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dimanche 22 août 2010

Ilford en 1948

Cette publicité de la compagnie Ilford remonte à 1948. Il s'agissait d'un film de type 120. Bien qu'Ilford ait discontinué ce film depuis fort longtemps le format 120 est toujours disponible. 

Ce que l’on voit dans l’illustration est un film dit «selochrome». C’est quoi ça? Que je vous entends me demander. Semblerait que le mot «selo» ait originalement été utilisé pour la première fois vers 1920 et que ce soit tout simplement un raccourcissement de «sensitised celluloid» quoiqu’une suggestion plus simple aille dans le sens d’une abréviation du mot «celluloid». La mention «ortho» quant à elle indique l’utilisation d’une émulsion photographique qui est sensible uniquement à la lumière bleue ou verte, et peut donc être développée sous une lampe inactinique rouge. La sensibilité importante dans le bleu rend les objets bleus plus clairs et les rouges plus foncés. 

Au bas de la publicité on retrouve, sous le dessin de la boîte de film, le nom du représentant canadien pour la compagnie soit un certain W.E. Booth Limited. Sachant déjà que cette annonce fut produite en 1948 je suis allé fouiller dans le Lovell de cette année-là pour y trouver ceci:

W.E. Booth Co. Ltd était une compagnie qui ne faisait pas seulement de la distribution de matériel mais offrait aussi des services de gravure. Un certain O.W. Herzberg en était le gérant et l'endroit se situe au deuxième étage du 480 De La Gauchetière Ouest. Une adresse paire indique généralement le côté sud d'une rue. Que se trouve donc à cette adresse en ce moment?

Monsieur Herzberg quant à lui habitait au 323 de l’avenue Stanstead à Ville Mont-Royal, tout juste en face du parc Oakdale. Pour se rendre à son bureau monsieur Herzberg aurait dû prendre l’autobus 18 Côte-des-Neiges et ensuite transférer pour le tramway 30 Outremont mais je suis davantage porté à croire qu’il utilisait plutôt sa voiture.

Comme on peut voir, le 480 existe toujours (enfin, au moment d'écrire ceci, car avec la ville qui a le bulldozer joyeux, on ne sait jamais...) et l'immeuble ne date visiblement pas d'hier. Monsieur Herzberg passait donc par cette porte matin et soir, espérant très certainement vendre toujours plus de produits Ilford aux détaillants de la ville. Il me faudra ultérieurement revenir sur ce bâtiment parce que la prolifération de ces abominations que sont les condos risque de lui faire passer un mauvais quart d’heure.

Durant l’été de 1948 une dizaine d’artistes endossent et signent un document rédigé par Paul-Émile Borduas, il s’agit du fameux Refus Global. Borduas y dénonce le dogme catholique, remet en question les valeurs traditionnelles et rejette l’immobilisme du Québec, qu’il qualifie de «…petit peuple serré de près aux soutanes restées les seules dépositaires de la foi, du savoir, de la vérité et de la richesse nationale Pour cet affront littéraire Borduas va perdre son emploi de professeur à l’École du meuble de Montréal.




Le saviez-vous? Ilford est une très vieille compagnie d'Angleterre qui fut fondée en 1879 sous le nom de Britannia Works Company. Elle existe toujours aujourd'hui sous le nom d’Ilford Imaging Switzerland GmbH.



3 commentaires:

  1. En regardant sur Google Maps, j'ai vu qu'il y a, supposément, un service d'imprimerie et de photocopies, situé à cet endroit maintenant, donc c'est un peu dans le même domaine que la photographie. Et aussi juste en face, il y a un parc, si j'en crois les fondations...il a du avoir un ou plusieurs bâtiments à cet endroit aussi.

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  2. ah oui, en passant c'est moi RaptorZX3. Pour X raison, je ne peux plus poster de message sans avoir à me connecter sur un compte.

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  3. En fait, le bâtiment sur de la Gauchetière n'était pas un magasin mais un bureau qui était le pied à terre d'Ilford à Montréal. Et effectivement il y avait des bâtiments en face qui, comme beuacoup d'autres, on complètement disparu. Les seules chances que nous avons de revoir ces bâtiments démolis sont sur des photos d'époque.

    Pluche

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