Comme plusieurs jeunes, j'ai fait partie du mouvement scout. À l'époque, les Louveteaux étaient pour le 9-11 ans, puis les Éclaireurs pour les 11-14 ans et enfin, les Pionniers pour les 14-17 ans. À l'âge de 14 ans, je me suis joint aux Pionniers après avoir fait mes classes chez les Louveteaux.
Les camps d'été, alors nommés "entreprises", étaient élaborés au quart de tour avec des comités mis en place pour voir à toutes les facettes du projet; hébergement, nourriture et tout ça. Une de celles-là nous concernait tous: le financement. Pour nous aider à réaliser nos entreprises il nous fallait mettre en place des campagnes de levées de fond afin de recueillir les sommes nécessaires. Nous avons distribué des circulaires, vendu des paniers de fruits, organisé un berce-o-thon de 48 heures ainsi que vendre le fameux calendrier Scout.
Été 1983. J'en suis à ma dernière année chez les Pionniers. Après avoir pédalé de Montréal à Tadoussac en 1981, d'avoir marché de Joliette à St-Roch-de-Mékinac en 1982 et participé au Jamboree international à Calgary en 1983, il était temps pour moi de me préparer à accrocher ma chemise. Mais l'aventure n'était pas entièrement terminée.
Au mois d'août on me sélectionne pour faire partie des quatre Pionniers qui vont poser pour la page couverture du calendrier Scout de 1984. Il y aura Éric Maisonneuve, Jean-François Léger, Éric Bouchard et moi-même. Le lieu de photographie: le lac Champlain. L'animateur Michel Gaudreau nous accompagne après un bon bout de route l'on rencontre le capitaine d'un voilier d'une quarantaine de pieds nommé L'Antara ainsi que le photographe Michel Cloutier.
Après avoir navigué à une certaine distance, quelques photos sont prises à bord. Nous, les gars, on s'amuse comme des p'tits fous en raison de bonnes vagues dans lesquelles la proue du voilier plonge. Puis, Michel Cloutier embarque à bord d'un zodiac piloté par un membre de l'équipage de l'Antara. On sait à ce moment que c'est le temps pour nous de jouer aux mannequins. Le lac Champlain n'est pas le lac Supérieur, mais le mouvement de l'eau est néanmoins impressionnant. Y'a de la bonne houle et le vent gonfle les voiles d'ablomb. La proue de l'Antara plonge pour remonter ensuite. Le zodiac longe le voilier puis le dépasse. On voit Michel Cloutier qui se prépare. Chacun prend la pose et moi, je me place à l'avant du voilier où je regarde les vagues qui s'en viennent. Après plusieurs minutes où Michel a pris plusieurs photos, le zodiac revient à l'arrière de l'Antara et tout le monde remonte à bord. Le temps devient gris et le capitaine met le cap sur le chemin du retour.
Vers la fin de l'automne le calendrier est imprimé, comme toujours, à un nombre élevé de copies et au Poste l'on en reçoit plusieurs boîtes qu'il faudra écouler à la porte des stations de métro et de supermarchés. On a tous hâte de voir le cliché que l'on a prit de nous sur le voilier. Et quel cliché!
Mais l'aventure n'est pas exactement terminée; en effet, on me demande de paraître dans un publi-reportage qui paraîtra dans le Journal de Montréal afin de mousser le calendrier Scout. Cette fois je suis accompagné de Nathalie Legall, représentante des Guides, le versant féminin des Pionniers. L'on rencontre un représentant du journal dans un café de la rue St-Denis et l'on se rend ensuite dans les bureaux de Québecor afin d'y rencontrer Pierre Péladeau en personne. Et c'est dans son bureau que l'on se fait prendre en photo avec, en main, le calendrier en question. À l'imprimé, on a fait une belle soupe alphabet avec mon nom qui n'apparait pas du tout comme il se doit. M'enfin!
Le saviez-vous? Le calendrier Julien, mis en place par l'astronome Sosigène d'Alexandrie suite à demande de Jules César, incluait une année bissextile à tous les quatre ans ce qui causé. une erreur puisqu'il en venait à devancer le calendrier solaire. C'est le pape Grégoire VIII qui, en 1582, a corrigé cette erreur. Nous ajoutons toujours une années bissextile à tous les quatre ans excepté pour les siècles qui ne se divisent pas parfaitement par 4. C'est le calendrier Grégorien, que l'on utilise de nos jours.