lundi 31 janvier 2011

Tranches Kraft en 1953


Le fromage est un aliment très ancient dont les origines remontent à plus de 8000 ans, alors que l'Homme avait commencé à domestiquer le mouton. Avec le temps on en est venu à utiliser le lait d'autres animaux comme la chèvre et la vache. Mis à part la Chine et les Amériques, à peu près tous les peuples de la Terre ont développé à un moment de leur histoire du fromage. Le cheddar, le gouda, le camembert, le roquefort, le mozzarella, le parmesan, le brie et le gorgonzola n'en sont que quelques exemples. Qui plus est, on peut en retrouver pour toutes les bourses; du caciocavallo podolico à $500 la livre au bon vieux fromage en crottes que l'on met dans les poutines.

Le fromage dont il est question aujourd'hui dans cette publicité de 1953, est une invention relativement récente puisque le «processed cheese» (tel est son nom en anglais), a été inventé en Suisse par un certain Walter Gerber. C'est toutefois James L. Kraft qui a déposé une demande de brevet pour sa méthode en 1916. Mais bon, Kraft n'a débuté la commercialisation du fromage en tranches qu'en 1950, soit trois ans avant la parution de cette publicité.

Il est fabriqué à partir de fromage (d'habitude du cheddar ordinaire) auquel on ajoute de la crème, de l'eau, du sel et bien entendu du colorant, pour lui donner cette appétissante couleur jaune-orange et sans lequel le fromage aurait davantage une teinte grisâtre. On ajoute à ce joyeux mélange un émulsifiant puis on verse le tout dans des moules pour ensuite le laisser refroidir. On a prit évidemment soin de pasteuriser tout ça avant de l'emballer.

En 1953 un paquet de fromage préparé Kraft comme celui illustré ici contenait 8 tranches mais n'étaient pas emballées individuellement dans du plastique comme aujourd'hui (il faudra attendre 1965 pour celà). Comme ce fromage ne se sépare pas, ne change pas de texture ou de goût lorsque fondu (un gros merci aux émulsifiants pour celà) il est devenu rapidement populaire dans les sandwiches et autres trucs comme les hamburgers.

Quant à la publicité proprement dite elle tout à fait ingénieuse dans sa conception, surtout avec sa photo en noir et blanc que l'on a judicieusement coloré à la main en n'oubliant pas de mettre un accent assez prononcé sur le jaune du fromage. Il est intéressant de noter ici les arguments "vendeurs". Par exemple, on nous dit à droite que les tranches Kraft sont 4 fois supérieures pour les raisons suivantes: 

1) Meilleure saveur. Cela était simplement dû à de nouvelles variétés de composition. On pouvait ainsi rajouter davantage d'émulsifiants, de sel ou de colorant par exemple.

2) Tranches parfaites. Ah, eh bien cela, c'était à cause des moules.

3) Plus commodes! Si elles se séparent si aisément c'est la faute aux émulsifiants.

4) Délicieuses variétés. Rajouter des épices ou d'autres menus ingrédients n'est pas sorcier.

Toutefois, il est indéniable que les tranches Kraft ont connu un succès tout à fait fulgurant dès le départ et continuent encore aujourd'hui d'être très populaires. Par contre, toute diététiste va certainement vous déconseiller d'en consommer sur une base régulière.




Le saviez-vous? Il existe plus de 2000 variétés de fromages différents dans le monde. Le plus populaire et le plus consommé est le mozzarella. 

dimanche 30 janvier 2011

stagnum

Journée d'automne aux abords de la mare du parc Pratt dans Outremont et qui jouxte l'avenue Van Horne, entre Dunlop et Pratt. Alors que j'étais en première année l'autobus scolaire faisait un immense détour pour aller chercher un frère et une soeur qui habitaient Dunlop. Chaque matin la bonne ouvrait la porte et donnait aux frangins leurs effets pour la journée. En attendant qu'ils arrivent je regardais le parc avec ses sentiers et son ruisseau sinueux.

Caméra utilisée: Canon Powershot A60. 





Le saviez-vous? À l'approche de l'hiver la Terre se rapproche du Soleil. S'il fait froid, qu'il neige et que les journées sont plus courtes c'est que l'axe s'incline, faisant que l'hémisphère nord est plus incliné vers l'arrière. 

Les arcades de jeu

C'était l'époque bien avant les consoles Xbox, Playstation et autres du genre alors que les Atari 2600, Pong et Intellivision, entre autres, commençaient à peine à entrer au compte-gouttes dans les maisons. Pour la grande majorité des jeunes de la génération X comme moi, il y avait un endroit bien particulier où l'on pouvait se défouler à fond avec toute une foule de jeux vidéo.
Cet endroit était l'arcade de jeu, essentiellement un grand espace commercial rempli à craquer de machines pour tous les goûts. Dans ce temps-là on en trouvait un peu partout. Chaque centre commercial en avait au moins une et il y en avait plus d'une douzaine sur la rue Ste-Catherine à elle seule.

La première dans laquelle j'ai mis les pieds fut celle des Galeries d'Anjou, en 1975 mais inutile de chercher car non seulement elle a fermé il y a bien longtemps mais l'endroit ne ressemble en rien à ce qu'il était. À cette époque on faisait l'épicerie au supermarché Dominion, lequel n’existe plus également. Une fois l'épicerie faite les adultes allaient faire quelques courses ailleurs mais pour moi il était hors de question pour moi de suivre comme un p’tit chien-chien alors je disais que j'attendrais à la boutique d'animaux. Pas longtemps que j'y restais dans la boutique d'animaux. Ben tiens! Je bifurquais rapidement vers l'arcade située juste à côté dont l'entrée était surveillée par Zoltan, un attrape-nigaud dont je vous reparlerai dans un prochain article.
Là, tous alignées d'une côté comme de l'autre se trouvaient plein de pinballs et, plus au fond, les machines de jeu vidéo. Si certaines arcades fonctionnaient avec des 25 sous d'autres, comme Le Jeu, ne pouvaient se jouer qu'avec des jetons qu'il fallait échanger sur place avec le préposé. Celui-ci se promenait de long en large avec un tablier rouge à la ceinture qui contenait les jetons. On allait le voir en lui donnant de l'argent tout en prenant soin de lui mentionner combien de jetons on voulait avoir. Il y avait évidemment grande crainte de la part des parents que leurs enfants ne manquent l'école pour se retrouver dans les arcades alors plusieurs d'entre elles affichaient des panneaux bien à vue à l'entrée et qui interdisait l'accès aux mineurs durant les heures de classe. À savoir si le règlement était effectivement appliqué, c’est une toute autre histoire.
L'ambiance, comme je le mentionnais plus haut, était dans la plupart des cas assourdissante de par le son de multiples machines sur lesquelles jouaient plein de gens. Les murs étaient souvent tapissés de miroirs et il y avait aussi de la musique qui jouait à volume élevé. On y entendait généralement les gros hits du temps. Les plus grosses arcades comptaient deux étages et si on y allait à plusieurs on risquait de se perdre de vue assez facilement. Évidemment les graphiques des jeux étaient rudimentaires et pour cause, la technologie de l'époque étant relativement limitée alors l'accent était mis sur le plaisir de jouer et ce, de façon toute simple. Avec les années les microprocesseurs sont devenus de plus en plus perfectionnés et performants, permettant ainsi de voir arriver des jeux de plus en plus complexes. De plus, les fabricants, comme Namco, Bally-Midway, Sega, Taito, Konami et rivalisaient d’audace et d'innovation dans la conception de leurs cabinets. 
Ce qu’il y avait d’intéressant, en se promenant dans les allées, était d’admirer les décorations des différentes machines de jeu. Celles-ci étaient bien entendu conçues pour attirer l’attention, puis les sous des joueurs. Chose certaine, il se trouvait une très grande variété de graphiques que j’aimais beaucoup regarder.
Il y avait dans les arcades quelques règles non écrites. Ainsi, il arrivait que des gens veuillent jouer à un jeu populaire mais en arrivant devant la machine ils trouvaient celle-ci déjà occupée par quelqu'un. Il fallait alors évidemment attendre, cela va de soi mais si on voulait être certain d'être le prochain à jouer il fallait déposer son où ses jetons, bien à vue sur la machine. Toutefois, celui qui jouait avait la priorité et pouvait jouer sur la machine tant que ça lui plaisait. S'il fallait qu'il aille chercher d'autres jetons alors il perdait sa place. Les plus malins envoyaient un ami chercher d'autres jetons. Se tenir à côté comme ça pouvait être long surtout si le jeu était populaire mais du même coup, à voir quelqu’un jouer permettait souvent d’apprendre des trucs et des astuces.
Serait-ce un jeune Pluche? 

Les machines coûtaient assez cher. Certaines étaient louées alors que d'autres étaient achetées. Lorsqu’une machine avait fait son temps elle se retrouvait sur le marché des machines usagées où elles pouvaient être acquises par des propriétaires d'arcade indépendantes moins fortunés, des casse-croûte, des campings et autres endroits du genre. Il arrivait aussi qu'une machine devenait défectueuse et qu'au lieu de la faire réparer le cabinet était gardé pour y loger un autre jeu, parfois maladroitement.

Ces machines "frankenstein" comportaient souvent des morceaux dépareillés, n'étaient pas équipées des contrôles appropriés et donc, se jouaient très mal. Parfois c'étaient les écrans eux-mêmes qui n'avaient pas été faits pour les cabinets et les propriétaires semblaient parfois les avoir fait entrer à coup de masse. Un autre problème de ces "transplantations" était que les écrans, après avoir joué un jeu donné pendant un certain nombre d'années, gardaient les graphiques du jeu en question bien imprimés alors on pouvait par exemple jouer à Pac Man sur un écran qui avait gardé les traces très nettes de Space Invaders. Sans compter toutes celles dont les panneaux de boutons étaient farcies de brûlure de cigarettes, car dans ce temps-là ça fumait dans les arcades.  Des joueurs, ne pouvant s'empêcher de griller une clope ne serait-ce que deux ou trois minutes, déposaient leur cigouille sur le bord et prenaient une poffe durant les changements de niveau alors ça laissait des traces, évidemment. 

Au milieu des années 90 les arcades de jeu ont tranquillement disparu, ne pouvant faire compétition aux consoles de jeu bon marché comme Nintendo et PlayStation. Sur la rue Ste-Catherine il ne reste plus qu'une seule arcade mais qui n'a pratiquement plus rien de ce qu'elle était à l'époque, n'étant, tout au plus qu'une pâle momie médiocre de l'original. Les centres commerciaux se sont pour la plupart départis de leurs arcades, souvent remplacés par des espaces sombres et tranquilles, interdits aux moins de 18 ans et dans lesquels se trouvent des machines à sous et quelques postes internet.




Le saviez-vous? La machine qui a le plus rapporté de sous à ses concepteurs est Space Invaders. Entre 1978 et 1980 il s’est fabriqué et vendu plus de 360,000 machines pour un revenu US (avec l’inflation de 2015) de $9.7 milliards.1


jeudi 27 janvier 2011

Ste-Catherine: rue marchande

Il fut un temps où la publicité, d’un commerçant ou d’un quelconque produit, n’était pas imprimée par centaine et vulgairement collée sur de grands panneaux dont les larges feuilles se déchirent au gré des éléments. Les publicités d’antan étaient l’affaire d’artistes. Après qu’un graphiste eut élaboré sur papier ce que le client voulait, des peintres spécialisés et fort habiles assemblaient un échafaudage et peignaient ladite publicité en grand format (ou en petit selon les besoins et moyens du client) directement sur la brique d’un bâtiment qui pouvait être ou ne pas être adjacent au commerce en question.  Aujourd’hui il est question d'un petit secteur de la rue Ste-Catherine, entre de la Montagne et Stanley. Du côté Nord de Ste-Catherine on peut apercevoir le jeu de publicités suivantes:
Ces publicités, issues d’une autre époque où la grande majorité d’entre nous n’étaient même pas nés, ont pris un certain coup de vieux et pour cause car elles sont exposées non seulement aux rayons du soleil mais aussi à la pluie, au vent et à la neige, lesquels contribuent tous à l’érosion lente mais assurée.

La première publicité en haut (la principale) est celle de John Henderson, compagnie qui fut fondée en 1834 et dont le commerce principal était la fourrure. Toutefois, la publicité nous apprend que la compagnie vendait également du linge pour hommes. Le magasin en soi se trouvait à quelques pas dans un superbe bâtiment de pierre grise au coin de Stanley et Ste-Catherine.
Pour la publicité juste en dessous on arrive à lire partiellement « Holland ». Une recherche dans le Lovell de l’époque m’a montré ceci:
Il s’agit donc du commerce G.A, Holland & Sons, compagnie fondée en 1843 et qui vendait, entre autres, des meubles, des draperies et du papier peint. L’autre publicité en-dessous est celle Charles Culross. Une autre recherche dans le Lovell m’a permis de trouver qu'il s'agissait d'un marchand de pianos et gramophones.
De l’autre côté de la rue, à proximité, se trouve une autre publicité peinte qui a mieux résisté aux affres du temps et des éléments mais bien peu face aux graffitis. Il s’agit de la publicité de Lindsay Pianos Limited. On peut voir une autre publicité superposée où l'on aperçoit le mot "RADIOS" en bas. 

Encore une fois, le Lovell de l’époque m’a confirmé ceci:
Monsieur C. W. Lindsay était donc, tout comme monsieur Culross, commerçant de pianos et phonographes. Un autre coup d’œil aux alentour m’a permis de découvrir que les marchands de pianos se pilaient presque sur les pieds dans ce secteur puisque j’ai trouvé une autre publicité peinte (plus modeste) tout près:
Le Lovell confirme qu’il s’agit bien d’un commerce local:



Le saviez-vous? Le premier commerçant d’importance à ériger son magasin sur la rue Ste-Catherine fut Henry Morgan en 1891 après avoir quitté son emplacement du Vieux-Montréal. Ce geste fut considéré par beaucoup de marchands comme un suicide commercial car la rue Ste-Catherine était alors résidentielle avec de beaux jardins.

lundi 24 janvier 2011

tramitis

Le parc Pratt, situé dans Outremont, est un parc très agréable et très paisible. Il s’y trouve de grands arbres, un ruisseau qui serpente, des ponceaux et aussi des petits sentiers qui sinuent du sommet jusque vers la partie plus basse, près de Van Horne, dans un grand bassin. C’est par une journée d’automne, par un samedi matin où il avait plu la nuit précédente, que je me suis retrouvé dans ce parc que j’aime bien. Il y régnait un calme plat tout à fait agréable, pas un seul chat en vue. Le genre de moment tout à fait propice pour faire quelques photos bien tranquillement.

Caméra utilisée: Canon Powershot A60. 


Le saviez-vous? Le parc Pratt a été nommé en l’honneur de John Pratt et fut inauguré en octobre 1931.

vendredi 21 janvier 2011

I Dream of Jeannie

I Dream of Jeannie est une sitcom qui fut conçue par Sydney Sheldon pour le réseau de télévision NBC afin de faire concurrence à Bewitched (Ma sorcière bien-aimée) du réseau ABC et qui connaissait un très bon succès. Sheldon s'est inspiré du film The Brass Bottle qui mettait en vedette Tony Randall, Barbara Eden et Burl Ives. Ironiquement, Bewitched et I Dream of Jeannie étaient deux séries produites par Screen Gems.
La fameuse intro animée.

Le synopsis de la série était celui de l'astronaute américain Tony Nelson (Larry Hagman) qui, au retour d'une mission spatiale qui le fait revenir près d'une île du Pacifique, découvre sur les rivages de celle-ci une bouteille contenant un génie, Jeannie (Barbara Eden). En ouvrant la bouteille il libère Jeannie et fait de Tony son maître. Jeannie fait apparaître un hélicoptère qui vient secourir Tony. Pour la remercier, Tony déclare à Jeannie qu'elle est libre mais cette dernière tombe amoureuse de Tony. Elle réintègre sa bouteille et s'arrange pour que celle-ci prenne place dans les affaires de Tony sans qu'il ne s'en rende compte, lui permettant ainsi de raccompagner Tony jusque chez-lui.

On confia le rôle de l'astronaute Tony Nelson à un jeune acteur de 34 ans, Larry Hagman, lequel avait déjà une solide expérience d'acteur qui avait débutée au début des années 50. Pour le rôle de l'ami de Tony, le major Healy on choisit Bill Daly, un acteur de 38 ans que Sydney Sheldon avait remarqué dans une multitude de petits rôle et qu'il considérait parfait pour jouer le personnage. Pour Jeannie ce fut un peu plus difficile car Sheldon, bien qu'il voulait une jolie fille comme génie, ne voulait pas d'une blonde, citant qu'il y en avait déjà une dans Bewitched. Après plusieurs auditions il choisit de contacter l'agent de cette charmante actrice:


L'auriez-vous reconnue dans la photo ci-haut? Il s'agit bel et bien ici de Barbara Eden, et telle qu'elle est apparue dans la télésérie I Love Lucy, jouant le rôle de la très mondaine Diana Jordan dans l'épisode Country Club Dance qui fut finalement choisie par Sydney Sheldon pour jouer le rôle de Jeannie. Si on coiffe ses cheveux blonds naturels dans les premiers épisodes on lui fera porter par la suite une perruque, ce qui accélère le tournage. Au moment d'obtenir le rôle, Eden avait déjà joué entre autres dans plusieurs séries télévisées dont Gunsmoke, Perry Mason, I Love Lucy, Father Knows Best, The Andy Griffith Show et Voyage to the Bottom of the Sea.
Des débuts en noir et blanc.
Puis en couleurs peu de temps après.

Une des premières choses que Jeannie fera une fois chez Tony sera de briser les fiancailes de Tony avec la fille d'un général. Tony en viendra à accepter la présence de Jeannie dans sa maison mais celle-ci se dévouera complètement à lui, l'appellant "Maître". Tony connaît de nombreux ennuis en raison du désir de Jeannie de toujours lui faire plaisir et d'exaucer ses moindres désirs, comme tout bon génie devrait le faire et ce, même si Tony ne le veut absolument pas.
Le Dr. Bellows (Hayden Rorke) soupçonne continuellement quelque chose chez Tony.

Pour Tony, cacher l'existence même de Jeannie est une source constante de tracas et le psychiatre de la NASA, le Dr. Alfred Bellows (Hayden Rorke) soupçonne Tony soit d'être fou où bien de cacher quelque chose mais chaque fois qu'il tente de découvrir de quoi il s'agit ses plans foirent complètement. Cette situation se répète très souvent et devient rapidement l'un des running gags de la série.
Avec un ami comme Roger... (Bill Daly)

Un collègue de Tony, le capitaine Roger Healy est le seul qui parvient, au bout d'un certain nombre d'épisodes, à connaître l'existence de Jeannie mais Healy est toujours prêt à "profiter" des pouvoirs de Jeannie, ce qui cause bien des désagréments à Tony.

Le moteur de la série est évidemment le fait que Jeannie est totalement amoureuse de Tony et le refus catégorique de ce dernier de s'engager avec Jeannie. Éventuellement Tony et Jeannie en viennent à se marier mais la série prendra fin peu de temps après.

Tout se déroule autour de Cap Kennedy en Floride alors que Tony Nelson habite Cocoa Beach. Toutefois, plusieurs extérieurs dont la base où Tony travaille ont été tournés à Los Angeles et on a utilisé entre autres le Dryden Flight Research Center situé au nord de cette ville. Dans plusieurs scènes devant représenter Cocoa Beach on peut clairement voir les montagnes d'Hollywood en arrière-plan.

Le thème musical de la première saison était une valse jazzée composée par Richard Wess mais Sydney Sheldon, le créateur de la série, en vint à ne plus l'aimer et la deuxième saison s'ouvrit avec un nouveau thème composé cette fois par Hugo Montenegro. Bien que ce thème comportait des paroles elles ne furent jamais utilisées


Dans cette introduction qui fut ultérieurement remplaçée par une séquence d'animation réalisée par la canadienne Maria Jursic, le narrateur dit que Tony Nelson vit dans la ville mythique de Cocoa Beach située dans un endroit tout aussi mythique appelée la Floride, bien que tous deux existent réellement. C'est que Sydney Sheldon voulait ainsi démontrer que tout se déroulait dans un monde de fantaisie, expliquant alors pourquoi Tony et Jeannie vivaient sous le même toît sans être mariés. Les censeurs de l'époque, bien qu'ils aient accepté cette explication, ont cepandant eu un problème avec le nombril de Barbara Eden qu'ils voulaient que l'actrice cache à tout prix et dans ce temps-là on ne badinait pas avec la chose.

La fameuse bouteille, contrairement à la croyance, ne fut pas créée pour les besoins de l'émission puisqu'il s'agissait d'un décanteur à whisky d'un modèle spécial mis sur le marché en 1964 par la compagnie Jim Beam. On se procura donc un certain nombre de ces bouteilles pour les besoins de l'émission.

La bouteille que l'on voit durant la première saison fut laissée pratiquement intacte hormis des motifs de feuilles peintes avec une peinture dorée, la décoration n'avait pas besoin d'être très élaborée avec un tas de couleurs puisque l'émission fut originalement filmée en noir et blanc. La bouteille fut subséquemment peinte différemment et décorée de motifs colorés.
La bouteille de la première saison avec ses motifs de vigne et bouchon en verre.
La bouteille subséquente, de couleur et motifs differents et bouchon assorti.
L'intérieur de la fameuse bouteille.


La bouteille était grandeur nature, et reposait sur un cardan, ce qui permettait de faire bouger la bouteille comme l'exigeait souvent le scénario. 

Les scénarios des différents épisodes faisaient souvent déplacer Jeannie à plein d'endroits et comme elle ne pouvait évidement pas être costumée en tant que génie elle devait donc être habillée en «civil» et chose certaine, l'équipe de production semble avoir pris un plaisir complètement fou à habiller Barbara Eden avec plein de coiffures et costumes différents. C,est d'ailleurs ce qui ajoutait au charme, car dans plusieurs séries télé, les acteurs portaient souvent les mêmes costumes à chaque émission. 









Regarder les épisodes aujourd'hui est un peu comme une fenêtre sur le passé des années 60 alors qu'on y voit des endroits comme un restaurant de style polynésien, un salon de coiffure ou tout simplement une scène de rue. Un regard également sur la mode d'époque qui n'est pas sans rappeler la série actuelle Mad Men à certains moments sauf qu’avec I Dream of Jeannie, ce sont les années 60 pour vrai.

Scène se déroulant dans un restaurant tiki, alors très en vogue. 

Scène dans un salon de coiffure. Aux Galeries d'Anjou, il y en avait un assez similaire à son ouverture. 

Ces panneaux transparents de couleur en plastique ou en acrylique avec motifs étaient fort populaires durant les années 60. Ils sont très recherchés aujourd'hui et se vendent à très bon prix.

Séquence d'un épisode où plusieurs personnes sont en sous-vêtements sans toutefois réagir. Notez que l'on a pris soin de ne pas montrer le nombril de l'actrice et ce, même si elle est en soutien-gorge. 

Séquence dans un supermarché filmée en studio. L'arrière-plan est faux. Un trucage ingénieux afin d'éviter d'amener toute l'équipe de production dans un véritable supermarché. 

Toute la série se déroule en Floride, mais l’œil avisé aura reconnu, sur le trottoir, le fameux Walk of Fame à Los Angeles. Oups!!

Selon la prémisse de la série, Jeannie est âgée de 2000 ans mais affirme durant un épisode venir de Bagdad alors que cette ville ne fut fondée qu'en 762. Jeannie mentionne quelque part qu'elle fut prisonnière de sa bouteille pendant 2000 ans mais affirme à plusieurs moments dans la série avoir rencontré des personnages historiques dont Napoléon, ce qui signifie qu’elle est sortie au moins une fois. Dans un épisode elle mentionne Babylone et, dans un autre, en deux parties, elle dit que son lieu de naissance est Pompeï (ce qui serait évidemment plus plausible considérant son âge mais qui ferait d’elle une Italique).

Lorsque Tony libère Jeannie pour la première fois elle parle le perse et ne peut parler en anglais jusqu'à ce que Tony le souhaite. Elle parle alors en anglais mais en utilisant un dialecte archaïque. Son anglais s'améliore jusqu'à ce qu'elle apprenne l'anglais moderne. Toutefois, quand des membres de la famille de Jeannie apparaissent dans la série, tous parlent parfaitement l'anglais sans problème.

La comédienne de grand talent Judy Carne, qui faisait alors partie de la populaire émission d'humour Rowan & Martin Laugh In, et célèbre pour son Sock it to me! 

Le très célèbre Milton Berle, qui jouait alors le rôle d'un voleur de bijoux, et qui convoitait particulièrement celui que portait Jeannie. Il était ici en train de l’enfirouaper bien soigneusement.

La série a débuté en 1965 pour se terminer en 1970. Les producteurs avaient alors décidé que les quelques cent épisodes étaient suffisant pour la syndication, permettant ainsi à la série d’être jouée sur n’importe quel réseau qui l’achetait. Pour Barbara Eden attribue aussi la fin de la série au fait que son personnage en vient à épouser le major Nelson, ce qui a fait perdre une quantité non-négligeable d’auditeurs. Durant toute la durée de la série on put voir de nombreuses vedettes invitées dont voici quelques noms:
  • Milton Berle
  • Judy Carne
  • Ted Cassidy (Lurch dans Adams Family)
  • Dabney Coleman
  • Sammy Davis Jr.
  • Bob Denver (Gilligan)
  • Jamie Farr (M.A.S.H.)
  • Mike Farrell (M.A.S.H.)
  • Farrah Fawcet
  • Richard Kiel (Jaws dans James Bond)
  • Paul Lynde
  • Groucho Marx
  • Billy Mumy (Lost in Space)
  • Butch Patrick (The Munsters)
  • Don Rickles
  • Dick Sargeant (Bewitched)
  • Dick Van Patten
  • Chuck Yeager
  • Judy Carne
Il y a de cela quelques années, j'ai pu me procurer, dans une vente de garage, la version Jeannie de Barbie. Considérant qu'elle se vendait alors à fort prix sur Ebay, le prix demandé de 5$ est une offre à laquelle je n'ai pas pu résister. Peu de temps après, c'est sur une de ces fameuses bouteilles Jim Beam (vide, évidemment), la même que celle utilisée durant l'émission, et que j'ai tenté de décorer à ma façon sans toutefois chercher à imiter celle de l’émission.

Ma figurine Jeannie qui sort de la bouteille. 



Le saviez-vous? Dans l’épisode How to Marry an Astronaut, Jeannie se retrouve coincée dans une bouteille de champagne et se met à crier. En guise de farce le réalisateur Claudio Guzmàn avait fait signe à toute l’équipe de production de quitter le plateau pour le dîner, laissant la pauvre Barbara Eden dans la bouteille. Pendant que tout le monde attendait dans le corridor adjacent les caméras continuaient de tourner alors la panique d’Eden que l’on voit dans l’épisode est bien réelle.