Veille
de Noël 1972. Cette journée-là, assez brumeuse au demeurant, pas
d’école forcément puisque c’est un dimanche. La température,
assez douce, a fait que j’ai passé pratiquement tout mon temps
dehors, dans la cour à me creuser un fort dans l’épaisse couche
de neige. Lorsque je suis rentré à l’heure du souper mon «suit»
de ski-dou
à lui seul pesait une tonne tellement il était mouillé.
Ça, c'était avant de sortir dehors.
J’étais
assez fébrile, et pour cause, puisque je savais que j’allais
déballer tous mes cadeaux à minuit (ou aux environs) en présence
de la parenté. Malgré tout, pas d’exception pour le dodo et à
huit heures j’étais sous la couette. Je ne sais pas comment j’ai
pu faire mais je me suis finalement endormi. Clac!
Puis,
je me suis fait réveiller par mon père. Parfaitement dans les
vapes, j’avais quelque peu oublié l’occasion pour laquelle on me
sortait comme ça de mon sommeil, et surtout, de mon lit bien chaud.
Tout m’est revenu lorsque j’ai entendu tout le brouhaha provenant
du salon. Mon père m’a pris dans ses bras en me disant qu’il y
avait une surprise qui m’attendait. C’est vêtu de mon pyjama
Patof et les cheveux tout à fait ébouriffés que j’ai découvert
cela à l’entrée du salon :
Évidemment
mon style parfaitement hirsute détonnait quelque peu d’avec toute
la parenté, bien endimanchée qu’elle était mais moi, pour être
bien honnête, ça faisait fichtrement mon affaire. Donc, voilà,
j’avais sous les yeux un magnifique jeu de hockey Coléco que mon
père et mon oncle avaient patiemment assemblé pendant que je
ronflais. Fallait le faire. Pas besoin de dire que j’étais
content. Quel gamin ne l’aurait pas été. Le jeu, dans son
ensemble, avait de quoi impressionner et pour cause. Si la plupart
des jeux de hockey se jouaient sur une table, le mien possédait ses
propres pattes. Au-dessus de la patinoire, une arche supportait le
panneau de jeu dans lequel il fallait glisser la rondelle pour les
mises au jeu. Les côtés étaient décorés des équipes de la LNH
de l’époque, alors beaucoup moins nombreuses qu’aujourd’hui.
Il y avait même une baie vitrée qui, sans avoir de réelle utilité,
ajoutait une petite touche de réalisme. Même la boîte avait un
petit quelque chose d’excitant avec ses illustrations dynamiques. Ce sont là des cadeaux que l'on n'oublie pas de sitôt au point où on leur laisse encore une place d'honneur au salon.
Coléco,
fabriquait à l’époque toute une série de jeux sportifs qui
comprenait aussi le basket-ball et le football. Certains de ces jeux
se jouaient sur table et d’autres, comme le mien, étaient montés
sur leurs propres pattes. Ces jeux étaient tous fabriqués à partir
de l’usine qui se trouvait alors au 4000 de la rue St-Ambroise,
dans le quartier St-Henri, tout juste sur les abords du canal
Lachine. Même si Coléco n’existe plus depuis 1989 le bâtiment
quant à lui est toujours là et semble avoir majoritairement
conservé son apparence d’origine.
Le
saviez-vous? Coleco a commencé son existence en 1932 en tant que
Connecticut
Leather
Company
et commercialisait à l’époque des kits d’artisanat pour le
cuir. Le plastique et les jeux ne sont arrivés que plus tard, durant
les années 60.
Le suit de ski-doo, le dodo de bonne heure et le réveil à minuit avec les cadeaux et le party de famille. Que de beaux souvenirs. C'est comme du comfort food pour l'âme 😊
RépondreEffacerEn retour vous me faites bien plaisir avec ce compliment!
EffacerPluche
Bonsoir.
RépondreEffacerDu bonbon de vous lire.
Merci pour ces beaux partages!