jeudi 7 janvier 2010

Photographica


De temps en temps je vais en profiter pour poivrer ce lieu avec différentes photographies que je fais de temps en temps. C'est un truc qui me passionne depuis un bon bout. Non seulement l'occasion est bonne pour raconter comment cette passion a germé en moi, mais aussi comment le monde de la photographie a changé durant les dernières décénies. 

Au début. 

Quand j'étais gamin, mon grand-oncle possédait une bibliothèque remplie de bouquins de toutes sortes, des encyclos, pour la plupart. Durant les jours de pluie où je pouvais pas aller me salir dehors comme à l'accoutumée, et où y'avait pas de dessins animés à la télé, je montais sur une chaise de cuisine que j'avais péniblement tirée jusque dans le boudoir où se trouvait la bibliothèque, et je prenais un volume au hasard tout en prenant soin de pas me casser la gueule. Quand j'ai commencé ça je savais à peine lire alors je me contentais des images. 

Ironiquement, je pouvais passer quelques heures comme ça, à plat ventre, à feuilleter ces livres bien tranquillement. C'est généralement ce qui éveillait des soupçons chez ma grand-mère qui travaillait dans sa salle de couture en-bas. S'il fait pas de bruit, se disait-elle, c'est qu'il est en train de préparer un mauvais coup! C'était une sorte de pouvoir spécial qu'elle avait. Mais des fois, c'était un faux signal alors elle montait l'escalier tout en se préparant mentalement à me surprendre monté sur deux chaises, une valise et une boîte avec la main dans la jarre à biscuit qui était sur le dessus du frigo. 

Mais non.

J'étais là à regarder un livre bien tranquillement. Et là, elle se tapait quinze expressions faciales de surprise en trois secondes, parce que je n'étais pas en train de faire ce à quoi elle s'attendait que je fasse. 

De tous les bouquins dans la bibliothèque, y'en avait un que j'aimais bien. Il était bourré de magnifiques photographies en noir et blanc; des parcs, des monuments, des détails d'architecture, des paysages, des animaux... Y'avait ce je-ne-sais-quoi qui me passionnait. La beauté des images, certes, mais ce noir et blanc. Ce blanc qui révélait et ce noir qui dissimulait. Ah, que j'aimerais bien faire des photographies comme ça un jour. 

Ouais, ben je pouvais bien rêver. 

D'abord, du haut de mes quatre ou cinq ans, la dernière chose que l'on aurait voulu faire aurait été de me mettre un appareil photo entre les mains. À l'époque les appareils photo fonctionnaient avec des rouleaux de film. Fallait des sous pour les acheter, et d'autres sous pour les faire développer dans un laboratoire-photo. L'on avait généralement pas d'objection à m'acheter une voiture Matchbox de temps en temps, mais des rouleaux de film? Peuh! 

L'autre truc était que l'appareil que l'on avait était un Kodak Duaflex III (dont je vais ultérieurement vous parler de), un appareil qui nécessitait un peu de pratique tant pour mettre/ôter le film, que pour prendre des photos. Donc, bien au-delà de mon niveau d'expertise. 


N'empêche que j'ai souvent revisité ce livre dont les pages commençaient à être un peu encornées à force de le regarder. Lorsque mon grand-oncle est décédé j'ai hérité, en quelque sorte, de toute sa bibliothèque, mais de tous les livres qu'elles contenait encore, celui sur la photographie qui me passionnait tant n'y étais point. J'ai bien tenté, de mémoire, de retracer ce livre mais je ne suis jamais parvenu. 

Dans le temps...

À cette époque, pas de photo numérique. Pour photographier il fallait utiliser de la pellicule photographique et comme cette dernière était vendue en différents formats il fallait faire attention d'acheter la bonne. 



L'image ci-haut nous montre les différents formats de pellicules photographiques que l'on pouvait se procurer tant à la pharmacie locale que dans les boutiques photo. 

Le rouleau était inséré dans l'appareil et était prêt à prendre des photos. Après chaque photo il fallait "crinquer" l'appareil, c'est-à-dire faire avancer le film afin de ne pas prendre deux photos sur le même bout de film. Selon le type d'appareil on pouvait vérifier combien de poses il restait sur la pellicule. Les rouleaux se vendaient aussi selon un nombre de poses. Certains n'avait que 12 poses, d'autres 24 et 36 était le maximum. 

Les appareils, quant à eux, variaient grandement; des appareils simples et entièrement automatiques comme le Kodak Instamatic (apparu en 1963) à ceux plus sophistiqués comme les appareils 35mm à objectifs simples (Canon, Nikon, Minolta, Pentax...) jusqu'à ceux de qualité professionnelle comme  Leica ou Hasselblad (qui ont été utilisés sur la lune lors des missions Apollo). Et je n'en nomme ici que quelques uns. 

Le Brownie Hawkeye de Kodak. Un appareil qui est apparu en 1949 et qui a été fort populaire durant les années 50. 

Sur la photo ci-haut, on notera la présence du flash. Avant l'arrivée des flash électroniques, il fallait utiliser des ampoules spécialisées (et compatibles). Dans ces ampoules à usage unique on retrouvait des filaments de magnésium ainsi que de l'oxygène. Une fois activés, lors de la prise de photo, l'intérieur de l'ampoule brûlait brusquement en une seconde, créant ainsi une certaine intensité lumineuse qui s'éteignait aussitôt. Cette lumière vive, quoique brève, pouvait avoir certains effets néfastes, notamment sur les peintures à l'huile. C'est pourquoi les musées ont rapidement interdit l'utilisation de photos. 

Comme il était impossible de visualiser une photo prise, fallait faire attention de bien cadrer et, bien entendu, s'assurer que le soleil était derrière. Ceux qui ont connu cette époque se souviendront certainement des photos manquées. 

Et justement, pour savoir si les photos étaient bonnes, fallait aller les porter au laboratoire photo. On retrouvait des boutiques photo, comme Direct Film, bannière aujourd'hui disparue, ainsi que des comptoirs photo dans la plupart des pharmacies. De là, les films déposés par les clients étaient envoyés dans des labos où ils étaient développés puis retournés à la pharmacie où les clients pouvaient les récupérer. 

D'autres compagnies, comme Express Film, offraient un service postal. Dans des enveloppes spéciales pré-adressées insérées dans des magazines, les gens pouvaient alors remplir le formulaire, placer leur rouleau de film à l'intérieur, cacheter et déposer dans la boîte aux lettres la plus proche. Le film développé, les photos ainsi que les négatifs étaient alors retournés aux clients toujours par la poste. Les négatigs, soit le film exposé, étaient toujours inclus car ceux-ci permettaient de pouvoir réimprimer d'autres exemplaires de nos photos et pouvoir ainsi les distribuer à d'autres membres de la famille ou à des amis. Le délai de développement quant à lui était généralement de quelques semaines alors fallait pas être pressé d'avoir ses photos. 

Les négatifs étaient appelés ainsi parce que les couleurs étaient inversées. Une fois développés ils étaient placés entre le papier photographique et une source de lumière, permettant ainsi l'impression. Le principe est le même pour les photos en noir et blanc. 

Puis, durant les années 70, un service d'une journée est apparu, ce qui n'a certainement pas manqué de plaire. Et pas longtemps après les service photo une heure ont vu le jour. Encore mieux! Il se trouvait cependant une option pour éviter tout ce processus: les appareils-photo instantanés comme ceux fabriqués par Polaroid. Chaque photo comportait une section qui comprenait les solutions chimique de développement. Une fois la photo prise, elle sortait de l'appareil et il ne suffisait que d'une vingtaine de secondes pour l'image apparaisse quoique la qualité de ces photos laissait quelque peu à désirer. 

Et aujourd'hui nous voici dans l'ère parfaitement numérique. Plus besoin de films, de compter le nombre de poses ou de prévoir le coût du développement. Le plus modeste des appareils peut prendre des centaines de photos d'excellente qualité qui ne s'abîmeront pas avec le temps, en autout qu'on les sauvegarde soigneusement. 





Le saviez-vous? Le premier papier photographique était en fait du vernis d'asphalte appliqué soit sur du cuivre ou une plaque de verre. 






lundi 4 janvier 2010

De tout pour tous

 Les présentations d'usage ayant été faites dans l'article précédent, il est maintenant temps d'y aller avec ce qu'il conviendrait de définir comme étant la ligne directrice du blogue ainsi que des sujets sur lesquels je vais écrire ici avec vous. 

Ce qu'il y a de fascinant de nos jours, c'est que la société et tout ce qu'elle comporte évoluent à une vitesse inégalée jusqu'ici dans toute l'histoire de l'humanité. Avant le 19è siècle la vie de tous les jours ne changeait pas énormément de génération en génération. L'on faisait de bien belles découvertes, surtout dans le domaine de la science, mais autrement la façon de vivre était essentiellement la même. 

En 5,000 ans d'Histoire, la charrette tirée par un ou plusieurs chevaux a été le mode de locomotion principal pour se déplacer sur terre. Tout cela a changé lorsque l'on a inventé l'automobile. Entre le premier vol des frères Wright et la mission lunaire Apollo 11, il ne s'est écoulé que 66 ans. 

Tout, au 20è siècle, a évolué de façon dramatique; les transports, la médecine, la science, l'architecture, bref, tout ce qui nous entoure, sans oublier la société elle-même. Pour les personnes des jeunes générations cette évolution est fort probablement moins ressentie puisqu'ils sont venus au monde dans un monde technologie dominé par l'internet, les téléphones cellulaires, les ordinateurs et autres représentant technologiques. Ces personnes n'ont connu que cela. Par contre, pour la génération X en descendant, c'est une toute autre histoire puisque nous avons vu l'avènement de ces changements naître, parfois avec un peu d'incrédulité, lesquels se sont progressivement greffées, petit à petit, jusqu'à faire partie de notre quotidien.

Ces changements, que plusieurs d'entre vous, tout comme moi, avons vu, je vais les partager avec vous afin de se remémorer un passé pas si lointain mais ô combien différent. Comme disait l'autre, la vie passe vite, et si l'on ne s'arrête pas de temps en temps pour la regarder on risque de la manquer. Très juste. Il n'y pas si longtemps j'étais un adolescent bourré d'énergie qui faisait mille et une choses alors qu'aujourd'hui je baisse le volume de la radio dans l'auto pour mieux voir où je m'en vais. Je grince même des dents lorsque mon supermarché décide de changer l'emplacement de certains produits, c'est tout dire! 

Demeurez à l'écoute car le meilleur est à venir! 



Le saviez-vous? Il y a environ cent ans, l'espérance de vie d'un montréalais était d'environ 47 ans alors que le taux de mortalité infantile était de 274 décès par 1000 naissances. En 1965 il était passé à 19 par 1000 naissances. 


samedi 2 janvier 2010

Article premier


Voilà, vous voici en train de lire le premier article de la toute nouvelle mouture de Studio Pluche. Si, parce derrière ce blogue, y’a une petite histoire. Commençons par le mot lui-même : blogue.

Il s’agit du nom «francisé», non-officiel faut-il le souligner, du mot anglais «blog» qui lui provient de la fusion des mots «web» et «log». Donc, journal web. Le terme "weblog" a été utilisé pour la première fois en 1997 par Jorn Barger et la forme raccourcie, soit «blog», est due à Peter Merholz et qui a fait son apparition en 1999.

Mais bien avant cela, vers 1994-95, il y avait aux États-Unis, des gens qui écrivaient l’équivalent d’un journal personnel sur internet. On les appelait «diarists», tout simplement. Le terme se basait sur le mot "diary", soit un journal intime. C'est une fille des États Unis qui avait commencé ce bal en écrivant son journal en ligne, où tous et chacun pouvait lire l'histoire de son quotidien telle qu'elle l'écrivait. Ici au Québec il y a eu, à peu près vers cette période, la variante française, soit "diariste", un mot que je trouve laid sans bon sens et qui me rappelle une certaine fonction gastrique peu plaisante. Le mot a toutefois fini par être intégré au dictionnaire. 

Vers la fin de 1999 l'aventure de l'autopublication m'a tentée, et c'est sans expérience aucune que j'ai fait le saut. À cette époque préhistorique de l'internet, Google était une jeune compagnie d'à peine un an qui opérait encore à partir d'un garage. Facebook et YouTube n'existaient même pas..Publier une page web nécessitait un espace d'hébergement et heureusement la plupart des fournisseurs internet du temps  en offraient gratuitement avec leurs abonnements. leur taille orbitait autour de 5 Mb. Aussi, pour créer sa page web, connaître les bases du language HTML n'était pas un luxe. En fait, c'était largement prérérable, à moins de connaître quelqu'un qui s'y connaisse et prêt à venir en aide. 

J'ai osé des textes d'humour basé sur mon quotidien, partagé quelques dessins. J’ai signé et persisté pendant un certain temps, quelque chose comme un an et demi, après quoi j’ai graduellement cessé car je cherchais une nouvelle formule, plus personnalisée.  Je me suis néanmoins amusé à créer différents types de pages web sur mon ordinateur pour le simple plaisir de la chose mais sans rien publier nulle part. 

On fait maintenant une avance rapide de quelques années.

En 2006 il y a déjà un moment que je me suis remis à la photographie et ce faisant j’ai commencé à arpenter la ville afin de documenter les vestiges architecturaux qui nous restent. J’en avais aussi profité pour ressortir ma petite table à dessin pour gribouiller toutes sortes de bidules amusants. J’avais là, j’en étais convaincu, du matériel intéressant pour recommencer un blogue. Et puis les blogues étaient alors assez populaires. Assez pour que les gens qui en avaient un se rassemblaient dans un sorte de pow-wow . Ici, à Montréal, ces rassemblements en sont venus à être appelés "Yulblog" (Yul étant l’appellation codée de l’AITA pour désigner l’aéroport Pierre-Eliott-Trudeau de Montréal). Pour peu qu’on aurait pu appeler ça Petblog, mais je m'égare.

En 2006, donc, les outils pour publier des blogues étaient beaucoup plus perfectionnés et nul besoin de connaître le HTML. Les deux plateformes les plus populaires étaient alors Blogger (acquis par Google en 2003) ainsi que Wordpress, mis en ligne pour la première fois la même année. C’est avec ce dernier que j’ai repris l’écriture, publiant sur une base semi-régulière des articles portant sur la photo, l’histoire de Montréal, les découvertes faites durant mes promenades ainsi que mes dessins, tout en affichant fièrement la mascotte du blogue. 


C’est donc en ce mois janvier 2010 que j’ai décidé de déménager mes pénates ici, sur la plateforme Blogger, laquelle répond mieux à mes besoins. Dans le prochain article, je partagerai avec vous quelle est la direction que je compte donner à ce blogue ainsi que des sujets dont je vais traiter. 

Bienvenue chez-nous. Bienvenue chez-vous!

Bonne lecture!!


Pluche