jeudi 21 juin 2012

Westworld

Si je vous décrivais grosso-modo quelques scènes d'un film où une personne tente tant bien que mal d'échapper à un robot meurtrier impitoyable ayant une apparence humaine parfaitement convaincante. De quel film est-ce que je serais en train de parler? Vous seriez probablement porté à croire que je vous parle du film The Terminator avec Arnold Schwarzenneger, mais ce n'est pas le cas. Il s'agit plutôt d'un autre film, l'ayant précédé de onze ans.


Westworld est un film de science-fiction écrit et réalisé par Michael Crighton (à qui l'on doit Jurassic Park) et qui est sorti sur les écrans en 1973. Le scénario nous place dans un futur rapproché où se trouve un parc d'amusement appelé Delos où l'attraction principale se trouve à être une série d'androïdes parfaitement réalistes en apparence et avec lesquels les visiteurs peuvent réagir de toutes sortes de façons selon leurs goûts, fantaisies et même fantasmes sexuels. Les androïdes sont programmés spécifiquement pour les trois sections thématiques différentes du parc où ils sont et qui comprend le Far-West, la Rome antique et l'Europe médiévale.


Évidemment tout ça est bien amusant, tant que tout fonctionne parfaitement et que les androïdes font ce qu'ils sont programmés pour faire. Et ce qui devait arriver arrive. Les techniciens se rendent compte, par un beau jour comme ça, que quelque chose cloche avec les androïdes et qu'ils commencent à faire des trucs qui vont quelque peu à l'encontre du code criminel. Comme tuer des visiteurs par exemple. Les techniciens du parc soupçonne qu'une infection se propage parmi tous les androïdes du parc, affectant leur comportement et qui les rend joyeusement hostiles. Ils coupent alors l'alimentation électrique du parc mais se faisant ils s'enferment dans leur salle de contrôle.



On y suit alors deux visiteurs, Peter Martin et John Blane (Richard Benjamin et James Brolin) qui sont dans la section du Far-West mais qui n'ont foutrement aucune idée de ce qui se passe mais qui devront en découdre avec Brynner.



Le film est intéressant à plusieurs points. D'abord parce que la cochonnerie qui à tous les androïdes du parc ressemble beaucoup à un virus informatique, ceci alors que l'informatique était encore assez embyonaire. Chose intéressante, Michael Crighton avait abordé le thème dans son livre The terminal Man en 1972. L'un des premiers virus informatiques à avoir été détectés fut Creeper lequel semait la pagaille dans ARPANET (l'ancêtre de l'internet) en 1971.

L'autre truc que je trouve amusant c'est Westworld offre une intéressante analogie à Jurassic Park. Les deux films se déroulent dans des parcs thématiques où des troubles assez sérieux pour causer la mort surviennent et où les protagonistes doivent lutter pour leur survie. Qui plus est, l'inspiration de Crighton pour Westworld lui vint d'une visite à Disneyland où il fut très impressionné par les animatroniques des Pirates des Caraïbes. De façon assez ironique quand Jurassic Park commence à faire des flammèches John Hammond dit à Ian Malcolm que quand Disneyland avait ouvert en 1956 rien ne fonctionnait. ce à quoi Malcolm répondit qu'au moins les Pirates des Caraïbes ne mangeaient pas les touristes.

Les effets spéciaux étaient assez convaincants, surtout si l'on considère l'époque où le film a été tourné. La vision «informatique» de Yul Brynner fut la première utilisation de CGI et il fallut huit heures de «processing» pour produire chaque dix secondes de cette vision.



La séquence où Martin envoie de l'acide dans le visage de l'androïde fut réalisée de façon assez imaginative; on a enduit le visage de Brynner avec un maquillage à base d'huile que l'on a mélangé avec de l'Alka Seltzer. Tout ce que l'acteur Richard Benjamin lança dans la tronche de Brynner n'était en fait que de l'eau. Le contact de celle-ci avec l'Alka Seltzer produisit le bouillonnement que l'on voit dans le film.



L'oeil averti aura réalisé que l'androïde joué par Brynner ressemble étrangement au rôle de ce dernier dans The Magnificent Seven (1960) et que même le costume est identique. C'était évidemment voulu tout en étant un clin d'oeil au film de John Sturges. John Carpenter s'est d'ailleurs inspiré de la nature «indestructible» de Yul Brynner dans le film pour le personnage du tueur Michael Meyers dans le film Halloween.

 Brynner dans The Magnificent Seven.

Brynner, qui est d'origine russe et dont le vrai nom était Yuliy Borisovich Bryner, a passé quelques années à Paris où il a d'ailleurs appris à parler un français impeccable. Le voici d'ailleurs en entrevue avec Pierre Tchernia.

 

3 commentaires:

  1. Un beau panorama de ce film marquant!

    Pour l'anecdote à 5 cents, la lecture de ton billet m'a fait réalisé que le héros du film s’appelle Peter Martin; Peter Martin est aussi le pseudonyme de Pierre Lalonde lorsqu'il travaillait en anglais...

    Maintenant je veux un duel Yul Brynner / Pierre Lalonde à jeunesse d'aujourd'hui!

    RépondreEffacer
  2. Merci pour cet excellent dossier. Un vrai plaisir de retrouver Yul Brynner.

    RépondreEffacer
  3. Merci pour cette découverte! Ça m'a permis de découvrir que le scénario de ce film a servi de trame de fonds pour un épisode des Simpsons : http://www.tagtele.com/videos/voir/55584/.

    RépondreEffacer