Pages

samedi 20 octobre 2012

Le restaurant Sambo

Le restaurant Sambo, ça vous dit quelque chose? Pour les générations d'aujourd'hui certainement pas mais ça va certainement rappeler des souvenirs aux plus vieux. Le Sambo était un restaurant thématique qui empruntait beaucoup aux mille-et-unes nuits et qui se trouvait au coin sud-ouest de l'intersection des rues Sherbrooke et Dickson. 

Petite histoire d'un restaurant aujourd'hui disparu.

Tout ça commence en 1949 lorsque Roland Bruneau se lance en affaires avec le Sambo Lunch, alors situé au 5725 Marseille tout juste au coin de Dickson. Pas longtemps que ça dure à cet endroit parce qu'en raison de la popularité de l'établissement Roland Bruneau n'a d'autre choix que de relocaliser. Heureusement pour lui une magnifique occasion se présente et il réaménage son restaurant à deux coins de rues seulement, soit au coin de Dickson et Sherbrooke. Comme il ne déménage pas trop loin, cela n'affecte pas la clientèle régulière et la nouvelle visibilité de par la rue Sherbrooke lui attire une nouvelle clientèle. Voici le Sambo tel qu'il apparaissait lorsqu'il a ouvert sur la rue Sherbrooke. La mention «Curb Service» veut dire tout simplement «Service au volant», un peu comme le Rieno, plus à l'ouest. 

L’œil attentif aura noté l'enseigne «Lowney's» en haut complètement du bâtiment, probablement pour faire mention de l'utilisation des produits Lowney's pour les desserts. 

Puis le Sambo commence à prendre une tangente exotique tant de par son décor qui change peu à peu ainsi qu'à son menu tel qu'en témoigne cet article promotionnel de ma collection et où l'on peut voir un guerrier Africain.

Cette roulette interactive permet, en les alignant, de connaître la distance en miles qui sépare deux villes ou régions. 

Comme en témoigne le succès du Kon Tiki au centre-ville, l'exotisme est visiblement quelque chose de populaire et au Sambo on décide d'emboîter le pas. Mais ici on ne se contente pas que de simplement repeinturlurer les murs et d'ajouter des babioles sur les murs. Et pas question d'utiliser le tiki ou le polynésien, le Kon Tiki s'en charge admirablement bien. On opte plutôt pour une thématique des milles et unes nuits. Tours et décorations arabesques, tuiles, fontaines et verdure. Pour ça, faut démolir entièrement le bâtiment existant et reconstruire à neuf avec une architecture qui s'agence avec le thème choisi. Les travaux sont terminés en 1963 et c'est en grande pompes que l'on convie les gens au Sambo version 2.0, comme en témoigne cette publicité que John Trivisonno m'a gentiment laissé vous présenter ici.



Pour un changement c'est définitivement tout un changement. On note, à gauche, la tour. Il s'agissait de la plus petite de deux. (Crédit: Service des archives de la ville de Montréal).

L'entrée du restaurant, vue de plus près. 

Provenant toujours du Service des archives de la ville de Montréal, on voit ici la rue Sherbrooke prise du côté nord, un peu à l'ouest du boulevard l'Assomption. On peut voir au loin la seconde tour du Sambo, plus haute et plus imposante que l'autre. Sur son flanc, le nom SAMBO se voit de loin tant de l'est que de l'ouest. 

Voici la grande tour vue de plus près. Les lettres, rétroéclairées au néon, étaient vraiment grosses. comme je le disais plus haut ce n'est pas pour rien qu'on pouvait les voir de loin. 

Sur cette photo-ci on peut voir la tour principale dans son ensemble. 

Avec le succès du restaurant on aménage une discothèque au sous-sol, le Prof Maboule, propriété de Claude Boulard et Pierre Marcotte, laquelle va déménager en 1970 à l'étage du Tropicana (plus à l'ouest) et qui sera remplacée par une autre discothèque, Le Studio. Les affaires du Sambo ne dérougissent pas. Les salles de réception sont toujours pleines et nombres de mariages y sont fêtés. 

(Bâton mélangeur du Sambo et de son bar Le Mirage - Collection personnelle)

Par contre vers la fin des années 70 les choses changent et le restaurant ferme malheureusement ses portes. D'ailleurs un sort pareil attend le Kon Tiki, comme si les restaurants exotiques n'avaient plus la cote. 

Vers 1980 on a mit les deux tours par terre. Je me souviens d'avoir vu la plus grosse des deux étendue sur le côté entre le trottoir de la rue Sherbrooke et le stationnement. Le bâtiment n'a pas été démoli en tant que tel mais a subi assez de transformations pour qu'il soit parfaitement méconnaissable. La section de la salle à manger est aujourd'hui occupé par un Pharmaprix alors que Fillion Électronique se trouve là où étaient les salles de réceptions. La partie plus à l'ouest, où l'on trouve une succursale Desjardins,  un Cora, un Beni Hana ainsi qu'un Vinnie Gambini's a été rajoutée par la suite.

Malheureusement il ne se trouve aucune photo de l'intérieur du restaurant, j'ai bien cherché. J'ai même repassé un par un tous mes numéros du magazine Montréal, publiée de 1964 à 1968). Par contre je savais que ma mère en avait une d'elle qui fut prise à l'entrée lors d'une réception  au début des années 70. On a bien tenté de la trouver en vidant des boîtes de photos mais sans succès, enfin, jusqu'à tout récemment où elle nous est réapparue comme par enchantement. 

Petit fait amusant, il semblerait que le Sambo n'est pas tout à fait mort. En effet, il existe un restaurant Sambo au 3583 Ste-Catherine Est. Bon, ce n'est pas un restaurant exploitant la thématique des mille et unes nuits et il est un peu loin d'avoir les dimensions de son prédécesseur, mais quand même. 

Notez le logo du Sambo, lequel emprunte la silhouette de la grande tour qui se dressait autrefois sur la rue Sherbrooke. 



Le saviez-vous? Il se trouvait une chaîne de restaurants Sambo aux États-Unis sans toutefois qu'il y ait de lien avec celui de la rue Sherbrooke. À la fin des années 70 on comptait pas moins de 1117 restaurants Sambo mais la chaîne s'est retrouvée dans une controverse par rapport au nom, lequel était vu comme péjoratif de la part de la communauté Afro-Américaine. Renommée Jolly Tiger, il n'y a maintenant qu'un seul restaurant Sambo en opération aux États-Unis. 

38 commentaires:

  1. Wow, merci de l'article! J'habite dans le quartier Mercier, alors je trouve fascinant de lire sur ce qu'il avait dans le temps. Sur le coup, je croyais que tu allais dire que l'espace du resto est aujourd'hui occupé par le resto Crustacés ou bien Arahova, mais non! Je n'aurais jamais cru que l'immeuble du Pharmaprix et Filion Électronique hébergeait autrefois un restaurant! :) Je ne savais pas non plus ce qu'il y avait avant la venue du Poulet Dickson.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Le Arahova était auparavant Le Joli Moulin et quand il a fermé c'est devenu, pour une très courte période, le Route 66. D'ailleurs l'enseigne du Route 66 est encore là, on remarque la forme «interstate». Quant aux Crustacés, maintenant fermé, c'était dans les années 70, une succursale de la Banque Provinciale. Assez curieusement aussi, j'ai découvert qu'il se trouvait un motel au coin de Monsabré et Sherbrooke qui portait le nom de Kambo, comme si on aurait voulu surfer sur la vague de popularité du Sambo. Merci de ta visite!

      Pluche

      Effacer
  2. j ai travaillé au sambo comme garcon de table buss-boy le salon central le salon chinois la serveuse etais lucille le salon marocain et la grande salon avec le musicien qui jouais de l orgue la semaine j etais seule boss-boy et les fin de semaine 4 a 5 buss-boy le maitre d hotel si j ai bonne memoire michel pelchat cela a commencé lété de l expo 1967 que de bon souvenir

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. QUI ES-TU? j AITRAVAILLE AU SAMBO DURAND LES ANNEES 70 AVEC LUCILLE CHAREST EGALEMENT.

      Effacer
    2. J'ai travaillé en 1967.
      Buss-Boy

      Effacer
    3. Excusez moi mais je cherche des images videos du Sambo restaurant Auriez-vous cela avec vous?

      Effacer
    4. Malheureusement non. À l'époque où le restaurant était en opération les seules caméras pour filmer étaient celles à pellicule 8, Super 8 ou 16. Il n'est pas impossible que ça existe toutefois, quelque part dans une boîte remplie de vieilles photos et diapositives.

      Pluche

      Effacer
    5. La succursale de la caisse Desjardins est fermées ainsi que le Vinnie Gambini remplacé par le Monzo pizzéria Moderna.

      Effacer
    6. Oui, il est inévitable qu'au fil des ans certains commerces existants au moment d'écrire l'article seront remplacés par d'autres.

      Effacer
    7. Bonjour, mon père Yvon Charron je suis un de ses fils Alain Charron je travaillais au magasin à l entrepôt on a eu du plaisir avec Bill et avec Pee wee et Alcido que de souvenirs

      Effacer
  3. il y avais un bassin d eau avec passerelle et un beau lion empaillé a l entré cela été 1967 au jourdhui j ai 61 ans a l époque j avais 14 ans

    RépondreEffacer
  4. les commentaire de samedi 06 2014 c est moi

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Ainsi vous avez travaillé au Sambo? Je vous remercie beaucoup de nous faire partager vos souvenirs et si jamais vous avez quelconque photo ou d'autres souvenirs, n'hésitez pas!

      Pluche

      Effacer
  5. j'ai aussi trouvé que le Sambo lunch restaurant en 1948 était 5680 Sherbrooke, annuaire telephonique 1948

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Oui, mais c'est une erreur. En 1949, au 5680 Sherbrooke le Lovell indique qu'il s'agit du restaurant Myako alors que, toujours en 1949, le sambo Lunch est bel et bien situé sur la rue Marseilles.

      http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/lovell/pdf/03/01/1949/05/06/110773_1949_2318.pdf

      Effacer
  6. Mon père a travaillé au Sambo comme cuisinier dans les années 1950 ,il s'appelait Roméo Arsenault,

    RépondreEffacer
  7. WOW !
    J'y ai travaillé en 1976 à la discothèque "le Studio" au sous sol.
    Nous étions 2 dj. André Pilon et moi . Magnifique annee car c'était les Jeux de Montreal.
    Je me souviens du gérant de l'endroit un monsieur dans la cinquantaine qui se prénommait Clément. Son fils etait aussi bus boy dans la discothèque . Quel souvenir !

    RépondreEffacer
  8. Le Kambo, ça me dit quelque chose; ça n'aurait pas été un peu plus loin à l'Est, vers Têtreaultville? En tout cas, le nouveau Sambo, je l'ai vu construire car je passais tous les matins devant en autobus, en route vers l'école. Et il me semble que le vieux Sambo était de l'autre côté de la rue, sur l'autre terrain. J'ai vaguement l'image des deux, l'un en construction, et l'autre toujours en opération, puis abandonné pendant quelques temps quand le nouveau était ouvert. Puis démoli, car on y a construit le petit centre d'achats qui est toujours là. Si vous avez deux adresses pour le Sambo à différentes époques, ça confirmerait.

    Autre chose, le «Chemin des tanks», qui se trouvait en face, ça vous dit quelque chose? Je pourrais vous raconter... Don Pedro

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. En fait, comme mentionné dans l'article, le Sambo original se trouvait sur la rue Marseille tout près de Dickson mais n'avait rien d'un restaurant exotique et thématique comme celui qu'il est devenu sur la rue Sherbrooke. Ce sont les deux seuls emplacements que je connaisse. Et oui, le chemin des tanks était celui emprunté par l'armée pour aller tester ses chars plus au nord alors qu'il ne se trouvait aucun développement. Je crois que ce chemin suivait de près l'ancien chemin de fer qui menait au «roundhouse» situé au sud de Sherbrooke et à l'ouest de l'Assomption.

      Pluche

      Effacer
    2. Le restaurant sur Marseille c'était Dickson BBQ.

      Effacer
    3. Le nom du restaurant au coin de Marseille et Dickson. C'est Dickson BBQ

      Effacer
    4. Pluche m'a précisé que Dickson BBQ n'est arrivé que bien après.

      Jessica Noa Lutra, éditrice et modératrice par intérim.

      Effacer
  9. Le Sambo a toujours appartenu au même propriétaire ? J'ai fréquenté l'école avec une Mlle. Tremblay. J'ai toujours pensé que son père était propriétaire du Sambo. Merci pour ces beaux souvenirs.

    RépondreEffacer
  10. Bonjour Micheline, je ne saurais vous dire si le Sambo a toujours appartenu au même propriétaire, malheureusement. Merci de votre visite!

    Pluche

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Ma famille ( Tremblay) était aussi propriétaire . Mon Grand père René Tremblay en a été un des fondateurs. Je ne me souviens vaguement de M. Bruneau. Mon père Claude Tremblay en était son directeur général jusqu'a sa fermeture dans les années 80. Ils étaient également propriétaire de la cour a bois J.E.Tremblay sur la rue Des Ormeaux dans Tétraultville.

      Effacer
    2. Je collectionne les cartes d'affaires des restaurants que j'ai eu l'occasion de fréquenter. Je suis allé une fois ou deux fois au Sambo mais je n'ai pris la carte. Y a-t-il quelqu'un qui pourrait m'en procurer une?

      Effacer
    3. Je collectionne les cartes d'affaires des restos où je suis allé. Je suis allé au Sambo à quelques reprises mais je n'ai pas pris la carte. Y a-t-il quelqu'un qui pourrait m'en procurer une? Merci.

      Effacer
    4. Le frère de Rod Tremblay le pianiste en fût propriétaire un certain temp. J'ai servi plusieurs fois Olivier Guimont le comédien

      Effacer
  11. j ai travaillé la en 1967 l année de l expo et il y avais la disco le prof maboule au sous-sol pierre marcotte et claude boulard qui operais la disco a l epoque m. treblay etais proprio que de belles années

    RépondreEffacer
  12. Je m'y suis mariée le 17 juillet 1971.

    RépondreEffacer
  13. J'ai travaillé comme DJ à la discothèque le Mirage de 1970 à 1972 aprè le départ du Prof Maboule vers le Tropicana. Le gérant était Marcel Ladouceur qui à ouvert son club en 1973 avec sa conjoite rue Beaubien Le Marie-Marcel.
    Le nom Le Studio est venu plus tard.

    RépondreEffacer
  14. L'hôtel Sheraton que l'on voit est bien celui qui est devenu le Ramada Inn au début des années 70?

    RépondreEffacer
  15. Moi j'ai travaillé comme DJ à la discothèque au sous sol en 1976 et 1977.
    La discothèque s'appelait Le Studio .
    Nous étions deux DJ et nous nous partagions les soirées . André Pilon et Benoît Chouinard .
    L'année olympique avait été magique . Plusieurs athlètes venaient passé leurs soirées ici.
    Je me souviens du Gérant qui se prénommait Clément . Sons fils dont j'oublie le nom travaillait comme Waiter. La barmaid était une belle blonde .
    J'y ai rencontré ma femme lorsque j'y travaillais et aujourd'hui en 2020 je suis encore marié avec elle .
    La cabine du dJ , situé en plein centre , tables tournantes et mixer face à la piste de dance .

    RépondreEffacer
  16. ah les discos le Mirage et le Prof Maboule ... 1971 et j'avais 18 ans .
    J'pouvais pas imaginer mon avenir 6 mois plus tard et maintenant tout ça
    ça fait 51 ans que c'est passé.

    RépondreEffacer
  17. J'ai travaillé 3 ans dans le restaurant et les salles de réceptions, j'ai servi aux noces de la fille de Cotroni, il avait loué tout le restaurant les 6 salles converti en deux en levant les murs et la salle du restaurant
    Inclus et discothèque il y avait plus ou moins 500 invités. C'était bar ouvert en plus après le repas officiel ils pouvait commander à manger tout ce qu`'ils voulaient, j'ai débouché plus de 50 caisses de champagne, le premier client servir après le repas fu Claude Blanchard un Rum et coke et malgré le fais que tout était gratuit il m 'a laisser un pourboire de $20.00 une fortune pour l'époque. Certain soir les policiers faisais une descente J'ai déjà caché de jeune fille qui n'avaient pas l'âge sous les machines à laver la vaisselle alors qu'elle se sauvait par les cuisines.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci beaucoup de partager ces souvenirs et anecdotes qui s'ajoutent à l'histoire de ce restaurant.

      Pluche

      Effacer
  18. Il me semble qu'il vous manque un bout d'existence de ce restaurant parce qu'il a été plusieurs années au coin de Lacordaire et Sherbrooke et le stationnement allait au coin de Monsabré à côté du restaurant. Tout ça dans les années 1950 et ils avaient un singe qu'il mettaient dehors avec sa cage, le dimanche....Je sais parce que j'allais le voir.

    RépondreEffacer
  19. Qui etait propriétaire du Sambo est ce mMme Tremblay?

    RépondreEffacer