dimanche 1 mai 2011

D'hier à aujourd'hui: la Place des Nations (1)


En écrivant mes articles ici et lors de mes nombreuses recherches pour divers articles, il m'est souvent arrivé de me demander où se situait la limite de la période couverte par l'Archéologue Urbain. Pour cela il me fallait un événement marquant de façon indélébile ce qui séparait le passé de l'avenir. 

Pour moi, rien ne pourrait autant symboliser cette démarcation qu'Expo 67 qui est en quelque sorte un électrochoc au niveau de la culture, de la société, de la science et du design. Et avec 50 millions de visiteurs, qui pourrait douter de son succès. Mais Expo 67 est aussi également un laboratoire d'archéologie urbaine, étonnant pour un événement qui ne s'est produit qu'en 1967. Et pourtant. 

Comme on le sait, Expo 67 ne durait que six mois, après quoi tout devait être démoli selon les stipulations du BIE (Bureau International des Expositions). Le maire Drapeau avait toutefois pu obtenir une permission spéciale, soit de pouvoir conserver les pavillons et les installations. Chaque pays était tenu de payer pour les frais de démolition de leurs pavillons alors Drapeau leur demanda de bien vouloir en faire don à la ville de Montréal, ce qui leur évitait les frais en question. Drapeau put ainsi en obtenir une belle brochette et c'est ainsi qu'en 1968 l'ancien site d'Expo 67 devint celui de Terre des Hommes, un genre de parc thématique qui allait ainsi rouvrir à chaque été.

Mais dès 68 des choses avaient changé. L'immense pavillon soviétique n'était plus là puisqu'il avait été démonté (et ultérieurement remonté à Moscou) par les Russes. Même chose pour le pavillon de Cuba. Et au fil des ans d'autres pavillons durent passer sous le pic des démolisseurs car, faut-il le rappeler, très peu de ces bâtiments avaient été conçus pour durer plus de six mois. Aucun d'entre eux n'avait de climatisation ni de chauffage. 

Le 19 juillet 1975 le pavillon de l'Ontario est la proie des flammes et ne sera pas rebâti. L'année suivante, soit le le 20 mai 1976 c'est au tour de la Biosphère d'être la proie d'un incendie. La couverture en acrylique part en fumée à une vitesse incroyable, ne laissant derrière que le squelette métallique de l'ancien pavillon américain. En 1976 également une grande partie de l'île Notre-Dame fut rabotée afin de faire place au bassin olympique. On a dû pour celà démolir de nombreux pavillons.

En 1978 l'aménagement du circuit Gilles-Villeneuve apporte son lot de changements sur l'île Notre-Dame. Le coup de grâce vint en 1986 lorsque la ville de Montréal fit démolir tout ce qui pouvait rester d'Expo 67, à quelques exceptions près. J'aurai l'occasion de partager avec vous certains de ces vestiges qui ont échappé aux bulldozers et qui subsistent encore de nos jours.

Aujourd'hui j'ai choisi la Place des Nations puisque c'est là qu'eurent lieu le 27 avril 1967 les cérémonies d'ouverture d'Expo 67. La Place des Nations est une sorte d'agora en béton qui peut accueillir plus de 7000 personnes dont 2500 assises. C'est une oeuvre de l’architecte André Blouin qui reçut d'ailleurs pour cette réalisation le prix de l'Académie royale canadienne des Arts.

Durant les années post-Expo la Place des Nations vit son état général se désagréger de plus en plus. Un plan de revitalisation mis en place par la ville de Montréal pour l'île Ste-Hélène incluait une remise en valeur de la Place des Nations fin d'en faire un mémorial pour Expo 67. Un projet qui n'a finalement jamais vu le jour. 

Aujoud'hui je vous propose donc un coup d’œil visuel sur ce qu'avait l'air la Place des Nations le 27 avril 1967 ainsi que le 27 avril 2007, soit quarante ans plus tard.


Le saviez-vous? Il a souvent été dit qu'Expo 67 avait reçu plus de 50 millions de visiteurs. Or, cette information est erronée. Ce qu'il faut plutôt comprendre c'est que les tourniquets d'Expo 67 ont tourné plus de 50 millions de fois, car, il ne faut pas l'oublier, quantité de gens avaient des passeports et revenaient souvent. 

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