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mardi 9 février 2010

Photographica 2: Kodak Duaflex II


Lorsque j'étais gamin tout petit, y'a de ça jadis, naguèreuuuh, l'appareil-photo que l'on avait  était un rutilant Kodak Duaflex 2. Il appartenait à mes grands-parents. Y'a fort à parier qu'il a été acheté chez Eaton, dans le centre-ville, le magasin de prédilection de ma mère-grand dans l'temps. J'imagine qu'ils ont (elle) ont (a) acheté ça quelque part entre 1950 et 1954 parce que c,était l'époque où l'appareil était vendu. Mais il arrivait de temps en temps que des appareils en inventaire continuaient d'être vendus quelques années après. L'appareil a été utilisé quelque part vers la fin des années 60, parce qu'on venait d'avoir le très fantastique Instamatic 104, ce qui sera le sujet d'un autre article. En attendant, revenons à la patente, laquelle fait partie de ma très minuscule collection. 

Donc. 

Z'yeutons la bibitte de plus proche. 

D'abord, faut pas se leurrer; ça ressemble à un appareil TLR (Twin Lens Reflex), comme le Rolleiflex, mais ça n'en est pas un pantoute. La lentille du haut sert à voir ce qu'on photographie quand on regarde dans le viseur, et la lentille du bas, 75mm à f15, est celle où y'a l'obturateur. Kodet c'est simplement le type de lentille que Kodak a mis au point pour cet appareil. 

Voici le viseur. Fallait relever la clapette pour y avoir accès. Fallait s'habituer un peu afin de bien cadrer la photo. Z'avez déjà vu des photos de famille des années 50 ~ début 60 où le cadrage est dans le champ, et où matante Gertrude est coupée, ou vue à moitié? Bien souvent c'était des photos prises avec ce type d'appareil. Un party de sous-sol mal éclairé, un peu (beaucoup) d'alcool, et il n'en fallait pas plus pour la photo sorte tout croche. Ou doublement exposée parce que le mécanisme de cet appareil ne l'empêchait pas. 

Voilà la chose une fois ouverte. En-dedans c'était noir mât, évidemment (et comme tous les appareils). Le rouge que l'on voit sous l'appareil est la reflection de la lumière au travers la petite fenêtre de couleur rouge à l'endos de l'appareil. Une fois l'appareil fermé ça permettait de voir où l'on était rendu avec les poses. 

Voici une image où l'on voit trois différents types de films et où j'ai pris soin de les identifier correctement. Le film qu'utilisait le Duaflex II se trouve à droite; le format 620. Pour que ça fonctionne comme du monde, fallait deux bobines; la pleine avec le film non-exposé, et la vide qui recevait le film au fur et à mesure que l'on prenait des photos. Chaque fois que l'on crinquait l'appareil, le film exposé s'enroulait autour de la bobine vide. Le format 620 est arrivé en 1932, et officiellement retiré du marché en 1995. Le "6" veut simplement dire que l'on pouvait prendre six photos avec un rouleau, mais avec le temps Kodak s'est arrangé pour qu'on puisse en prendre jusqu'à huit. Woo hoo! 

On voit mieux ici l’œil rouge qui permettait de voir le numéro des poses. On mentionne que l'appareil ne prend pas le film de type 120 (voir image plus haut). En fait, y'avait peu ou pas de différences entre le 120 et le 620, c'est juste que la bobine du 620 avec un moyeu et des brides plus petites que le 120. Toutefois, un bon monsieur bricole, dans l'obscurité totale, pouvait transférer un film de 120 sur une bobine de 620. 

Évidemment on peut se demander de quoi avaient l'air les photos. Hébin voilà, y'a quelques photos de moi qui ont été prises avec cet appareil. En voici quelques unes:

1967 au parc Lalancette, pas loin d'où mes grands-parents demeuraient. J'ai l'air occupé à mordiller quelque chose pour amoindrir les effets d'une dents qui pousse. Autrement, on peut voir le type de photo que l'appareil prenait. Alors que je suis assez détaillé, les enfants en arrière, qui ne sont tout de même pas si loin, semble un peu flous.  

Yup. C'es moi. Vous vous êtes sûrement demandé comment j'ai fait pour me retrouver dans c'te situation-là... La photo a été prise au printemps de '67, dans la balançoire aménagée dans le cadre de la porte de la salle à manger chez mes grands-parents. C'est ma grand-mère qu'on voit. Et à en juger de par sa tronche, ça devait être tôt le matin. Elle avait toujours les yeux p'tits le matin. Je n'ai aucune idée de ce que peux regarder avec autant d'intérêt que ça. De par là où je regarde y'a juste un hangar. 

Bon, t'aimes ça regarder le hangar mon p'tit bonhomme? Peut-être est-ce que ce sont les pigeons qui sont sur le bord de la toiture et qui font caca qui te passionnent de même? Alors quin, on va te virer de bord. Et pouf! 

Enfin, et comme je le disais plus haut, l'appareil a cessé d'être utilisé bicoze un nouvel appareil, et il a fini par finir dans une boîte de carton qui s'est retrouvée dans le fin fond d'un garde-robe quelconque. Lorsque ma grand-mère est décédée j'ai retrouvé l'appareil dans une boîte et décidé de le conserver. Aujourd'hui il est là, sur une tablette comme objet de décoration.





Le saviez-vous? George Eastman, qui a fondé Kodak, aimait la lettre "k", et il a choisi le nom "Kodak" parce c'était court, et impossible à prononcer tout croche. Il a aussi mentionné que ça ne voulait rien dire pantoute. 

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