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jeudi 16 avril 2015

tene laterem


Mur de brique d’une maison de style ouvrier, quelque part dans les joyeux méandres du mile-end où j’aime tant me perdre. On a affaire ici à un bâtiment vraisemblablement construit vers la fin du 19è siècle, ce qui est visible par la brique commune qui montre quelque peu son âge. Quelques réparations dans la maçonnerie sont cependant visibles et c’est bien normal. La vibration causée par le passage de véhicules est connu pour affecter la structure des bâtiments, tout comme les polluants atmosphériques et les côtés exposés au vent et au soleil sont bien entendu plus susceptibles d'être affectés. Dans d'autres cas c'est le sol lui-même qui peut être en cause. Les racines d'arbres, à proximité, peuvent se faire dessécher le sol majoritairement argileux qu'on retrouve partout en ville. Cet assèchement affecte par conséquent la stabilité. Toutefois, à l'époque où cette maison a été construite, l'utilisation d'éléments isolants n'était pas de rigueur ce qui pouvait affecter la structure.
 
Avant le grand incendie de 1852 il n'était pas obligatoire de construire des bâtiments avec de la brique, le bois était encore le matériau de choix, mais ce l'est devenu par la suite. L'interdiction d'utiliser le bois a d'abord touchée la ville elle-même mais pas les villages éparpillés sur l'île, ce qui a évidemment changé lorsque ces villages ont été successivement annexés à Montréal au fil des ans. La brique était peu coûteuse et se voulait une alternative à la pierre de taille, trop coûteuse pour plusieurs.

Il est intéressant ici de noter les lisses taillées directement dans la pierre, la même dont on se servait dans le temps pour fabriquer les bordures de trottoir. À l’étage inférieur on remarque des arcs en brique tout simples alors qu’à l’étage supérieur on a préféré utiliser des linteaux en pierre artificielle. Les cadres quant eux, s’ils sont fort probablement aujourd'hui’hui en aluminium, étaient autrefois en bois. Cette brique, comme je l'ai mentionné plus haut, est dite commune mais il s'en trouvait d'autres variétés, comme la brique vernissée par exemple. 



Le saviez-vous? Lors d’un voyage sur l’île de Montréal en 1611 Samuel de Champlain a presqu’immédiatement noté le potentiel du terrain pour fabriquer de la brique; «…quantité de prairies de très bonne terre grasse à potier tant pour bricque que pour bastir.»1


1 : Œuvres de Champlain, par l’abbé Charles-Honoré Laverdière. 

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