samedi 29 mars 2014

La rue St-Viateur en 1932

(Source photo: Archives de la Ville de Montréal,Z-408. VM94/Y1,17,406)

Aujourd’hui on retourne de nouveau faire un saut en arrière, cette fois en 1932. Si l’on se fie à la légende officielle du service des archives de la ville de Montréal, on se retrouverait ici sur la rue Saint-Urbain en direction sud, à partir de la rue Saint-Viateur.

Hum…

Tout de suite en regardant la photo je me suis rendu compte qu’il y avait erreur dans la description quant à l’endroit où la photo a été prise. Voici donc comment j’en suis arrivé à cette conclusion.

La rue St-Urbain, faut-il le rappeler, est une rue qui va dans l’axe nord-sud (ou vice versa). Enfin, lorsque je dis nord-sud c’est évidemment selon la façon dont on définit l’orientation suivant une bonne vieille habitude que l’on a dans notre bonne vieille ville. En réalité ce que l’on définit comme étant le nord se trouve à être réalité le nord-ouest. Le sud quant à lui est le sud-est et tout le tralala. Or, en regardant la photo attentivement, on peut voir les ombrages du poteau ainsi que du garçon sur le coin de la rue. Ces ombrages vont, comme on peut le voir facilement, de gauche à droite. Si l’on se fie à la description officielle, nous regardons la rue St-Urbain vers le sud alors que la rue transversale est la rue St-Viateur. Mais alors, comment se fait-il que la lumière du soleil provienne de la gauche? Comme expliqué plus haut, l’orientation des rues ne suit pas la véritable orientation des points cardinaux. La gauche, dans le cas de la rue St-Viateur signifie le nord-est. Cela veut donc dire que la description de l’orientation n’est pas la bonne. Se pourrait-il alors que nous regardons plutôt vers le nord? Non plus car à gauche c’est l’église Saint-Michel-Archange que nous aurions vu, et non une maison. Qui plus est, aucun des bâtiments ne correspond. Seule explication possible : l’endroit tel que décrit sur la photo n’est pas le bon.

Alors c’est où?

Heureusement je suis quelque peu familier avec le secteur alors il m’a été facile de repérer l’endroit exact où cette photographie a été prise. La réponse :


Nous ne sommes pas sur la rue Saint-Urbain en direction sud, à partir de la rue Saint-Viateur mais bien sur la rue Waverly (une rue à l’ouest), au sud de St-Viateur et nous regardons vers le nord. De ce fait, la rue St-Viateur file dans un axe sud-ouest/nord-est, plaçant ainsi le soleil directement beaucoup plus logique. Qui plus est, les bâtiments d’époque et d’aujourd’hui sont conformes et similaires mis à part celui qui se trouve à droite et qui a visiblement été démoli et remplacé par un autre.


Saviez-vous ça vous autres? St-Viateur c’est pas l’patron des bagels mais plutôt un catéchiste qui est mort à Lyon en 390. Pis Waverly on assume que c’était un anglophone propriétaire d’une terre ou deux (ou trois) dans l’coin (coin).



dimanche 23 mars 2014

Zoltan

Il se tenait là, dans l’entrée de l’arcade du centre commercial, du matin jusqu’au soir, parfaitement immobile en attendant patiemment. Très patiemment même. Il voyait quantité de jeunes passer devant lui et ne souhaitait qu’une seule chose; qu’un d’entre eux ne s’intéresse à lui. Parfois, pour attirer l’attention, il s’agitait un peu puis redevenait silencieux. En fait, ce qu’il attendait était un poisson. Pas dans le sens d’animal vertébré aquatique à branchies mais plutôt un jeune, du genre qui, attiré par l’étrange personnage, s’en approche et sorte, à sa demande, des sous en échange d’un service bien particulier. Tenez, je vais vous le présenter.


Zoltan était un sorte de mage, diseur de bonne aventure, tiré tout droit des pages des contes des mille et une nuits et qui résidait dans un petit cubicule décoré à l'orientale qui incluait même des p'tits rideaux. Le fonctionnement en était très simple : après avoir déposé la monnaie il fallait décrocher le combiné de téléphone à droite et ensuite peser sur l’un des douze boutons correspondant à notre signe du zodiaque. La boule de cristal s’allumait et Zoltan y allait ensuite d’une «prédiction» qui durait environ une minute après quoi la boule s’éteignait et Zoltan retombait dans sa torpeur. 


 Zoltan, faut bien le comprendre, n’était qu’un attrape-nigaud, quoiqu’un attrape-nigaud qui avait un certain style et qui fut conçu à la fin des années 60 par une compagnie du nom de Prophetron. La compagnie, avec une petite publicité bien cuite, vantait aux propriétaires d'arcades et de salles de jeux, les mérites du bidule en question.



Sur cette photo on peut voir le cabinet lorsqu'il est ouvert. L'éclairage, comme on peut le voir, n'avait rien de magique ou même d'exotique: deux néons tout simples. Outre l'assemblage rudimentaire des rideaux on peut voir aussi à l'intérieur de la porte le bouton de mise en marche ainsi que le fil menant au mécanisme vocal.


Zoltan quant à lui n'est rien d'autre qu'un buste en plâtre peinturé et sa boule de crystal n'est qu'un plafonier que l'on pouvait facilement se procurer dans les magasins de rénovation. Le tout est parfaitement amovible et lorsque retiré on peut accéder aux entrailles du personnage.


Voici ce qui constitue essentiellement Zoltan; un système électronique rudimentaire pour la mise en marche, le filage pour l'éclairage du cubicule, une ampoule rouge pour illuminer le globe que Zoltan «consulte» ainsi que le module vocal, lequel est relié au combiné de téléphone. Regardons maintenant le module vocal d'un peu plus près.


Il s’agissait d’un lecteur de ruban magnétique sans fin. Sur ce ruban se trouvaient 14 «prédictions» individuelles et le mécanisme en choisissait une au hasard, de sorte que mettre à nouveau une autre pièce de monnaie en choisissant le même signe vous garantissait une «prédiction« tout à fait différente. Insérez ici la blague de votre choix sur l’astrologie «moderne».

Il arrive que des gens, en voyant Zoltan, mentionnent l’avoir vu dans le film Big avec Tom Hanks. Or, ce n’est pas Zoltan que l’on voit mais bien une variante de Zoltar conçue pour le film. Zoltar était une machine qui ressemblait beaucoup à Zoltan mais qui est apparue après. D’ailleurs il se trouvé tout un tas d'autres copies utilisant des personnages différents allant d’une romanichelle à un diablotin en passant par un squelette, un magicien et même un chat botté. Ils fonctionnaient tous néanmoins sur le même principe: vous délester de vos 25 sous.







Le saviez-vous? On estime qu’il n’y a eu qu’une soixantaine d’unité de Zoltar construites. Il est possible que le coût relativement élevé du lecteur de ruban sans fin Cousino en soit la cause. Et un de ces soixante Zoltan se trouvait à l'entrée de l'arcade des Galeries d'Anjou où je me suis fait avoir une fois. Une.

mercredi 19 mars 2014

La rue Frontenac en 1952


Nous voici en 1952 sur la rue Frontenac, juste un peu au nord d’Ontario alors que l’on regarde vers le nord. De par le soleil on peut cependant deviner que nous sommes en début d’après-midi mais difficile toutefois de déterminer si nous sommes au printemps ou encore à l’automne.

Si nous sommes au printemps, vers le mois de mai, les habitués du grand magasin Dupuis Frères sont en peine puisque les employés sont en grève. Elle durera d’ailleurs jusqu’à la fin juillet alors que les employés signent leur nouvelle convention collective qui leur garanti une augmentation de $2 par semaine ainsi que l’adhésion à la formule Rand. Entretemps, pour avoir pris position contre les grévistes, le maire Camillien Houde se fait poivrer d’œufs pourris lors des festivités de la St-Jean-Baptiste.

Dans les cinémas de Montréal on se presse aux guichets pour aller voir La petite Aurore, l’enfant martyre, adaptation cinématographique de l’histoire d’Aurore Gagnon dans le petit village de Fortierville. Signe des temps, l’interprète de la marâtre, la comédienne Yvonne Mitchell, se fait insulter et invectiver dans la rue par les gens qui la confondaient avec son personnage.




Torrieu! Pis c’te monde-là avaient le droit de voter?




Parlant de voter, le 28 mai Maurice Duplessis annonce que des élections générales auront lieu le 16 juillet. Celles-ci seront remportées de nouveau par Maurice Duplessis mais le résultat sera serré et l’Union Nationale verra sa majorité réduite au parlement.

Si nous sommes quelque part en septembre alors les gens de Montréal voient les débuts de la télévision au pays avec Radio-Canada qui diffuse jusqu’à trois heures d’émissions par jour. Et combien coûte un téléviseur en 1952? Voyez-donc cette annonce juste un peu!


Ça peut sembler peu dispendieux mais en dollars ajustés un appareil comme celui-là représente en 2014 une somme de presque $2,500. Quant aux paiements de $2,95 cela équivaut autour de $25.

Quant à ce que l’on voit sur la photo il se trouve plusieurs éléments intéressants comme le Dodge Coronet décapotable 1950. Je vais laisser aux experts le soin d’identifier les autres autos . Le commerce qui se trouve à droite est la boutique de lingerie pour dames Ginger’s et on peut assumer comment les p’tits garçons du quartier devaient aimer passer «innocemment» devant les belles vitrines. Le propriétaire, monsieur Bastien, possède d’ailleurs une autre succursale au 5146 Wellington à Verdun. Pour les hommes par contre il y a Frontenac’s Men’s Wear un peu plus haut mais que l’on ne voit pas très bien sur la photo. En face de chez Ginger’s, pour ceux qui veulent casser la croûte, on retrouve le restaurant Salve & Mario alors qu’un peu plus bas il y a la quincaillerie East End Hardware. Les noms de commerces, il ne faut pas s’en étonner, sont encore très majoritairement en anglais à cette époque.

Du reste on peut voir une architecture ouvrière traditionnelle; brique commune, fenêtres persiennes et toits plats, sauf pour le bâtiment où se trouve Ginger’s, lequel est de type fausse mansarde. On peut admirer plus loin de belles corniches de bois ouvré et aussi un immeuble triplex semi-détaché avec appareillage décoratif de brique.

Le tramway 95 Frontenac s’en revient de son parcours et se dirige vers la rue Notre-Dame où arrivent se joignent aussi les lignes 72, 84, 95 et 15. À partir de la rue de Rouen s’amorce une pente qui devient de plus en plus prononcée, surtout vers Hochelaga. Les garde-moteurs devaient donc faire preuve de vigilance, surtout en redescendant durant les rudes hivers. Le pavé quant à lui, en plein milieu de la rue est d’une grande utilité pour les cantonniers qui doivent remplacer un bout de tronçon. Un procédé dont je vous ai déjà parlé ici.

Du reste, la rue a bien changé depuis le temps. Malgré tout il reste encore un bon nombre de ces maisons ouvrières dont certaines ont conservé leur cachet d’autrefois. D’autres par contre y ont goûté un peu plus. C’est le cas du bâtiment où se trouvait Ginger’s et dont la partie supérieure en brique a été couverte de bardeaux d’aluminium. D’autres maisons, un peu plus au nord on été dépouillées de leurs ornements et les moins chanceuses ont carrément passé sous le pic du démolisseur. Tous ces éléments mis ensembles ont quelque peu dépouillé l’harmonie architecturale qui régnait à l’époque.



Saviez-vous ça vous autres? En 1952 on vendait du stock de chasse et pêche chez Omer De Serres dont des canots pis des chaloupes. Pas des modèles à coller ou en papier de riz pour mettre su'l buffet là, nénon, des vrais de vrais. Ouaip.



samedi 15 mars 2014

La rue Dorchester en 1946

(Source: Archives de la ville de Montréal)

Nous voilà durant l’hiver de 1946 pif-poil en plein milieu du boulevard Dorchester, que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de boulevard René-Lévesque. La Seconde guerre est maintenant terminée et fait partie de l’Histoire ce qui fait que l’on a quitté l’économie de guerre pour l’économie de paix. Voyons un peu de quoi il en retourne sur cette photo.

Complètement à l’arrière-plan à gauche se trouve l’édifice de la Sun Life qui était encore à ce moment-là, à 122 mètres de hauteur, le plus haut gratte-ciel de Montréal mais avec seulement un mètre d’avance sur celui de la Banque Royale qui lui, culminait à 121 mètres. En face de la Sun Life mais invisible sur la photo, il y a la cathédrale St-Jacques, cachée par le YWCA.


Là y’en a une couple qui sont en train de s’dire que Pluche est dans les patates pilées avec un trou en haut avec d’la sauce. Parce que là y se disent que c’est pas la cathédrale St-Jacques mais Marie-Reine-du-Monde. Menute là, pas trop vite. En 1946 on avait la cathédrale St-Jacques sur Dorchester pis l’église St-Jacques sur St-Denis, celle qui fait partie aujourd’hui de l’UQAM. C’est en 1955 que l’cardinal Léger qui a décidé de faire renommer la cathédrale St-Jacques en Marie-Reine-du-Monde. Faque en 1946 c’est ça qui est ça.



Sur le côté nord de Dorchester on retrouve l’hôtel Windsor. Ce qu’on voit est la partie originale et qui fut détruite par un incendie en 1957, ne laissant que l’annexe construite en 1906. Tout juste après Stanley on retrouve deux immeubles à logements contigus, les appartements Roycroft qui comptent neuf logements chacun. S’ensuit le Bell’s Lodge Rooms, le Tourist Inn et le Burke’s Tourist Rooms. Très peu visible également il y a le Finnish Massage Studio. La pharmacie Burrows par contre l’est un peu plus avec son enseigne verticale. L’autre enseigne où il est inscrit «Coffee» est celle du Victory Coffee Shop. Tout juste après il y a le Drummond Fruit Market et Errol Beauty Parlor devant lequel est stationné un camion de livraison Eaton.

Du côté sud de Dorchester, et comme mentionné plus haut, on retrouve l’édifice du YWCA. Passé la rue Stanley, mais peu visible, il y a le terminus de la compagnie de Transport Provincial, créée en 1929 par une vingtaine de propriétaires d’autobus. De ce terminus il y a des autocars du Colonial Coach Lines, basée à Ottawa et acquise par le CTP en 1930. Il y a aussi les autocars de la Sherbrooke City Transit, créée par le CTP en 1932. S’ajoutent ceux de la Kingston City Coach et de Central Grayhound Lines. La compagnie de transport provincial sera acquise par Paul Desmarais en 1961. Pour l’instant, en attendant un autobus quelconque, on peut casser la croûte au restaurant Provincial et prendre une bière à la taverne Rex, interdite aux dames, évidemment. Le repas ne passe pas? Allez donc voir le docteur Perras juste à côté. Et si c’est un mal de dents alors le dentiste Laplante va vous arranger ça. Si l’un des deux vous refile une prescription vous pourrez aller directement à la pharmacie Macy’s qui est tout juste à côté. Plus ou moins visible il y a l’hôtel Laurier et son gril, immédiatement suivi d’un autre hôtel, le Coronet qui a aussi son club. En retrait, et parfaitement invisible, un immeuble de sept logements, les appartements Alpha.

Parmi les autres éléments intéressants sur cette photo on note d’abord et avant tout à quel point le boulevard était plus étroit à l’époque. L’élargissement se fera en 1954-55 soit un peu moins de dix ans après cette photo. Entretemps les tramways du circuit 65 parcourent Dorchester mais seulement des rues University à Guy et de là, ils bifurquent vers le nord pour grimper Côte-des-Neiges jusqu’à Queen-Mary. On note aussi à gauche des ouvriers de la voirie qui s’affairent fort probablement à réparer une conduite d’eau ou un égout. Une autre équipe se trouve d’ailleurs juste en face pour des travaux similaires. Ralentissant quelque peu le trafic, on aperçoit un attelage de chevaux qui s’avance vers l’ouest. En 1946 il se trouve encore de nombreux commerces qui utilisent encore ce moyen de transport.

En outre, mis à part l’immeuble de la Sun Life et la cathédrale, rien de ce que l’on voit sur cette photo n’a subsisté. L’agrandissement de boulevard, couplé à la soi-disant «modernisation» a mené à la disparition d’un coin du centre-ville qui avait conservé un aspect pittoresque et où il se trouvait encore à ce moment-là de très nombreux citoyens qui habitaient le quartier.


Saviez-vous ça vous autres? Le nom Dorchester vient de Guy Carleton, premier baron de Dorchester pis qui a été le deuxième gouverneur de la province of Quebec pis le premier gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique. Pis Dorchester en tant que tel on sait si y’a un rapport avec la ville anglaise parce que le bonhomme venait pas de là pantoute.

samedi 8 mars 2014

La petite usine qui ne voulait pas disparaître


Ancien bâtiment industriel sur le coin de St-Jacques et Versailles dans l’ouest de la ville. Il a été construit en 1923 pour y loger la Franklin Montreal Motors, une «machine shop». Puis en 1930 c’est le garage Chauvin qui s’y est installé après quoi c’est de nouveau une compagnie de machinerie, De Jean & Co. qui a occupé les lieux. Les employés de cette dernière ont certainement dû assister à tout un spectacle lorsque la vieille gare du Canadien National a pris feu le 23 août 1948. La gare était, faut-il le rappeler, à un jet de pierre et les voies ferrées passaient juste en face.

Durant les années 90, je m’en souviens très bien, il m’arrivait de passer devant la petite usine et il y avait encore de l’activité à l’intérieur. Le bâtiment me paraissait comme une carte postale d’une autre époque puisque bien peu de choses semblaient avoir changé. Je me disais alors qu’il faudrait bien que je m’arrête pour prendre quelques clichés. Toujours est-il qu’au moment où je me suis décidé la bâtisse était vide et inoccupée alors j’ai craint, et avec raison, puisque tout autour poussaient de grosses tours de condos. Si j’ai des photos à prendre du bâtiment, que je me suis dit, aussi bien le faire avant l’arrivée du bulldozer.

Heureusement, plutôt que d’être démoli pour être remplacé par des condos sans âme portant un de ces noms sans signification comme Le Magnifique Clapier Bétonné ou je ne sais quoi, il a été acquis puis entièrement rénové. Aujourd’hui on y retrouve Alexis le gourmand, une épicerie gourmet dans la plus pure tradition des bonnes vieilles épiceries de quartier. À l’intérieur on peut y admirer un très bel exemple d’architecture industrielle du début du siècle; brique commune, appareillages, parapet de maçonnerie surmonté d’un capuchon de tôle, poutrelles d’acier et fenêtres de bois nombreuses. Les propriétaires ont aussi ajouté une touche d’élégance avec de petits auvents. Outre un nettoyage soigné de la brique on a peint les fenêtres d’un vert olive qui était autrefois très en vogue dans l’architecture industrielle. Quoiqu’il en soit, on ne peut qu’admirer et applaudir l’excellent travail de restauration qui a su redonner à la petite usine sa fière allure d’autrefois en évitant les pièges de la modernisation qui font que bien souvent les éléments architecturaux d’époque sont sacrifiées au profit de trucs modernes qui n’apportent pas grand-chose.

M-à-j.: Un gros merci en passant à monsieur Desautels, un des derniers employés de la machinerie De Jean, qui m'a mentionné que suite à la fermeture de la compagnie le bâtiment a été occupé par le fleuriste Caméléon. 


Tannés de pleurer en coupant des oignons? Mâchez donc d’la gomme pendant que vous le faites pis le problème va être réglé de suite.

samedi 1 mars 2014

corvus II


Magnifique corneille au plumage noir de jais, aperçue lors d’une promenade à la campagne. Elle ne s’est pas dévissée pour cinq sous quant à ma présence et elle est restée là à me regarder la prendre en photo. Elle n’a d’ailleurs même pas bronché lorsque je suis passé près d’elle, se contentant de me suivre du regard et d’un léger mouvement de la tête, comme si elle tentait de m'analyser, de comprendre qui était ce personnage avec la petite boîte dans les mains. J’ai pu la regarder dans les yeux pendant qu’elle me regardait aussi, toujours imperturbable. J'ai noté une grande intelligence derrière ce regard où l’expression «cervelle d’oiseau» ne trouve aucun sens.

 
Le saviez-vous? Certaines variétés de corvidés présentent un nidopallium présentant une taille et fonctionnalité similaires au néocortex des chimpanzés et des humains et significativement plus large que les gibbons. Les corvidés possèdent une mémoire assez impressionnante, ils se souviennent toute leur vie de ceux qui leur font du mal car ils ont la capacité de différencier les gens en reconnaissant leurs visages.