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dimanche 30 octobre 2016

Petit souvenir d'Halloween

Pendant plus de 55 ans, le nom de Ben Cooper a été associé aux déguisements d'Halloween pour enfants. On retrouvait au catalogue une quantité fort appréciable de masques de tous les genres et de toutes les sauces souvent agrémentés de costumes complets; c'est à dire un masque et un vêtement une-pièce assorti. Vous n'avez qu'a taper «Ben Cooper Catalog» dans Google Images et vous aurez une très bonne idée de la quantité de costumes que la compagnie fabriquait. Pour les parents qui n'avaient ni la patience ni les sous pour fabriquer des costumes «sur mesure» à leur marmaille, ceux de Ben Cooper étaient une bénédiction. Pour quelques dollars les enfants pouvaient vraiment être n'importe qui. Ou n'importe quoi. 

Et Ben Cooper ce n'était pas seulement aux États Unis puisque les costumes et masques se retrouvaient ici sur les tablettes de magasins comme Woolco, Miracle Mart, Rossy, K-Mart, Bonimart et bien d'autres. Il était pratiquement impossible de ne pas se trouver un costume Ben Cooper pour l'Halloween. Même les petits commerces de quartier en avaient en inventaire. 

Aussi, en cette fête d'Halloween qui tire déjà à sa fin, bousculée qu'elle est depuis quelques semaines déjà par les trucs de Noël, j'ai décidé de partager avec vous un petit quelque chose de Ben Cooper très intéressant et sortie tout droit de mon voûte à jouets et que je vous présente à l'instant. 

Cet ensemble Ben Cooper date de 1977 et il est intéressant de noter la présentation dans une boîte en carton, chose que l'on ne voit évidemment plus aujourd'hui. Le graphisme est évidemment très amateur et on peut s'imaginer que la compagnie n'a pas dû débourser beaucoup de sous pour ces illustrations. Une façon comme une autre d'économiser sur les coûts de production. 
Par contre, pour reproduire des personnages comme Spider Man, Batman et autres super-héros bien connus Ben Cooper n'avait pas le choix d'obtenir des licenses. Pour quantité d'autres costumes, parfaitement génériques comme une infirmière, un astronaute, un pirate ou une majorette, les licenses étaient inutiles. 
Une autre façon ingénieuse de minimiser les coûts était d'utiliser la même boîte pour tous les costumes et de simplement laisser un espace blanc afin d'étamper le nom et la description du costume à l'intérieur. Ici, comme on peut le voir, il s'agit d'un déguisement de Stormtrooper du film Star Wars. On note le © de la 20th Century Fox qui légalise le costume mais aussi un autre détail au bas: le costume est en coton, ce qui détonne un peu du mince polyester traditionnel . On ouvre la boîte?
Et voilà. Le masque semble fraîchement peint tellement il est bien conservé. Ce masque, comme tous les autres, avait des trous pour les yeux qui limitaient quelque peu le champ de vision des enfants, parfait pour traverser la rue le soir. Et on ne parlera même pas ici des longs escaliers caractéristiques de Montréal. Les grimper était une chose mais les redescendre en voyant tout croche sans faire le trajet cul par-dessus tête avec un gros sac de bonbons dans les mains était une autre paire de manche... 
Comme on peut le voir, le masque était conventionnel en ce qui concerne la mise en place; deux broches, une de chaque côté du masque, retenaient un élastique que l'on se plaçait derrière la tête. La majorité des masques comprenaient une ouverture près de la bouche afin de faciliter la respiration mais pas celui du Stormtrooper, ce qui faisait que la condensation s'accumulait rapidement et on se respirait l'haleine tout le long de la tournée. Pas toujours facile la vie de soldat de l'Empire. regardons maintenant le vêtement. 
Plusieurs vêtements Ben Cooper, comme je le mentionnais un peu plus haut, étaient fabriqués en polyester mince et assez fragile. Ils étaient évidemment toujours trop grands ou toujours trop petits. Un ajustement parfait c'était assez rare.alors soit on se marchait sur le bas de pantalons ou bien on avait l'air d'un Stormtrooper (ou autre bibitte) qui avait pas mal d'eau dans sa cave. Ici par contre on va donner deux morceaux de robot à Ben Cooper pour un costume tout en coton et d'une belle finition avec un imprimé de qualité sans couleurs qui se bavent les unes sur les autres. 
Ici j'aime bien le logo Star Wars bien imprimé en plein milieu du costume. On se souviendra que dans le film chaque Stormtrooper avait ça sur la poitrine. Bon, évidemment que non, mais c'était là une caractéristique des costumes du temps. Par exemple, un costume Frankenstein comprenait le nom et une illustration du monstre, comme si le masque n'était pas assez révélateur. J'avoue sincèrement que c'est là quelque chose qui me gossait lorsque j'étais gamin. Et pas seulement moi, tous mes copains aussi. Rien de plus décevant que de s’apercevoir que notre costume d'un personnage quelconque portait sur la poitrine une illustration même du monstre, ou whatever.  



Et pourquoi pas une dernière mention du Copyright. Mais c'était comme ça sur tous les produits dérivés. On n'y échappait pas. N'empêche tout de même que je suis bien content d'avoir ce costume dans ma collection, surtout dans son état pratiquement neuf. Pas certain qu'il ait été porté une seule fois. 



Le saviez-vous? Un peu avant de tourner La guerre des étoiles, Georges Lucas a refusé de recevoir plus que les $500,000 promis pour réaliser son film. Il a plutôt opté pour le contrôle complet des droits sur les produits dérivés. Une sage décision qui a rapporté à Lucas une véritable fortune digne de Picsou.