mercredi 27 mai 2015

exhedram


Vers la fin du 19è siècle le territoire de la ville de Montréal s’agrandit. Quantité d’anciennes terres agricoles se voient loties et des villages sont peu à peu annexés. Ces nouveaux territoires obligent l'archevêché de Montréal a redécouper des paroisses existantes et aussi en créer de nouvelles.

Un exemple probant est le scindement, en 1896, de la paroisse St-Vincent-de-Paul qui elle-même avait vu le jour en 1867 lors du fractionnement de la paroisse Notre-Dame. Ce faisant, on crée la toute nouvelle paroisse de St-Eusèbe-de-Verceil, nommée d’après l’évêque italien du IVè siècle, Eusebio di Vercelli de son vrai nom. On décide, quelques années plus tard, de faire ériger sur Fullum, tout au nord de la rue Larivière, une toute nouvelle église et on confie les plans à l’architecte Aristide Beaugrand-Champagne. Le chantier se met en branle en 1913 mais malheureusement, à peine le soubassement terminé que l’on doit cesser les travaux moins d’un an plus tard. C’est qu’en Europe vient d’éclater la Grande guerre et l’effort requis, tant de matériaux que de personnes, vient mettre un sérieux frein aux travaux et l’église. Au moins les célébrations peuvent être menées dans le soubassement. Il faut néanmoins attendre 1919 pour que les travaux reprennent, cette fois sous la gouverne de l’architecte Joseph-Henri Caron. En 1923 on termine l’installation du maître-autel ainsi que les décorations intérieures. Pour les vitraux, faudra attendre 1926.

Le style architectural choisi en est un Néo-roman, très élégant de surcroît, et qui fait fort usage, comme c’était coutume pour quantité de bâtiments de cette époque, de pierre de taille, parfois lisse et parfois bosselée. Ce que l’on aperçoit sur la photo d’aujourd’hui est un détail de la façade. Il s’agit de la statue centrale, l’une de trois, et qui orne le dessus du fronton. Enchâssé dans une petite alcôve, il s’agit d’une représentation de St-Eusèbe lui-même, coiffé de sa mitre et portant une crosse, laquelle symbolise sa fonction de pasteur. Lors de mon passage, tout récent, il était clair et ce dès le premier coup d’œil, que le bâtiment subissait les affres du temps et des éléments. Dans le clocher les abat-sons, de type persienne, étaient majoritairement manquants ou endommagés. Ces éléments servent surtout à empêcher la pluie et la neige d’entrer, de ventiler les charpentes et aussi à rediriger le bruit des cloches vers le sol. L’église sert encore et toujours de lieu de culte mais, tout comme durant la Première guerre, les célébrations ont lieu dans le soubassement pour des raisons économiques et de sécurité. Aux dernières nouvelles, bien que le bâtiment soit considéré comme d’intérêt patrimonial et architectural, il ne semble pas profiter d’un statut le protégeant.




Le saviez-vous? Il existe un champ d’étude spécifiquement dédié aux cloches, leur histoire, leur fabrication, leur usage ainsi que les répertoires musicaux utilisés, il s’agit de la campanologie. 

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