mardi 8 février 2011

Eveready en 1953



Aujourd’hui on fait généralement usage de piles alcalines ou encore rechargeables mais il fut un temps où l'on ne pouvait compter que sur les piles au carbone pour alimenter les appareils portatifs.

Bien que la pile sèche ait ses origines en 1888, lorsque le scientifique Allemand Carl Gassner développa le concept carbone-zinc, il faut remonter, aussi incroyable que cela puisse paraître, à près de 2000 ans en arrière pour en voir l'origine. C'est en 1938 que Wilhelm Konig découvrit en Iraq une jarre en terre-cuite dans laquelle se trouvait un cylindre de cuivre dans lequel était enchâssée une tige en métal. Il s'agissait bel et bien là de l'ancêtre de la pile, laquelle n’est réapparue qu'avec les travaux d'Alessandro Volta, en 1788!

Dans la publicité d'aujourd'hui, qui date de 1953, on semble promettre, et garantir, une pile au carbone ne coulant pas, étant soi-disant fabriquée selon un procédé thermoplastique. Est-ce que cette publicité disait vrai?

Les plus vieux se souviendront certainement de ce spectacle familier; on avait besoin d'une lampe de poche et en appuyant sur le bouton on se rendait compte que les piles étaient mortes. On dévissait alors l'embout afin de les remplacer pour se rendre compte que les piles avaient coulé, ce qui était très visible à cause de cette pâte blanchâtre qui était accompagnée d'une forte odeur. Combien d'enfants ont également vu leurs jouets à piles subir le même sort...



Ceci était principalement dû au fait que la pile était recouverte d'un contenant fabriqué en zinc, lequel s'amincissait au fur et à mesure que la pile était utilisée. Et lorsque la paroi de était devenue trop mince alors le chlorure de zinc s'échappait, avec le résultat que l'on voit sur la photo ci-haut.  

Ce qui était fâchant dans tout ça c'est que même lorsque les piles n'étaient pas utilisées elles en venaient à couler quand même, parce que le contenant de zinc continuait de s'amincir, le chlorure d'aluminium (vous notez tout celà, hein?) étant acide, entrait en réaction chimique avec le zinc.

Alors voilà, bien que le procédé annoncé ici pouvait aider à réduire les fuites, il ne pouvait certainement pas les empêcher, comme ont pu le constater nombre de gens dans les années 50, 60 et 70. Quant à la plus longue durée que l'on énonce ici il faut considérer que cela est très relatif puisque ce genre de pile avait une durée de vie d'environ un an et demie, tout au plus.

Il est également intéressant de noter la garantie où l'on mentionne que si notre projecteur (nom utilisé à l'époque pour désigner une lampe de poche) était endommagé par des piles ayant fui, il ne suffisait que d'envoyer le tout aux bureaux de Toronto (en dépit du fait que la compagnie avait une présence à Montréal au 637 St-Antoine et dont le bâtiment n'existe plus) pour que l'on nous en retourne un neuf et ce, tout à fait gratuitement. Toutefois, je serais bien curieux de savoir combien de personnes se sont effectivement prévalu de cette offre.

Quant à la présentation graphique de cette publicité de 1953 j'avoue très sincèrement qu'elle m'enchante. Tout d'abord par sa disposition verticale laquelle brise l'étalement horizontal qui était très caractéristique à l'époque. Puis, il y a ce bleu très caractéristique qui me plaît beaucoup car bien qu'il soit le bleu officiel de la marque Eveready, il se démarque merveilleusement bien des autres tons de bleus que l'on avait l'habitude de voir à l'époque.

Eveready est une compagnie qui fut fondée en 1899 sous le nom de Marican Electrical Novelty and Manufacturing Company et vendait alors une lampe de poche équipée par des piles carbone-zinc. Vers 1905 la compagnie changea de nom pour American Ever Ready Company et vendit ses fameuses lampes de poche sous le nom commercial Ever Ready (toujours prêtes). Ce n'est qu'en 1914 que l'on décida d'unir les mots Ever et Ready ensembles. En terminant voici deux piles Eveready Leakproof de la même époque et que j'ai dégoté dans mes affaires avec une lampe de poche classique de ce temps-là, toujours dans son emballage original. Les piles n'ont plus leur charge, forcément, mais elles n'ont jamais coulé. 



Le saviez-vous? Aujourd'hui la pile carbone-zinc, bien qu'encore fabriquée, est beaucoup moins utilisée que la pile alcaline ou encore la pile rechargeable mais savez-vous en quelle année Eveready mit sur le marché les premières piles rechargeables nickel-cadmium? Essayez 1958.

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