vendredi 25 décembre 2015

Du hockey pour Noël 1972

Veille de Noël 1972. Cette journée-là, assez brumeuse au demeurant, pas d’école forcément puisque c’est un dimanche. La température, assez douce, a fait que j’ai passé pratiquement tout mon temps dehors, dans la cour à me creuser un fort dans l’épaisse couche de neige. Lorsque je suis rentré à l’heure du souper mon «suit» de ski-dou à lui seul pesait une tonne tellement il était mouillé.


Ça, c'était avant de sortir dehors.

J’étais assez fébrile, et pour cause, puisque je savais que j’allais déballer tous mes cadeaux à minuit (ou aux environs) en présence de la parenté. Malgré tout, pas d’exception pour le dodo et à huit heures j’étais sous la couette. Je ne sais pas comment j’ai pu faire mais je me suis finalement endormi. Clac!

Puis, je me suis fait réveiller par mon père. Parfaitement dans les vapes, j’avais quelque peu oublié l’occasion pour laquelle on me sortait comme ça de mon sommeil, et surtout, de mon lit bien chaud. Tout m’est revenu lorsque j’ai entendu tout le brouhaha provenant du salon. Mon père m’a pris dans ses bras en me disant qu’il y avait une surprise qui m’attendait. C’est vêtu de mon pyjama Patof et les cheveux tout à fait ébouriffés que j’ai découvert cela à l’entrée du salon :


Évidemment mon style parfaitement hirsute détonnait quelque peu d’avec toute la parenté, bien endimanchée qu’elle était mais moi, pour être bien honnête, ça faisait fichtrement mon affaire. Donc, voilà, j’avais sous les yeux un magnifique jeu de hockey Coléco que mon père et mon oncle avaient patiemment assemblé pendant que je ronflais. Fallait le faire. Pas besoin de dire que j’étais content. Quel gamin ne l’aurait pas été. Le jeu, dans son ensemble, avait de quoi impressionner et pour cause. Si la plupart des jeux de hockey se jouaient sur une table, le mien possédait ses propres pattes. Au-dessus de la patinoire, une arche supportait le panneau de jeu dans lequel il fallait glisser la rondelle pour les mises au jeu. Les côtés étaient décorés des équipes de la LNH de l’époque, alors beaucoup moins nombreuses qu’aujourd’hui. Il y avait même une baie vitrée qui, sans avoir de réelle utilité, ajoutait une petite touche de réalisme. Même la boîte avait un petit quelque chose d’excitant avec ses illustrations dynamiques. Ce sont là des cadeaux que l'on n'oublie pas de sitôt au point où on leur laisse encore une place d'honneur au salon.






Coléco, fabriquait à l’époque toute une série de jeux sportifs qui comprenait aussi le basket-ball et le football. Certains de ces jeux se jouaient sur table et d’autres, comme le mien, étaient montés sur leurs propres pattes. Ces jeux étaient tous fabriqués à partir de l’usine qui se trouvait alors au 4000 de la rue St-Ambroise, dans le quartier St-Henri, tout juste sur les abords du canal Lachine. Même si Coléco n’existe plus depuis 1989 le bâtiment quant à lui est toujours là et semble avoir majoritairement conservé son apparence d’origine.



Le saviez-vous? Coleco a commencé son existence en 1932 en tant que Connecticut Leather Company et commercialisait à l’époque des kits d’artisanat pour le cuir. Le plastique et les jeux ne sont arrivés que plus tard, durant les années 60.