Je peux me tromper mais si je me souviens bien cette photo fut prise au parc Beaubien lors d'une promenade autour de la montagne par journée orageuse mais non pluvieuse. L'ensemble est plutôt sombre en raison de la sous-exposition utilisée.
dimanche 29 avril 2012
samedi 28 avril 2012
Violente collision en 1934
Nous sommes le 17 juillet 1934 aux très petites heures du matin. sur la rue Saint-Laurent, approchant Liège (aujourd'hui Crémazie), un camion file à plus de cinquante kilomètres à l'heure avec, dans la boîte arrière une quinzaine de personnes qui ne sont assises que sur de simples chaises. Puis, le conducteur du camion, un certain Emile Fisher, aperçoit un tramway qui remonte St-Laurent à vive allure. Afin d'éviter une collision Fisher braque le volant. Aux commandes du tramway 2600, le garde-moteur Léo Dupuis aperçoit le camion mais mais il est déjà trop tard pour freiner et les deux véhicules entrent en collision dans un fracas qui réveille les gens aux alentours. Le tramway percute violemment le camion qui se renverse, envoyant les passagers dans tous les sens qui, faut-il le rappeler, ne sont assis que sur de simples chaises.
Quand les secours arrivent ils sont accueillis par une scène d'horreur absolument indescriptible. Des corps gisent ici et là dans des mares de sang. Dans la boîte du camion il y a le corps décapité d'une femme que l'on identifiera plus tard comme étant celui d'Isabella Zunick et on retrouva sa tête dans le tramway. Un autre corps gisait un peu plus loin, une jambe complètement fait complètement arrachée. D'autres victimes étaient en si mauvais état qu'elles ne purent être identifiées qu'avec leurs effets personnels. Ce fut le cas M. Adeland dont on apprit le nom avec son livret de banque. Un autre, Boris Hammat, fut identifié par une bague qu'il portait. On identifia aussi les corps de B. Smalkin, B. Hamith et Benjamin Schwartz.
Mlle Esther Shisghal, l'une des blessées, occupait le siège avant du camion aux côtés du conducteur de celui-ci mais dormait quand l'accident se produisit.
«Je venais à Montréal acheter des marchandises pour mon magasin situé à Val-Morin et je dormais depuis quelques temps sur le siège d'avant quand le choc me projeta tête première sur le pare-brise du camion. Je suis absolument incapable de dire ce qui s'est passé, je ne me souviens de rien, et la première nouvelle que j'ai eue de la collision c'est que l'on m'amena en hâte en ambulance à l'hôpital St-Luc. Je ne puis dire non plus si nous allions vite ni ce qui s'est passé avant ou après.»
Suite à cette tragédie, le premier ministre Taschereau fit une sortie en règle concernant la non-observance de la loi sur les véhicules-moteurs et que cette loi serait dorénavant plus sévèrement encadrée. Aujourd'hui le coin a bien changé et quelqu'un de l'époque ne le reconnaîtrait plus du tout. Le cercle rouge indique l'endroit approximatif où l'accident a eu lieu. Le monument qui se trouve là n'a toutefois aucun rapport avec l'accident.
vendredi 27 avril 2012
Chris Foss
Quand on pense à la science-fiction des années 70 on pense immédiatement à Star Wars. C'est normal puisque le film de George Lucas, à défaut d'avoir une certaine profondeur, en mettait plein la vue, ce qui l'avait rendu facilement accessible à tous (grâce à l'imagination visuelle de Ralph McQuarrie, bien entendu). Mais il y a eu bien d'autres choses dans le monde de la science-fiction à part Star Wars.
Au cinéma on peut penser à The Andromeda Strain (1971), Silent Running (1972), Soylent Green (1973), West World (1973), Zardoz (1974) ou Logan's Run (1976), pour n'en nommer que quelques uns. A la télévision il y avait les excellentes séries UFO (1970) et Space: 1999 (1975-76). Dans la littérature le genre était en pleine expansion et le nombre de romans publiés ne cessait de s'accroître. James Blish, Robert Silverberg, John Brunner, Martin Caidin, William Hjortsberg, Isaac Asimov, Arthur C. Clark, James E. Gunn, Harry Harrison, Boris & Arkady Strugatski et Philip K. Dick ne sont que quelques noms parmi une longue liste d'auteurs ayant publié des histoires tout à fait incroyables.
Ce qui était d'autant plus intéressant c'est que les romans publiés comportaient évidement tous une page couverture sur laquelle se trouvait une illustration fantaisiste, et peu importe si celles-ci avaient un lien ou non avec l'histoire, elles étaient toujours fascinantes à regarder. Au point où il m'est arrivé souvent d'acheter certains de ces romans simplement pour la beauté de l'illustration. On anglais on dit «sucker for cover art». Bien entendu on ne pouvait pas confier l'exécution de ces couvertures à n'importe qui, il fallait des artistes avec une certaine vision.
Un de ceux-là, et certainement mon préféré, n'est autre que Chris Foss, un artiste britannique qui avait, justement, une extraordinaire vision des technologies du futur. Foss a créé de très nombreuses couvertures pour des romans de science-fiction dont la très célèbre trilogie Foundation d'Isaac Asimov. Il fut aussi embauché pour esquisser des concepts de films comme Alien en 1979, bien que ceux-ci n'on malheureusement pas figuré dans le film. Le style de Foss a aussi largement inspiré les concepteurs du jeu vidéo pour ordinateurs Homeworld, paru en 1999. Voici donc quelques magnifiques exemples de couvertures de romans conçues par Foss et qui parurent dans les années 70.
Au cinéma on peut penser à The Andromeda Strain (1971), Silent Running (1972), Soylent Green (1973), West World (1973), Zardoz (1974) ou Logan's Run (1976), pour n'en nommer que quelques uns. A la télévision il y avait les excellentes séries UFO (1970) et Space: 1999 (1975-76). Dans la littérature le genre était en pleine expansion et le nombre de romans publiés ne cessait de s'accroître. James Blish, Robert Silverberg, John Brunner, Martin Caidin, William Hjortsberg, Isaac Asimov, Arthur C. Clark, James E. Gunn, Harry Harrison, Boris & Arkady Strugatski et Philip K. Dick ne sont que quelques noms parmi une longue liste d'auteurs ayant publié des histoires tout à fait incroyables.
Ce qui était d'autant plus intéressant c'est que les romans publiés comportaient évidement tous une page couverture sur laquelle se trouvait une illustration fantaisiste, et peu importe si celles-ci avaient un lien ou non avec l'histoire, elles étaient toujours fascinantes à regarder. Au point où il m'est arrivé souvent d'acheter certains de ces romans simplement pour la beauté de l'illustration. On anglais on dit «sucker for cover art». Bien entendu on ne pouvait pas confier l'exécution de ces couvertures à n'importe qui, il fallait des artistes avec une certaine vision.
Un de ceux-là, et certainement mon préféré, n'est autre que Chris Foss, un artiste britannique qui avait, justement, une extraordinaire vision des technologies du futur. Foss a créé de très nombreuses couvertures pour des romans de science-fiction dont la très célèbre trilogie Foundation d'Isaac Asimov. Il fut aussi embauché pour esquisser des concepts de films comme Alien en 1979, bien que ceux-ci n'on malheureusement pas figuré dans le film. Le style de Foss a aussi largement inspiré les concepteurs du jeu vidéo pour ordinateurs Homeworld, paru en 1999. Voici donc quelques magnifiques exemples de couvertures de romans conçues par Foss et qui parurent dans les années 70.
dimanche 22 avril 2012
aedificium
Voici l'édifice Aldred, gratte-ciel bien connu du Vieux-Montréal. Construit dans le style Art Déco entre 1929 et 1931 selon les plans de la firme Barott & Blackadder il compte 23 étages et il est haut d'environ 295 pieds. Il doit son nom au fondateur de la Shawinigan Water and Power Company, John Edward Aldred. Je considère cette photo comme l'une de mes meilleures.
Investors Syndicate en 1953
Toutes les publicités d'investissement ou presque nous font sourciller un tant soit peu et on peut se rendre compte qu'elles ne datent pas d'hier comme en fait foi cette annonce d'Investors Syndicate du Canada qui parut en 1953.
Les origines de la compagnie remontent à 1894 à Minneapolis aux Etats-Unis en 1894 alors que sévissait une dépression économique. La compagnie, dont le nom était Investors Diversified Services offrait aux gens un plan d'investissement leur permettant de mettre des sous de côté. L'initiative porta fruit et la compagnie devint rapidement une institution financière majeure. C'est en 1926 que la compagnie débuta ses activités au Canada et, en 1940, une compagnie séparée; Investors Syndicate Limited fut fondée.
Et si, justement, vous étiez un travailleur qui aurait, au moment de la parution de cette publicité, soit en 1953, fait confiance en cette compagnie en leur confiant une partie de vos sous durement gagnés, auriez-vous revu cet argent? Est-ce que la publicité disait vrai?
Évidemment pour les gens de cette époque il n'était pas exactement évident de savoir si telle ou telle compagnie existerait encore dans dix ou vingt ans. Aujourd'hui avec le recul celà est évidemment plus facile. Alors la réponse à la question est: oui. Un travailleur qui aurait investi des sommes chez Investors aurait pu bénéficier sans l'ombre d'un doute de l'argent qu'il aurait confié à la compagnie puisque non seulement celle-ci existe t-elle encore en 2012 mais ses actifs pour cette année orbitent autour de 100 milliards de dollars.
Galaxian
Ce qu'on aimait le plus quand j'étais relativement plus jeune, *tousse*les années 70*tousse*, c'était d'entrer dans une de nos salles d'arcades préférées et d'apperçevoir une nouvelle machine. Mieux: la voir carrément arriver. Voir les types l'installer et le propriétaire de la salle la brancher puis la mettre en marche était effectivement un spectacle rare mais assez fascinant. Les machines à boules avaient encore la cote mais les jeux vidéo commençaient à prendre de plus en plus de place, surtout que la technologie avançait rapidement,comme je l'écrivais dans un autre article.
Les jeux vidéo, on s'en doute, était l'apanage des compagnies japonaises qui se livraient une compétition dont nous étions évidemment les bénéficiaires. Space Invaders, qui avait créé une petite commotion dans les salles d'arcade était le bébé de Taito et pour Namco l'objectif était de plaquer Space Invaders dans la bande. C'est ce qu'ils ont tenté avec Galaxian.
Le jeu reprenait un peu le concept de Space Invaders; une horde d'envahisseurs en haut de l'écran tentent par tous les moyens de transformer le joueur en écrapou. Mais avec Galaxian la formule était plus poussée tout en utilisant une technologie nettement supérieure. L'électronique qui faisait fonctionner Space Invaders était taxée au maximum et n'utilisait que deux couleurs: le blanc et le vert. De plus, la grande quantité d'extra-terrestres au début de chaque partie était presque trop pour le processeur, ce qui faisait qu'ils se déplaçaient très lentement puis, plus rapidement au fur et à mesure qu'ils disparaissaient, le processeur ayant moins de choses à afficher.
Pour Galaxian ce fut complètement différent. Il y avait d'abord l'électronique et le processeur du jeu qui avaient été spécialement conçus pour faire fonctionner, le Namco Galaxian utilisant une puce Zilog Z80. Le premier avantage, et certainement le plus visible fut des graphique tout en couleurs. Galaxian fut d'ailleurs le premier jeu d'arcade à utiliser le RGB.
Le quoi?
Le RGB. Pour Red, Green et Blue. Le rouge, le vert et le bleu sont des couleurs primaires qui, en s'additionnant, permettent d'obtenir d'autres couleurs, comme le montre le graphique ci-dessous:
Notez que l'addition de toutes les couleurs donne... du blanc.
L'autre innovation fut la façon dont les extra-terrestres attaquaient le joueur. Pour Space Invaders ils se déplaçaient de façon latérale, descendant d'un «étage» à chaque fois qu'ils touchaient à l'un des deux côtés. Avec Galaxian ils descendaient comme des avions de chasse en piqué, partant à gauche ou à droite et bifurquant tout en bombardant. Ils descendaient seuls ou en petit groupe, ce qui rendait la tâche plus difficile. Space Invaders n'avait pas de fond d'écran proprement dit, il s'agissait plutôt d'un carton sur lequel était imprimé une illustration. Galaxian avait un fond d'étoiles qui déroulait indépendamment des extra-terrestres.
Space Invaders n'avait, comme «musique», qu'un tempo à deux notes qui s'accélérait au fur et à mesure que le je jeu avançait. Galaxian avait sa propre musique, rudimentaire soit, mais nettement plus complexe. Il y eut aussi d'autres innovations comme l'utilisation de couleurs différentes pour afficher le pointage et le pointage le plus élevé ainsi que l'affichage du nombre de vaisseaux restants et du nombre de «rounds» complétés. La combinaison de tous ces éléments fit de Galaxian un jeu beaucoup plus difficile que Space Invaders. Galaxian ne parvint pas à déloger complètement son rival en terme de popularité mais jetta néanmoins les bases de qui allait devenir le standard pour les jeux à venir, dont Pac-Man.
Évidemment les jeux japonais ne pouvaient pas être tout simplement achetés là-bas. Pour les propriétaires d'arcades il fallait passer par un distributeur et dans le cas de Galaxian ce fut Midway, le même Midway qui avait «importé» Space Invaders quelques années plus tôt. Ce fut très lucratif pour Namco tout comme pour Taito, ce qui permit à Midway de faire une meilleure compétition à son rival, Atari.
Le saviez-vous? Le p'tit vaisseau que l'on contrôle dans Galaxian fait une apparition comme friandise «bonus» dans le jeu Pac-Man dans les tableaux 9 et 10. Le gober vous donne 2000 points.Aussi, le plus haut pointage jamais enregistré appartient au néerlandais Aart van Vliet qui est parvenu à atteindre 1,653,270 points le 27 mai 2009.
jeudi 19 avril 2012
Une légère transformation
Ah, l'obsession de la minceur, de la beauté et de l'apparence! Combien d'actrices d'Hollywood se paient des chirurgies esthétiques fort coûteuses comme des lipposuccions, des liftings, des injections de silicone ou de botox? En regardant tout ça, parfois en secouant la tête d'incompréhension, on aurait tendance à croire qu'il s'agit d'un phénomène relativement nouveau, que ce genre de truc débile n'avait pas sa place avant, vous savez, durant l'âge d'or du cinéma. Vous savez, cette merveilleuse époque où les actrices étaient toutes belles naturellement.
Pas si vite.
Évidemment on pourrait penser à une petite brunette frisée du nom de Norma Jean Baker qui parlait d'une voix nasillarde et qui, après un travail de diction et un peu de teinture devint cette légende blonde que fut Marilyn Monroe. Ce n'était toutefois rien en comparaison de la transformation extrême que dût subir une autre actrice du temps et qui fut, elle aussi, un sex-symbol exposant dix.
Faites la connaissance de Margarita Carmen Cansino, native de Brooklyn et fille de Volga et d'Eduardo Cansino Sr., tous deux danseurs professionnels. Si le père de Margarita voulait qu'elle soit aussi danseuse sa mère espérait qu'elle devienne plutôt actrice.
Margarita avait huit ans quand la famille déménagea à Hollywood en 1927. Vers l'âge de 16 ans elle signa un contrat avec la Fox mais n'eut que des rôles parfaitement mineurs sans importance et Fox décida de ne pas renouveler son contrat. C'est alors qu'elle fut approchée par Columbia Pictures qui lui avoua tout de go que si elle n'arrivait pas à percer c'est parce qu'elle avait un look trop «latino», tout simplement. Pas bon. Pas bon du tout, affirma Columbia. Quelques petits changements s'imposaient donc.
Commençons d'abord par la ligne de cheveux. Celle-ci, relativement basse sur le front lui collait automatiquement l'étiquette «latina» ou «méditerranéenne». Cansino eut donc l'immense «plaisir» de se soumettre à de joyeuse séances d'électrolyse, vous savez, ces charmants chocs électriques qui tuent les follicules afin qui ne repoussent pas. Et ceci à une époque ou l'anesthésie se limitait probablement à quelqu'un qui vous flattait la main en vous tendant un verre de cognac. Maintenant que vous vous êtes pressé le bout d'un fer à friser sur le front quelques centaines de fois vous êtes prêt à passer à l'étape suivante.
Même si la ligne de cheveux était maintenant repoussée il n'en demeurait pas moins que Margarita avait toujours un certain look «exotique», ceci en raison de sa peau joliment basanée. Qu'on s'affairerait à blanchir avec un procédé hautement controversé aujourd'hui en raison des nombreux effets néfastes que les produits chimiques utilisés comme le chlorure mercureux ou le benzène-1,4-diol peuvent avoir sur la santé. Imaginez comment la procédure, nullement règlementée, devait être amusante et sécuritaire il y a de cela 70 ans.
La peau maintenant «blanchie» sur toute la surface du corps, il ne manquait plus qu'une dernière chose: une teinture capillaire afin de passer de brunette foncée à rousse. Sans oublier non plus le petit changement de nom officiel afin de passer de Margarita Carmen Cansino à...
Elle était maintenant assez nord-américanisée pour passer des bars enfumés aux grandes productions comme Gilda et côtoyer les Fred Astaire et Gene Kelly de ce monde. Son image, imprimée sur des posters, se vendit comme des p'tits pains chauds et elle fut même peinte sur des avions de la Seconde guerre. C'était le bon temps, où être soi-même pouvait ouvrir toutes les portes. Même celles d'Hollywood.
Pas si vite.
Évidemment on pourrait penser à une petite brunette frisée du nom de Norma Jean Baker qui parlait d'une voix nasillarde et qui, après un travail de diction et un peu de teinture devint cette légende blonde que fut Marilyn Monroe. Ce n'était toutefois rien en comparaison de la transformation extrême que dût subir une autre actrice du temps et qui fut, elle aussi, un sex-symbol exposant dix.
Faites la connaissance de Margarita Carmen Cansino, native de Brooklyn et fille de Volga et d'Eduardo Cansino Sr., tous deux danseurs professionnels. Si le père de Margarita voulait qu'elle soit aussi danseuse sa mère espérait qu'elle devienne plutôt actrice.
Une jeune Margarita.
Margarita avait huit ans quand la famille déménagea à Hollywood en 1927. Vers l'âge de 16 ans elle signa un contrat avec la Fox mais n'eut que des rôles parfaitement mineurs sans importance et Fox décida de ne pas renouveler son contrat. C'est alors qu'elle fut approchée par Columbia Pictures qui lui avoua tout de go que si elle n'arrivait pas à percer c'est parce qu'elle avait un look trop «latino», tout simplement. Pas bon. Pas bon du tout, affirma Columbia. Quelques petits changements s'imposaient donc.
Commençons d'abord par la ligne de cheveux. Celle-ci, relativement basse sur le front lui collait automatiquement l'étiquette «latina» ou «méditerranéenne». Cansino eut donc l'immense «plaisir» de se soumettre à de joyeuse séances d'électrolyse, vous savez, ces charmants chocs électriques qui tuent les follicules afin qui ne repoussent pas. Et ceci à une époque ou l'anesthésie se limitait probablement à quelqu'un qui vous flattait la main en vous tendant un verre de cognac. Maintenant que vous vous êtes pressé le bout d'un fer à friser sur le front quelques centaines de fois vous êtes prêt à passer à l'étape suivante.
Pas encore un sex-symbol légendaire, mais ça ne devrait pas tarder...
Même si la ligne de cheveux était maintenant repoussée il n'en demeurait pas moins que Margarita avait toujours un certain look «exotique», ceci en raison de sa peau joliment basanée. Qu'on s'affairerait à blanchir avec un procédé hautement controversé aujourd'hui en raison des nombreux effets néfastes que les produits chimiques utilisés comme le chlorure mercureux ou le benzène-1,4-diol peuvent avoir sur la santé. Imaginez comment la procédure, nullement règlementée, devait être amusante et sécuritaire il y a de cela 70 ans.
La peau maintenant «blanchie» sur toute la surface du corps, il ne manquait plus qu'une dernière chose: une teinture capillaire afin de passer de brunette foncée à rousse. Sans oublier non plus le petit changement de nom officiel afin de passer de Margarita Carmen Cansino à...
Ta-daaaaaam! Rita Hayworth!
Elle était maintenant assez nord-américanisée pour passer des bars enfumés aux grandes productions comme Gilda et côtoyer les Fred Astaire et Gene Kelly de ce monde. Son image, imprimée sur des posters, se vendit comme des p'tits pains chauds et elle fut même peinte sur des avions de la Seconde guerre. C'était le bon temps, où être soi-même pouvait ouvrir toutes les portes. Même celles d'Hollywood.
mercredi 18 avril 2012
vigil
Un des locataires, que j'assume nombreux, de ce bâtiment abandonné (au moment de mon passage en 2011) sur la rue Labelle entre Ste-Catherine et René-Lévesque.
Saviez-vous que si les pigeons bougent la tête lorsqu'ils marchent c'est parce qu'ils ont une vision monoculaire, contrairement à nous qui possédons une vision binoculaire. Leurs yeux, placés de chaque côté de la tête, n'ont pas de problèmes à percevoir les objets stationnaires mais pour le mouvement c'est autre chose. Ainsi, le va et vient leur permet d’obtenir une meilleure perception des profondeurs et éviter de se casser la gueule.
lundi 16 avril 2012
monumentum
Détail d'un momument funéraire au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Par contre ne comptez pas sur moi pour vous dire à quel endroit il se trouve. Bien que j'ai arpenté les dédales de ce cimetière des dizaines et des dizaines de fois je continues toujours de m'y perdre sans bon sens. Tout ce que je peux affirmer c'est qu'il s'agissait d'un pièta.
dimanche 15 avril 2012
Un bien malheureux voyage
Charles Melville Hays. Ca vous dit quelque chose? C'était un américain originaire de l'Illinois qui fut nommé directeur général du Grand Tronc en 1896. Hays était reconnu comme étant très dynamique et s'appliqua dès son arrivée à restructurer les opérations de la compagnie tout en appliquant une façon de faire plus agressive et plus américanisée de la gestions et des opérations.
Charles Melville Hays
Au début du vintième siècle le Canadien Pacifique est la force dominante dans l'ouest canadien (alors en pleine expension) et tient à peu près tout le monde par les bijoux de famille, jouissant d'un monopole presque absolu. Pour Hays il est temps de plaquer le Canadien Pacifique dans la bande; construction d'hôtels, création d'une flotte maritime et tutti-quanti. L'ancien siège social du Grand Tronc que Hays fit ériger sur McGill est très indicateur des intentions du personnage quant à son rival.
Il est amusant de noter que la rivalité débordait parfois le cadre des affaires. C'est comme ça qu'un jour Hays se moqua du cheval de course appartenant au président du Canadien Pacifique, Thomas G. Shaughnessy. Ce cheval était une véritable limaçe et Hays dit à Shaughnessy "C'est un cheval très rapide que tu as là Shaughnessy!", ce à quoi il répondit "Ouais, aussi rapide qu'un train du Grand trunk!".
En 1903 le Canadian Northern, une compagnie ferroviaire que tout le monde et son chien sous-estimait, devint la seconde à implanter un ligne intercontinentale au pays. Pas longtemps après Hays devint président du Grand Trunk Pacific, une division du Grand Trunk qui devait doter le pays d'une troisième ligne intercontinentale, joingnant Moncton au Nouveau-Brunswick à Prince-Rupert en Colombie-Britannique.
En 1909 Hays devint président de tout le Grand Trunk au complet. Au début de 1912 Hays se trouvait en Angleterre et, apprenant qu'une de ses filles avait une grossesse difficile, décida de rentrer au pays via Southampton à bord d'un navire transatlantique que la White Star se préparait à envoyer à New-York pour son voyage inaugural.
Il s'embarqua donc à bord de ce nouveau navire, réputé insubmersible, tout comme les 2226 autres personnes. Ce navire, on l'aura deviné, était le Titanic, lequel heurta un iceberg au large de Terre-Neuve dans la soirée du 14 avril pour couler à pic quelques heures plus tard dans la nuit.
Oups!
Les premières dépêches du naufrage rapportèrent initialement une fausse bonne nouvelle à l'effet que tous les passagers étaient sains et saufs, ce qui était évidemment bien loin de la vérité. Le Titanic avait coulé et plus de 1517 personnes y avaient laissé leurs vies.
Le Carpathia n'était pas encore arrivé à New-York que l'on décida de mettre en branle une commission d'enquête sur cette terrible tragédie. Cette commission fut présidée par le sénateur républicain William Alden Smith, lequel partit de Washington en train pour se rendre à New-York afin de s'assurer que J. Bruce Ismay n'échappe pas à un interrogatoire en règle sur la tragédie. De ce fait, Smith monta à bord du Carphatia alors que ce dernier venait tout juste d'accoster.
William Alden Smith
La premier jour d'audience eu lieu le vendredi 19 avril 1912 dans une salle évidemment bondée de l'hôtel Waldorf-Astoria à New-York (la commission se déplaça ensuite à Washington).
Ismay fut le premier à être questionné par le sénateur Smith et voici une traduction de la transcription de l'audience où il fut question de Charles Melville Hays:
Sénateur Smith: Connaissiez-vous Charles Melville Hays?
Bruce Ismay: Oui monsieur.
Sénateur Smith: Etiez-vous au courant de la présence d'autres Américains ou Canadiens
d'importance?
Bruce Ismay: Non monsieur. Je savais que monsieur Hays était à bord.
Sénateur Smith: Vous saviez qu'il était à bord?
Bruce Ismay: Oui. Je le connaissait depuis quelques années.
Sénateur Smith: Mais vous ne l'avez pas vu après le naufrage?
Bruce Ismay: Je ne l'ai jamais revu après, non.
Sénateur Smith: Était-il porté disparu?
Bruce Ismay: Oui monsieur.
Sénateur Smith: Il ne figurait pas parmis ceux qui avaient été sauvé?
Bruce Ismay: non monsieur.
* * *
Le nom de Hays refait surface à la quatrième journée d'audience alors tenue le mardi 23 avril 1912 à Washington DC. Le sénateur Smith interroge cette fois un certain major Arthur G. Peuchen, 53 ans de Toronto et passager de première classe. Dans son témoignage il relate cette scène:
J'étais sur le pont depuis quelques minutes en train de converser avec des amis puis je suis allé voir un autre ami, Hugo Ross, afin de lui dire que l'incident n'était pas sérieux, que nous n'avions heurté qu'un iceberg. J'ai aussi tenté de rejoindre monsieur [Markleham] Molson mais il n'était pas dans sa cabine, Je l'ai ensuite apperçu sur le pont et nous avons échangé sur l'incident. Environ quinze minutes plus tard j'ai rencontré monsieur Hays et lui ai dit, monsieur Hays avez vous vu la glaçe? Il me répondit que non. Je lui alors dit, Si vous voulez la voir je vais vous la montrer sur le pont. Alors nous sommes montés, probablement du pont C jusqu'au pont A et puis vers l'avant. J'ai alors montré la glace à monsieur Hays. J'ai ensuite remarqué que le navire semblait pencher vers l'avant et je l'ai mentionné à monsieur Hays ajoutant qu'il ne devrait pas puisque la mer était calme et que nous étions arrêtés. J'ai alors eu ce présentiment qu'il se passait quelque chose de grave. Monsieur Hays me dit, je ne sais pas, ce bateau ne peut pas couler. Il était très confiant. Il dit ensuite, peu importe ce que nous avons heurté, le navire est bon pour huit ou dix heures.
* * *
Malheureusement Hays perdit la vie. Son corps fut repêché le lendemain et identifié l'aide des papiers qu'il portait sur lui. Son corps fut repêché des eaux glaciales de l'Atlantique le lendemain et rapatrié à Montréal pour être enseveli au cimetière Mont-Royal. L'endroit où il repose est facile à trouver pour peu qu'on se donne la peine de se promener un peu. D'autres membres de sa famille y sont et le lot est surmonté d'une énorme pierre.
Bien qu'il n'ait jamais pu voir le Grand trunk Pacific se terminer en 1914, il ne put aussi voir le déclin du Grand Trunk, lequel fut acquis par le Canadien National en 1923. Outre la sépulture de monsieur Hays il est possible d'admirer sa voiture personnelle au Musée Ferroviaire Canadien à St-Constant.
La voiture de monsieur Hays est à droite (Cliquer pour agrandir)
vendredi 13 avril 2012
Un beau fonds de pension...
Qui ne s'est pas rêvé un jour faire un peu de ménage dans le grenier d'oncle Tartempion et tante Machinchouette et d'y faire LA découverte; un Rembrandt original (bonne chance), une partition de Bach signée de sa main, que sais-je? Évidemment des découverte du genre sont rares mais elles arrivent néanmoins à quelques chanceux. Vous vous dites que ce serait bien si un truc du genre vous arriverait. Maintenant imaginez que la seule chose que vous trouviez est une pile de vieux «comics». Vous faites la moue, assurément. Vous les foutez maladroitement dans un sac de plastique en vous disant que ça intéressera probablement les enfants. Mais si jamais ça vous arrivait, prenez donc deux minutes pour voir s'il ne s'agirait pas de numéros ayant une certaine valeur. Sait-on jamais? Et si vous pensez que je déconne alors regardez un peu ce qui suit:
Amazing Fantasy #15: Première apparition de Spider-Man
Valeur en 2012: $280,000 US
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Flash Comics #1: Première apparition de Flash
Valeur en 2012: $289,000 US
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Fun Comics #52: Première apparition du Spectre
Valeur en 2012: $316,000 US
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Batman #1: Premier numéro de Batman et Robin
Valeur en 2012: $359,000 US
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Marvel Comics #1: Premier numéro du célèbre éditeur américain Marvel
Valeur en 2012: $473,000 US
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Detective Comics #1: Premier numéro de la célèbre série
Valeur en 2012: $680,000 US
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All American Comics #16: Première apparition de Green Lantern
Valeur en 2012: $712,000 US
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Superman #1: Premier numéro de la série
Valeur en 2012: $1,090,000 US
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Detective Comics #27: Première apparition de Batman
Valeur en 2012: $4,230,000 US
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Action Comics #1: Première apparition de Superman
Valeur en 2012: $4,300,000 US
Le whisky Imperial en 1953
Au moment de la parution de cette publicité en 1953 le whisky Imperial était déjà vendu depuis 66 ans. Ce qui est intéressant de noter ici est le nom du fabriquant, Hiram Walker. bien imprimé sur le goulot de la bouteille. Au bas de l'étiquette, on peut lire "Distilled by Hiram Walker & Sons Limited, Walkerville Ontario" et il s'agit ici d'un détail très intéressant.
Hiram Walker s'établit à Détroit en 1838 où il ouvrit une épicerie et commença à distiller son propre vinaigre. Etant distributeur de grains il songea à produire de l'alcool mais les lois très strictes de la prohibition l'empêchèrent de le faire. Entrepreneur dans l'âme il regarda de l'autre côté de la rivière Détroit là où se trouvait la ville de Windsor en Ontario et décida que c'était là l'endroit tout désigné pour prendre de l'expension. Et c'est exactement ce qu'il fit et en 1858 il établit une distillerie mais continua toutefois d'exploiter son commerce à Détroit. Les affaires de la distillerie allaient tellement bien qu'en 1859 Walker décida de déménager en Ontario.
Walker embaucha bon nombre de gens pour que tout fonctionne bien et ceux-ci s'établirent à proximité de la distillerie ce qui créa une sorte de communauté qui continua de s'agrandir au point où la région devint connue sous le nom de Walker's Town. En 1869 le gouvernement décida de reconnaître le patelin sous le nom qu'on lui connaît encore aujourd'hui: Walkerville.
Hiram Walker & Sons, bien qu'elle ne soit plus entre les mains de la famille Walker depuis 1926, existe toujours et fait partie aujourd'hui de la société Française Pernod Ricard. La distillerie que fonda Hiram Walker fonda existe toujours et continue de produire différents alcools dont le fameux Canadian Club mais la marque en vedette aujourd'hui, Imperial, ne semble plus exister cepandant.
http://www.hiramwalker.com/
Hiram Walker s'établit à Détroit en 1838 où il ouvrit une épicerie et commença à distiller son propre vinaigre. Etant distributeur de grains il songea à produire de l'alcool mais les lois très strictes de la prohibition l'empêchèrent de le faire. Entrepreneur dans l'âme il regarda de l'autre côté de la rivière Détroit là où se trouvait la ville de Windsor en Ontario et décida que c'était là l'endroit tout désigné pour prendre de l'expension. Et c'est exactement ce qu'il fit et en 1858 il établit une distillerie mais continua toutefois d'exploiter son commerce à Détroit. Les affaires de la distillerie allaient tellement bien qu'en 1859 Walker décida de déménager en Ontario.
Walker embaucha bon nombre de gens pour que tout fonctionne bien et ceux-ci s'établirent à proximité de la distillerie ce qui créa une sorte de communauté qui continua de s'agrandir au point où la région devint connue sous le nom de Walker's Town. En 1869 le gouvernement décida de reconnaître le patelin sous le nom qu'on lui connaît encore aujourd'hui: Walkerville.
Hiram Walker & Sons, bien qu'elle ne soit plus entre les mains de la famille Walker depuis 1926, existe toujours et fait partie aujourd'hui de la société Française Pernod Ricard. La distillerie que fonda Hiram Walker fonda existe toujours et continue de produire différents alcools dont le fameux Canadian Club mais la marque en vedette aujourd'hui, Imperial, ne semble plus exister cepandant.
http://www.hiramwalker.com/
mercredi 11 avril 2012
solis
L'Oratoire Saint-Joseph est un lieu assez intéressant en soi. Évidemment il s'agit d'un pôle religieux important mais si vous allez y faire un tour vous risquez d'y croiser autant des gens en quête de spiritualité (souvent de religions différentes), des mélomanes (il y a souvent des concerts), des amateurs d'art (il y a des oeuvres variées partout), des passionnés d'architecture (la construction de l'Oratoire s'est échelonnée de 1914 à 1967) et aussi des gens, appareils photo au cou qui s'intéressent à tout.
La photo d'aujourd'hui a été prise au niveau de la Basilique. Il s'agit d'une porte vitrée, joliment ornée, qui se trouve dans le transept droit si l'on fait dos à la nef. Aucune idée d'où cette porte pouvait mener puisque ce n'était pas un accès public. Par contre il y avait cette belle lumière qui, de par derrière, projetait se projetait au sol sous forme de croix.
La photo d'aujourd'hui a été prise au niveau de la Basilique. Il s'agit d'une porte vitrée, joliment ornée, qui se trouve dans le transept droit si l'on fait dos à la nef. Aucune idée d'où cette porte pouvait mener puisque ce n'était pas un accès public. Par contre il y avait cette belle lumière qui, de par derrière, projetait se projetait au sol sous forme de croix.
lundi 9 avril 2012
Simpsons 1950 (2)
(Cliquer pour agrandir)
Je vous propose aujourd'hui deux autres pages de mon petit catalogue Simpsons de 1950. Au menu, en haut à droite nous avons un ensemble de salle à diner à seulement $59.95. L'armoire de cuisine en métal/aluminum est à vous pour le même prix. encore au même bas prix de $59,95 vous pouvez avoir un magnifique petit ensemble sans prétention fabriqué en contreplaqué de merisier avec aussi un buffet assorti. Et livré directement chez-vous en plus. Sans compter que vous aidez l'économie de la province puisque tous ces ensembles sont «fabriqué dans le Québec»! Le prix de $59.95 de 1950 équivaut en dollars ajustés d'aujourd'hui à $595.57.
Ah, voici la page des appareil d'agrément. Les appareils radio A, B ($19.95) et C ($34.95) sont fabriqués en bakélite et plastique fini bois, ne prennent pas trop de place et, moyennant un léger supplément, sont aussi disponibles pour fonctionnement à piles. Pour un peu plus cher (mais c'est plus que du bonbon) vous pouvez obtenir le modèle D de Rogers (non, pas ce Rogers là) avec un superbe fini noyer, contrôles encastrés (incluant l'antenne) et qui au total ne pèse que 23 livres. Le tout pour $59.50. Vous pouvez aussi régler en versements mensuels faciles de $6.75 si le coeur vous en dit. Et pour les amateurs aux portefeuilles bien garnis il y a le gros modèle de table Marconi à 14 lampes (vous avez bien lu!) incluant contrôle de tonalité, haut-parleurs éliptiques et plein de pitons à ne plus savoir quoi en faire. Seulement $139.00 pile ou bien de modiques versements mensuels de $8.75. Pour mieux placer ces prix dans leur contexte, le salaire moyen par mois d'un travailleur québécois en 1950 était de: $205.76.
En dollars ajustés, les radios A et B à $19.95 vaudraient aujourd'hui $198.19. Le modèle C à $34.95 serait étiquetté à $347.21, le modèle D à $59.95 serait à $595.57 et finalement, le modèle Marconi à $139.00 se vendrait à $1380.89.
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