En
septembre 2005 je suis allé dîner avec une bonne amie dans le Vieux-Montréal et c’est
tout à fait par hasard, avant d'aller la rencontrer, que je suis tombé sur un tronçon de la rue
McGill complètement en chantier. Les travaux consistaient à
remplacer des tuyaux d’aqueduc je crois. Pour y parvenir, les
ouvriers ont dû concasser tout le côté est de McGill et ce, entre
Notre-Dame et la place d’Youville. Ces travaux auraient été tout
ce qu’il y a de plus banal si ça n’avait été de ce que les
ouvriers ont trouvé en cassant ladite rue.
Difficile
à dire si les ouvriers savaient qu’ils allaient trouver sous terre
de vieux rails de tramway. Lorsque l’on s’est cavalièrement
débarrassé des tramways en 1959 on a vite fait de tout recouvrir
d’asphalte, histoire d’oublier ces vieilles reliques le plus
rapidement possible. Avec le temps on en est venu justement à ça :
oublier. Alors pas étonnant que de pareilles découvertes se fassent
de temps à autre. Chose certaine enlever ces rails ainsi que les
traverses de bois n’a pas dû être un travail facile. Regardons
néanmoins plus en détails ce qu’ils ont trouvé:
2. Les rails. Celles-ci se trouvaient sous la portion ouest de McGill
3. Les traverses de bois. Ceux-ci étaient bien placés au sol et les rails solidement fixées sur ceux-ci
4. Le pavé. Très utile autour des rails et j’explique avec l’aide de la photo ici en dessous:
Y’a
une autre question revient souvent; pourquoi avoir pavé par-dessus
les rails plutôt que de les enlever? Encore une fois il faut se
remettre dans le contexte de l’époque. A la fin des années
cinquante on voit la prochaine décennie comme étant celle qui
propulsera Montréal dans l’avenir de façon significative. Pour
l’administration municipale, cette « modernité » est
majoritairement symbolisée par l’automobile, la nouvelle reine de
la ville. Et pour cette royauté on ne déroulera pas un tapis rouge,
mais bien un tapis d’asphalte. Plusieurs même.
On
a d’abord procédé à l’enlèvement de certains tronçons de
voies mais on s’est vite rendu compte que ça prenait du temps.
Beaucoup trop de temps. Et derrière, la reine automobile faisait de
gros soupirs et tapait du pied (enfin, de la roue). Et parce que sa
majesté ne se pouvait plus d’attendre on a tout simplement décidé
que ce serait plus rapide d’asphalter par-dessus tout ce qu’il
pouvait y avoir de voies restantes. Avec le temps et les éléments,
l’asphalte se détériore et laisse resurgir de çà et là ces
petits bouts de notre histoire qu’on a préféré oublier.
Je sais qu'il y avait aussi des rails de tramway enfouis sous l'asphalte sur la rue Sherbrooke Ouest à NDG: il y a une dizaine d'années de cela, je me suis déjà enfargée dans un de ces rails qui repointaient à la surface, en traversant Sherbrooke au coin de Elmurst...
RépondreEffacerJ'espère néanmoins que vous ne vous êtes pas fait trop mal en trébuchant. Il faut garder l'oeil puisque même avec les récents travaux un peu partout il reste un bon nombre de rails encore enfouis. En passant, l'endroit que vous mentionnez était désservi par le tramway de la ligne #63.
RépondreEffacerPluche