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dimanche 30 janvier 2011

Les arcades de jeu

C'était l'époque bien avant les consoles Xbox, Playstation et autres du genre alors que les Atari 2600, Pong et Intellivision, entre autres, commençaient à peine à entrer au compte-gouttes dans les maisons. Pour la grande majorité des jeunes de la génération X comme moi, il y avait un endroit bien particulier où l'on pouvait se défouler à fond avec toute une foule de jeux vidéo.
Cet endroit était l'arcade de jeu, essentiellement un grand espace commercial rempli à craquer de machines pour tous les goûts. Dans ce temps-là on en trouvait un peu partout. Chaque centre commercial en avait au moins une et il y en avait plus d'une douzaine sur la rue Ste-Catherine à elle seule.

La première dans laquelle j'ai mis les pieds fut celle des Galeries d'Anjou, en 1975 mais inutile de chercher car non seulement elle a fermé il y a bien longtemps mais l'endroit ne ressemble en rien à ce qu'il était. À cette époque on faisait l'épicerie au supermarché Dominion, lequel n’existe plus également. Une fois l'épicerie faite les adultes allaient faire quelques courses ailleurs mais pour moi il était hors de question pour moi de suivre comme un p’tit chien-chien alors je disais que j'attendrais à la boutique d'animaux. Pas longtemps que j'y restais dans la boutique d'animaux. Ben tiens! Je bifurquais rapidement vers l'arcade située juste à côté dont l'entrée était surveillée par Zoltan, un attrape-nigaud dont je vous reparlerai dans un prochain article.
Là, tous alignées d'une côté comme de l'autre se trouvaient plein de pinballs et, plus au fond, les machines de jeu vidéo. Si certaines arcades fonctionnaient avec des 25 sous d'autres, comme Le Jeu, ne pouvaient se jouer qu'avec des jetons qu'il fallait échanger sur place avec le préposé. Celui-ci se promenait de long en large avec un tablier rouge à la ceinture qui contenait les jetons. On allait le voir en lui donnant de l'argent tout en prenant soin de lui mentionner combien de jetons on voulait avoir. Il y avait évidemment grande crainte de la part des parents que leurs enfants ne manquent l'école pour se retrouver dans les arcades alors plusieurs d'entre elles affichaient des panneaux bien à vue à l'entrée et qui interdisait l'accès aux mineurs durant les heures de classe. À savoir si le règlement était effectivement appliqué, c’est une toute autre histoire.
L'ambiance, comme je le mentionnais plus haut, était dans la plupart des cas assourdissante de par le son de multiples machines sur lesquelles jouaient plein de gens. Les murs étaient souvent tapissés de miroirs et il y avait aussi de la musique qui jouait à volume élevé. On y entendait généralement les gros hits du temps. Les plus grosses arcades comptaient deux étages et si on y allait à plusieurs on risquait de se perdre de vue assez facilement. Évidemment les graphiques des jeux étaient rudimentaires et pour cause, la technologie de l'époque étant relativement limitée alors l'accent était mis sur le plaisir de jouer et ce, de façon toute simple. Avec les années les microprocesseurs sont devenus de plus en plus perfectionnés et performants, permettant ainsi de voir arriver des jeux de plus en plus complexes. De plus, les fabricants, comme Namco, Bally-Midway, Sega, Taito, Konami et rivalisaient d’audace et d'innovation dans la conception de leurs cabinets. 
Ce qu’il y avait d’intéressant, en se promenant dans les allées, était d’admirer les décorations des différentes machines de jeu. Celles-ci étaient bien entendu conçues pour attirer l’attention, puis les sous des joueurs. Chose certaine, il se trouvait une très grande variété de graphiques que j’aimais beaucoup regarder.
Il y avait dans les arcades quelques règles non écrites. Ainsi, il arrivait que des gens veuillent jouer à un jeu populaire mais en arrivant devant la machine ils trouvaient celle-ci déjà occupée par quelqu'un. Il fallait alors évidemment attendre, cela va de soi mais si on voulait être certain d'être le prochain à jouer il fallait déposer son où ses jetons, bien à vue sur la machine. Toutefois, celui qui jouait avait la priorité et pouvait jouer sur la machine tant que ça lui plaisait. S'il fallait qu'il aille chercher d'autres jetons alors il perdait sa place. Les plus malins envoyaient un ami chercher d'autres jetons. Se tenir à côté comme ça pouvait être long surtout si le jeu était populaire mais du même coup, à voir quelqu’un jouer permettait souvent d’apprendre des trucs et des astuces.
Serait-ce un jeune Pluche? 

Les machines coûtaient assez cher. Certaines étaient louées alors que d'autres étaient achetées. Lorsqu’une machine avait fait son temps elle se retrouvait sur le marché des machines usagées où elles pouvaient être acquises par des propriétaires d'arcade indépendantes moins fortunés, des casse-croûte, des campings et autres endroits du genre. Il arrivait aussi qu'une machine devenait défectueuse et qu'au lieu de la faire réparer le cabinet était gardé pour y loger un autre jeu, parfois maladroitement.

Ces machines "frankenstein" comportaient souvent des morceaux dépareillés, n'étaient pas équipées des contrôles appropriés et donc, se jouaient très mal. Parfois c'étaient les écrans eux-mêmes qui n'avaient pas été faits pour les cabinets et les propriétaires semblaient parfois les avoir fait entrer à coup de masse. Un autre problème de ces "transplantations" était que les écrans, après avoir joué un jeu donné pendant un certain nombre d'années, gardaient les graphiques du jeu en question bien imprimés alors on pouvait par exemple jouer à Pac Man sur un écran qui avait gardé les traces très nettes de Space Invaders. Sans compter toutes celles dont les panneaux de boutons étaient farcies de brûlure de cigarettes, car dans ce temps-là ça fumait dans les arcades.  Des joueurs, ne pouvant s'empêcher de griller une clope ne serait-ce que deux ou trois minutes, déposaient leur cigouille sur le bord et prenaient une poffe durant les changements de niveau alors ça laissait des traces, évidemment. 

Au milieu des années 90 les arcades de jeu ont tranquillement disparu, ne pouvant faire compétition aux consoles de jeu bon marché comme Nintendo et PlayStation. Sur la rue Ste-Catherine il ne reste plus qu'une seule arcade mais qui n'a pratiquement plus rien de ce qu'elle était à l'époque, n'étant, tout au plus qu'une pâle momie médiocre de l'original. Les centres commerciaux se sont pour la plupart départis de leurs arcades, souvent remplacés par des espaces sombres et tranquilles, interdits aux moins de 18 ans et dans lesquels se trouvent des machines à sous et quelques postes internet.




Le saviez-vous? La machine qui a le plus rapporté de sous à ses concepteurs est Space Invaders. Entre 1978 et 1980 il s’est fabriqué et vendu plus de 360,000 machines pour un revenu US (avec l’inflation de 2015) de $9.7 milliards.1


3 commentaires:

  1. Coin Ste-Catherine & Drummond: Le Crystal Palace était la Mecque des centres d'amusements à Montréal.

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  2. Plus exactement au 1196 Ste-Catherine:
    http://bit.ly/hdeBUA

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  3. Je me souviens du Crystal Palace quoique celui du Complexe Desjardins était pas mal mon water hole dans le temps.

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