Pages

mercredi 23 octobre 2013

Chilling Thrilling Sounds of the Haunted House

Lorsque j’étais galopin, que ce soit au parc Belmont, à La Ronde, sur le Boardwalk d’Atlantic City ou encore sur Clifton Hill à Niagara Fall, un détour dans les manèges hantés, qu’elles soient visitées dans un charriot ou à pied, étaient pour moi toujours de mise. Je dirai même plus: obligatoire. Ces attractions exerçaient sur moi une fascination certaine qui n’était pas sans inquiéter un tantinet mon entourage qui se demandait bien ce que je pouvais bien trouver d’intéressant dans les monstres, squelettes, spectres et autres apparitions ectoplasmiques. En fait, c’était surtout l’aspect purement théâtral à la sauce Disney qui me faisait me bidonner tel un larron en foire.

Dans toutes ces maisons, manoirs, antres et donjons de tous acabits il se trouvait tout un fourbi de trucs amusants qui allaient de ces bestioles bricolées et peinturlurées de couleurs fluorescentes aux décorations parfois rudimentaires en passant par des mises en scène lugubres judicieusement éclairées dont je me délectais. L’ensemble était aussi généralement enrobé d’effets sonores et accompagnements musicaux tout à fait dans le ton et il m’arrivait souvent de souhaiter retrouver ceux-ci sur un disque. Ainsi, que je me disais, je pourrais jouer dans ma chambre et transformer celle-ci, le temps de l’écoute, en pièce hantée. Et c’est ainsi que j’ai entrepris de collectionner les disques d’épouvante.


En 1964 le Manoir Hanté à Disneyland était bel et bien complété mais virtuellement vide à l’intérieur car on s’affairait, entre autres choses à préparer les attractions qui allaient être présentées au New York World’s Fair. On patinait aussi un peu sur l’histoire qui allait enrober cette fameuse maison hantée mais histoire de rappeler au gens qu’elle ouvrirait dans un avenir rapproché, Disneyland Records a lancé Chilling, Thrilling Sounds of the Haunted House la même année et lequel reposait sur un concept fort simple. D’un côté (Face A) on retrouvait des histoires d’épouvante narrées par Laura Olsher et saupoudrées d’effets sonores provenant de la collection Disney, laquelle avait été constituée tout au long des années lors de la production de films et de dessins animés tels Lonesome Ghosts réalisé en 1936. Sur l’autre côté du disque (Face B) les sons tels chats, tonnerre, craquements et autres se retrouvaient enregistrés séparément, de sorte que l’on pouvait à loisir les utiliser comme bon nous semblait afin de cuisiner de merveilleuses petites ambiances hantées au gré de notre fantaisie. La première version du disque fut celle avec la pochette blanche, suivie en 1973 par la pochette orange.

 

Le design de la pochette, comme on peut le voir sur l’image, était graphiquement assez simple mais tout de même efficace. On y trouvait un manoir lugubre dont une seule fenêtre à l’étage supérieur était éclairée d’une source mystérieuse, un arbre mort aux branches s’étendant au-delà de l’image, de nombreuses pierres tombales dispersées ici et là au travers de grandes herbes et éclairées par un éclair foudroyant. Il s’agissait d’une œuvre de l’artiste Paul Wenzel et dont l’original de 37 pouces par 39 fut vendu aux enchères en 2001 pour la somme de $3,000. Une troisième édition vit le jour, parfaitement identique aux deux précédentes au niveau du design et du contenu sauf pour l'addition d'un guide du parfait party d’Halloween imprimé sur les deux côtés de l’enveloppe de papier contenant le disque.



Personnellement je n’ai pas eu ces disques. Ce n’est que bien des années plus tard, grâce à la magie des brocantes que j’ai pu les obtenir. En fait, le premier disque qui a constitué le début de ma collection est la troisième disque portant le titre de Thrilling, Chilling Sounds of the Haunted House de Disney. Lancé en 1979 il se voulait davantage une nouvelle édition comprenant de nouveaux effets sonores ainsi que des histoires dénuées de narration et racontées par le simple biais des sons et de la musique ce qui explique la présence du mot «NEW» apparaissant en haut à gauche. Ceci amenait à imaginer et visualiser ce qui se passait plutôt que se le faire raconter. On pouvait entendre les créatures de la nuit, la maison hantée, le donjon, les sorcières, une rencontre imprévue dans le brouillard, le pilleur de tombe ainsi que le laboratoire du scientifique fou. Chaque écoute pouvait mener à des interprétations différentes.


La pochette, également signée Paul Wenzel, est aussi complètement différente. La maison de style manoir avait été remplacée par une autre tirant davantage sur le victorien mais Wenzel conserva tout de même la fenêtre éclairée à l’étage en prenant soin d’y rajouter une silhouette inquiétante. L’arbre mort était de retour mais cette fois agrémenté d’un corbeau. Se sont rajouté le chat qui feule sur une pierre tombale et un cimetière dont un locataire semble vouloir s’échapper. Mais on peut se demander, quelle sorte de propriétaire peut un bien agrémenter son parterre d’un cimetière? Un nain de jardin à la rigueur, un pneu de tracteur peinturé pour décorer le talus ça peut aller, mais un cimetière?? Ah, et il n’oublions pas l’indispensable éclair. 

 
Le recto quant à lui n’était pas en reste pour autant; arbre tout aussi mort, étranges filaments pendouillant aux branches, hibou, chauves-souris peu rassurantes et ce type, tout en bas, qui creuse une tombe. Fossoyeur ou pilleur de tombe? Peut-être vaudrait-il mieux ne pas le savoir. On y retrouvait aussi des citations de Poe, Dracula, Sherlock Holmes, Shakespeare ainsi que du docteur Frankenstein.

De certains disent que la version 1964 est supérieure à celle de 1979 alors que d’autres pensent le contraire. Les avis sont partagés et je crois que la nostalgie y joue pour beaucoup. Les deux versions sont tout de même d’excellente qualité et constituent d’excellentes sources d’ambiance à la sauce Halloween. 

Le saviez-vous? Selon David Keonig, un ancien employé de Disney qui a écrit Mouse Tales, il est un jour arrivé dans le Manoir Hanté une famille qui demanda un peu de temps extra durant le tour afin de tenir une très courte cérémonie à la mémoire d’un petit garçon de sept ans qui aimait particulièrement le Manoir. La permission fut accordée sauf que la coute cérémonie comportait une autre partie, cachée celle-là puisqu’il s’agissait de la dispersion au sol des cendres du petit garçon. Les employés s’en sont rendu compte et le manège fut arrêté le temps qu’on puisse nettoyer le tout, avec autre chose qu’un aspirateur, on préfère assumer. Par la suite plusieurs employés ont prétendu avoir aperçu le fantôme d’un petit garçon, errant dans le manoir.
 


2 commentaires:

  1. Wonderful!! I now have another item to search for! I currently own the Disney "Haunted Mansion" on CD. It's great and even has a young Ron Howard voicing the lead character on the recording. I wonder just how many other great albums like this Disney put out over the years?

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Disney Studios made the Chilling Thrilling Sounds record four times, the first three being the same only with different covers. The fourth one was the brand new one in '79. They also did this version on cassette. Disney also produced the Haunted Mansion that you mention both in the small and LP format which I managed to get a copy. I'll have an article for the latter one.

      Effacer