Il
fut un temps où la publicité, d’un commerçant ou d’un
quelconque produit, n’était pas imprimée par centaine et
vulgairement collée sur de grands panneaux dont les larges feuilles
se déchirent au gré des éléments. Les publicités d’antan
étaient l’affaire d’artistes. Après qu’un graphiste eut
élaboré sur papier ce que le client voulait, des peintres
spécialisés et fort habiles assemblaient un échafaudage et
peignaient ladite publicité en grand format (ou en petit selon les
besoins et moyens du client) directement sur la brique d’un
bâtiment qui pouvait être ou ne pas être adjacent au commerce en
question. Aujourd’hui il est question d'un petit secteur
de la rue Ste-Catherine, entre de la Montagne et Stanley. Du côté
Nord de Ste-Catherine on peut apercevoir le jeu de publicités
suivantes:
Ces
publicités, issues d’une autre époque où la grande majorité
d’entre nous n’étaient même pas nés, ont pris un certain coup
de vieux et pour cause car elles sont exposées non seulement aux
rayons du soleil mais aussi à la pluie, au vent et à la neige,
lesquels contribuent tous à l’érosion lente mais assurée.
La
première publicité en haut (la principale) est celle de John
Henderson, compagnie qui fut fondée en 1834 et dont le commerce
principal était la fourrure. Toutefois, la publicité nous apprend
que la compagnie vendait également du linge pour hommes. Le magasin
en soi se trouvait à quelques pas dans un superbe bâtiment de
pierre grise au coin de Stanley et Ste-Catherine.
Pour
la publicité juste en dessous on arrive à lire partiellement
« Holland ». Une recherche dans le Lovell de l’époque
m’a montré ceci:
Il
s’agit donc du commerce G.A, Holland & Sons, compagnie fondée
en 1843 et qui vendait, entre autres, des meubles, des draperies et
du papier peint. L’autre publicité en-dessous est celle Charles
Culross. Une autre recherche dans le Lovell m’a permis de trouver
qu'il s'agissait d'un marchand de pianos et gramophones.
De
l’autre côté de la rue, à proximité, se trouve une autre
publicité peinte qui a mieux résisté aux affres du temps et des
éléments mais bien peu face aux graffitis. Il s’agit de la
publicité de Lindsay Pianos Limited. On peut voir une autre
publicité superposée où l'on aperçoit le mot "RADIOS"
en bas.
Encore
une fois, le Lovell de l’époque m’a confirmé ceci:
Monsieur
C. W. Lindsay était donc, tout comme monsieur Culross, commerçant
de pianos et phonographes. Un autre coup d’œil aux alentour m’a
permis de découvrir que les marchands de pianos se pilaient presque
sur les pieds dans ce secteur puisque j’ai trouvé une autre
publicité peinte (plus modeste) tout près:
Le Lovell confirme qu’il s’agit bien d’un commerce local:
Le
saviez-vous? Le premier commerçant d’importance à ériger son
magasin sur la rue Ste-Catherine fut Henry Morgan en 1891 après
avoir quitté son emplacement du Vieux-Montréal. Ce geste fut
considéré par beaucoup de marchands comme un suicide commercial car
la rue Ste-Catherine était alors résidentielle avec de beaux
jardins.
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