jeudi 31 octobre 2013

Machine à boules Haunted House de Gottlieb

Je pouvais passer des heures dans les arcades de jeu, même après avoir épuisé ma réserve, spécialement constituée pour l’occasion, de vingt-cinq sous. Je m’amusais à déambuler, à admirer les différentes machines ainsi qu’à observer les autres jouer afin d’y découvrir de nouvelles stratégies. À cette époque les fameuses machines à boules, comme on les appelait, constituaient encore la majorité des appareils que l’on retrouvait dans les arcades. Les cabinets de jeux vidéo électroniques munis d’écrans monochromes n’étaient pas si nombreux au début mais au fil des ans leur nombre a considérablement augmenté. Les Space Invaders, Galaxian, Pac Man et autres ont eu beau arriver à la queue-leu-leu, les machines à boule leur opposaient encore et toujours une farouche résistance et certains ne juraient que par elles. Je les aimais bien moi ces machines-là, surtout pour le graphisme qui ornait leurs tableaux de pointage, parfois mécaniques pour les plus vieilles, parfois numériques pour les plus récentes. Par contre, histoire de mieux faire face à la compétition des pixels, les concepteurs de «pinballs» ont du rivaliser d’audace afin de créer des machines de plus en plus ingénieuses comportant tout plein de fonctions spéciales et parfois tonitruantes tant visuellement qu’auditivement afin d’attirer les joueurs. Cependant, et à mon avis bien personnel, aucune de ces machines n’était aussi exquise que ma grande préférée d’entre toutes:

Vous vous en seriez douté.

Haunted House fut une machine à boules conçue par John Osborne et fabriquée par la compagnie Gottlieb en 1983, laquelle a produit au total quelques 6,835 unités. Les illustrations tant sur le tableau de pointage que sur la table de jeu ont été exécutées par Terry Doerzaph et je dois admettre que celui-ci a fait un travail du diable. Il ne s’est certainement pas gêné pour piger dans la boîte des clichés; maisons victorienne, hibou, corbeau, arbres morts, éclairs, pierres tombales et personnages inquiétants.

 
Le jeu en action.

J’ai englouti dans cet appareil une quantité assez appréciable de vingt-cinq sous au fil des ans. Quel plaisir que c’était de voir tous les effets visuels s’illuminer, tous accompagnés de toutes sortes de sons. Que dire aussi du passage secret, de la trappe qui permettait de jouer dans une sorte de donjon ainsi que du plateau supérieur! Et même si je n’y jouais pas j’aimais bien regarder les autres y jouer et continuer d’admirer le tout. Cette machine, en autant que je peux m’en souvenir, était fort populaire. Il s’en trouve encore un certain nombre en circulation ainsi qu’entre les mains de collectionneurs. Une unité en condition respectable peut toutefois commander quelque chose comme $2,000.
 

Saviez-vous ça vous autres? À Longyearbyen en Norvège le cimetière est plein pis l’permafrost y’empêche les morts de décomposer. Ti-peu problématique. Faque les autorités ont trouvé la solution pis on trouve que c’est pas pire pantoute : vous restez à Longyearbyen? Z’avez pas l’droit de crever. Illégal. Sérieux là. Donc, vous voulez vivre éternellement? Déménagez donc là-bas!
 

mercredi 30 octobre 2013

Gayle House: The Haunting


The Haunting est un disque d’Halloween qui fut disponible dans les années 70 via une petite publicité que l’on retrouvait dans les revues de comics américains. Ces publicités ne passaient pas dans les comics en français vendus ici au Québec car les éditions Héritage, durant le processus de remise en page, s’assuraient d’enlever ces publicités qui étaient à toute fin pratique inutiles puisque les compagnies de novelties américaines, à moins de rares cas d’exception, n’expédiaient généralement pas au Canada. Ici il fallait se contenter du l’appareil photo qui fait pipi, des soi-disant lunettes qui permettaient de voir au travers les vêtements et de quelques autres machins qu’il était possible de se procurer facilement dans les magasins de farce et attrapes. Aux États-Unis la variété n’était rien de moins qu’étourdissante. Là encore, il ne fallait pas s’attendre à des gadgets de grande qualité ou qui faisaient exactement ce qui était promis dans les publicités. C’est le cas du disque d’aujourd’hui :


The Haunting était un de ces disques d’épouvante qui ne pouvait être obtenu qu’envoyant le coupon dûment rempli accompagné d’un dollar. À l’époque, là-bas tout comme ici au Canada, on pouvait envoyer de l’argent comptant dans les enveloppes, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Décortiquons donc cette publicité pour voir un peu de quoi il en retourne.

On y voit donc un ghoule aux dents acérées qui semble nous inviter à profiter de l’offre alors que derrière se trouve une sinistre maison vraisemblablement abandonnée flanquée d’un arbre mort et d’une pleine lune. Le graphisme, un peu mal torché et qui flirte allègrement avec l’amateurisme, est néanmoins dans le ton et bien entendu, bon marché. Le texte quant à lui explique à quoi il faut s’attendre; essentiellement une histoire à écouter dans le noir avec des amis où l’on entend toutes sortes de bestioles ainsi qu’un homme qui raconte comment la maison dans laquelle ils se trouvent est hantée et que tout le monde dans la pièce va disparaître l’un après l’autre. De l’autre côté du disque on emprunte encore ici la formule Disney, soit une collection de sons.Pas pour rien que je ne met pas de lien YouTube... Du reste, il y a fort à parier que Gayle House n’était rien d’autre qu’une compagnie de novelties comme il devait en exister des centaines aux États-Unis et qui vendait ce disque par le truchement de petites annonces du genre comme Johnson Smith.

Tout ça est bien beau, mais dans la réalité c’était comment? Personnellement je n’ai pu avoir ce disque puisqu’il était réservé au marché américain mais grâce à la magie de l’internet j’ai pu finalement l’écouter pour voir de quoi il en retournait. Le récit est à moitié cuit et particulièrement bâclé à la vas-vite, le narrateur est singulièrement mauvais et un effet sonore se répète continuellement au point où il donne mal à la tête. Quant à la face B, qui contient les sons, il s’agit essentiellement de la même chose que la face A mais sans la narration. On peut donc affirmer sans l’ombre d’un doute que la meilleure chose à être sortie de tout ça est la publicité elle-même dont la compagnie Devil’s Workshop a produit un masque reproduisant le ghoule.


mardi 29 octobre 2013

The Haunted Mansion


Voici une trouvaille de marché aux puces qui date de quelques années et dont je suis assez fier. Il se trouvait alors une toute petite dame toute menue, silencieuse mais très gentille qui avait des dizaines et des dizaines de caisses de lait remplies de 33 tours et réparties dans trois kiosques. Passer au travers tous les disques s’y trouvant aurait certainement été l’affaire d’une journée complète tellement il y en avait. Fallait évidemment s’enlever de la tête l’idée d’y trouver quelque chose de spécifique. C’est donc par un de ces samedis que je me suis arrêté pour farfouiller un peu et que j’ai trouvé ce disque parfaitement par hasard.

Le format emprunte quelque peu aux albums-disques Disney de petit format; c'est-à-dire une pochette qui s’ouvre et dans laquelle il y a un livret qui raconte une histoire et que l’on peut suivre en écoutant le disque à l’exception que celui-ci est en format 33 tours. Lorsque je l’ai sorti de la caisse j’ai pu constater que non seulement le livret était toujours à l’intérieur mais qu’il était aussi en excellent état, tout comme le disque d’ailleurs qui ne semblait pas avoir été joué souvent. Pour la petite dame les prix étaient assez simples : cinquante sous pour les 45 tours, un dollar pour les 33 tours et deux dollars pour les albums doubles. Pour cet album-ci, qui se trouvait entre le 33 tours simple et l’album double, elle me l’a laissé pour un dollar cinquante. Il a bien fallu que je me pince (plusieurs fois même) car cet album est d’ordinaire assez difficile à trouver et peut transiger à des prix assez élevés, surtout lorsqu'ils sont en très bonne condition. Allez, hop!




Ce disque fut produit en 1969 par Disney, sous étiquette Disneyland Records, afin de promouvoir l’attraction Haunted Mansion. On peut suivre l’histoire de deux enfants qui se retrouvent dans le manoir hanté où ils vivent une toute une aventure, laquelle est directement inspirée du manège lui-même. La narration est de Thurl Ravenscroft et Pete Renoudet interprète le Ghost Host alors qu’Eleanor Audley incarne madame Leota. Les deux enfants sont joués par Robie Lester, décédée en 2005 et qui avait 44 ans au moment de l’enregistrement, ainsi que par Ron Howard, le réalisateur que l’on a aussi connu pour son rôle de Richie Cunningham dans la télésérie Happy Days.

Dans le livret d’une dizaine de pages, dont j’ai parlé plus haut, ainsi qu’au centre de l’illustration sur la pochette, il se trouve un truc assez amusant avec sa propre petite histoire et j’ai nommé : le hatbox ghost.


Le Hatbox Ghost fut initialement conçu pour être intégré dans le grenier du Haunted Mansion de Disneyland, en face de la Fiancée. Il était décrit comme étant un homme âgé avec cape, chapeau, une canne dans une main et une boîte à chapeau dans l’autre. L’idée derrière ce fantôme était de faire disparaître sa tête pour qu’elle réapparaisse dans la boîte. Pour y parvenir les concepteurs avaient imaginé des éclairages permettant de créer l’illusion. Le fantôme fut installé en avant-première pour les employés le 7 août 1969 et il devint rapidement clair que l’illusion ne passait tout simplement pas malgré de nombreux efforts déployés. Le fantôme se trouvait trop prêt de l’endroit où passeraient les visiteurs et les système d’éclairage, malgré tous les efforts déployés, n’avait rien de convaincant et fut donc retiré du manège. Mais comme il figurait abondamment dans les différentes publications, dont le disque ainsi que le jeu publié par Lakeside en 1975, et que Disney l’avait souvent utilisé à des fins de marketing, les gens ne l’ont pas oublié et il s’est même retrouvé avec une sorte de fan-club dédié à sa réintégration. En 2009 le Hatbox Ghost est réapparu dans divers documents souvenir pour le 40è anniversaire du Haunted Mansion.

Et pour terminer, pourquoi ne pas écouter, justement, une partie du disque en question? Alors voilà!

 
 
Le saviez-vous? Si vous êtes déjà passé dans le Haunted Mansion et que l'orgue vous a paru familier c'est probablement parce que l'avez déjà vu auparavant. En effet, l'orgue fut initialement utilisé dans le film de Disney 20,000 lieues sous les mers. Il s'agit de celui qui se trouvait dans le sous-marin de capitaine Némo.

lundi 28 octobre 2013

Famous Monsters Speak

Publié par James Warren et édité par le légendaire Forrest J. Ackerman, Famous Monsters of Filmland est un magazine spécialisé dans l’horreur et la science-fiction qui parut pour la première fois en février 1958. La publication cessa en 1983 pour reprendre un peu plus tard après un hiatus de quelques années. La revue était inéluctable pour quiconque était fan des fameux films de monstres. 

 
En 1963 le magazine lança, sous étiquette AA Records, un disque sur lequel on pouvait entendre les voix de Dracula et de Frankenstein On pouvait se le procurer chez les disquaires aux États-Unis ainsi que par la poste via un coupon à découper que l’on retrouvait dans le magazine. Je ne sais pas par contre si Famous Monsters expédiait au Canada, ce dont je doute. Quant à la disponibilité du disque au Canada j’émets de bonne réserves à ce sujet également. Toutefois, le disque fut réédité durant les années subséquentes et il est alors possible qu’un certain nombre de copies se soient retrouvées à certains endroits comme Sam the Record Man. 


 
J’ai obtenu ce disque il y a quelques années sur eBay pour un peu moins de dix dollars. Une excellente prise puisque la copie que j’ai obtenue est pratiquement neuve et que dans cette condition il transige généralement entre cinquante et cent dollars.

Ce qu’il y a de très intéressant concernant ce disque est la pochette dont l’œil attentif aura reconnu une étrange similitude d’avec les illustrations se retrouvant sur les boîtes des modèles à coller Aurora. La raison est fort simple puisque c’est James Bama qui a aussi réalisé la pochette en s’inspirant de son propre travail pour Aurora. Par contre, la présence de la Momie, du Loup-Garou et de la Créature est trompeuse puisque ces trois monstres ne figurent pas sur l’album mais en revanche ça fait une sacrée belle pochette.

Les textes écrits par Cherney Berg sont solides même si on frise un peu l’abracadabrant à certains moments mais l’interprétation solide de Dell, lequel interprète toutes les voix sur le disque, et qui a le mérite de ne pas tomber dans la caricature grotesque lorsque ce dernier personnifie Dracula et le monstre de Frankenstein. Une réalisation certainement appréciable, surtout pour l’époque. Voilà un disque que je suis bien content d’avoir dans ma petite collection.



Le saviez-vous? Bela Lugosi fut mit dans son cercueil avec un costume de Dracula. Il ne s'agissait pas de son costume classique porté dans le film de 1931 mais bien d'un costume de scène. Cette décision d'habiller ainsi Lugosi fut prise par sa quatrième épouse ainsi que par son fils Bela Lugosi jr.

samedi 26 octobre 2013

Halloween Horrors


J’ai déniché ce disque chez Sam the Record Man en 1980, la pochette ayant rapidement attiré mon attention pour des raisons évidentes. Voyons voir; le manoir sinistre dont une fenêtre est mystérieusement éclairée, les éclairs, les arbres morts avec trucs pendouillants, grilles en fer forgé, gargouille surmontée d’un chat noir, rigoles d’eau dans l’entrée rappelant la forme d’un squelette et cimetière. Yep. Tous les éléments sont là et illustrés de façon magnifique. Le verso maintenant;


Tout aussi stupéfiant! Le trio de sorcières ruminant autour d’un chaudron rempli d’une substance qu’il vaudrait mieux ignorer, arbre mort, chats menaçants, brume sinistre et fumée qui dessine un crâne. Parfait. Tout est absolument parfait!! En bonus, voici la même image mais sans le texte, ce qui permet d'en apprécier tous les détails subtils.


Du coup j’ai gloussé en croyant qu’il ne s’agissait que d’une pâle imitation des disques Haunted House de Disney et simplement fabriquée pour surfer sur le succès de ces derniers. Le prix, moins de $5 était plus que raisonnable et parfaitement dans mes moyens. Et puis cette pochette! Hé hé. Allez hop!

Ce n’est qu’une fois rendu chez-moi que j’ai réalisé que le disque fut fabriqué en 1978, soit un an avant le seconde édition de Chilling Thrilling Sounds of the Haunted House. Produit sous étiquette A&M il semblait emprunter la même formule soit une histoire narrée d’un côté et une collection d’effets sonores de l’autre. Évidemment que je n’ai pas attendu une invitation gravée pour savoir de quoi ce disque retournait. J’avoue avoir été agréablement surpris. Dans celle-ci on suit un type qui se parle à lui-même et qui décrit tout ce qu’il voit et ressent. Il roule par un soir d’orage vers un manoir de plantation dans le sud des États-Unis, que l’on assume être probablement la Louisianne, et dont il a hérité. La visite de ce très vieux manoir hanté, truffé d’incidents à la sauce morbide, le feront vite détaler à toute vitesse. D'ailleurs, la voici cette histoire:
 

L’histoire est très bien écrite et l’interprétation est parfaitement dans le ton. Quant aux effets sonores ils sont également de très bonne qualité avec une bonne variété, de quoi faire de beaux petits montages amusants et en y ajoutant ceux des disques de Disney les possibilités étaient certainement multiples. 


Le saviez-vous? Les deux narrateurs que l'on entend sur ce disque ne sont autres que Michael Bell et Peter Cullen. Bell est un acteur bien connu qui a prêté sa voix à quantité de personnages dans de nombreux films dont Transformers: The Movie (1986). Cullen quant à lui est célèbre pour être la voix de... Optimus Prime tant à la télévision que dans les films récents. 

mercredi 23 octobre 2013

Chilling Thrilling Sounds of the Haunted House

Lorsque j’étais galopin, que ce soit au parc Belmont, à La Ronde, sur le Boardwalk d’Atlantic City ou encore sur Clifton Hill à Niagara Fall, un détour dans les manèges hantés, qu’elles soient visitées dans un charriot ou à pied, étaient pour moi toujours de mise. Je dirai même plus: obligatoire. Ces attractions exerçaient sur moi une fascination certaine qui n’était pas sans inquiéter un tantinet mon entourage qui se demandait bien ce que je pouvais bien trouver d’intéressant dans les monstres, squelettes, spectres et autres apparitions ectoplasmiques. En fait, c’était surtout l’aspect purement théâtral à la sauce Disney qui me faisait me bidonner tel un larron en foire.

Dans toutes ces maisons, manoirs, antres et donjons de tous acabits il se trouvait tout un fourbi de trucs amusants qui allaient de ces bestioles bricolées et peinturlurées de couleurs fluorescentes aux décorations parfois rudimentaires en passant par des mises en scène lugubres judicieusement éclairées dont je me délectais. L’ensemble était aussi généralement enrobé d’effets sonores et accompagnements musicaux tout à fait dans le ton et il m’arrivait souvent de souhaiter retrouver ceux-ci sur un disque. Ainsi, que je me disais, je pourrais jouer dans ma chambre et transformer celle-ci, le temps de l’écoute, en pièce hantée. Et c’est ainsi que j’ai entrepris de collectionner les disques d’épouvante.


En 1964 le Manoir Hanté à Disneyland était bel et bien complété mais virtuellement vide à l’intérieur car on s’affairait, entre autres choses à préparer les attractions qui allaient être présentées au New York World’s Fair. On patinait aussi un peu sur l’histoire qui allait enrober cette fameuse maison hantée mais histoire de rappeler au gens qu’elle ouvrirait dans un avenir rapproché, Disneyland Records a lancé Chilling, Thrilling Sounds of the Haunted House la même année et lequel reposait sur un concept fort simple. D’un côté (Face A) on retrouvait des histoires d’épouvante narrées par Laura Olsher et saupoudrées d’effets sonores provenant de la collection Disney, laquelle avait été constituée tout au long des années lors de la production de films et de dessins animés tels Lonesome Ghosts réalisé en 1936. Sur l’autre côté du disque (Face B) les sons tels chats, tonnerre, craquements et autres se retrouvaient enregistrés séparément, de sorte que l’on pouvait à loisir les utiliser comme bon nous semblait afin de cuisiner de merveilleuses petites ambiances hantées au gré de notre fantaisie. La première version du disque fut celle avec la pochette blanche, suivie en 1973 par la pochette orange.

 

Le design de la pochette, comme on peut le voir sur l’image, était graphiquement assez simple mais tout de même efficace. On y trouvait un manoir lugubre dont une seule fenêtre à l’étage supérieur était éclairée d’une source mystérieuse, un arbre mort aux branches s’étendant au-delà de l’image, de nombreuses pierres tombales dispersées ici et là au travers de grandes herbes et éclairées par un éclair foudroyant. Il s’agissait d’une œuvre de l’artiste Paul Wenzel et dont l’original de 37 pouces par 39 fut vendu aux enchères en 2001 pour la somme de $3,000. Une troisième édition vit le jour, parfaitement identique aux deux précédentes au niveau du design et du contenu sauf pour l'addition d'un guide du parfait party d’Halloween imprimé sur les deux côtés de l’enveloppe de papier contenant le disque.



Personnellement je n’ai pas eu ces disques. Ce n’est que bien des années plus tard, grâce à la magie des brocantes que j’ai pu les obtenir. En fait, le premier disque qui a constitué le début de ma collection est la troisième disque portant le titre de Thrilling, Chilling Sounds of the Haunted House de Disney. Lancé en 1979 il se voulait davantage une nouvelle édition comprenant de nouveaux effets sonores ainsi que des histoires dénuées de narration et racontées par le simple biais des sons et de la musique ce qui explique la présence du mot «NEW» apparaissant en haut à gauche. Ceci amenait à imaginer et visualiser ce qui se passait plutôt que se le faire raconter. On pouvait entendre les créatures de la nuit, la maison hantée, le donjon, les sorcières, une rencontre imprévue dans le brouillard, le pilleur de tombe ainsi que le laboratoire du scientifique fou. Chaque écoute pouvait mener à des interprétations différentes.


La pochette, également signée Paul Wenzel, est aussi complètement différente. La maison de style manoir avait été remplacée par une autre tirant davantage sur le victorien mais Wenzel conserva tout de même la fenêtre éclairée à l’étage en prenant soin d’y rajouter une silhouette inquiétante. L’arbre mort était de retour mais cette fois agrémenté d’un corbeau. Se sont rajouté le chat qui feule sur une pierre tombale et un cimetière dont un locataire semble vouloir s’échapper. Mais on peut se demander, quelle sorte de propriétaire peut un bien agrémenter son parterre d’un cimetière? Un nain de jardin à la rigueur, un pneu de tracteur peinturé pour décorer le talus ça peut aller, mais un cimetière?? Ah, et il n’oublions pas l’indispensable éclair. 

 
Le recto quant à lui n’était pas en reste pour autant; arbre tout aussi mort, étranges filaments pendouillant aux branches, hibou, chauves-souris peu rassurantes et ce type, tout en bas, qui creuse une tombe. Fossoyeur ou pilleur de tombe? Peut-être vaudrait-il mieux ne pas le savoir. On y retrouvait aussi des citations de Poe, Dracula, Sherlock Holmes, Shakespeare ainsi que du docteur Frankenstein.

De certains disent que la version 1964 est supérieure à celle de 1979 alors que d’autres pensent le contraire. Les avis sont partagés et je crois que la nostalgie y joue pour beaucoup. Les deux versions sont tout de même d’excellente qualité et constituent d’excellentes sources d’ambiance à la sauce Halloween. 

Le saviez-vous? Selon David Keonig, un ancien employé de Disney qui a écrit Mouse Tales, il est un jour arrivé dans le Manoir Hanté une famille qui demanda un peu de temps extra durant le tour afin de tenir une très courte cérémonie à la mémoire d’un petit garçon de sept ans qui aimait particulièrement le Manoir. La permission fut accordée sauf que la coute cérémonie comportait une autre partie, cachée celle-là puisqu’il s’agissait de la dispersion au sol des cendres du petit garçon. Les employés s’en sont rendu compte et le manège fut arrêté le temps qu’on puisse nettoyer le tout, avec autre chose qu’un aspirateur, on préfère assumer. Par la suite plusieurs employés ont prétendu avoir aperçu le fantôme d’un petit garçon, errant dans le manoir.
 


samedi 19 octobre 2013

angelus


Quelque part dans les dédales labyrinthiques du cimetière Notre-Dame-des-Neiges il y a cet ange qui surplombe une tombe et que j’ai aperçu au hasard d’un détour. Dans la lumière du matin, perçant dans une brume paresseuse qui tardait à s’en aller, il paraissait méditatif quant à cette grande énigme qui nous attend tous. Non loin de lui il s’en trouvait d’autres qui semblaient tout aussi contemplatifs alors que certains étaient abattus dans une asthénie profonde. Sitôt après avoir prit cette photo un renard qui passait par là s’est arrêté pour m’observer quelques instants pour ensuite sauter dans un bosquet et disparaître alors que non loin, sur une branche, un chardonneret jaune chantait comme s’il voulait accompagner la cigale. 



Le saviez-vous? Alex, un perroquet qui a été le sujet d’une expérience qui a duré 37 ans, est décédé récemment. Les derniers mots qu’il a prononcé à son gardien furent : «Soit bon, je t’aime.»

lundi 14 octobre 2013

soles


Les jours sont bien remplis par les temps qui courent. Je dévale, parcours, sillonne et arpente rues et boulevards, avenues et ruelles, appareil à la main. Le déclencheur n’a que bien peu de répit. Une photo par ci et une autre par là. De belles découvertes aussi ou non seulement je bats la semelle là où je ne suis encore jamais allé mais où j’en profite également pour apprivoiser Galarneau, ce qui risque d’en étonner plusieurs, assurément. La photo d’aujourd’hui en est un exemple probant.

Et pendant que je farfouille à touts vents il y a ces amis rongeurs arboricoles qui viennent meubler un peu l’espace ici à leur façon bien personnelle. Il faudra leur pardonner écarts de vocabulaire, proses un tantinet plébéiennes et autres grimaces linguistiques qui leurs sont propres mais ce sont justement ces traits particuliers, ainsi que leurs personnalités respectives, qui leur donne ce relief qui leur est si unique. Un des leurs, Gustave, a d’ailleurs prit l’habitude de m’accompagner, juché sur mon épaule et calepin à la main [patte], observant tout autour. Curieux, il pose des questions en paquets de douze sur les lieux, les bâtiments leur histoire et scribouille minutieusement toutes les réponses que je lui donne.