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mercredi 27 août 2014

Histoire de pixels, part deux


Je dois avouer que j’ai été assez surpris des résultats soumis quant au petit jeu que je vous ai proposé dans mon dernier article. Je confie d’entrée de jeu ne pas avoir utilisé qu’une seule caméra. Ça aurait été un truc trop simple, et peut-être trop facile, quoique l’idée m’ait néanmoins effleuré l’esprit (quoique les résultats démontrent que je suis passé bien près, hin hin). Toujours est-il que personne n’a pu définir à 100% quelles photos ont été prises avec quel appareil. Étonnant, non? Alors sans plus tarder voici les réponses :

Photo #1: Détails d'une entrée de maison victorienne : Powershot A60
Photo #2 : Coin de maison et gouttière : Powershot A60
Photo #3 : Escalier de la maison Forget : Powershot A60
Photo #4 : Entrée de bloc appartements : Rebel XT
Photo #5 : Carillon avec oiseau : Rebel XT
Photo #6 : Tympan d’église en demi-cercle avec Madonne : Powershot A60
Photo #7: Tympan d’église en ogive: Powershot A60
Photo #8: Écorce d’arbre (gros plan): Powershot A60
Photo #9: Modèle en clair-obscur: Powershot A60
Photo du chat à la porte, en haut de cet article: Powershot A60

Si les résultats peuvent surprendre ça démontre qu’on peut faire des photos acceptables même avec des petites pinottes insignifiantes comme la A60. Ceci dit le mot «photo» nous vient de l’ancien grec φωτός, phôtós, génitif singulier de φῶς, phỗs et qui veut dire «lumière» alors que «graphe», aussi issu de l’ancien grec γράφειν, graphein, veut dire «écrire». Donc, par définition, photographier veut dire écrire avec de la lumière. Ce faisant, ce n’est pas l’appareil tant que la vision de la personne qui photographie. C’est une philosophie que je partage et défend. 

«There is nothing worse than a sharp image of a fuzzy concept. »
Ansel Adams

Ce que l’ami Ansel tient à nous dire c’est de ne pas se préoccuper tant de l’équipement qu’en venir au point d’oublier ce qui importe réellement. Je crois que ce qui est important de se souvenir c’est qu’au cœur de tout ça la caméra n’est qu’un outil qui sert à capturer la lumière. L’on dira que certains outils sont meilleurs que d’autres mais la plupart de ceux-ci sont tout à fait capables de donner des résultats parfaitement convenables en autant que l’on sache comment exploiter leur potentiel. 

(Faut pas exagérer tout de même!)

Évidemment on peut aussi avancer l’argumentaire qui veut que les capteurs d’aujourd’hui soient maintes fois supérieurs que ceux d’avant, qu’ils peuvent «voir» ce que l’œil ne voit pas. En ce qui me concerne ça ne m’intéresse pas de savoir ce que ma caméra voit ou ne voit pas parce que, justement, c'est ce que je vois personnellement qui m'importe et non ma caméra. 

Tenez, je suis parfaitement nul en cuisine (vive le micro-ondes) mais vous savez quoi? Même la meilleure batterie de cuisine au monde ne fera pas de moi un Paul Bocuse pour autant. D’ailleurs on pourrait donner un kit de casserole provenant d’un magasin à un dollar et Bocuse saurait être capable de faire quelque chose d’extraordinaire avec parce que c’est son savoir et ses connaissances qui font la différence. C’est la même chose pour les caméras et la photographie. Ce qui fait une belle photographie c’est l’œil du photographe qui sait comment  composer une scène et son habileté à transmettre une émotion. Et ça, ça peut se faire avec n’importe quelle caméra. Douglas Beasley, un photographe que j’admire énormément, dit à ceux qui suivent ses cours :

«Also expect to learn to better express yourself and your emotions through photography, wether with a plastic toy camera, a point-and-shoot camera, cell phone or D-SLR. The tools don’t matter nearly as much as your heart, soul and vision.»




Le saviez-vous? Un type à un jour acheté de vieilles plaques photographiques dans un marché aux puces pour une quarantaine de dollars. Après examen il s’est révélé qu’il s’agissait de plaques d’Ansel Adams. Valeur estimée après évaluation : $200 millions. 

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