samedi 31 décembre 2022

Monopoly, ou l'art de dénoncer l'avarice immobilière quoique pas vraiment

Ah, Monopoly! Générateur incontesté de formidables soirées familiales ou entre amis qui se terminent toujours dans la joie et où tout le monde sort content content. Pas vrai? Oui bon, ma tarte au sarcasme fourrée au sarcasme et garnie de sarcasme n'est certes pas passée inaperçue sinon comment diable avez-vous joué à ce jeu. Et si je vous disais que Monopoly fut originalement conçu comme étant un jeu voulant dénoncer les affres des grands propriétaires immobiliers? 


Faites la connaissance d'Elizabeth Maggie, une américaine de l'Illinois née en 1866. Surnommée Lizzie, la jeune femme est débrouillarde en plus d'être auteure, comédienne, ingénieure. À l'âge de 26 ans elle reçoit un brevet pour la mise au point d'un mécanisme permettant de faire défiler plus facilement le papier dans une machine à écrire. Elle fait également partie d'un mouvement qui suit les principes de l'économiste Henry George qui soulignait, entre autres, que la location de terres, terrains et immeubles ne profitait qu'à une minorité (les propriétaires) plutôt qu'à une majorité (les locataires). De dire que les propriétaires immobiliers n'étaient que des pustules sociétales qui ne contribuaient en rien sauf à leur petit portefeuille, il n'y avait qu'un tout petit pas. 

Cette philosophie était un mouvement bien réal vers la fin du 19è siècle et début du 20è: plutôt que taxer les échanges commerciaux, les ventes et le travail, les gouvernements ne devraient que taxer les terrains ainsi que les ressources naturelles qui s'y trouvent. Les racines de cette idée ont toutefois prit leur source plus tôt chez des penseurs comme Adam Smith et David Ricardo. une taxe foncière serait économiquement plus efficace que les autres taxes puisqu'elle n'était pas un fardeau pour l'activité économique. Cela réduirait du même coup la spéculation immobilière, éliminerait les périodes de booms et de creux et pourrait même aplanir les inégalités économiques. 

Pour citer Lizzie, le jeu se voulait "...une démonstration pratique du système en place qui permet d'acquérir des terrains à profusion avec les résultats que l'on connaît." Toute ressemblance avec le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui n'est pas que coïncidence. En ce sens, et pour prouver sa théorie, Lizzie développe un jeu de société, The Landlord's Game dont elle reçoit le brevet le 5 janvier 1904. Avec ce jeu, soigneusement fignolé, les joueurs apprennent tout le pourri qui se retrouve lorsqu'il y a monopole immobilier.

Dans le jeu on retrouve donc deux ensembles de règlements; un qui est anti-monopole et qui s'appelle Prospérité dans lequel tous sont récompensés pour toute richesse créée, et un autre, Monopole où le but est d'écraser tous les autres joueurs en créant un monopole où la grande majorité des terrains sont la propriété d'une seule personne. Ces deux versions de règlements illustraient la toxicité des monopoles et les bénéfices d'une approche plus humaniste et coopérative. Il est cependant ironique et démonstratif de la nature humaine que c'est la version du monopole écrasant qui est devenue la forme définitive du jeu. Toutefois, en regardant ce qui arrivé à Lizzie, ce n'est guère surprenant. 

Le brevet original (U.S. Patent) 748,626 accordé à Lizzie.

Édition de 1935 publiée par Parker Brothers et arborant le nom et la photographie de Lizzie qui a alors 69 ans (elle vivra jusqu'à l'âge de 81 ans).

Une des premières version du tableau de jeu. 
Le tableau du jeu dans sa version de 1935. 

En 1934, Parker Brothers publie un jeu nommé Monopoly qui se trouve à être ééééééétrangement similaire à celui conçu par Lizzie. Charles Darrow, qui a *tousse tousse* créé *tousse* le jeu Monopoly soutient qu'il l'a inventé dans son sous-sol. Entre-temps, bien que The Landlord's Game soit aussi publié chez Parker, Lizzie n'a jamais reçu que $500 en redevances et aucune mention de son nom n'apparaît dans le jeu Monopoly. 

En janvier 1936 Lizzie, dans une entrevue dans un journal de Washington (D.C.), elle mentionne les nombreuses similarités entre son jeu et celui "inventé" par Darrow. Elle glisse aussi par la bande que le développement de son jeu lui a coûté davantage que les profits qu'elle en a retirés, surtout du fait que Parker Brothers aient sciemment omis de créditer Lizzie pour le jeu Monopoly. Après la parution de l'article, Parker accepte de publier deux jeux supplémentaires créés par Lizzie; Bargain Day et King's Men. La compagnie continue toutefois de créditer Darrow pour la création de Monopoly. 

La paternité de Monopoly aurait continué d'être attribuée à Darrow alors que le nom de Lizzie se serait retrouvé dans les méandres obscures si ce n'était de Ralph Anspach, (décédé en mars 2022) un Allemand naturalisé et professeur à l'université de Chicago qui a redécouvert le brevet accordé à Lizzie et son lien avec Parker Brothers mais aussi parce qu'il s'est retrouvée dans une dispute légale avec l'éditeur de jeux en raison de sa propre création: Anti-Monopoly. 

Aujourd'hui, et malgré le fait que Parker Brothers et Charles Darrow aient reçu le crédit pour l'invention de Monopoly, Lizzie est maintenant reconnue de façon posthume comme étant la créatrice originale du jeu. 

Maintenant, regardons d'un peu plus près le tableau de jeu de Monopoly d'un peu plus près et plus particulièrement les noms des différents terrains que l'on retrouve tout le tour et pourquoi, surtout, certains terrains ne valent qu'une poignée de change alors que d'autres, quant à eux, valent leur pesant d'or. Est-ce que les noms et les valeurs ont été choisis au hasard ou encore y'aurait-il quelque chose de plus significatif? 

C'est ici que ça devient intéressant. 

Êtes-vous déjà allé à Atlantic City au New Jersey? Si oui, durant votre visite, avez-vous noté le nom de nombreuses rues? Si oui, avez-vous noté combien de ces rues se retrouvent dans le jeu Monopoly? Si vous avez répondu de façon affirmative à ces trois questions alors bravo, un morceau de robot. 


Sur cette carte d'Atlantic City, on peu voir les rues d'où sont tirés les noms des différents terrains du jeu et ce n'est pas un hasard. Au fil du temps les règles du jeu ont été modifiées. C'est à ce moment qu'un agent immobilier d'Atlantic City, un certain Jesse Railford, apporta une innovation importante soit celle d'attribuer des prix différents sur les terrains se retrouvant dans le jeu. Il connaissait bien Atlantic City et la valeur marchande hiérarchique des terrains se retrouvant dans différentes parties de la ville. 

Cette hiérarchie (et ses prix) s'étaient formés par la ségrégation raciale qui avait malheureusement le vent dans les voiles durant les années 30 aux États-Unis. Étant l'une des différentes passerelles de la Grande Migration du début du 20è siècle, Atlantic City était cette sorte de destination pour un immense nombre d'Afro-Américains laissant derrière eux l'oppression étouffante du Sud afin de trouver de meilleures opportunité ainsi qu'une qualité de vie décente. Malheureusement, ce qu'ils ont trouvé là n'était rien d'autre que le même racisme, si ce n'était que sous une forme différente. 

Durant les années 30 les secteurs en bleu foncé, vert, jaune et rouge étaient les rues riches et exclusives. Et le mot "exclusif" voulait dire: interdit aux Noirs. Ces derniers résidaient dans le secteur aux rues à prix modique, les bleu pâle, mauve et brun. Le tableau de jeu, dont le modèle est resté inchangé depuis, est une représentation des préjudices raciaux du temps. Atlantic City était néanmoins une ville d'opportunités où plusieurs communautés ont pu s'épanouir. Les commerces appartenant aux Noirs connaissaient le succès sur l'avenue Kentucky et Count Basie jouait au Paradise Club sur l'avenue Illinois. Au bout de l'avenue Indiana se trouvait une plage pour les noirs et si l'on voulait déguster des mets chinois ou du délicatessen hébraïque, c'est sur l'avenue de l'Orient que l'on se rendait et c'est sur New York Avenue que l'on a retrouvé les premiers bars homosexuels aux États Unis. 

Le document le moins lu sur la planète. 

Statistiquement, les trois endroits sur le tableau de jeu où les joueurs se retrouvent le plus souvent sont: la prison, GO et l'avenue Illinois. 

On estime qu'il s'imprime environ 30 milliards de billets de banque Monopoly annuellement. 

Le succès de Monopoly, malgré les séismes familiaux qu'il peuvent procurer, est l'un des jeux de société le plus vendu de tous les temps (la première place revient à Trivial Pursuit) Aujourd'hui publié sous la bannière Hasbro, qui a avalé Parker Brothers en 1991, le jeu Monopoly se décline non seulement en versions régionales de par le monde, mais aussi sous différentes thématiques allant des Avengers, à Star Wars et plus de 300 autres. Voici d'ailleurs quelques photos d'une version de Monopoly Française où l'on y retrouve des terrains dont les noms sont tirés de rue parisiennes. 



En terminant, il faut réaliser qu'une partie de Monopoly se termine lorsque tout le monde est endetté par-dessus la tête et que plus personne ne peut y vivre. À ce moment, plus rien n'a de valeur, les hôtels tombent en ruine car inoccupés et la seule chose qui reste à faire est de tout recommencer. C'est parfaitement insoutenable et si vous y voyez une ressemblance avec le monde dans lequel nous vivons c'est déjà reconnaître que l'on se dirige droit dans le mur en tant que société. 

En guise de bonus ajouté absolument gratis, je vous offre la transcription intégrale d'une partie de Monopoly comme seul le Collectif des Écureuils peut le faire et qui nous explique bien le phénomène. Sans plus attendre, rideau!



Rodrigue: Bon, 4 pis 4 ça fait 8. Jardins Marvin.

Gendron : Jardins Marvin. C’est chez-moi ça.

Conrad : Savez-vous que le nom du terrain est mal appelé? 

Phil : Comment ça?

Gustave : Le vrai nom c’est pas Marvin mais Marven, c’t’un développement immobilier dans l’New Jersey. Dans l’édition originale du jeu y’ont fait une erreur d’orthographe pis ça jamais été corrigé. Pis l’terrain à côté, Ventnor, c’est une vraie rue qui borde Marven Gardens.

Phil : Es-tu en train de nous dire que terrain sur le jeu c’est des vrais?

Gustave : Coudonc, t'as pas lu le texte juste en haut toi? Bon, pas touttes mais y’en a une bonne gang qui viennent d’Atlantic City comme l’Avenue Illinois, qui a changé de nom depuis l’temps pis la Place St-Charles qui elle existe pu pantoute. 

Pinotte : Même les chemins de fer? 

Gustave : Ben, B&O c’est Baltimore & Ohio mais c’est pas une compagnie qui se trouvait à Atlantic City pis qui fait aujourd’hui partie de CSX. Pennsylvania Railroad ça existait aussi. Petit Réseau par contre c’est probablement relié  au Shore Fast Line, une ligne de tramway à Atlantic City.

Gendron : Bon, j’ai pas grand-chose là-dessus faque c’est $280. 

Rodrigue : Bon, comme j’ai des doubles je rejoue encore. Sept pis trois ça fait dix, faque drette su’a Promenade.

Pinotte: Oh boy! Promenade mon homme, ça c'est à moi pis avec 6 hôtels ça va t'en coûter une méchante beurrée.

Rodrigue: Wô là!!! Comment ça 6 hôtels? T'avais juste une maison tantôt...!

Pinotte: Pas ma faute moi si chu un promoteur agressif. Bon, Gustave passe moi donc la calculatrice... merci. Ok, attend un peu.... m'en vas te calculer ça....mhhh....han han... Bon! Ca te fait un gros $4500.

Rodrigue: Eille t'es tu malade??? D'où c'est que tu sors ça toi là, $4500????????

Pinotte: Ecoutes ben chose, si chu pour construite un complexe hôtelier m'en vas quand même pas construire l'hôtel Tartempion sur le bord d'une route de garnotte, moi j'ai fait ça dans l'genre Tremblant, ca fait que ça coûte plus cher.

Rodrigue: Menute là, c'est pas écrit dans le règlement que tu peux faire ça!!

Pinotte: C'est pas écrit que j'peux pas.

Rodrigue: Bon. Correct. C'est de même que tu joues? Check ça!

Pinotte: Eille, kossé que tu fais là à piger dans la banque de même toi là!?!

Rodrigue: C'est un hold-up. Pas assez d'argent pour payer ton esti d'hôtel de cul, ca fait que j'vole!

Cartier : C’t’un hôtel de cul? Avoir su j’aurais investi. Faire un club échangiste là-dedans ça aurait été payant.

Pinotte: Pis toi la banque tu te laisses faire?

Conrad: Moi chu en dessous du bureau pis je chie dans mes culottes. Risquerai pas ma vie pour une couple de piasses moi là.

Rodrigue: Quin mon Pinotte, v'la ton cash.

Pinotte: ...

Conrad: Bon, c'est à moi. 2 plus 3 ça fait 5.

*toc toc toc toc toc*

Phil: Bon ben l'électricité c'est moi ça. Pis j'ai les deux services. D'habitude c'est dix fois les dés mais là ma division  <strike>Crosseur</strike> Distribution manque de foin ça fait que je montes ça à vingt fois le montant des dés.

Gustave: Manque d'argent mon cul, t'en as tellement en dessous du board que les pitons ont d'la misère à tenir.

Phil: Chiâle encore pis j'monte ça à trente.

Conrad: #$%^#$%^ Un 12... calvaire!

*Paye*

Phil: Merci mon Gus. Bon, passes-moi les dés c'est à mon tour. Bon, un 8. J'arrive sur.... Chance! "Erreur de la banque en votre faveur". Gus, tu m'dois $100.

Conrad: J'te dois rien pantoute.

Phil: S'cuze là ,mais c'est marqué su'l carton...

Conrad: M'en sacres. On s'est fait hold-uppé faque on a pu une cenne noire!

Phil: Ben là...

Conrad: Continues comme ça pis j'vas tellement augmenter mes frais de <strike>sévice</strike> service que t'en verras pu clair.

Phil: Tu peux pas faire ça!

Conrad: Eille, chu une banque moi. J'fais c'que j'veux, quand j'veux pis comme j'veux.

Phil: @%@^&amp;

Cartier: Bon, c'est à moi..... Un 7. Là j'passe "Go" pis j'tombe sur Baltique. Y'a personne qui l'a? Bon ben j'vas l'prendre.

Gendron: Y'a jamais personne qui arrive sur ce terrain-là anyway... 

Gustave : En fait, statistiquement, l’Avenue de la Méditerranée qui est le terrain oussé que le monde tombe le moins. Pis le terrain sur lequel le monde tombe le plus c’est Avenue Illinois.

Phil : Ça existe encore Avenue Illinois?

Gustave : Avant oui, mais pu astheure. Dans les années 80 y’ont changé le nom pour Boulevard Martin Luther King Jr. 

Cartier: Ah, pis comme j'viens de passer "Go" ben la banque me doit $200.

Conrad: J'viens de dire qu'on avait pu une crisse de cenne.

Cartier: Toi pis tes affaires de hold-up. Brillant ça!

Phil : Moi, chu en prison pis chu ben. 

Gustave : Savais-tu que le policier qui t’as envoyé en prison s’appelle Edgar Mallory pis que ton «voisin» de cellule c’est Jake the Jailbird?

*Rodrigue compte encore son cash*

Cartier: Bon ben Gendron, c'est toi qui s'occupe des terrain? J'prend la "Baltique". Peux-tu me donner mon carton?

Gendron: Quin mon homme.

Cartier: Pourquoi la carte est toute orange?

Gendron: Y'avait pu de chips dans la dépense ca fait que j'ai pris des crottes de fromage. 

Cartier : C’est fin ça, toutes les pièces du jeu toutes tachées…

Gendron : Ah pis la Baltique là? C'est $500.

Cartier: Quossé ça $500? C'est marqué $60!

Gendron: Chu un agent immobilier. Penses-tu que j'fais ça gratos moi? Faque j'prend une commission su'a vente.

Cartier: $500... Tu trouves pas que t'exagères un peu?

Gendron: Pas ma faute moi si Pinotte s'est bâti un gros complexe hôtelier juste à côté de chez-vous. Ca fait monter la valeur des terrains, veut, veut pas.

Cartier: Bon ben sais-tu, j'vas laisser faire.

Gendron: Bon, c'est à moi.....Oh boy! Un 11. Ca fait que j'tooooombes.... impôt sur le revenu. Bon ben comme j'ai pas mal de cash j'vas donner $200.

Gaston: Par icitte le $200.

Gendron: Pourquoi j'te donnerais ça? Ca va dans le milieu pour le parking gratis si on tombe dessus...!

Gaston: Voyons donc, t'as tu déjà vu ça toi quelqu'un payer ses impôt dans un parcomètre toi?

Pinotte: Ben, le montant est quasiment rendu le même astheure!

Gendron: Mais pourquoi j'te donnerais ça à toi?

Gaston: Pendant que tout le monde s'obstinait, j'ai demandé si ça dérangeait quelqu'un que je prenne la tête du gouvernement pis personne s'est objecté.

Rodrigue: Ben là chose.

Cartier: Franchement, ça s'fait pas ça là!

Gaston: C'est un jeu capitaliste ça? C'est une démocratie? Me suis présenté pis y'a personne qui est allé voter, ca fait que... Elu par défaut.

Pinotte: Attends minute là...C'est pas écrit dans les règles ça!

Gaston: C'est pas écrit que j'peux pas. Envoye Gendron, par icitte le $200.

Gendron: Vous autres pis vos maudits règlements inventés. %@#$

Pinotte: A mon tour. Ok....Un 5. Caisse Commune. Bon... «Frais de médecin» $100.

Gaston: C'est l'fun ça. Un beau $100 par icitte.

Pinotte: Ben moi j'paye pas! 

Gaston: Qu'est-ce que tu veux? Faut ben. Mon gouvernement manque d'argent.

Conrad: Regardes-moi pas Pinotte, la banque est aussi vide que tout à l'heure mais j’vas augmenter mes frais de services faque dans pas grand temps j’vas patauger dans l’cash.

Phil: Coudonc, y'a pas de pétrole dans c'te jeu-là? Me sembles que je tiendrais pas mal tout l'monde par les gosses avec ça.

Gaston: C'est à moi. Un 9. Gendron avances donc mon pion sur Avenue du Pacifique.

Rodrigue: Bon, attends là. Moi tantôt j'ai décidé de faire bâtir quatre maisons sur c'te terrain là.

Gaston: Ouain pis? Chu capable de payer.

Rodrigue: Ben là quand les ouvriers ont creusé y'ont pogné du pétrole. Justement.

Phil: Eille, maudit crosseur! C'était mon idée ça!

Rodrigue: M'en sacres. Ca fait que là chu tout seul à avoir du pétrole pis l'seul terrain à avoir une station de gaz. Ca fait que chaque fois que vous allez passez vous allez tinquer pis au prix que ça va me tenter à part ça. Quin, un papillon vient de lâcher un pet en Australie faque j’vas remonter mes prix de suite.

Cartier: Ben l'gouvernement vas prendre sa part la-dedans, tu peux en être certain.

Conrad: J'peux-tu installer un guichet automatique dans ta station de gaz?

Gaston: En tout cas, j'me fous pas mal de ce que ca va coûter. Chu l'gouvernement ca fait que j'vas passer ça sur le compte de dépenses. Pis la moitié va me revenir en forme de taxes. Sais-tu finalement c'est pas si pire! Serres-moi la main mon Rodrigue, j'pense qu'on va faire des ben bonnes affaires ensembles.

Gendron: C'est smatte ça.

Gaston: Chu un gouvernement, penses ben pas que j'vas me mettre à dépenser de façon responsable!

Rodrigue: Bon, j'viens de rouler un 10. Chance. Bon, quossé que j'vas pogn...TABARNAC! Faut que j'paye les rénovations sur toutes mes maisons pis mes hôtels. Viarge, j'en ai partout!!!!

Gaston: Va être payant pour le gouvernement ça!!!

Rodrigue: Dans l'cul. J'fais faire la job au noir.

Pinotte: Come on les gars, ç'a pu d'allure! On peut pas continuer comme ça...le board est tout de travers, la banque est vide, tout l'monde crosse tout l'monde, on s'invente des règlements à toutes les deux minutes....

Cartier: Pis y'a plein d'osties de crottes de fromage partout.

Gendron: Ben coudonc, c'est peut-être pour ça que ça s'appelle un jeu de société j'cré ben!





Le saviez-vous? En 1978 le catalogue de Noël Neiman Marcus offrait une édition de Monopoly entièrement en chocolat au prix de $600. Une autre par le designer Sydney Mabel, comportait un tableau 23 carats et des dés incrustés de diamants, mais au prix de 2 millions. 








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