Vous
savez que je fais de la photo? Peut-être. Peut-être pas. Possible
que vous vous en battiez l’œil. Enfin. Comme je fais beaucoup de
photo d'architecture il m'arrive assez souvent de me perdre dans la
ville, cherchant un peu de nourriture ici et là pour ma caméra. Il
y a un certain temps de cela je me trouvais sur Ste-Catherine près
du pont Jacques-Cartier. Entre Papineau et Cartier, du côté nord,
y'a un bâtiment, assez gros. On regarde sur la façade et on peut y
lire encore "Église Vie et Réveil". Ce n'est plus une
église depuis pas mal longtemps. En fait c'est complètement
placardé et abandonné. Savez quoi? Avant d'être une église
abandonnée c'était un cinoche. Le Champlain que ça s'appelait. Je
me suis arrêté. En prenant quelques photos j'ai senti le courant
d'air qui venait de l'intérieur. Ça puait l'humidité et le
renfermé. C’est que ça fait un bout que c’est à l’abandon
c’te place.
Puis,
des choses se sont mises à changer.
Le
bâtiment n'était plus abandonné mais semblait tout neuf. Des gens
se sont mis à apparaître, formant une longue file qui attendait
pour entrer et l'odeur qui émanait de l'intérieur était celle
caractéristique du pop-corn. Quant à moi, je n'avais pas changé de
place mais j'étais redevenu un gamin. Dix ans, presque onze. Dans
mes mains ma caméra numérique avait été changée pour un billet
de cinéma.
C'était
un dimanche ensoleillée de 1977. Une journée que n'importe quel
gamin de mon âge aurait passé dehors à pédaler ou jouer au parc.
Pas moi. Pas ce jour-là. Il était aux alentours de midi trente
lorsque je suis allé prendre place au bout de la file avec mon père
et ma cousine. Une attente interminable. Puis, on s'est mis à
bouger. Pas vite cependant. Vraiment pas vite. Derrière d’autres
personnes s’étaient ajoutées. Devant, loin devant, pendant que
les gens s’engouffraient au compte-gouttes, j'ai observé le poster
du film où apparaissaient certains personnages et j'essayais de
deviner qui ils étaient et qu’est-ce qu’ils faisaient dans le
film. Nous étions sur le point d'entrer quand l'employé du cinéma
leva la main. Plus de place, dit-il.
Va
chier. Non, je lui ai pas dit mais j’ai trimé dur pour ne pas
qu’ils sortent. Mon père, ma cousine et moi avions tous nos
billets et si on nous les avait vendu c'est parce que forcément,
quelque part dans la salle, y'avait des fauteuils vides
correspondants! L'employé est alors parti vérifier. Deux minutes
plus tard il est revenu.
Y'avait
effectivement trois fauteuils vides, mais séparés.
Il
a déchiré nos billets et nous sommes allés dans la salle
rapidement parce que l'on attendait que tout le monde soit assis
avant de démarrer la projection. À l’intérieur un placier muni
d’une lampe de poche nous a aidés à trouver nos places. Mon père
s’est retrouvé dans la section du bas et ma cousine et moi dans
celle du haut, séparés de deux sièges. Malgré tout j’avais une
vue imprenable sur l'écran. Me suis calé confortablement. J'avais
l'cœur qui battait la chamade. Dans la salle s'élevait le murmure
caractéristique des multiples conversations portant surtout sur le
film qui allait bientôt commencer. Les lumières se sont
graduellement éteintes et les murmures ont immédiatement cessé.
Dans le silence presque religieux les rideaux se sont ouverts avec le
clicka-click
familier. Puis? Et puis y'a eu ça:
Pas
besoin de vous dire que j'avais été impressionné. Pas mal
impressionné même. Je ne crois même pas avoir respiré durant la
séquence d'introduction ou le destroyer impérial poursuit la petite
corvette... Pas besoin de dire que je suis sorti du cinéma
complètement sur le cul (au sens figuré).
J'aurai
l'occasion de vous en reparler.
Le
saviez-vous? Lorsque le film est sorti il n’a été projeté que
dans une poignée de salles aux États-Unis. Avant la fin de l’été
il était devenu un succès planétaire (ha!) et les profits
engrangés en 1977 pour les États-Unis et le Canada se sont chiffrés
à $307,263,857 (et quelques sous).
Le lien sur Youtube a été enlever, c'est quoi ton film?
RépondreEffacerMa mère qui restais rue Cartier en haut de Maisonneuve, nous amenais souvent au Champlain.
À la sortie du film Slap Shot, ma mère voulais rien savoir, trop vulgaire disait-elle...
Donc à place j'ai pu voir Les Pétroleuses avec C.Cardinal & B.Bardot, je suis sortie de là rassasier ;-)
Oups! je viens de voir Star Wars....Moi qui pensais que tu parlais du film Benji....:-O
RépondreEffacerEffectivement je viens de me rendre compte que le lien sur YouTube ne marchait pluas alors j'en ai dégotté un autre.
RépondreEffacerEt Benji? Bordel, on m'aurait payé cher pour j'aille voir ce truc au ciné. Les Pétroleuses, ça par contre...
Pluche