samedi 12 juillet 2025

Souvenirs de la rue Ste-Catherine

Ah, la rue Ste-Catherine! Durant les années 80 cette rue était presque ma deuxième maison tellement je la fréquentais. Je l'ai arpentée de long en large si souvent. Parfois seul ou avec des potes. J'y ai travaillé aussi; d'emplois d'été étudiants à d'autres emplois plus permanents. C'est aussi un rue qui a connu une transformation absolument incroyable; de rue résidentielle paisible avec jardins et vergers à une rue commerciale où s'enfilent des centaines de commerces. 

Sur cette rue où j'ai valsé de la galoche d'innombrables fois sans compter les pas, m'ont amené à avoir ces petits endroits préférés que j'aimais bien fréquenter de temps en temps. Sans autres tambours ni trompettes, je vous amène avec moi sur la rue Ste-Catherine des années 80 et mes p'tits coups de cœur.

Les arcades de jeu  

Si les arcades de jeu ont commencé à faire leur apparition durant les années 70, notamment dans certains centres commerciaux, c'est dans les années 80 qu'elles ont connu leur essor. En effet, durant cette période on a vu le nombre de ces salles exploser. La rue Ste-Catherine d'alors était la vétitable Mecque de l'amusement puisque l'on en retrouvait un nombre assez important et ce, d'un bout à l'autre. 

Ces temples de la machine à boules et du divertissement pixelisé étaient, surtout la fin de semaine, bourrées de jeunes qui s'amusaient devant tel ou tel jeu, tentant de battre le meilleur pointage. J'y ai certainement investi quelques trente sous dans ces arcades. 

Le restaurant Le Tramway 

Les plus vieux vont se rappeler de ce restaurant qui se trouvait près de Stanley. C'était un bon endroit, à mon avis, pour déguster un bon hamburger cuit à notre goût avec une bonne bière bien fraîche. L'aspect unique de ce restaurant était la thématique du tramway (vous l'aurez deviné) avec des décorations allant de grandes photos encadrées jusqu'à différents artéfacts issus de cette époque. Toutefois, il n'a pas survécu contrairement à son plus proche compétiteur; Mister Steer situé non loin de là. dommage, car j'aimais bien. 

Les Terrasses 


Situé à un jet de pierre de l'ancien grand magasin Eaton, Les Terrasses était cette espèce d'expérience architecturo-commerciale et dont l'intérieur était composé de différent paliers où l'on retrouvait tout plein de boutiques et restaurants où il y avait prédominance de béton et de verdure. J'aimais bien aller bouquiner à la librairie qui s'y trouvait ou encore aller prendre un bon repas au restaurant The Magic Pan. Cet espace a disparu et aujourd'hui une partie du centre Eaton occupe l'endroit. 
 
Mars
 

Mars était un commerce assez unique en son genre. Si quelque chose se publiait ou s'était publié c'était presque garanti que Mars l'avait. Quelque part par là. Ou peut-être là-bas. Il se trouvait un quantité impossible de boîtes de bois, un peu à la façon des disquaires, où l'on retrouvait des magazines et revues d'ici mais surtout d'ailleurs sur tous les sujets imaginables. Il y avait des disques aussi et des bédés de tous les genres. J'ai d'abord visité pour la curiosité de la chose mais lorsque je suis devenu étudiant en arts graphiques en 1982 j'ai revisité très souvent. Tous ces magazines représentaient une véritable mine d'or en matière de design. Je m'en procurais aussi pour y découper des photos que j'utilisais dans certains travaux. Mars était un véritable capharnaüm où l'on pouvait facilement se perdre pendant des heures. 
 
Sam the Record Man
 
Sam the Record Man était pour moi l'endroit de choix pour acheter des disques. La photo ci-haut, prise durant les années 60, montre l'emplacement original mais dans les années 70 Sam a occupé les deux bâtiments à gauche et ce, jusqu'au coin de la rue St-Alexandre, où se trouvait alors l'entrée. Des disques et des cassettes de tous les genres, souvent des éditions spéciales à pressages limités, il y en avait. Suffisait de chercher un tant soit peu. Autrement, les employés pouvaient répondre à toutes vos questions. J'ai acheté une quantité non négligeable de disques à cet endroit, dont Pink Floyd: The Wall en 1980 et quantité d'autres. 
 
Restaurant Dunn's
 

Je me souviens des moments où, quand j'étais gamin au début des années 70, ma grand-mère m'amenait au centre-ville. On y allait en métro, évidemment. Plus rapide mais aussi plus pratique. On passait par Eaton, Simpson's et autre commerces et on aboutissait presque toujours chez Dunn's pour un bon repas. On allait toujours au deuxième étage et c'était toujours particulier pour moi de manger un sandwich à la viande fumée avec ma grand-mère alors que pas très loin un pianiste se faisait aller les doigts sur un piano à queue. Durant les années 80 c'est avec des amis que j'y allais, souvent tard en soirée après avoir été voir un film au cinéma. 
 
Le cinéma Palace
 

 Ouvert en 1921 sous le nom de cinéma Allen, il prend le nom de Palace en 1923. Il n'y avait à l'époque qu'une seule salle. C'est en 1980 que le cinéma ferme temporairement et que d'importants travaux sont réalisés puisque l'on passe d'une salle à six. D'autres cinémas faisaient la même chose comme le Parisien ou le Loews. Mais pour moi, le Palace était mon endroit préféré pour y voir des films, parfois en matinée mais la plupart du temps en soirée avec des amis et il arrivait souvent que l'on y reste pour voir un second film. Le bâtiment a par la suite abrité le Mirafloria, puis un restaurant Five Guys qui a par la suite fermé ses portes. Aujourd'hui il n'y a plus rien de ce cinéma. Chose certaine, les portes du cinéma Palace que vous voyez sur la photo, eh bien je les ai passées plus souvent qu'à mon tour!
 
Omer DeSerres
 

Lorsque j'ai commencé ma formation en arts graphiques en 1982 il s'est vite avéré qu'Omer était un commerce inévitable pour tous le matériel requis (quoique Dessie, qui se trouvait en face, avait de très bons spéciaux). Il y avait aussi le Pavillon des arts, mais ça c'était sur St-Denis près d'Ontario donc ça ne compte pas. Que ce soit pour table à dessin, les pinceaux, l'encre, l'acrylique, les plumes techniques de type rapidographes, rubilith, mallettes de transport et autres, c'était la place. J'ai de bons souvenirs de mes visites à cet endroit dont ce jour où j'ai acheté de grandes feuilles cartonnées de 50 pouces par 50 pour un projet et où ventait à écorner les bœufs... 
 
Le Spectrum
 

(Crédit photo: La Presse)

Ah le Spectrum! Ouvert il y a de cela fort longtemps sous le nom de théâtre Alouette, l'espace a été reconverti en salle de spectacles qui a connu un immense succès pendant des années. Combien de fois suis-je allé voir de spectacles à cet endroit, allant de Paul Piché à Slayer en passant par quantité d'artistes des Francopholies, The Police, Primus, et combien d'autres! Le dernier spectacle que j'y ai vu a été celui de l'humoriste JiCi Lauzon. La disparition et subséquemment la démolition de cette salle mythique et certainement intimiste, a fait un trou dans le cœur, c'est certain. 

Le forum de Montréal
 
(Crédit photo: Archives de la ville de Montréal)
 
Que ce soit pour des parties du Canadien ou pour assister à différents concerts de grande envergure le Forum était un incontournable! Ouvert en 1924 sous sa forme architecturale initiale, le bâtiment s'est vu se moderniser en 1949 puis sous sa facture moderne telle qu'on la voit sur la photo, en 1968. Je me souviens avoir assisté à des spectacles de Rush, Queen, Black Sabbath, Madonna, David Bowie, Bryan Adams, Metallica et plusieurs autres. Quels souvenirs impérissables! L'ambiance de hockey y était aussi imcomparable; de la clameur de la foule, aux bruits de rondelles bien frappées et des employés se promenant dans les gradins en annonçant à haute voix "Bièèèère froide coooold beer!!". Sa fermeture en 1996 en a attristé plusieurs. Les fameux fantômes suivraient-ils jusqu'au centre Bell? Les avis sont encore partagés. 


 

Le saviez-vous? On ne connaît pas avec certitude l'origine toponymique de la rue Ste-Catherine. Il se peut que'elle ait été nommée ainsi par Jacques Viger en l'honneur de sa fille Catherine Élizabeth comme il se pourrait que la rue, qui aussi porté le nom de Ste-Geneviève et St-Gabriel, ait été nommée pour commémorer la fête de la Ste-Catherine. 

 
Dans mes oreilles: Le décès récent de Serge Fiori m'a fait ressortir de ma collection de disques ma copie de l'Heptade, un disque phare non seulement dans l'histoire musicale du Québec mais aussi du rock progressif. 
 

Sous mes yeux: J'ai ressorti un classique de la littérature, The Grapes of Wrath de John Steinbeck, et qui nous replonge dans l'Amérique des années 30 durant le tristement célèbre "dustbowl". C'est un livre que j'avais lu durant mes cours de philo au cégep dans sa version française. Cette fois c'est dans sa version originale. 

  

samedi 7 juin 2025

Les espadrilles de mon enfance

 

Être gamin durant les années 70 signifiait que l'on passait l'essentiel de notre temps dehors, du matin jusqu'au soir. Dans le temps, les parents, dans mon cas mes grands-parents, ne nous demandaient pas de se rapporter. Ou vas-tu? nous demandait-on. Dans la ruelle, que l'on répondait alors que l'on était déjà en train de disparaître dans ladite ruelle en question. Ok, nous lançait-on, oublie pas de revenir pour le dîner! Mais nous étions déjà hors de portée de voix. 

Dans les quartiers ouvriers populaires, comme celui d'Hochelaga où j'ai grandi, l'on jouait à toutes sortes de choses; au ballon, au policiers et voleurs, ou aux cowboys. L'on grimpait sur le toit des garages pour récupérer nos balles et y'avait aussi cette maison abandonnée et partiellement détruite sur Aylwin où l'on allait s'amuser. Toutes ces activités usaient nos espadrilles, surtout les miennes et l'on se désolait de les voir toutes abîmées parfois quelques semaines seulement après les avoir achetées. Mais voilà, les espadrilles que j'usais comme ça étaient généralement soit des North Stars, (surnommées les Adidas des pauvres) ou des marques bon marché que l'on m'achetait durant les jours à $1,44 chez Woolco. On ne les payaient pas ce prix, certes, mais durant ces jours d'aubaines il se trouvaient beaucoup d'articles à prix réduits. Des Adidas? On ne voulait pas m'en procurer. Tu vas les détruire, me disait-on, d'où l'habitude de m'en acheter de moins bonne qualité, mais l'on me faisais les gros yeux parce que passais au travers.  


Mais alors, me demandait-on, parfois avec un sincère ton de découragement, comment fais-tu pour les abîmer de cette façon et aussi rapidement. Tes amis se font-ils acheter des espadrilles aussi souvent que toi? me demandait ma grand-mère. En fait, non. Mes amis Alain et Patrick eux ne portaient pas de North Stars ou de marques génériques, non, eux ce qu'ils portaient était bien différent alors j'ai demandé à ma grand-mère de m'acheter la même sorte que celles portées par mes amis. 


Ta-Daaam! Ça mes amis c'étaient de vraies espadrilles pour les enfants actifs, super-actifs et même turbo-actifs! L'on s'est donc rendu au même Woolco, dans le même département de chaussures où l'on m'achetait les North Stars et autres godasseries, mais cette fois pour sélectionner une belle paire de Converse noirs. Et ces galoches ne coûtaient pourtant pas plus cher que les autres. Fabriquées de toile solide et de caoutchouc breveté BF Goodrich, ces espadrilles, sans être indestructibles, étaient un peu comme de véritables Tonka pour les pieds (d'autres diront que c'étaient des limousines). Chose surprenante, ou pas, il s'est avéré, tout d'un coup, que l'on n'avait plus besoin de m'acheter des espadrilles aux trois semaines. Ma grand-mère n'en revenait pas. Ses yeux n'en croyaient pas ses oreilles! En fait, la seule raison pour laquelle on devait m'en acheter d'autres c'est parce que je grandissais. 


Aujourd'hui le modèle classique Chuck Taylor existe encore bien que la production ait été déménagées des États Unis au Vietnam mais le charme et le bon vieux confort sont toujours au rendez-vous. Je possède deux paires de Converse que j'ai depuis maintenant presque une dizaine d'années. Une paire a nécessité une réparation mineure chez mon cordonnier. Elles sont sales? Hop! un petit tous dans la laveuse et puis suspendues pour qu'elles sèchent à l'air. 
 
Si les Converse Chuck Taylor sont toujours vendus aujourd'hui dans nos magasins on ne peut en dire autant de North Star. Bien que la compagnie existe toujours, les espadrilles qu'elle fabrique ne semblent qu'être disponible que dans certaines régions du monde mais qui n'inclut pas le Canada, tout comme les États Unis, la France et plusieurs autres pays. 


 

Le saviez-vous? Les espadrilles Converse classiques ont vu le jour en 1917 et destinées aux joueurs de basketball. Chuck Taylor a rejoint la compagnie en 1921 et son influence a fait de cette chaussure en une icône culturelle que l'on retrouve encore dans les commerces. L'espadrille a été renommée Chuck Taylor en 1932.  

 

 

Sous mes yeux:  L'étranger, d'Albert Camus. Un classique que j'avais lu à l'adolescence et que j'avais relu au cégep alors que c'était une lecture obligatoire.

Dans mes oreilles: L'album Keep me Fed du groupe rock mexicain The Warning. Trois frangines originaires de Monterrey qui jouent un rock puissant et décapant. La relève rock est assurée

 

 

mercredi 7 mai 2025

Désolé Pythagore!

 


Ah ce Pythagore! S'il se trouve bien un personnage qui nous rappelle d'excellents souvenirs de notre passage dans les cours de mathématiques à l'école secondaire, c'est bien celui-là.  Non, je plaisante. Les mathématiques servaient, et servent à créer des nouvelles connections entre les neurones et ces connections sont utiles pour la résolution de problèmes qui outrepassent le monde du calcul. 

Mais bon, trêve de plaisanterie. 

durant les cours nous avons bien vu et revu ce cher Pythagore. Toutefois, la tablette babylonienne que l'on voit en haut, et vieille de 3 700 ans (IM 67118) prouve que le théorème de Pythagore était déjà une formule mathématique ancienne à sa naissance. Les scribes antiques résolvaient déjà la formule c² alors que la Grèce était encore à l'âge du bronze! 

Le système babylonien à base 60 régit toujours nos horloges (60 minutes) et nos cercles (360°). Influence durable s'il en est une! En 1770 avant J.-C., un professeur babylonien a tracé avec une un roseau dans de l'argile humide les symboles que l'on voit afin de montrer comment calculer la diagonale d'un rectangle à l'aide de ce que nous appelons aujourd'hui le théorème de Pythagore (a² + b² = c²). La tablette, découverte en Irak, comprend des instructions étape par étape pour les mathématiques en base 60 prouvant que les Mésopotamiens utilisaient cette formule 1000 ans avant que Pythagore ne dessine son premier triangle. 


Ci-haut on voit aussi ces problèmes mathématiques représentés dans un détail du papyrus dit de Rhind et qui remonte à 3,500 ans avant notre ère. La compréhension des mathématiques ont permis à l'Égypte antique de construire de véritables chefs-d'œuvre que nous pouvons admirer encore aujourd'hui. Ceci démontre aussi, par la bande, comment comme le génie de l'humanité a su s'attaquer, dès l'Antiquité, aux problèmes mathématiques complexes à une période aussi lointaine, sans ordinateurs ou tablettes. 


Dans l'ancienne Mésopotamie, il y a près de 10 000 ans, scribes et marchands ont commencé à utiliser de petits objets tridimensionnels en argile comme compteurs, pour représenter certaines quantités, unités ou marchandises. Des milliers d'entre eux ont été découverts sur des sites archéologiques du Moyen-Orient, comme ceux de Tepe Gawra en Irak (vers 4 000 av. J.-C.).

 

samedi 3 mai 2025

L'hôpital Maisonneuve-Rosemont

 


L'hôpital Maisonneuve-Rosemont fait énormément parler ces temps-ci en raison de sa vétusté plus qu'apparente et qui récemment fait les manchettes durant les rafales qui se sont abattues dans le secteur il y a quelques jours. Sur la photo qui orne cet article on peut voir le bâtiment tel qu'il apparaissait à la fin des années 50. L'avion, d'où la photo a été prise, survolait l'axe nord-sud, et nous regardons ici vers l'est. 

Ce que l'on définit par hôpital Maisonneuve-Rosemont est en fait la fusion entre l'hôpital St-Joseph de Rosemont et l'hôpital de Rosemont qui s'est réalisée en 1971. L'hôpital St-Joseph de Rosemont a été inauguré en 1950 sur le boulevard Rosemont en 1950 par les Soeurs de la Miséricorde. Il s'agissait en fait d'un sanatorium pour traiter les nombreux cas de tuberculose qui existaient à cette époque. L'hôpital Rosemont quant a lui a été construit par les Soeurs Grises en 1954 en tant qu'hôpital généraliste. 

Au bas de la photo c'est le boulevard l'Assomption où le côté ouest comporte encore une bonne quantité de terrains à vendre pour la construction de maisons. Le boulevard Rosemont quant à lui s'arrête à l'actuel boulevard Lacordaire qui n'était alors qu'une chemin de terre qui suivait à peu de choses près l'ancien tracé de la voie ferroviaire qui rejoignait l'atelier sis au coin de l'Assomption et de la rue Sherbrooke. Plus loin, quelques maisons sur la rue de Monsabré et quelques autres plus loin, possiblement Duquesne. Le tracé des rues Bossuet, et de Cadillac ne sont pas encore tracées. La construction va toutefois s'accélérer durant les années 60 où l'on verra quantité de duplex semi-détachés sortir de terre ainsi que l'école secondaire Louis-Riel à la fin des années 60. L'aménagement du boulevard Rosemont et du boulevard Lacordaire vont accélérer ces construction durant les années 70 et 80. 

Le boisé que l'on voit derrière l'hôpital est ce que l'on appelle le Bois des Pères et l'on peut voir en haut à gauche le monastère des Franciscains. En fait, malgré le nom, la seule portion du boisé qui leur appartient est celle qui se trouve derrière leur monastère. L'autre partie appartenant à la ville. Le Bois des Pères est ce que l'on désigne comme boisé ancestral puisqu'il n'a jamais été rasé. 

L'hôpital Maisonneuve-Rosemont avait été construit en fonction de la population de l'époque mais la grande quantité d'habitations qui se construites ont fait gonfler considérablement le nombre de patients au fil des ans et d'autres bâtiments se sont rajoutés par la suite. Toutefois, l'édifice cruciforme original date d'il y a 70 ans et son état démontre plus que jamais le besoin  urgent d'investissements. 



Le saviez-vous? Le premier hôpital de Montréal fut l'Hôtel Dieu de Montréal, fondé par Jeanne Mance en 1642. La palme du premier hôpital du Québec revient toutefois à l'Hôtel Dieu de Québec, lequel fut fondé en 1639. 

vendredi 25 avril 2025

Un peu de ceci, un peu de cela et un anniversaire

C'est littéralement passé sous mon radar. En janvier dernier ce blogue célébrait ses quinze ans d'existence sur la toile; le tout premier article remontant au 1er janvier 2010. Et comble de distraction, non seulement je ne m'en suis pas rendu compte mais je n'ai même pas écrit d'article soulignant l'occasion. C'est ce que je vais tenter de faire en ce moment même et y aller, du même coup, d'un bilan. 

Un anniversaire

L'âge d'or des blogues au Québec s'est situé quelque part entre 2005 et 2010, environ. L'engouement y était. Il y avait même un palmarès des blogues au Québec; Tout le monde en blogue. C'est aussi à l'époque où, chaque second mercredi du mois, les blogueurs se retrouvaient au bar La Quincaillerie sur Rachel. Et du monde, il y en avait. La place était, c'est le cas de le dire, paquetée. Durant cette période j'avais un blogue quelque peu expérimental, sans thème particulier ni fil directeur. Les sujets étaient choisis au pif. C'est à l'automne 2009 que l'idée de redémarrer un nouveau blogue sous une nouvelle mouture prend forme. Après quelques expériences je publie le premier article au tout début de janvier 2010. 

Mais voilà, en 2010 le monde des blogues s'effritent peu à peu. Petit à petit ils en viennent presque tous à disparaître les uns après les autres, même ceux qui étaient fort populaires. Certains avaient acquis une telle popularité qu'ils s'étaient mérités des passages dans différents médias.  

L'idée de lancer en tout nouveau blogue en 2010 alors que l'espèce était en voie d'extinction était certainement audacieuse, sinon farfelue. Avec la montée en masse des médias sociaux est-ce que les blogues personnels avaient encore leur place? Malgré des doutes, j'ai persisté. Maintenant, quinze ans plus tard, ce sont 832 articles que j'ai paraître et le blogue, depuis ses débuts, a reçu un grand total de 669,182 visites. Aussi, fait intéressant s'il y en ait un, je compte des lecteurs de partout dans le monde si je me fie au statistiques. Le Canada, la France et la Belgique occupant le haut le podium. 

Les petits dessins

Le dessin m'a toujours habité. Pas étonnant que je suis devenu graphiste et illustrateur! Le blogue m'a permis de partager avec vous quelques uns de mes petits barbots, simplement pour le plaisir de la chose. Mais voilà; j'ai reçu, au fil des dernières années, quelques courriels me demandant ce qui était arrivé avec mes dessins. 

Au mois d'août 2019, lors d'une ballade en vélo où j'effectuais quelques courses, un automobiliste étourdi comme dix m'a frappé de plein fouet à haute vitesse. Inutile de dire que j'ai fait ma meilleure imitation d'un pantin désarticulé et que j'ai laissé une quantité appréciable de mon ADN sur le pavé après avoir été solidement râpé par ce dernier. Le vélo a été bon pour la ferraille et moi j'ai été quitte pour une visite en ambulance en direction de l'urgence. Heureusement je portais mon casque mais le reste du corps y a goûté. 

En somme, et bien que j'aies pas eu de fracture, c'est tout mon côté gauche qui a été solidement affecté, de l'épaule à la main. Des contusions à profusion, à des dommages nerveux au coude et un sérieux problème de la coiffe dans l'épaule. Il a fallu que je subisse des sessions de physiothérapie et d'ergothérapie. En somme, mon épaule ne fonctionne plus qu'à 40% et ma main gauche, celle avec laquelle je dessine et écris, a souvent la tremblote, rendent pratiquement impossible le dessin comme j'avais l'habitude  d'en faire. Mon écriture en a souffert aussi, de sorte qu'elle n'est qu'à peine mieux que celle effectuée de ma main droite. C'est tout dire des dommages subis. J'ai tenté, souvent, de m'y remettre et malgré de nombreux efforts je me dois d'avouer que ma dextérité m'a déserté. Pour quelqu'un comme moi qui a toujours été passionné du dessin depuis mon enfance, c'est un coup dur. Les seuls dessins que je pourrai mettre ici sont ceux réalisés avant mon accident.

L'une de mes dernières illustrations en juillet 2019, peu avant l'accident. 

Les photos et images

Au démarrage du blogue je savais que Blogger, la plate-forme sur laquelle repose ce blogue, offrait une quantité appréciable de stockage pour les images. Toutefois, et bien que généreux, la quantité d'images que l'on peut téléverser est néanmoins limitée. En 2010 j'utilisais, alternativement, les services de Photobucket, un site d'hébergement gratuit mais qui offrait des options payantes. Puis, un jour, la compagnie a modifié son plan d'affaires et il ne m'a plus été possible d'y téléverser de nouvelles images et ce changement de cap affectait également les images déjà hébergées. J'ai déjà commencé à passer en revue les articles affectés mais c'est un long travail. Donc, si vous lisez un article et que l'image soit manquante ou marquée, alors vous saurez pourquoi. 

Face de bouc et Instachose

Il y a un temps, lors des débuts du blogue, j'ai dédié une page Facebook pour le blogue, y annonçant les nouveaux articles publiés. Puis, Facebook a changé. Le réseau social est devenu un réseau de polarisation, de faussetés et de conspirations de tous les genres. Bref, c'est devenu un égout à ciel ouvert que j'ai cru bon quitter il y a une dizaine d'années. Noa, fière collaboratrice, m'a offert un jour de s'en occuper et a continué de le faire et ce même après avoir quitté pour sa Grèce natale. Toutefois, elle aussi a déchanté et m'a annoncé son désir de quitter le navire du capitaine Zuck et par rebond cela annonçait qu'elle ne pourrait plus s'occuper de la page. Après en avoir discuté nous en sommes venus à un accord; la page serait conservée mais sans aucune mise à jour.  

Quant à Instagram ce fut pour moi une expérience navrante car ce site de partage d'image, s'il était fort convenable à ses débuts modestes, a bien changé depuis son acquisition par Meta. Depuis, c'est un ramassis d'influenceurs (peu importe ce que cela veut dire) et de publicités envahissantes et tonitruantes où seuls les clics comptent, peu importe la qualité du contenu. J'ai convenu l'an dernier qu'Instagram n'était plus une plate-forme à privilégier pour y afficher mes photos. Toute ceci veut dire que je n'ai aucune présence ni sur Facebook, ni Instagram et en fait, nulle part ailleurs autre que ce blogue.

Le futur des choses

Il y a encore énormément de matériel pour publier des articles. Avec le temps j'ai accumulé bien des choses (virtuelles) et numérisé quantité de publicités. Aussi, en cours, il y a la correction d'articles passés, de modifications (comme des liens YouTube qui n'existent plus). Cela représente une quantité appréciable de travail mais un jour je vais finir par passer au travers. 

Et un petit cadeau, un!


Suite à la lecture d'un article dans la section Vie Numérique de La Presse, j'ai été tenté de créer, via l'intelligence artificielle, ma propre figurine d'action. Celle-ci est habillée de mon accoutrement pour les promenades en nature et vient avec une caméra pour les photos générales, une autre pour la photo d'oiseaux, une tasse de café parce qu'il faut bien se donner un peu d'énergie ainsi qu'un p'tit copain écureuil. 

mercredi 5 mars 2025

D'hier à aujourd'hui: l'hôtel de ville de Maisonneuve

 


En 1883 le village d'Hochelaga s'annexe à la ville de Montréal mais ce n'est pas le cas de la ville de Maisonneuve qui, fondée la même année, refuse l'offre. Joseph Barsalou, connu pour sa compagnie de savon originalement sise au coin de Ste-Catherine et Durham, ainsi que son gendre Alphose Desjardins (ne pas confondre avec le fondateur du mouvement Desjardins), ainsi que des personnages comme Charles-Théodore Viau (la biscuiterie renommée), William Bennett, Charles-Henri Létourneux, ainsi que Raymond Préfontaine se retrouvent à en être les promoteurs les plus ardents. 

Il y a de grandes visées pour la ville de Maisonneuve. Afin d'attirer les entreprises la ville de Maisonneuve leur offre des subventions et des congés de taxes. L'initiative fonctionne puisque de très nombreuses compagnies diverses viennent s'y installer dont des manufactures de chaussures, de matériaux, d'alimentation et toute une foule d'autres. Ces manufactures diverses attirent bien entendu les travailleurs qui viennent s'installer dans la nouvelle ville. 

Mais toute bonne ville qui se respecte se doit d'avoir un hôtel de ville et le premier se situe sur la rue Jeanne-d'Arc. Le succès de la ville est tout à fait extraordinaire et l'on convient qu'il faut la doter d'un hôtel de ville digne de ce nom. On fait donc appel à l'architecte Gajetan Dufort afin d'en dessiner les plans. Et sitôt construit, vers 1912, on y aménage les fonctions municipales la ville. Marius et Oscar Dufresne en plus de se faire construire une vaste demeure au coin de Sherbrooke et Pie-IX, décident de doter la ville de Maisonneuve de deux magnifiques bâtiments; le marché Maisonneuve et le bain Maisonneuve. 

Il y a toutefois cette bonne vieille expression bien québécoise; avoir les yeux plus grands que la panse. Les ambitieux projets coûtent pas mal cher qu'initialement estimé et les finances de la ville de Maisonneuve s'enfoncent dans un bourbier que seule l'annexion à la ville de Montréal en 1918 pourra régler. 

Le bâtiment devient en 1926, à l'initiative du docteur Joseph-Ernest Gendreau, l'Institut du  radium qui est rattaché à l'institut du même nom à Paris et qui fut fondé par Marie Curie. On y traite alors les gens atteints du cancer. Il devient par la suite l'endroit par excellence pour s'y faire traiter et c'est d'ailleurs le seul du genre dans la province. On y compte médecins et radiologistes qui sont épaulés par les Sœurs Grises. Il est important de noter aussi que la philosophie du docteur Gendreau était de soigner les gens gratuitement, peu importe leur provenance ou encore leurs moyens financiers. 

Après y avoir traité quantité de malades au fil des ans, l'Institut du radium ferme ses portes en 1967. En 1981 la vocation du bâtiment change du tout au tout et devient, sous l'administration Drapeau, une bibliothèque municipale. Dernièrement on a agrandi cette bibliothèque à l'est et à l'ouest avec de nouveaux espaces dont l'architecture détonne en bien ou en mal (c'est selon) avec le bâtiment original. 

Pour le comparatif j'ai opté de choisir une photographie contemporaine qui prédate la construction des deux annexes afin de mettre l'architecture originale en valeur. 




Le saviez-vous? Si vous désirez consulter les documents originaux de Marie Curie il vous faut  porter des vêtement protecteurs et signer une décharge car ses documents sont encore hautement radioactifs. 

dimanche 2 mars 2025

D'hier à aujourd'hui: à l'intersections de Ste-Catherine et St-Laurent

 


Nous voici à l'intersection de Ste-Catherine et de St-Laurent, qui était autrefois le cœur de ce que l'on appelait le quartier "Red Light". La photo du haut a été prise en 1976 par un matin de printemps car on voit encore un peu de neige aux abords des trottoirs. On y voit le fameux restaurant Ben Ash, un delicatessen qui a occupé cet emplacement pendant de nombreuses années. À côté c'est la maison Napoléon qui vendait des vêtements pour hommes, une boutique souvenir ainsi que Top Mart. Sur St-Laurent on remarque la grosse enseigne de Shiller's, une mercerie pour hommes. 

Au moment où la photo a été prise les travaux pour la construction du stade et du village olympique avançaient. Si le village allait être prêt, ce n'était pas exactement le cas du stade où le mât n'était même pas au quart terminé et surmonté de grues lors de l'inauguration des jeux. 

Le printemps de 1976 sera aussi marqué par l'incendie qui a ravagé l'ancien pavillon des États Unis, rebaptisé la biosphère, sur l'île Ste-Hélène. Des travaux ont déclenché un brasier qui a entièrement brûlé la coque en acrylique qui recouvrait le bâtiment, ne laissant derrière que l'ossature en aluminium. Le panache de fumée âcre était visible à des kilomètres à la ronde. 

Bien entendu, aucun de ces commerces n'a subsisté jusqu'à nos jours, remplacés depuis par d'autres mais ce qui est intéressant c'est de constater que le bâtiment original n'a subi que très peu de transformations au fil des années. La différence notable est bien entendu la présence d'arbres le long de St-Laurent, une initiative qui aide à tempérer les îlots de chaleur et procure un peu d'ombre par ces journées ensoleillées. 



Le saviez-vous? le boulevard St-Laurent tient son nom chemin qui reliait autrefois le village de St-Laurent à Montréal. Le nom a été officiellement donné en 1905. Quant à Ste-Catherine, qui autrefois porté les noms de Ste-Geneviève et St-Gabriel, son origine est plus nébuleuse; soit nommée par Jacques Viger pour sa belle-fille Catherine Élizabeth ou pour la fête de la Ste-Catherine. 

mardi 25 février 2025

Le marché Raby en 1917

 


Nous voici en 1917 devant le marché Raby, une chaleureuse épicerie de quartier sise au 522 rue Villeray. Ce commerce de quartier possède tous les atouts d'un magasin typique de cette époque. On retrouve de grandes vitrines pour y faire entrer toute la lumière, des vitraux dans la partie supérieure, une affiche publicitaire (Molson), une bonne variété d'affiches faisant l'annonce des produits en rabais ainsi qu'un auvent, très apprécié des clients lorsqu'il pleut. 

Les produits annoncés dans la vitrine sont intéressants. Outre quelques produits maison dont le ketchup Victoria, deux affiches annoncent les confitures Raymond, une compagnie bien montréalaise aujourd'hui disparue. On y voit aussi la soupe aux tomates Campbell's (deux boîtes pour 25 sous), du sucre granulé ainsi que des arachides. Au bas des vitrines on y retrouve pour plein d'autres produits dont le café, le thé, de la viande, du lait et du lard salé, entre autres. 

Sur l'enseigne en haut on peut y lire que le marché est un magasin indépendant, c'est à dire qu'il n'est affilié à aucun autre marché. C'était le cas de plusieurs marchés de quartier comme celui-ci. Toutefois, les choses vont être appelées à changer. En effet, la même année où cette photo a été prise une immigrante de Hongrie, Ida Steinberg, va ouvrir son premier marché sur le boulevard St-Laurent. Lentement mais sûrement la petite épicerie d'Ida va faire des petits pour éventuellement devenir la plus grosse chaîne de supermarchés au Québec. Aussi, il reste encore un an d'hostilités à venir avant que ce l'on appelait la Grande guerre ne se termine en 1918 alors il y a fort à parier que les prix des aliments, surtout ceux importés, reflètent cette situation. 


Aujourd'hui la petite épicerie de quartier est depuis longtemps disparue et quantité de commerces se sont succédés. Le dernier en lice en est un d'appareils électroménagers qui occupe aussi l'espace commercial à côté. Comme on peut le voir la devanture a, au fil des ans, été complètement changée. L'accès au commerce a été déplacé à gauche et les vitraux ont disparu, tout comme l'auvent. Signe des temps. 



Le saviez-vous? À l'époque c'étaient les commerçants qui avaient accès aux produits et les clients devaient en faire la demande. C'est en 1933 que Steinberg va innover en permettant aux clients d'accéder eux-mêmes aux différents produits en créant le concept du libre-service.