jeudi 15 avril 2010

Les Banana Splits

Un autre des avantages d’avoir grandi dans les années 60 et 70 c’est que les émissions pour enfants étaient justement ça: des émissions pour enfants. Pas de tataouinage sur le «politically correct» ni aucune intention de se substituer aux parents avec ce qu’il faut ou ne faut pas faire. Niet! Un des meilleurs exemples à cet égard est une émission complètement déjantée qui mettait en vedette quatre personnages anthropomorphiques; Fleegle le chien, Snorky l’éléphant, Bingo le gorille et (mon préféré) Drooper le lion. Ensembles, ils étaient les Banana Splits. L’émission, The Banana Splits Adventure Hour, conçue par Hanna-Barbera fut diffusée de 1968 à 1970 et connut un franc succès. D’une durée d’une heure, l’émission était entrecoupée de segments parfois animés (Arabian Nights) et parfois avec de vrais acteurs (Danger Island).

Fleegle le chien faisait office de chef et présidait les réunions de la bande. Leurs grands rivaux étaient la bande des Sour Grapes qui leur envoyaient régulièrement différents défis. Ceux-ci étaient toujours livrés par une certaine Charlie qui s’amenait dans le repaire des Splits en effectuant une danse à dansant à gogo puis s’en retournait non sans leur faire peur, laissant la bande prendre connaissance du défi en question. Le personnage de Charlie fut joué par cinq jeunes filles différentes. Les comédiens sous les costumes ne parlaient pas, leurs voix venaient de comédiens spécialisés dans les voix de dessins-animés soit Paul Winchell, Daws Butler, Allan Melvin et Don Messick.


À partir de 1969 la compagnie de comics Gold Key publia huit numéros des Banana Splits, tous dessinés par Jack Manning. Les fameux véhicules Banana Buggies à six roues des Splits que l’on aperçoit dans le générique d’ouverture furent commercialisés en modèles réduits par la compagnie Aurora mais ne furent jamais réédités par la suite. Joe Barbera avait mentionné dans son autobiographie (My Life in ‘Toons) que l’émission devait s’appeler originalement les Banana Bunch mais le nom, déjà utilisé, dût être changé. J'ai la chance d'avoir dans ma collection le premier numéro des Banana Splits, lequel se vendait alors pour 15 sous. 




Le saviez-vous? Jouer un Banana Split n’était pas toujours de tout repos. Un jour, le comédien jouant le rôle de Snorky l’éléphant s’est blessé au visage, durant un tournage, lorsqu'une pièce métallique dans la tête du costume s’est détachée pour le frapper violemment au front, le faisant saigner abondamment. Puisque «the show must go on» le comédien a terminé la séquence avec le visage ensanglanté. 

samedi 10 avril 2010

Photographica 4: Kodak Disc

En 1983 je suis allé faire un voyage de plus ou moins deux semaines dans l'ouest canadien, plus précisément la Colombie-Britannique et l'Alberta. J'avais emporté avec moi l'Instamatic X-15 ainsi que quelques cartouches de film 126. Au besoin, et si besoin y'avait réellement de cartouches supplémentaires, ça se trouvait à peu près partout. Donc, pas d'inquiétudes. Par contre, l'ouest canadien et ses grandioses paysages méritaient mieux qu'un Instamatic X-15 mais c'est tout ce que j'avais à l'époque. 

PAS PRIS avec un Instamatic! 

Vu Vancouver, admiré l'île de Victoria, flabbergasté par la vallée de l'Okanagan, grimpé les glaciers, ému par le lac Louise, flâné dans le parc de Banff, et admiré les Rocheuses depuis Kananaskis. Ça me faisait suer de pas avoir un appareil à la hauteur. En chemin j'ai souvent pensé dénicher une boutique photo afin d'ydégoter un appareil 35mm d'occasion, mais la chance n'était pas avec moi. 

À mon retour, j'avais trois cartouches pleines. À peine arrivé que je suis allé les porter au labo pour les faire développer. Une semaine plus tard je suis allé les chercher, et pour tout dire je n'étais pas impressionné (qui peut l'être avec un Instamatic?). Si les angles étaient bons, tout le reste était du pur caca de catégorie AAA. Je m'étais bien rendu compte que l'appareil était passable pour les party de famille mais ne valait pas de la schnoutte pour capter de beaux paysages, tant pour les détails que pour la couleur. Dans le language, je peux dire que c'était vraiment nul ces photos. J'aurais dû acheter des cartes postales, tiens. 

Flairant ma grande déception, ma grand-mère a pensé m'offrir un appareil-photo pour mon anniversaire: le [relativement] nouveau Kodak Disc, sorti en 1982, et dont on disait beaucoup de bien. 

L'appareil était surtout le successeur des appareils de type 110, lesquels étaient de véritables appareils de poche. Les plus vieux vont se souvenir des publicités avec Michael Landon à cet effet où il sortait un appareil 110 à flash électronique de sa poche de chemise. 

Le Kodak Disc portait ce nom en raison de la forme du négatif, et tel qu'on peut le voir ci-dessus. Le film était vendu dans une cartouche, que l'on ne pouvait pas ouvrir, et comptait 15 poses. Au laboratoire, la cartouche était ouverte pour le développement, et l'on nous remettait le négatif avec les photos. 

Avec son flash électronique, sa lentille de verre à f/2.8 et sa taille, le Kodak Disc, sous ses différentes variantes, a connu un vif succès. Lors de sa sortie en 1982 Kodak a vendu 8 millions d'exemplaires cette année-là seulement. L'appareil était mince, assurément portatif, soit de la taille d'un paquet de cartes, et pouvait prendre des photos rapidement. 

Malheureusement j'ai rapidement constaté que l'appareil comportait des failles importantes. D'abord l'ergonomie était parfaitement lamentable. L'appareil devait avoir une lentille de 6 éléments, mais il y en avait seulement 3. Résultat? Des images d'une qualité parfaitement médiocre. Après avoir reçu mes premiers films du labo, j'ai réalisé que la qualité des images était... bon, je me demande où est l'Instamatic X-15, et s'il fonctionne encore. Je ne pouvais pas en vouloir à ma grand-mère, elle avait tout bonnement cru les pubs et s'en était même procuré un pour elle. 

Au final c'est justement cette réputation grandissante des images médiocres de cet appareil qui ont fait qu'il est tombé en désuétude, et finalement on l'a retiré du marché. Kodak a toutefois continué à produire des films pour cet appareils jusqu'en 1999 pour les ceuzes qui l'utilisaient encore. Au final, je ne l'ai utilisé que pendant deux ans, parce qu'en 1985 j'ai reçu un autre cadeau qui allait vraiment, mais alors là vraiment ouvrir grand les portes de la photographie pour moi. Je vais vous en reparler dans un autre article.  

Malgré tout le temps que j'ai passé à fouiller dans mes boîtes, je ne suis pas parvenu à retrouver ne serait-ce qu'une seule photo prise avec cet appareil ni l'appareil lui-même. 




Le saviez-vous? Au milieu des années 60 la NASA a envoyé des sondes afin de photographier la Lune en prévision des missions Apollo. Chaque sonde était équipée d'un ingénieux système photographique conçu et fabriqué par Kodak. 






lundi 5 avril 2010

Bagatelle

Dans les années 70 il n'y avait pas de vidéos, pas avant la fin de la décennie en tout cas. En attendant si on voulait voir une émission en particulier fallait être devant la télévision à l’heure. Pour les p’tits bonhommes du samedi matin ce n’était pas un problème car il y en avait pendant toute la matinée à presque tous les postes. Une fois que j’avais eu ma dose matinale je filais dehors pour m’amuser jusqu’à plus soif parfois en oubliant de revenir dîner. Par contre, ce que je n’oubliais pas, c’était de revenir pour pour ça:



Ce segment d’animation résolument original annonçait une émission qui l’était tout autant et qui portait le nom de Bagatelle. Ça jouait à Radio-Canada les samedi après-midi. Ici, pas d’animateur ou d'animatrice, ni même de thème à proprement parler. Plutôt, il s’agissait essentiellement d’une suite bigarrée et certainement hétéroclite de courts-métrages pour enfants de styles et origines variées. On pouvait passer d'un dessin-animé de Bugs Bunny suivi d’un film d'animation image par image venant de Bulgarie (ou de Pologne), de contes folkloriques japonais, à Pouf et Riki, Chapi-Chapo (qui se retrouvaient aussi dans les bobines de Télécino dans Bobino), et c'est là que résidait tout le charme de l'émission, surtout qu’après Bagatelle venait une autre émission sur laquelle je trippais tout autant. La trifecta ne se complétait plus tard dans la soirée qu’avec la diffusion de Cosmos : 1999, une émission fétiche dont je vous reparlerai un de ces jours. Quant à Bagatelle, elle a été diffusée de 1973 à 1987.






Le saviez-vous? La séquence d'introduction de l'émission a été réalisée par un artiste très célèbre qui n'est malheureusement plus parmi nous aujourd'hui. De qui s'agit-il? Cliquez ici! Quant à la chanson-thème, elle a été composée par Janko Nilovic et s'intitulait Sonatine pour métallophone.