vendredi 12 avril 2013

Gagarine

Ca se passait il y a 51 ans, donc le 12 avril 1961. Le cosmonaute russe Yuri Gagarine devenait le premier homme dans l'espace. Pour les Soviétiques c’est une autre «première» qu’ils inscrivaient face aux Américains, lesquels accusaient un certain retard, sinon un retard certain. Faut se souvenir qu’en 1957 les Soviétiques avaient lancé, avec succès, le premier satellite artificiel appelé Cпутник-1 (Sputnik 1) en orbite. J'ai connu l'histoire du vol de Gagarine alors que j'étais au primaire, au travers mon livre de grammaire (Grammaire des ensembles, édition Hurtubise/HMH) à la page 142. Un texte pas trop mal (à part l'erreur sur la date) accompagné d'un dessin horriblement mal torché. Que voici.

Ouais...

Retour en Union Soviétique.

Gagarine avait été sélectionné, avec 19 autres pilotes, pour faire partie du programme spatial soviétique. Parmi ces 19 on créa un autre groupe plus restreint, sorte d'élite parmi l'élite et dont Gagarine fit partie. Il fut incidemment choisi, avec Gherman Titov parce que d'abord il excellait dans tous les tests mais aussi parce qu'il était petit, à peine 5'2, ce qui était parfait pour prendre place dans la minuscule capsule Vostok.




Avant d’aller plus loin il faut maintenant se placer dans le contexte de l'époque et se dire qu'officieusement, tout ce qu'on avait lancé dans ces fusées jusqu'à ce moment-là était des satellites et des chiens. On peut certainement se convaincre qu'il fallait des testicules gros comme des boules de bowling pour y embarquer, et à priori pour s'y faire propulser. Dans l'espace.

La fusée Vostok 1 (modèle 3KA-3) qui allait le propulser était dérivée d'un missile balistique R-& Semyorka et qui ressemblait davantage à ce qu'un gamin de troisième année parfaitement blasé de son cours de maths aurait barbouillé dans son cahier plutôt qu'à un réel engin capable d'envoyer quelqu'un dans l'espace.

Quand je parlais de testicules...

Les choses se sont tout de même bien passées. Gagarine a donc fait son vol et il est devenu non seulement le premier humain dans l’espace mais aussi le premier à aller en orbite et à revenir sain et sauf sur Terre. Pendant que la capsule redescendait vers le plancher des vaches russes, quelque part en Russie, Gagarine chantait la toune patriotique Родина слышит, Родина знает. Pas besoin de dire qu’à son retour il fut paradé en héros. Cela lui a permis de visiter plusieurs pays, dont le Canada, afin de promouvoir l’excellence du programme spatial soviétique.

À ce moment-là aux Etats-Unis, à la NASA, on préférait encore envoyer des singes dans l’espace mais après l’exploit de Gagarine on a pesé un peu sur la suce pour expédier l’astronaute Alan Shepard dans un tout petit vol, spatial certes, mais résolument suborbital, donc bien en-dessous de l’altitude requise pour être en orbite. Essentiellement on avait catapulté la capsule Mercury de Shepard de Cap Canaveral pour qu’elle atterrisse un tout petit peu plus loin dans l’Atlantique. Impressionnant mais bien loin de ce que Gagarine avait accompli.

Gagarine, justement, appréciait cette soudaine popularité, surtout que chacune de ses apparitions lui donnait l’occasion de boire «socialement». Toutefois, les responsables du programme spatial soviétique ont prit soin de le barrer de toute forme de mission spatiale ultérieure. On savait trop bien que s’il se pétait la tronche l’Union Soviétique perdait derechef son héros national. Alors on l’a promu lieutenant-colonel en 62, puis colonel en 63. Par contre, un peu plus tard, Gagarine est devenu le pilote de relève d’une autre mission spatiale, celle de son ami Vladimir Komarov. Gagarine s’est objecté au lancement de la mission parce qu’il considérait que plusieurs mesures de précaution additionnelles étaient nécessaires. Nenni, lui a-t-on dit. Pas besoin. Et puis on a lancé Komarov malgré les protestations de Gagarine. Avec un résultat pas trop reluisant puisqu'il est mort lorsque la capsule revenait sur terre.

Cet échec cuisant, qui démontrait bien les lacunes soulignées par Gagarine, ont fait que ce dernier a été banni de toute participation, de près ou de loin, aux missions spatiales. Gagarine s’est ensuite retrouvé directeur de l’entraînement à Star City et avait alors recommencé l’entraînement pour piloter des avions de chasse et c’est durant un de ces vols, le 27 mars 1968, qu’il s’est tué lorsque son MiG-15, dans lequel prenait aussi place Vladimir Seryogin, s’est écrasé près de la ville de Kirzhach. Évidemment les cosmonautes russes, tout comme les astronautes américains, ont toujours dit que s’ils devaient mourir aussi bien que ce soit en pilotant un engin plutôt que de tomber en bas d’une chaise, mais il reste que c’est con. Le type aurait dû finir sa vie tranquillement dans une datcha bien douillette.

 
Saviez-vous ça vous autres? Quand ça été l’temps de promoter Expo 67 là, ben on a demandé à Iour, Yur, Your…entéka, Gagarine, de faire un message publicitaire pour dire au monde que si y pouvait pas venir à Moscou ben de passer faire un tour à Expo 67 parce que l’Union Soviétique y serait. Ça été un des pavillons les plusse visité. 

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