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lundi 22 février 2010

Koogle

Au début des années 70 Kraft produisait toute une foule de trucs à tartiner sur les rôties dont le fameux beurre d’arachides, les marmelades, préparation de fromage et les confitures de fruits. Parce qu’on pensait que ce n’était probablement pas assez, on a décidé de concocter une tartinade absolument nouvelle et, force est d’avouer, parfaitement originale et j’ai nommé :


Un substitut efficace au carburant de fusée

Koogle (aucun lien de parenté avec le moteur de recherche) est apparu comme ça en 1971 sur les tablettes d’épiceries et supermarchés sans tambour ni trompette. Enfin, en ce qui nous concerne ici au Québec parce qu’aux États-Unis ils y ont goûté, tant au produit qu’à la campagne de promotion particulièrement agressive menée par une mascotte résolument étrange où Kraft était même allée jusqu’à lui inventer un langage propre; le «Kooglese». Outre la saveur originale au chocolat il y avait aussi à la cannelle, à la vanille ainsi qu’aux bananes. Soit on aimait, soit on détestait. Mais bon, qu’est-ce qu’il y avait dans ce Koogle?

La liste des ingrédients de ce merveilleux produit comportait entre autres; Arachides, huiles végétales partiellement durcies, sucre, lait au chocolat avec émulsifiant et saveur artificielle ajoutée, liqueur de chocolat, dextrose, sel et saveur artificielle. Comment ce produit ne brillait pas dans le noir ou ne faisait pas s’activer un dosimètre demeure un mystère. N’empêche que Kraft a poussé le marketing jusqu’à faire «endosser» le produit par des «mamans». Ma grand-mère est tombée dans le panneau, à son grand regret parce qu’est venu le moment où je ne me contentais plus de juste tartiner Koogle sur mes rôties, que non, j’y allais directement avec la cuillère, ce qui m’a permis d’avoir été le premier gamin à visiter la stratosphère dans son pyjama. Leçon apprise pour ma grand-mère qui n’en a jamais plus acheté.


Offre de t-shirt dans un "comic" américain (mais qui n'est pas parue ici).

Figurine de la bibitte Koogle. 

Macaron avec slogan en anglais.



Le saviez-vous? Malgré de nombreuses demandes de gens nostalgiques de Koogle, Kraft a toujours refusé de remettre le produit sur le marché citant une politique stricte de ne jamais ressusciter des marques discontinues.

mardi 9 février 2010

Photographica 2: Kodak Duaflex II


Lorsque j'étais gamin tout petit, y'a de ça jadis, naguèreuuuh, l'appareil-photo que l'on avait  était un rutilant Kodak Duaflex 2. Il appartenait à mes grands-parents. Y'a fort à parier qu'il a été acheté chez Eaton, dans le centre-ville, le magasin de prédilection de ma mère-grand dans l'temps. J'imagine qu'ils ont (elle) ont (a) acheté ça quelque part entre 1950 et 1954 parce que c,était l'époque où l'appareil était vendu. Mais il arrivait de temps en temps que des appareils en inventaire continuaient d'être vendus quelques années après. L'appareil a été utilisé quelque part vers la fin des années 60, parce qu'on venait d'avoir le très fantastique Instamatic 104, ce qui sera le sujet d'un autre article. En attendant, revenons à la patente, laquelle fait partie de ma très minuscule collection. 

Donc. 

Z'yeutons la bibitte de plus proche. 

D'abord, faut pas se leurrer; ça ressemble à un appareil TLR (Twin Lens Reflex), comme le Rolleiflex, mais ça n'en est pas un pantoute. La lentille du haut sert à voir ce qu'on photographie quand on regarde dans le viseur, et la lentille du bas, 75mm à f15, est celle où y'a l'obturateur. Kodet c'est simplement le type de lentille que Kodak a mis au point pour cet appareil. 

Voici le viseur. Fallait relever la clapette pour y avoir accès. Fallait s'habituer un peu afin de bien cadrer la photo. Z'avez déjà vu des photos de famille des années 50 ~ début 60 où le cadrage est dans le champ, et où matante Gertrude est coupée, ou vue à moitié? Bien souvent c'était des photos prises avec ce type d'appareil. Un party de sous-sol mal éclairé, un peu (beaucoup) d'alcool, et il n'en fallait pas plus pour la photo sorte tout croche. Ou doublement exposée parce que le mécanisme de cet appareil ne l'empêchait pas. 

Voilà la chose une fois ouverte. En-dedans c'était noir mât, évidemment (et comme tous les appareils). Le rouge que l'on voit sous l'appareil est la reflection de la lumière au travers la petite fenêtre de couleur rouge à l'endos de l'appareil. Une fois l'appareil fermé ça permettait de voir où l'on était rendu avec les poses. 

Voici une image où l'on voit trois différents types de films et où j'ai pris soin de les identifier correctement. Le film qu'utilisait le Duaflex II se trouve à droite; le format 620. Pour que ça fonctionne comme du monde, fallait deux bobines; la pleine avec le film non-exposé, et la vide qui recevait le film au fur et à mesure que l'on prenait des photos. Chaque fois que l'on crinquait l'appareil, le film exposé s'enroulait autour de la bobine vide. Le format 620 est arrivé en 1932, et officiellement retiré du marché en 1995. Le "6" veut simplement dire que l'on pouvait prendre six photos avec un rouleau, mais avec le temps Kodak s'est arrangé pour qu'on puisse en prendre jusqu'à huit. Woo hoo! 

On voit mieux ici l’œil rouge qui permettait de voir le numéro des poses. On mentionne que l'appareil ne prend pas le film de type 120 (voir image plus haut). En fait, y'avait peu ou pas de différences entre le 120 et le 620, c'est juste que la bobine du 620 avec un moyeu et des brides plus petites que le 120. Toutefois, un bon monsieur bricole, dans l'obscurité totale, pouvait transférer un film de 120 sur une bobine de 620. 

Évidemment on peut se demander de quoi avaient l'air les photos. Hébin voilà, y'a quelques photos de moi qui ont été prises avec cet appareil. En voici quelques unes:

1967 au parc Lalancette, pas loin d'où mes grands-parents demeuraient. J'ai l'air occupé à mordiller quelque chose pour amoindrir les effets d'une dents qui pousse. Autrement, on peut voir le type de photo que l'appareil prenait. Alors que je suis assez détaillé, les enfants en arrière, qui ne sont tout de même pas si loin, semble un peu flous.  

Yup. C'es moi. Vous vous êtes sûrement demandé comment j'ai fait pour me retrouver dans c'te situation-là... La photo a été prise au printemps de '67, dans la balançoire aménagée dans le cadre de la porte de la salle à manger chez mes grands-parents. C'est ma grand-mère qu'on voit. Et à en juger de par sa tronche, ça devait être tôt le matin. Elle avait toujours les yeux p'tits le matin. Je n'ai aucune idée de ce que peux regarder avec autant d'intérêt que ça. De par là où je regarde y'a juste un hangar. 

Bon, t'aimes ça regarder le hangar mon p'tit bonhomme? Peut-être est-ce que ce sont les pigeons qui sont sur le bord de la toiture et qui font caca qui te passionnent de même? Alors quin, on va te virer de bord. Et pouf! 

Enfin, et comme je le disais plus haut, l'appareil a cessé d'être utilisé bicoze un nouvel appareil, et il a fini par finir dans une boîte de carton qui s'est retrouvée dans le fin fond d'un garde-robe quelconque. Lorsque ma grand-mère est décédée j'ai retrouvé l'appareil dans une boîte et décidé de le conserver. Aujourd'hui il est là, sur une tablette comme objet de décoration.





Le saviez-vous? George Eastman, qui a fondé Kodak, aimait la lettre "k", et il a choisi le nom "Kodak" parce c'était court, et impossible à prononcer tout croche. Il a aussi mentionné que ça ne voulait rien dire pantoute. 

vendredi 5 février 2010

Les vieux jouets

Un jour, il y a quelques années de ça, je me trouvais dans mon [grand] salon et, bien embêté, je cherchais désespérément une façon de pouvoir décorer adéquatement c'te pièce. Je n'ai jamais été connu pour mes talents en décoration intérieure, et cela a compliqué quelque peu les choses, d'autant plus que je devais composer avec des meubles tellement disparates et différents dans leurs styles que j'ai à maintes fois songé tout laisser tomber, parfaitement décourager de pouvoir, un jour, transformer un tant soit peu cet antre de médiocrité. J'ai toutefois persisté quelque peu.

M'est alors venu cette idée; plutôt que de concevoir un concept nébuleux et d'aller arpenter quelconque magasin de décoration, d'acheter ce qu'il fallait et voir ledit concept foirer de façon magistrale une fois revenu chez-moi, je me suis laissé convaincre qu'il se trouvait possiblement dans mon fourbi de trucs empilés dans mon garde-robe, quelque chose qui ferait autant l'affaire. 

Ce garde-robe, jadis surnommé le "garde-robe de l'enfer", est un lieu où les lois de la physique sont tellement enculées qu'il ne se faudrait de peu pour que la limite de Chandrasekhar soit atteinte. C'était à ce point. L'intérieur de ce garde-robe n'étaient rien de moins qu'un tesseract. Allez hop! 


Les piles de ma lampe, ma réserve de nourriture et d'eau, ainsi que l'oxygène commençaient à manquer lorsque je suis tombé, tout à fait par hasard, sur quelques boîtes ma foi fort intrigantes. En les ressortant je me suis bien demandé ce qu'elles pouvaient bien contenir. Malgré mes efforts, je n'y suis pas parvenu. Je les ai donc sorties afin d'en avoir le cœur net. Il s'agissait vraisemblablement de boîtes que je n'avais pas ouvertes depuis un bout. Et puis bon, assez de torture. J'ai empoigné une lame, et j'ai pratiqué la chirurgie. 

Dans la première boîte, j'ai trouvé de très vieux jouets qui remontaient à l'époque où je n'avais que deux ou trois ans. Et c'est à ce moment que je me suis souvenu que c'était ma grand-mère qui les avaient gardé pour moi. Elle m'avait donné cette boîte en 1991. La seconde contenait un capharnaüm de cochonnerie qui ont pris le bord des ordures rapidement. La troisième contenait d'autres jouets que j'avais moi-même conservés vers la fin des années 70. Je me demande comment j'ai pu avoir cette présence d'esprit... M'enfin. 

Et c'est à ce moment bien précis dans la grande horloge cosmique que j'ai eu cette idée; soit celle d'utiliser mes vieux jouets comme éléments décoratifs dans mon salon. Peut-être que ces merveilleuses bébelles parviendraient-elles à soustraire du regard des visiteurs le grotesque des meubles hétéroclites. 


Par un beau vendredi soir comme ça, je reçois quelques amis qui allaient, à leur insu, servir de cobayes quant à l'efficacité des jouets dans le salon, alors stratégiquement placés, à soutirer le regard de la morosité du reste. Ça et leur servir ma spécialité culinaire sortie tout droit des papyrus de recettes d'Amonbofis et de Tournevis. 


Toujours est-il que l'expérience s'est avérée un... retentissant succès. Non seulement l'attention de mes amis a presque immédiatement été aspirée par mes vieux jouets, mais ces derniers ont rapidement généré une soirée (et une partie de la nuit) de souvenirs et de nostalgie qui dépassaient le cadre immédiat des jouets. L'on se souvenait des jouets, mais aussi de ceux qui les avaient offerts, des jouets que l'on avait pas eu mais dont on rêvait, parfois impossibles à avoir en raison de leur grande popularité, ou parce qu'ils étaient trop dispendieux. L'on se rappelait également d'amis ou de cousins qui eux, les avaient eu, sans compter ces soirées où, étendus dans le lit au son du crépitement de grésil dans la fenêtre, l'on consultait les catalogues qui précédaient Noël. 


Je terminais mon petit déjeuner tout en regardant de vielles photos d'enfance lorsqu'il m'est venu une réflexion; j'ai eu d'autres jouets que ceux qui se trouvent dans mon salon, ou que l'on voit sur les photos. Au fil des ans, ils sont disparu dans une dimension quelconque, ou parfois lors d'un déménagement. Mais, me suis-je dit, ça pourrait être un défi intéressant de retrouver ceux que j'ai perdu. Je pourrais ainsi les rajouter avec ceux que j'ai déjà. Ça brosserait un portrait intéressant de mon enfance. 

Mais bon, je suis tout de même pas parti en faisant des nuages de boucane. J'ai appris, il y a un bout de ça, qu'avant de collectionner, faut en apprendre un peu sur le sujet. C'est pas parce que tu t'es amusé avec un jouet quelconque que t'es un expert sur ce jouet, ses variantes, sa rareté, ni les prix du marché. J'ai donc passé plusieurs soirées à consulter des forums de discussion dédiés aux vieux jouets, j'ai échangé avec d'autres collectionneurs et tranquillement fait mes devoirs. Ça m'a permis d'avoir une solide base avant de garrocher mes sous dans la toilette et de tirer la chaîne trois fois. Aussi, il n'y avait pas de presse, donc pas besoin de me stresser. 

Un beau samedi, j'étais à farfouiner les ventes de garage lorsque j'en ai trouvé une qui semblait avoir des trucs intéressants, pour faire changement de tout le caca habituel. Sur une table, il se trouvait des figurines de la série Johnny West ainsi qu'un joyeux tas d'accessoires dans un sac de plastique. Je me souvenais comment cette série avait été populaire lorsque j'étais gamin. 

Puis, la dame qui s'occupait de la vente, s'est approchée de moi. Peut-être s'ennuie t-elle, me suis-je dit. Après tout, y'avait pas un chat. 

- Vous là. Qu'elle m'a dit en me pointant du doigt. Vous là, vous me faites penser à mon fils. Vous avez probablement le même âge. Et ces bonhommes-là, suis certaine que vous avez eu ça.

- Ah non madame. Je n'ai pas eu ces bonhommes-là. J'ai eu un G.I. Joe. Il parlait d'ailleurs. On tirait une corde qu'il avait sur la poitrine et il disait tout plein de choses. Il n'a pas parlé longtemps car un jour je l'ai échappé dans le bain. Par contre, à peu près tous mes amis avaient des Johnny West. quand ils arrivaient dans la cour, pour qu'on joue au far-west, je devait prétendre que on G.I. Joe était un cow-boy. 

Et là, ben elle m'a regardé pendant quelques secondes. Ah, ben comme vous z'avez pas eu ce bonhomme quand vous étiez jeune, pis que vous le vouliez, je vous fait l'ensemble des personnages pour $25. 

D'abord, mon but n'était que de retrouver des jouets perdus de mon enfance. Or, Johnny West, je n'en ai pas eu. Je me suis donc retrouvé à une fourche; soit je continuais à ne chercher que mes jouets disparus, OU je pourrais me permettre d'acquérir tout jouet qui ait fait partie de mon enfance, que je l'aie eu ou non. Et bien que je n'avais pas vraiment étudié le marché de ces figurines, je savais que $25 était un prix tout à fait raisonnable. Et c'est comme ça que je me suis retrouvé avec plein de figurines et un sac d'accessoires.

Les figurines, une fois bien nettoyées. 

 C'est de cette façon que j'ai donc commencé à collectionner les jouets de la période de mon enfance. Cela a bien entendu considérablement élargi le champs des possibilités et opportunités. Un beau défi, et un beau hobby tout à la fois. J'aurai donc le plaisir de vous présenter ici des jouets de ma collection, et les trouvailles que je ferai au hasard de mes promenades et qui viendront s'ajouter à ceux que je possède déjà. 





Le saviez-vous? La plus ancienne collection de monnaie connue appartenait à Jules César.