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samedi 10 avril 2010

Photographica 4: Kodak Disc

En 1983 je suis allé faire un voyage de plus ou moins deux semaines dans l'ouest canadien, plus précisément la Colombie-Britannique et l'Alberta. J'avais emporté avec moi l'Instamatic X-15 ainsi que quelques cartouches de film 126. Au besoin, et si besoin y'avait réellement de cartouches supplémentaires, ça se trouvait à peu près partout. Donc, pas d'inquiétudes. Par contre, l'ouest canadien et ses grandioses paysages méritaient mieux qu'un Instamatic X-15 mais c'est tout ce que j'avais à l'époque. 

PAS PRIS avec un Instamatic! 

Vu Vancouver, admiré l'île de Victoria, flabbergasté par la vallée de l'Okanagan, grimpé les glaciers, ému par le lac Louise, flâné dans le parc de Banff, et admiré les Rocheuses depuis Kananaskis. Ça me faisait suer de pas avoir un appareil à la hauteur. En chemin j'ai souvent pensé dénicher une boutique photo afin d'ydégoter un appareil 35mm d'occasion, mais la chance n'était pas avec moi. 

À mon retour, j'avais trois cartouches pleines. À peine arrivé que je suis allé les porter au labo pour les faire développer. Une semaine plus tard je suis allé les chercher, et pour tout dire je n'étais pas impressionné (qui peut l'être avec un Instamatic?). Si les angles étaient bons, tout le reste était du pur caca de catégorie AAA. Je m'étais bien rendu compte que l'appareil était passable pour les party de famille mais ne valait pas de la schnoutte pour capter de beaux paysages, tant pour les détails que pour la couleur. Dans le language, je peux dire que c'était vraiment nul ces photos. J'aurais dû acheter des cartes postales, tiens. 

Flairant ma grande déception, ma grand-mère a pensé m'offrir un appareil-photo pour mon anniversaire: le [relativement] nouveau Kodak Disc, sorti en 1982, et dont on disait beaucoup de bien. 

L'appareil était surtout le successeur des appareils de type 110, lesquels étaient de véritables appareils de poche. Les plus vieux vont se souvenir des publicités avec Michael Landon à cet effet où il sortait un appareil 110 à flash électronique de sa poche de chemise. 

Le Kodak Disc portait ce nom en raison de la forme du négatif, et tel qu'on peut le voir ci-dessus. Le film était vendu dans une cartouche, que l'on ne pouvait pas ouvrir, et comptait 15 poses. Au laboratoire, la cartouche était ouverte pour le développement, et l'on nous remettait le négatif avec les photos. 

Avec son flash électronique, sa lentille de verre à f/2.8 et sa taille, le Kodak Disc, sous ses différentes variantes, a connu un vif succès. Lors de sa sortie en 1982 Kodak a vendu 8 millions d'exemplaires cette année-là seulement. L'appareil était mince, assurément portatif, soit de la taille d'un paquet de cartes, et pouvait prendre des photos rapidement. 

Malheureusement j'ai rapidement constaté que l'appareil comportait des failles importantes. D'abord l'ergonomie était parfaitement lamentable. L'appareil devait avoir une lentille de 6 éléments, mais il y en avait seulement 3. Résultat? Des images d'une qualité parfaitement médiocre. Après avoir reçu mes premiers films du labo, j'ai réalisé que la qualité des images était... bon, je me demande où est l'Instamatic X-15, et s'il fonctionne encore. Je ne pouvais pas en vouloir à ma grand-mère, elle avait tout bonnement cru les pubs et s'en était même procuré un pour elle. 

Au final c'est justement cette réputation grandissante des images médiocres de cet appareil qui ont fait qu'il est tombé en désuétude, et finalement on l'a retiré du marché. Kodak a toutefois continué à produire des films pour cet appareils jusqu'en 1999 pour les ceuzes qui l'utilisaient encore. Au final, je ne l'ai utilisé que pendant deux ans, parce qu'en 1985 j'ai reçu un autre cadeau qui allait vraiment, mais alors là vraiment ouvrir grand les portes de la photographie pour moi. Je vais vous en reparler dans un autre article.  

Malgré tout le temps que j'ai passé à fouiller dans mes boîtes, je ne suis pas parvenu à retrouver ne serait-ce qu'une seule photo prise avec cet appareil ni l'appareil lui-même. 




Le saviez-vous? Au milieu des années 60 la NASA a envoyé des sondes afin de photographier la Lune en prévision des missions Apollo. Chaque sonde était équipée d'un ingénieux système photographique conçu et fabriqué par Kodak. 






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