Ca se passait il y a 51
ans, donc le 12 avril 1961. Le cosmonaute russe Yuri Gagarine
devenait le premier homme dans l'espace. Pour les Soviétiques c’est
une autre «première» qu’ils inscrivaient face aux Américains,
lesquels accusaient un certain retard, sinon un retard certain. Faut
se souvenir qu’en 1957 les Soviétiques avaient lancé, avec
succès, le premier satellite artificiel appelé Cпутник-1
(Sputnik 1) en orbite. J'ai connu l'histoire du vol de Gagarine alors que j'étais au primaire, au travers mon livre de grammaire (Grammaire des ensembles, édition Hurtubise/HMH) à la page 142. Un texte pas trop mal (à part l'erreur sur la date) accompagné d'un dessin horriblement mal torché. Que voici.
Ouais...
Retour en Union
Soviétique.
Gagarine avait été
sélectionné, avec 19 autres pilotes, pour faire partie du programme
spatial soviétique. Parmi ces 19 on créa un autre groupe plus
restreint, sorte d'élite parmi l'élite et dont Gagarine fit partie.
Il fut incidemment choisi, avec Gherman Titov parce que d'abord il
excellait dans tous les tests mais aussi parce qu'il était petit, à
peine 5'2, ce qui était parfait pour prendre place dans la minuscule
capsule Vostok.
Avant d’aller plus loin
il faut maintenant se placer dans le contexte de l'époque et se dire
qu'officieusement, tout ce qu'on avait lancé dans ces fusées
jusqu'à ce moment-là était des satellites et des chiens. On peut
certainement se convaincre qu'il fallait des testicules gros comme
des boules de bowling pour y embarquer, et à priori pour s'y faire
propulser. Dans l'espace.
La fusée Vostok 1
(modèle 3KA-3)
qui allait le propulser était dérivée d'un missile balistique R-&
Semyorka et qui ressemblait davantage à ce qu'un gamin de troisième
année parfaitement blasé de son cours de maths aurait barbouillé
dans son cahier plutôt qu'à un réel engin capable d'envoyer
quelqu'un dans l'espace.
Quand je parlais de
testicules...
Les choses se sont tout
de même bien passées. Gagarine a donc fait son vol et il est devenu
non seulement le premier humain dans l’espace mais aussi le premier
à aller en orbite et à revenir sain et sauf sur Terre. Pendant que
la capsule redescendait vers le plancher des vaches russes, quelque
part en Russie, Gagarine chantait la toune patriotique Родина
слышит, Родина знает. Pas
besoin de dire
qu’à son retour il fut paradé en héros. Cela
lui a permis de visiter plusieurs pays, dont le Canada, afin de
promouvoir l’excellence du programme spatial soviétique.
À ce moment-là aux
Etats-Unis, à la NASA, on préférait encore envoyer des singes dans
l’espace mais après l’exploit de Gagarine on a pesé un peu sur
la suce pour expédier l’astronaute Alan Shepard dans un tout
petit vol, spatial certes, mais résolument suborbital, donc bien
en-dessous de l’altitude requise pour être en orbite.
Essentiellement on avait catapulté la capsule Mercury de Shepard de
Cap Canaveral pour qu’elle atterrisse un tout petit peu plus loin
dans l’Atlantique. Impressionnant mais bien loin de ce que Gagarine
avait accompli.
Gagarine, justement,
appréciait cette soudaine popularité, surtout que chacune de ses
apparitions lui donnait l’occasion de boire «socialement».
Toutefois, les responsables du programme spatial soviétique ont prit
soin de le barrer de toute forme de mission spatiale ultérieure. On
savait trop bien que s’il se pétait la tronche l’Union
Soviétique perdait derechef son héros national. Alors on l’a
promu lieutenant-colonel en 62, puis colonel en 63. Par contre, un
peu plus tard, Gagarine est devenu le pilote de relève d’une autre
mission spatiale, celle de son ami Vladimir Komarov. Gagarine s’est
objecté au lancement de la mission parce qu’il considérait que
plusieurs mesures de précaution additionnelles étaient nécessaires.
Nenni, lui a-t-on dit. Pas besoin. Et puis on a lancé Komarov malgré
les protestations de Gagarine. Avec un résultat pas trop reluisant puisqu'il est mort lorsque la capsule revenait sur terre.
Cet échec cuisant, qui
démontrait bien les lacunes soulignées par Gagarine, ont fait que
ce dernier a été banni de toute participation, de près ou de loin,
aux missions spatiales. Gagarine s’est ensuite retrouvé directeur
de l’entraînement à Star City et avait alors recommencé
l’entraînement pour piloter des avions de chasse et c’est durant
un de ces vols, le 27 mars 1968, qu’il s’est tué lorsque son
MiG-15, dans lequel prenait aussi place Vladimir Seryogin, s’est
écrasé près de la ville de Kirzhach. Évidemment les cosmonautes
russes, tout comme les astronautes américains, ont toujours dit que
s’ils devaient mourir aussi bien que ce soit en pilotant un engin
plutôt que de tomber en bas d’une chaise, mais il reste que c’est
con. Le type aurait dû finir sa vie tranquillement dans une datcha
bien douillette.
Saviez-vous
ça vous autres? Quand ça été l’temps de promoter Expo 67 là,
ben on a demandé à Iour, Yur, Your…entéka, Gagarine, de faire un
message publicitaire pour dire au monde que si y pouvait pas venir à
Moscou ben de passer faire un tour à Expo 67 parce que l’Union
Soviétique y serait. Ça été un des pavillons les plusse visité.
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