Quand le Jardin botanique de Montréal ouvert ses portes en 1931, facile de deviner que les visiteurs, surtout ceux des quartiers environnants, en ont eu plein le toupet. Des beaux jardins soigneusement conçus pis disposés de façon géométriques avec plein de belles fleurs dedans. Tout ça dans un cadre instructif et éducatif conçu par le frère Marie-Victorin et Henry Teuscher.
On avait choisi une très vaste terre; de la rue Sherbrooke, le long de Pie-IX, et jusqu'au boulevard Rosemont, lequel, dans le temps, n'espérait même pas dans temps à porter le nom de boulevard. Ce n'était qu'un large chemin de terre avec pas grand chose de part et d'autre sinon quelques petites maisons de ferme ici et là. Plus loin à l'est l'actuel boulevard Rosemont se noyait dans les champs.
Le terrain du Jardin botanique quant à lui jouxtait le parc Maisonneuve, qu'on avait créé en 1910. C'était là le désir du maire de Maisonneuve de doter la municipalité d'un magnifique parc où les résidents pourraient se rendre afin de se détendre dans un oasis de verdure. Marius Dufresne, l'architecte à qui l'on doit le marché Maisonneuve, le bain Maisonneuve et la station de pompiers/police sur Notre-Dame plus au sud, avait élaboré les plans d'un boulevard Morgan qui joindrait le parc à la hauteur de l'actuelle rue Sherbrooke.
Comme on le sait, la ville de Maisonneuve, fortement endettée par ses grandioses projets, a dû s'annexer à Montréal, et le parc Maisonneuve a alors été administré par la ville dès 1926. À l'époque le parc n'occupait que la partie sud de son emplacement actuel et pendant un temps, la partie au nord jusqu'à Rosemont avait été lotie pour d'éventuelles constructions, mais rien n'en fut fait. Heureusement!
En 1939 on termine la construction des jardins d'accueil et du bâtiment administratif. On aurait pu les finir avant mais la crise économique a mis le frein a main sur pas mal de projets. On en a profité pour améliorer davantage l'offre aux visiteurs; davantage de jardins, des plans d'eau avec des fontaines, et en 1956 ce sont les serres et le restaurant que l'on va construire. On avait même un service de navette qui permettait aux visiteurs d'admirer le espaces du jardin sans trop se fatiguer. On a aussi construit un restaurant, parce que marcher les 75 hectares du jardin, ça creuse l'appétit.
J'avais presque deux ans lorsque j'y ai mis mes [petits] pieds pour la première fois au Jardin botanique en 68. Pas assez de mes deux yeux pour tout voir. Ma grand-mère, avec laquelle j'ai grandi, m'y amenait souvent.
Me v'la, durant l'été de 1968 en compagnie de ma mère grand. Et le même endroit aujourd'hui, où j'aime souvent m'asseoir comme quand j'étais petit pis me dire que maudit que le temps a passé vite. Des fois, j'aime l'imaginer à côté de moi.
Un autre photo de moi au même moment, vraisemblablement prise avec le Duaflex III parce qu'on voit que le film a mal été remonté. Et le même endroit aujourd'hui, lequel a pas trop changé mais mériterait un p'tit peu d'amour
Les ceuzes pis les celles qui me connaissent savent à quel point j'aime ça encore aujourd'hui, me perdre dans les dédales du Jardin; du jardin des plantes vivaces au boisé Hancock en passant par le Jardin des Premières Nations pis le jardin d'ombres. Et à peu près n'importe où entre. On en profite car c'est à peu près le seul p'tit luxe de verdure et de nature que l'on a dans le coin, entre les boulevards bruyants de klaxons, de gros moteurs diesel, de chars pressés et pis du béton.
Le saviez-vous? Par une bonne journée, durant la belle saison, on peut y aperçevoir plus de cinquante d'espèces d'oiseaux différents, mais encore faut-il ouvrir l'oeil, et le bon car certaines sont résolument plus timides que d'autres!