samedi 31 mars 2012

En avance sur son temps en 1953

Le modèle que l'on voit dans cette publicité est le Commander Starlight et lorsqu'il est arrivé sur le marché en 53 les gens ont pouffé de rire, trouvant que le véhicule était assez bizarre. Peut-être à cause de son allure européenne? De sa taille définitivement plus petite que les monstres de Détroit à l'époque? qui sait. Aujourd'hui c'est une autre histoire puisque le Starlight, tout comme son frèrot Starliner (de la même année) sont considérés comme étant parmis les plus belles voitures américaines a avoir émergé des années 50. Bien que le design soit attribué au légendaire Raymond Loewy, c'est un membre de son équipe, Robert Bourke qui le conçut.

L'annonce ne ment pas; la Studebaker 53 a réellement été lauréate d'un concours d'élégance organisé par le prestigieux Fashion Academy de New-York où elle a gagné la médaille d'or. Visiblement, la Studebaker 53 était en avance sur temps.



jeudi 29 mars 2012

Une ressemblance étonnante

La jeune actrice de 22 ans Lily Collins a été récemment photographiée par Robert Erdmann pour le magazine Tatler dans un hommage à la grande Audrey Hepburn telle qu'elle était lorsqu'elle amorça sa carrière cinématographique en 1953. La ressemblance entre les deux est carrément à s'y méprendre et j'ose espérer que l'on confiera un jour à Collins le rôle d'Hepburn.




mercredi 28 mars 2012

Publicité pour Hot Wheels

Il est évidemment très intéressant de constater que les petites voitures qui faisait tant le bonheur de mon enfance fasse aussi celui des enfants d'aujourd'hui. Les Hot Wheels se vendent par millions de par le monde et, comme je mentionnais à la fin de l'article précédent, sont aussi collectionnées par les adultes. Ça n'empêche tout de même pas Mattel d'en faire la publicité comme celles-ci, relativement récentes. Je dois avouer qu'il s'agit là de concepts que j'aime beaucoup, fichument bien pensées et qui ramène le jeu à son expression la plus simple; pas de iCochonnerie, pas de bébelle électronique et pas de piles. Rien d'autre que l'intérieur de la maison, comme lorsque j'étais gamin.







samedi 24 mars 2012

Hot Wheels

Il n'y a pas si longtemps je vous ai parlé des fameuses Matchbox, marque de commerce de la compagnie britannique Lesney et comment ces voitures ont dominé le marché. Enfin, jusqu'en 1968. Vous vous souviendrez probablement du pourquoi du comment, autrement voici un petit rappel graphique:




L'omniprésence des Matchbox aux États-Unis n'a pas manqué d'attirer l'attention du fabriquant de jouets Mattel, plus particulièrement celle d'Elliot Handler, son président-fondateur. Mais bon, pas question pour Mattel de se lançer dans l'aventure des autos miniatures sans bien étudier le marché, ce que fabriquait Lesney mais aussi ce qui se passait dans le monde des vraies autos.

Les Matchbox n'étaient pas mauvaises, loin de là. Elles étaient solides, de qualité avec de très bonnes sculptures et de fins détails. Mais pour être franc, ça manquait de, comment dire, d'adrénaline. Il y avait certainement moyen d'améliorer le concept, voire le révolutionner et pourquoi pas, prendre le marché et se servir de son scrotum comme «punching bag».

Observation première: les voitures Matchbox étaient majoritairement des modèles britanniques avec quelques exceptions. Or, on voyait émerger aux États-Unis le concept du «muscle car»; des voitures avec des designs audacieux aux lignes agressives, aux moteurs détonants comme des tyrannosaures en rut et puant la testostérone au gallon.

Observation deuxième: Les couleurs qu'appliquait Lesney sur ces voitures étaient fades. Il y avait certainement moyen d'améliorer ça avec de nouvelles couleurs plus vives et métalisées comme celles utilisées sur les vraies voitures.

Observation troisième: Les roues de Matchbox étaient en plastique dur et n'étaient rien d'autre que... mornes. Pas de gros pneus avec enjoliveurs sport. Sans oublier l'absence de suspension dans la plupart des modèles.

Observation quatrième: Les gamins se fascinaient pour les courses automobiles sur les pistes or, s'ils voulaient jouer aux courses ce n'était certainement pas avec un Chevrolet Impala Taxi, un Lincoln Continental ou une Opel Diplomat qu'on faisait les courses les plus excitantes. D'accord, il y avait une Lotus, une BRM et même une Ford GT mais on les faisaient courser où? Sur le tapis du passage? Sur le trottoir? Dans le carré de sable?
Handler a donc on a prit tous ces éléments et s'est entouré de gens dont Harry Bentley Bradley, un concepteur issu du monde de l'automobile. Handler, faut-il le mentionner, avait du pif. D'ailleurs son épouse Ruth avait créé la fameuse poupée Barbie, incidemment nommée après leur fille Barbara. La vision d'Handler et de son équipe mit exactement au point le produit pour détrôner Matchbox: 






Lors du lancement il y eu très exactement seize modèles. Vous allez dire que c'est pas beaucoup et que y'a pas de quoi défriser un mouton mais ce n'est pas tant la quantité de modèles que leurs particularités, à savoir:

1. Dix des seize voitures étaient essentiellement des versions «custom» de voitures qui étaient alors en production et six étaient basées sur des versions faites pour la course.

2. Les voitures étaient peinturées avec un truc qui portait le nom de «Spectraflame», sorte de peinture brillante qui n'était pas sans rappeler le «metal flake». De plus les couleurs étaient assez flamboyantes et très loin des drabes utilisées sur les Matchbox.

3. Les voitures étaient équipées de suspensions faites en polyoxyméthylène, sorte de plastique bon marché mais relativement durable qui se trouvait entre l'essieu et la roue.

4. Les capots de certaines voitures s'ouvraient pour laisser voir les moteurs alors que d'autres n'avaient pas de capot, laissant voir de redoutables moteurs. 
5. Les voitures étaient toutes équipées de roues «sport» avec jantes assorties et décorées d'une bande rouge, comme les vraies voitures. C'est de cette bande rouge que la série prit son nom: Redline.

6. Chaque voiture était vendue dans un emballage de style «blister pack» qui contenait aussi un macaron de collectionneur en métal et identifié à la voiture. 
 Un «blister pack» original jamais ouvert. Cliquez sur l'image pour l'agrandir et voir la valeur.

7. Bien que les voitures pouvaient facilement rouler sur n'iporte quelle surface (lisse de préférence) elles avaient été surtout conçues pour rouler sur des pistes spécialement conçues et sur lesquelles elles pouvaient atteindre des vitesses de plus de 200 km/h à l'échelle.

Ces pistes étaient d'ailleurs vendues en différents format mais basées sur le même principe; une boîte motorisée appelée «Supercharger» propulsait les voitures avec assez de puissance pour que celles-ci puissent en faire facilement le tour pour ensuite rentrer de nouveau dans le «Supercharger». On pouvait agrémenter la piste de différents accessoires comme un compteur de vitesse et un compteur de tours. On retrouvait des pistes simples soit une ovale et un «Supercharger», une piste double (deux ovales se croisant avec un «Supercharger» double ainsi que la piste «Grand Prix» soit une piste quadruple et deux «Superchargers» doubles. Chaque piste était vendue avec une voiture,, bien en vue dans une petite fenêtre découpée dans la boîte avec, bien entendu, le macaron correspondant.
 Tous vendus séparément. Hé hé.
On retrouvait aussi des coffrets en forme de roues de course qui s'ouvraient afin de pouvoir y ranger les voitures. A l'intérieur se trouvait un guide imprimé et qui permettait d'identifier les voitures de la collection.

Pas besoin de dire que Hot Wheels a carrément ré-écrit le livre des autos miniatures et c'est à ce moment qu'on a quelque peu paniqué chez Matchbox, comme je l'écrivais dans l'article. Mais Mattel n'en est pas resté là, ils ont entre autres développé une nouvelle façon d'appliquer des inscriptions sur les voitures, le «tempo-printing». On a aussi mis au point les fameux «Sizzlers», ces voitures auto-propulsées équipées de piles au nickel-cadmium et que l'on pouvait recharger, quelque chose que Matchbox avait incidemment tenté de copier avec ses «Scorpions».

Mattel a continué de dominer aisément le marché pendant que les autres compagnies comme Dinky et Corgi se retrouvaient sur la paille. Même Matchbox n'a pu résister à long terme et, après avoir changé de mains à plusieurs reprises, a été finalement racheté par Mattel, unissant sous le même toît les deux anciens rivaux. Aujourd'hui Hot Wheels continue de dominer le marché et il n'est pas rare d'aperçevoir des hommes z'yeuter les étalages de Hot Wheels puisque celles-ci sont maintenant largement collectionnées par des adultes.

Le détergent Dreft en 1953


Avec cette publicité pour le savon à vaisselle Dreft nous voilà replongé en 1953 et l'élément vendeur dans cette publicité est le mot en bleu pâle: lanoline. On explique pas grand chose ici sur ce que peut-être ce truc. Ca vient d'où et pourquoi le fait que Dreft est le seul savon à en contenir peut bien le différencier des autres, où le rendre meilleur. Faites la rencontre d'un producteur de lanoline:



On connaît tous les propriétés des plumes d'oiseaux comme le canard qui sont recouvertes d'une huile imperméabilisant celles-ci et lui permettant de flotter. Le même principe s'applique ici avec le mouton (et tous les animaux ayant de la laine). La lanoline est essentiellement une substance cireuse jaunâtre secrétée par les glandes sébacées de ces animaux. Le rôle de la lanoline est de protéger la laine et la peau contre les ravages du climat et de l'environnement, il n'est donc pas étonnant de voir que la lanoline est largement utilisée dans toutes sortes de produits servant à la protection et au traitement de la peau. Donc, la présence de la lanoline dans ce savon à vaisselle est présentée comme étant bénéfique pour les mains.

Le savon à vaisselle Dreft a fait son apparition en 1947 mais le nom était déjà connu depuis
1933 puisque Proctor & Gamble avait commercialisé en cette année-là un savon à linge du même nom. bien qu'il soit indiqué en très très petites lettres au bas de l'annonce à droite que le savon était fabriqué au Canada, il ne l'était pas à Montréal puisque Proctor & Gamble n'avait ici qu'un bureau, situé en 1953 au 710 Carré Phillips et dont le gérant était Robert Goudreau.

Aux Etats-Unis le savon Dreft est toujours fabriqué mais je ne sais pas s'il est toujours disponible ici au Canada.

http://www.dreft.com/

dimanche 18 mars 2012

Les poêles Gurney en 1953


Vous avez déjà probablement vu ces anciens poêles en fonte que l'on retrouvait anciennement dans les chaumières du Québec. Ils étaient évidemment très beaux dans leur style rustique mais pouvoir demander à une mère de douze enfants à l'époque si elle aimait son poêle vous aurait probablement valu une méchante paire d'yeux. Ils étaient diablement lourds, pas toujours faciles à utiliser et encore moins à nettoyer. 

C'est pour cette raison que les manufacturiers d'appareils ménagers se tournèrent dans les années 30 vers des gens spécialisés dans le design industriel afin d'améliorer l'apparence, la fonctionalité et la performance de ces appareils. Le changement ne se fit évidemment pas du jour au lendemain et connut son plus grand essor après la Seconde Guerre.

Le design industriel était une impulsion créatrice qui dépendait de critères économiques, techniques, esthétiques et fonctionnels afin de pouvoir d'en arriver en bout de ligne avec une gamme de produits originaux. Ces nouvelles créations étaient intimement liées à la publicité, comme celle d'aujourd'hui, contribuèrent à accroître la consommation de produits manufacturés. Entre autres, on vit apparaître une certaine forme de standardisation entre les différents appareils, créant une forme d'harmonie tant visuelle que fonctionnelle.

Le four Gurney que l'on voit ici dans cette publicité de 1953, quoique très élégant, est une inspiration directe des designs de Raymond Loewy, l'une des figures les plus représentatives du design industriel et à qui l'on doit le fameux réfrigérateur Coldspot qu'il avait conçu dans les années 30. Loewy avait d'ailleurs signé le design d'un poêle Frigidaire à la fin des années 40 et qui, à très peu de choses près, y ressemble énormément.

On apperçoit ici la facture moderne du poêle, soit un assemblage de plaques d'acier soudées vernissées de porcelaine blanche et agrémenté de pièces chromées. Celui que l'on voit est le modèle au gaz bien que Gurney en fabriquait aussi qui fonctionnaient à l'électricité.

Cette publicité est très caractéristique des années 50 avec la représentation typique de la femme modèle de ces années-là; impeccablement coiffée, souriante et capable de concocter d'appétissants plats en un tournemain, image qui sera évidemment démolie dans les années qui suivront.

Stingray (Escadrille Sous-Marine)

En 1964 Gerry et Sylvia Anderson viennent de terminer Fireball XL5 et conçoivent alors une nouvelle série utilisant de nouveau le concept de «Supermarionation». Voyons voir; Supercar pouvait voler dans les airs, se promener dans l'eau et atterrir sur terre, Fireball XL5 pouvait se promener dans l'espace. Le nouveau véhicule devait alors accessoirement évoluer dans un environnement différent et c'est à ce moment que l'on décida qu'il devrait être un sous-marin.



Celui-ci reçut le nom de Stingray, un sous-marin très sophistiqué qui était le porte-étendard du World Aquanaut Security Patrol, ou si vous préférez, WASP. Les capacités de Stingray étaient tout de même impressionnantes puisqu'il pouvait se déplacer à une vitesse de 600 noeuds et plonger à des profondeurs aussi écrasantes que 36,000 pieds. Ceux qui s'y connaissent un tant soit peu en marine doivent avoir la mâchoire qui pendouille dans le vide.



Si Fireball XL5 avait son Space City comme «port» d'attache, Stingray avait Marineville, une base localisée le long de la côte de la Californie à quelque chose comme une vingtaine de kilomètres à l'intérieur des terres. La base était pas mal impressionnante puisqu'elle pouvait, en cas de danger, descendre complètement sous terre grâce à un gigantesque système hydraulique. Stingray pouvait gagner l'océan Pacifique en empruntant un long tunnel qui joignait Marineville à la mer.


Supercar était piloté par Mike Mercury et Fireball XL5 par Steve Zodiac. Stingray quant à lui avait le non moins téméraire capitaine Troy Tempest flanqué du navigateur, le lieutenant George Lee «Phones» Sheridan. Les deux compères accédaient à Stingray via de longs tubes qui joignait un espèce de lounge au sous-marin. Pour diriger les opérations il y avait le commandant Samuel Shore dont la fille, le lieutenant Atlanta Shore (...) était quelque peu éprise de Tempest. Et tant qu'a avoir des personnages ayant des noms à consonnance maritime, ajoutons donc le sous-lieutenant John Fisher, lequel apparaissait de temps à autres dans la salle de contrôle de Marineville.

Troy Tempest en personne. Enfin, en catin, pardon, marionnette.

Phones et Tempest en route pour Stingray par un chemin plus fiable que la ligne verte.

Marina, avec ses beaux yeux télécommandés par  un sélénoïde dans la tête.

 Phones...

Le commandant Samuel Shore qui, comme les autres hommes de la série, cherche toujours un «clipper» à sourcils.

Et sa fille Atlanta, qui préfère peindre les siens...

Les vilains, parce que ça en prend toujours, étaient une race amphibienne appelée «Aquaphibiens». Ho ho hi. Ils étaient quelque peu guerriers sur les bords et ceux-ci étaient sous les ordres de King Titan, leur chef qui règnait aussi sur la cité sous-marine de Titanica. King Titan avait aussi une fille, nommée Marina, qui ne parlait pas beaucoup. En fait elle ne parlait pas point mais avait cette intéressante faculté de pouvoir respirer sous l'eau. C'est elle qui délivre Tempest et Phones quand ils sont faits prisonniers et tombe incidemment dans l'oeil de Tempest. Elle devient par la suite un agent en bonne et due forme de WASP. Ça provoque deux choses; d'abord King Titan pète une coche de voir sa fille trahir sa propre race et puis le fait que Tempest et Marina roucoulent rend Atlanta quelque peu furax. Bref, c'est tout comme un roman-savon d'après-midi mais avec des sous-marins en forme de pirhanas, des explosions, des bases qui se cachent sous terre et de l'action. Beaucoup d'action où les forces de Titanica, souvent représentées par le très incompétent agent X-Tweo-Zero, tentent de détruire Stingray et Marineville. Tout ça enrobé de la trame musicale composée par nul autre que Barry Gray. Qu'est-ce qu'un gamin pouvait demander de plus quand il était installé devant la télé. Juste la séquence d'introduction nous faisait beurrer nos caleçons.

Un habitant de Titanica ou le Ministère du revenu. Vous décidez.

King Titan dans toute sa flamboyance. On ignore toujours qui est son couturier...

Tourner dans un environnement sous-marin était quelque chose que AP Films, la compagnie de Gerry Anderson, avait déjà abordé dans Supercar mais les effets spéciaux étaient relativement rudimentaires. Cette fois c'était différent parce que de très nombreuses scènes se passeraient sous l'eau. Comme l'équipe de production avait déjà un bon bagage d'expérience et que les moyens financiers étaient meilleurs on a pu innover et ainsi créer un milieu sous-marin pas mal plus convaincant.

 Troy et Marina. Ça doit être embêtant entretenir une romance avec tous ces fils...

Pour les séquences de surface par exemple on avait mis au point une technique tout à fait ingénieuse pour donner l'illusion d'une mer sans fin. On utilisait un grand réservoir derrière lequel se trouvait un arrière-plan mais on prenait soin de toujours faire déborder le réservoir, ce qui dissimulait très habilement les rebords de celui-ci. Pour les séquences sous-marines on utilisait des aquariums très hauts mais aussi très minces dans lesquels on laissait promener des poissons de grosseurs différentes. Les véhicules, soutenus par des fils, se trouvaient entre les deux aquariums et des jeux de lumières qui se réflètaient donnaient l'impression que tout se passait sous l'eau. Ça semble peut-être simpliste raconté comme ça mais c'était tellement ingénieux et tellement efficace que l'on s'est servi de la même technique dans Captain Scarlet et Joe 90. On peut d'ailleurs s'en rendre compte dans la séquence vidéo un peu plus haut.

Un modèle de Stingray par Product Enterprise. Pas en bas de $150 si vous en voulez un.

Le saviez-vous?

Stingray fut la première série de Gerry et Sylvia Anderson qui fut tournée en couleurs. Le générique du début commençait en noir et blanc et l'écran changeait ensuite pour la couleur avec la mention «Videocolor».

Stingray fut aussi la première série télé britannique tournée en couleurs.

Au début de la série les uniformes noirs comportaient des bandes rouges, bien que tourné en couleurs il se trouvait encore toute une multitude de foyers qui avaient encore des téléviseurs en noir et blanc sur lesquels la bande rouge passait pour du noir, on a donc dû les changer.

Si l'on se fie à des documents d'information produits par Century 21 (la compagnie de Gerry Anderson) pour ses publications internes, Stingray se déroule seulement quelques années avant la série Captain Scarlet and the Mysterons. On y apprend aussi que des membres du WASP en viennent à éventuellement faire partie de SPECTRUM (l'agence de Captain Scarlet). ceci n'était évidemment pas indiqué ni dans une série ou dans l'autre.

Et pour terminer, je vous offre cette ballade sentimentique et romantale composée par Barry Gray sur le personage de Marina. Une très belle chanson au demeurant.


dimanche 11 mars 2012

Lamorene en 1953


S'il y avait un élément de décor qui signifiait l'excellence du confort au foyer durant les années 50 c'était très certainement le tapis. Toutefois, comme n'importe quel surface de plancher, le tapis a besoin d'être nettoyé une fois de temps en temps. Si votre maison aurait été pourvue de tapis en 1953, l'année à laquelle parut cette publicité très intéressante, il y a fort à parier que vous auriez utilisé le produit-vedette d'aujourd'hui: le nettoyeur de tapis Lamorene.

Évidemment en regardant le produit en question il y a lieu de se poser quelques questions, surtout en apperçevant le balai... Alors qu'est-ce que c'est que ce truc et comment ça fonctionne exactement?

Vous voilà donc dans votre salon prêt à nettoyer votre grand tapis qui en a bien besoin. Évidemment vous avez prit soin de tasser les meubles. Comme c'est une corvée qui n'est pas exactement très intéressante vous avez sorti votre tourne-disque et y avez déposé le 78-tours de l'heure, That's Amore du chanteur Dean Martin.

Entre les mains vous avez une bouteille en verre de Lamorene, un produit pour nettoyer les tapis. Vous ouvrez le pot et êtes surpris de voir que le produit à l'intérieur ressemble à de la sciure de bois. En réalité il s'agit d'un composé de fibre de cellulose auquel on a ajouté un certain nombre d'ingrédients ayant des propriétés nettoyantes. Comme indiqué, vous saupoudrez le produit sur le tapis comme du fromage parmesan. Vous attendez un peu puis, avec un balai, vous vous mettez à brosser. La saleté s'étant collée au Lamorene elle peut alors être ramassée plus facilement. Et voilà le travail.

Enfin, c'est comme ça que l'on s'imagine le travail si on se fie à cette publicité. Mais est-ce le produit fonctionnait exactement comme mentionné ou bien s'agissait-il d'une poudre de perlinpinpin? C'est justement la question que se posa le Reader's Digest au début des années 50 et afin d'en avoir le coeur net, décida d'envoyer le produit à une compagnie spécialisée dans l'évaluation des produits, la York research Corporation basée à Stamford au Connecticut. Les résultats furent éclatants car la compagnie affirma qu'après avoir testé plus de 100 produits sur 1000 tapis il s'avèra que Glamorene (c'était son nom aux États-Unis) était définitivement le meilleur. C'est ce qui explique le sceau que l'on apperçoit en bas de l'annonce à droite.

Le Digest prépara incidemment une publicité de trois pages pour leur magazine qui tirait alors 15 millions d'exemplaires par mois. De Witt Walace, le propriétaire et éditeur du Digest prit toutefois la peine d'avertir la compagnie de se préparer puisqu'il serait fort probable que la demande pour Glamorene serait assez considérable.

Wallace eut-il raison? Et comment! La compagnie ne parvint pas à fournir à la demande et les ventes explosèrent alors qu'il se vendait pour pour plus d'un millions de dollars de Glamorene par mois.

Il y eut cepandant une sérieuse ombre au tableau lorsqu'un employé de la compagnie aérienne Pan American affecté au nettoyage des tapis d'avion fut trouvé mort après avoir vraisemblablement inhalé de l'hydrocarbone halogéné provenant de trichloréthylène, l'un des composants de Glamorene. enfin, c'est ce qu'indiqua le rapport du coroner. L'histoire fit boule ne neige et le département de santé publique de San Francisco eut tôt fait de bannir Glamorene.

Wallace du Digest, demanda au vice-président de la York Research, Warren C. Hyer de se rendre à San Francisco avec des toxicologistes jouissant d'une grande réputation aux États-Unis afin de fouiller le fond de cette histoire. Il s'avèra que le nettoyeur n'avait pas inhalé un composant de Glamorene mais bien du tétrachlorure de carbone, un truc qui ne se retrouvait même pas dans le Glamorene. Suite à cette découverte la compagnie qui fabriquait le Glamorene entreprit une campagne publicitaire d'un demi million de dollars et Glamorene retrouva la voie du succès commercial. Enfin, jusqu'a l'apparition des aspirateur munis de balais motorisés, les fameux power-nozzles. Quant à Lamorene il n'est plus disponible depuis plusieurs années. Moins visible, sous la photo, se trouve une mention quant au fabricant du tapis que l'on voit; il s'agit du modèle Carvercraft Broadloom de Harding Carpets Limited, une compagnie de Brantford en Ontario et qui n'existe plus aujourd'hui.

lundi 5 mars 2012

La tempête de mars 71


Ça se passait au début mars 1971. Une tempête de neige comme on en avait jamais vu et  comme on n'en reverra probablement jamais. On avait reçu dans la tronche quelque chose comme 50 centimètres avec des vents en rafale à plus de 100 km/h.  

Le maire Drapeau avait demandé aux gens de prendre le métro, lequel avait fonctionné 24h sur 24, une première. Match du Canadien annulé, journeaux qui ne paraissaient pas, rues entièrement désertes... Bref, la totale. Les services d'urgence étaient assurées par des motoneiges et les équipements de déneigement avaient toutes les misères du monde à quitter les garages. Il se trouvaient même des tas de gens qui étaient pris chez-eux parce qu'ils ne pouvaient pas sortir.Des gens sont morts aussi, du coeur souvent mais aussi d'autres qui sont demeurés coinçés dans leur voiture dont on ne voyait plus que l'antenne.


 J'étais p'tit proutte dans ce temps-là et je me souviens que j'étais chez mes grand-parents à ce moment. Accoudé sur le rebord de la fenêtre avec le ventre sur le calorifère de fonte je regardais la scène sur la rue Hochelaga. De la neige, de la neige et rien que de la neige. Y'avait ce monsieur qui se promenait avec un balai et qui le plantait dans la neige ici et là sans que je sache trop pourquoi il faisait ça jusqu'à ce que ma grand-mère me dise qu'il cherchait probablement sa voiture.  Quant à moi il m'était interdit de sortir, même dans la cour. Mais quand tout ça s'est calmé, de la neige pour faire des forts, c'est pas ça qui manquait!!

dimanche 4 mars 2012

Nudus XI


Photo de nu faite chez-moi, toujours avec pour seul équipement un rideau de velours noir et une lampe de table. Ah, et aussi un peu d'eau dont j'ai aspergé le modèle pour les besoins de cette photo. L'eau était chaude, bien entendu, mais se refroidissait rapidement. L'idée était de provoquer la chair de poule et faire apparaître des détails qui n'auraient pas paru autrement. Le modèle, qui en était à ses premières armes en tant que modèle de nu, n'a pas été incomodée le moins du monde, la session s'étant déroulée en plein été.

samedi 3 mars 2012

A&W


 C'était au tout début des années 70. Il arrivait une fois de temps en temps qu'on parte comme ça pour se rendre sur la rue Sherbrooke dans l'est, en face du Village Olympique qui était loin d'exister à ce moment-là. C'était surtout les samedis matin et comme toujours le siège en arrière avait chauffé au soleil ce qui faisait que le p'tit proutte que j'étais dans ce temps-là, en culottes courtes évidemment, se brûlait le derrière de mes cuisses. Ca faisait chlac-chlac quand je bougeais. Comme dans ce temps-là les ceintures de sécurité était assez facultatives je pouvais donc changer de place facilement et m'installer sur les spots moins chauds.

Et qu'est-ce qu'il y avait sur Sherbrooke en face du Village Olympique qui n'existait pas? Le restaurant A&W. Ce qui était particulier de ce A&W c'est qu'il n'y avait pas de salle à manger. On bouffait où? Dans le char! Comme au ciné-parc.

 Un A&W typique des années 60.

On stationnait un peu à 45 degrés et on faisait notre choix sur le menu auquel il y avait un petit haut-parleur. A un certain moment donné la fille nous demandait, à travers le haut-parleur ce qu'on voulait manger. Une fois la commande plaçée il suffisait de quelques minutes pour qu'une fille approche de l'auto avec un gros cabaret ben plein. Sur le bord du cabaret il y avait des petits crochets en métal. C'est pour ça qu'il fallait laisser une vitre d'auto fermée un p'tit peu, pour que le cabaret puisse être accroché.  

Les hamburgers et les hot-dogs étaient tous dans des sacs d'aluminium aux couleurs de A&W. C'était pour les tenir au chaud pendant que la fille amenait tout ça. Assis en arrière avec mon hot-dog, ma frite et ma root-beer A&W la vie pouvait pas être plus douce, à quelques exceptions près. 

 Le menu avec le haut-parleur pour commander.
Le A&W où l'on allait tout le temps était situé au 5222 Sherbrooke, flanqué à sa droite par le restaurant le Réveillon (aujourd'hui disparu) et à gauche par Lepage Automobiles, qui est maintenant le restaurant Jardin Tiki (si jamais vous vous demandez pourquoi l'architecture étrange pour un resto, voilà pourquoi). J'ai encerclé de rouge l'espace autrefois occupé par l'ancien A&W. A titre de référence le Village Olympique se trouve juste en face.

(Photo: Archives de la ville de Montréal, VM94-B171-017)

Sur la photo ci-haut on peut voir l'emplacement du A&W. À la gauche on peut voir le Réveillon et à droite le concessionnaire automobile qui va éventuellement devenir en 1985 le fameux Jardin Tiki. Sur le côté nord de la rue Sherbrooke on aperçoit le Village olympique alors en construction. Sur la photo en bas, on peut voir l'emplacement qu'occupait le A&W et dont le terrain est aujourd'hui occupé par le restaurant Madisons. 





Le saviez-vous? A&W est la première chaîne de restauration rapide à célébrer ses cent ans d'existence. Et les lettres A et W? Simplement les initiales des deux fondateurs, Roy Allen and Frank Wright, que l'on voit ci-dessous.


 


Simpson's 1950

Je vous propose aujourd'hui quelques pages d'un catalogue de ma collection. Il s'agit d'un catalogue petit format qui fut publié par Simpson's en 1950 et qui, comme les autres, n'avait jamais été conçu pour être conservé bien longtemps. Bien souvent il servait à recueillir les épluches de patate.

Si celui-ci est relativement en bonne condition les pages sont passées du blanc au brun-beige (ça, c'est à cause de la lignine dans le papier). Un petit tour de passe-passe au numérique et voilà que les pages du catalogue retrouvent un peu de leur jeunesse. Comme du botox, sauf que ça reste souple. 
 

Ce que nous avons ici est assez intéressant. D'abord, il faut vous ôter de l'idée que le recouvrement est fait avec du papier-peint. Ce qui n'est pas le cas. Du tout. Une tapisserie, dans son sens original, désigne du tissu brodé avec des motifs décoratifs. Comme un tapis mais qu'on accrochait au mur. D'où le nom. 

L'ensemble, tel que vu, est une bonne affaire. On obtenait deux fauteuils à ressorts, trois tables de fantaisie, deux lampes avec abat-jour et deux jolis coussins. On pouvait aussi choisir le canapé ordinaire ou avec divan-lit. Pour le même prix. Ah, parlons-en du prix. Je vous vois sursauter. 

Quoi? Seulement $169.50??

Comme toujours, il faut comprendre que que le montant affiché, même s'il est foutument bon marché, s'inscrit dans l'économie de ce temps-là. Aujourd'hui, en tenant compte de l'inflation, ce même ensemble vous reviendrait à $1 690,80 en dollars ajustés. Certainement une petite différence mais en revanche c'est des meubles fabriqués au Québec, conçus pour durer longtemps. 


Oui madame (et monsieur). Un beau set de chambre à coucher. En merisier canadien avec fini en noyer. Même le matelas et le sommier sont inclus. Par contre, avec 48 pouces de largeur pour le lit... Heureusement on peut aussi l'avoir avec 54 pouces. Le prix de $89.95 est plus que raisonnable. Avec un paiement initial de $14.50 les mensualités sont aussi basses que $8.25. Aujourd'hui cet ensemble vaudrait $897,27. Le paiement initial reviendrait à $144,64 et les mensualités de $8.25 seraient de $82.30. 


jeudi 1 mars 2012

La rue Frontenac en 1952

Nous sommes en 1952 sur la rue Frontenac, un peu au nord de la rue Ontario et nous regardons ici vers le nord. Depuis quelques années maintenant, l'économie de paix a remplacée l'économie de guerre. Le boom des naissances a été accompagné d'un boom économique sans précédent. En effet, le pouvoir d'achat des consommateurs est assez considérable. Et pour bien des gens qui tiraient le diable par la queue, les commodités de la vie moderne, électro-ménagers, voitures et même propriétés leur sont devenues maintenant abordable. Et avec davantage de gens possédant une automobile, la trame urbaine de la ville va changer. 

En 1952 la rue Frontenac est à double sens et contrairement à des voies plus larges, ici les voitures doivent partager leur chemin avec les tramways. Une bonne raison de garder les yeux sur la route. Le circuit 94 Frontenac joignait la rue Notre-Dame, encore une rue bordée d'habitations et de commerces, à la rue Bélanger. Si l'on voulait aller plus au nord, il fallait emprunter le circuit 67. On note au sol la présence de pavé qui borde les rails de tramway. Comme je l'ai expliqué dans un autre article, ceci permettait aux ouvriers d'effectuer des réparations rapidement sans avoir à casser de l'asphalte. On enlevait les pavés, on effectuait les réparations et on remettait ensuite les pavés. Toutefois, le règne des tramways s'amenuise puisque de plus en plus d'autobus sillonnent les rues. Dans sept ans, ils auront tous disparu. 

Quant aux bâtiments, ils sont de facture ouvrière mais tout de même élégantes dans leur simplicité; brique commune, fenêtres à persiennes, et corniches décoratives en bois ouvré. Certaines ont même des aigrettes, que l'on peut apercevoir au loin. Comme toutes les maisons ouvrières, elles sont sises sur le bord du trottoir et nulle place pour un parterre, aussi petit soit-il. Les escaliers pour joindre les étages sont à l'itnérieur. 




Le saviez-vous? On doit l'invention du tramway électriques à l'américain Frank Julian Sprague qui a inventé en 1888 le concept de captation d'électricité de par une perche à roue se connectant à un câble électrifié situé au-dessus.