Pages

samedi 21 janvier 2023

Des films par la poste

Dans le dernier article, portant sur la photographie, je vous parlais de ce petit monde tel qu'il était avant l'arrivée du numérique. J'ai aussi glissé sur les caméras, les différents films utilisés ainsi que du développement, lequel prenait un certain temps. Et justement, quoique les  adeptes et professionnels pouvaient très bien développer leurs propres films chez eux, ou dans leur labo personnel, pour monsieur et madame tout le monde les films étaient laissés au comptoir photo de son choix. 

La plupart des pharmacies offraient, et offrent encore ce service mais il y avait également des boutiques photos comme Direct Film (aujourd'hui disparu), Astral photo, L.L. Lozeau, le Centre Japonais de la photo, lequel existe toujours, et bien d'autres encore. 

Peu importe l'endroit la façon de procéder était la même; on laissait le rouleau au comptoir alors que le commis nous demandais, par exemple, de choisir un finit mât ou lustré, si l'on voulait des doubles ou de multiples exemplaires pour distribuer à la famille, ainsi que nos coordonnées afin de nous aviser lorsque les photos seraient prêtes pour le ramassage. Le service de développement traditionnel prenait environ une semaine ou deux mais il y avait aussi un service de traitement plus rapide, généralement 24 heures, quoiqu'un peu plus cher. Ensuite l'on nous avisait par téléphone et il ne nous suffisait que de passer les cueillir. Mais il y avait une autre service disponible: le traitement par la poste. Et ça, c'était l'affaire d'une compagnie nommée Express Film. 

Publicité d'Express Film, 1971)
(Photo: Collection personnelle) 

Cette compagnie, aujourd'hui disparue, ne vendait pas d'appareils, d'objectifs ni même aucun accessoire. En fait, elle n'avait même pas de boutique! Ce qu'elle avait toutefois était un laboratoire complet de traitement de photos. Alors, comment ça fonctionnait? 

(Photo: Collection personnelle)

Express Film ne faisait affaire avec les clients que par l'entremise d'enveloppes qui se trouvaient dans les pages de différentes revues, comme ici, tirée d'un Sélection du reader's Digest. Les instructions étaient on-ne-peut-pas-plus-claires. Il suffisait de remplir adéquatement, de déposer le rouleau à faire développer dans l'enveloppe, de cacheter, et de mettre à la poste. Même pas besoin d'un timbre puisque les frais de poste étaient affranchis par Express Film, comme on le voit en haut à droite. 

(Photo: collection personnelle)

L'endos de l'enveloppe servait à indiquer le film envoyé, ainsi que les détails que l'on voit. Fallait tout de même inclure 10 sous pour les frais de retour ainsi que la taxe de 8% (l'on y échappe pas). C'était l'époque où l'on pouvait inclure des pièces sonnantes et trébuchantes dans le courrier. Et voilà, le tour était joué. Ensuite, fallait simplement faire preuve d'un peu de patience pour voir les photo rebondir dans la boîte aux lettres. 



Le saviez-vous? Le service de développement en une heure, très apprécié des gens, ont été introduits au Canada par le Centre Japonais de la photo, boutique qui a vu le jour en 1959. Dès les années 70 on retrouvait des succursales dans presque tous les centres commerciaux. 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire