m’a dit qu’elle avait été trouvée errante et que tous les efforts avaient été faits pour en retracer le ou la propriétaire, sans grand succès, ce qui laisse croire à un abandon pur et simple. Ça disait aussi qu’elle était timide et craintive, ce qui est normal, mais autrement en excellente santé. J’ai donc demandé à la voir.

Quelques minutes plus tard on s’est retrouvé, la technicienne, la chatte et moi, dans une petite salle qu’on pourrait appeler «d’acclimatation». C’est une pièce vide, d’à peu près douze pieds par douze et sans meuble où l’on peut évaluer le contact avec l’animal. La petite chatte, j’ai pu le constater, était vraiment mais alors là vraiment petite, miniature dans tous les sens. Elle faisait davantage penser à un chaton de quatre ou cinq mois. Affichant une fourrure tigrée mais foncée, elle s’est initialement montrée craintive et timide.

Qu’est-ce que tu fais cachée derrière la porte? Que je lui ai dit.

Mais c’était bien normal, considérant d’où elle venait et ce qu'elle avait vécu. Et puis elle est laissée approchée, puis flatter et finalement j’ai pu lui faire passer le test ultime de confiance pour un chat : se laisser prendre sur le dos dans le creux de mon bras.

La petite a passé le test haut la main. Elle s’est même mise à ronronner puis, à fermer à moitié les yeux. La p’tite vlimeuse. Tsé, quand tu es bien. J’ai alors deviné qu’elle était habitée d’une belle sociabilité qui ne demandait qu’à éclore au travers de la patience, de l’amour et bien des câlins. Après un douzaine de minutes je n’ai pu que constater qu’elle et moi avions un merveilleux potentiel d’amitié et c’est avec grand plaisir que j’ai choisi de l’adopter. Mes amis, faites la connaissance de Zoé.


Dès son arrivée à la maison elle a immédiatement pu s'acclimater sans problème aucun à son nouvel environnement de vie. De chat errant dans la rue et abandonné elle fait la transition à un tranquille chat de maison qui aime ronronner. Selon toute vraisemblance, notre relation sera toute aussi merveilleuse et unique que celles que j’ai eue avec Pénélope ainsi qu’avec ces autres merveilleux chats qui les ont précédés et dont je garde en moi tout l’amour que leur ai portés.


Au moment d’écrire ceci elle est là, couchée sur la chaise près de moi à roupiller. Il y a maintenant quelques jours qu’elle est ici. Non seulement elle s’y plaît drôlement mais elle prend doucement ses aises et petites habitudes. Elle ne grimpe pas là où il ne faut pas, va dans la litière sans aucun problème et ne rechigne pas quant à la nourriture. Bientôt elle passera sous le bistouri afin d'être stérilisée après quoi elle ne s'en portera que mieux. 

Bienvenue chez toi Zoé, bienvenue, à ton tour, dans ma vie!




Le saviez-vous? Une chatte qui s’accouplent verra sa descendance se chiffrer à près de 420,000 minous en sept ans. Faites stériliser.


4 commentaires:

  1. Réponses
    1. Elle est vraiment belle et elle le sait la p'tite vlimeuse. :)

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    2. je découvre votre blogue, j'y suis arrivé par une recherche sur le Sambo.
      Je suis très touché, très ému par vos articles sur les chats de votre vie, je comprends tellement votre amour pour eux. Vous avez une belle sensibilité et un grand coeur.
      Vous écrivez bien, vous pensez bien, il y a tout plein d'humour, c'est très agréable de vous lire.
      Je vais vous suivre maintenant c'est certain.

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    3. Ça oui, on les aime bien ces minous-là. Merci pour vos bons mots!

      Pluche

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