Montréal a certainement connu son lot d'incendies tout au long de son histoire. Dès les débuts de la colonie on redoutait l'élément destructeur, surtout durant les longs mois d'hiver alors que tous les bâtiments étaient construits en bois. Après l'incendie de 1721 on interdit toute construction de bois dans la ville mais pas dans les faubourgs et les villages où il était encore largement utilisé.
Avant d'aller plus loin il est essentiel de se placer dans le contexte de l'époque. Le cœur de la ville était ce que nous appelons aujourd'hui le Vieux-Montréal. C'est là que se déroule le gros de l'activité économique et commerciale et la grande majorité des immeubles sont en pierre de taille. Les faubourgs étaient des agglomérations qui se situaient principalement en périphérie de la ville et nous utilisons encore aujourd'hui ce terme pour définir certains secteurs, comme le fameux faubourg à M'lasse ou le faubourg Ste-Marie, par exemple. Les faubourgs sont essentiellement des secteurs ouvriers et les gens n'ont certainement pas les moyens de se faire construire ou d'habiter des maisons en pierre mais on commence toutefois à voir apparaître ici et là un matériau économique et durable: la brique. Son usage n'est cependant pas encore très répandu et le bois, matière tr'es abondante et peu coûteuse, est alors majoritairement employée pour la construction de maisons.
Pour avoir une idée de la distance à laquelle les faubourgs se trouvaient, imaginez être sur le coin de l'intersection Ste-Catherine et Ste-Élizabeth. A cet endroit, en 1852, vous auriez été pif-poil dans le Faubourg Saint-Laurent et, un peu plus à l'est, se trouve le Faubourg Québec. Si vous alliez plus loin encore vous auriez rencontré des petits villages ici et là en croisant sans aucun doute des charretiers transportant du foin et autres denrées. Mais revenons à nos faubourgs. Ceux-ci sont habités par les nombreuses familles qui constituent la main d'oeuvre ouvrière des usines, petites et grandes, qui commencent à s'établir un peu partout dans le secteur.
Nous sommes le 7 juillet 1852. C'est une chaude journée d'été quand éclate un incendie dans une maison de la rue St-Laurent. Tout étant majoritairement construit de bois il n'en faut pas long pour que les flammes, nourries par de bons vents, se propagent rapidement. Au milieu du Carré St-Louis, en haut de la Côte-à-Baron, se trouve un grand bassin d'eau inauguré en 1849 et doté d'une capacité de trois millions de gallons et qui doit servir justement comme réservoir en cas de feu. Mais au moment où l'incendie éclate en bas de la côte il est d'une inefficacité totale puisqu'il a été complètement vidé afin d'être nettoyé.
Les pompiers voudraient bien faire quelque chose mais sont relativement impuissants face à ce feu qui embrase maison par-dessus maison à une vitesse fulgurante. L'eau leur manque cruellement et la chaleur intense du brasier empêche toute intervention de leur part. Les gens qui fuient leurs résidences en catastrophe sont dirigés vers le Champ-de-Mars où l'on a érigé un camp temporaire pour les sinistrés. Ceux-ci totalisent entre 9000 et 10000 personnes et plusieurs seront relogés temporairement au monastère du Bon-Pasteur sur la rue Sherbrooke.
Le feu continue de tout ravager et ce, pendant deux jours, puis, s'éteint de lui même, n'ayant plus rien à consumer. Alors que la fumée se dissipe commence à apparaître un paysage désolant, quasi-apocalyptique où se dressent au milieu des ruines des morceaux de bâtiments encore debout. Près du quart de la ville est en cendres.
Avant d'aller plus loin il est essentiel de se placer dans le contexte de l'époque. Le cœur de la ville était ce que nous appelons aujourd'hui le Vieux-Montréal. C'est là que se déroule le gros de l'activité économique et commerciale et la grande majorité des immeubles sont en pierre de taille. Les faubourgs étaient des agglomérations qui se situaient principalement en périphérie de la ville et nous utilisons encore aujourd'hui ce terme pour définir certains secteurs, comme le fameux faubourg à M'lasse ou le faubourg Ste-Marie, par exemple. Les faubourgs sont essentiellement des secteurs ouvriers et les gens n'ont certainement pas les moyens de se faire construire ou d'habiter des maisons en pierre mais on commence toutefois à voir apparaître ici et là un matériau économique et durable: la brique. Son usage n'est cependant pas encore très répandu et le bois, matière tr'es abondante et peu coûteuse, est alors majoritairement employée pour la construction de maisons.
Pour avoir une idée de la distance à laquelle les faubourgs se trouvaient, imaginez être sur le coin de l'intersection Ste-Catherine et Ste-Élizabeth. A cet endroit, en 1852, vous auriez été pif-poil dans le Faubourg Saint-Laurent et, un peu plus à l'est, se trouve le Faubourg Québec. Si vous alliez plus loin encore vous auriez rencontré des petits villages ici et là en croisant sans aucun doute des charretiers transportant du foin et autres denrées. Mais revenons à nos faubourgs. Ceux-ci sont habités par les nombreuses familles qui constituent la main d'oeuvre ouvrière des usines, petites et grandes, qui commencent à s'établir un peu partout dans le secteur.
Nous sommes le 7 juillet 1852. C'est une chaude journée d'été quand éclate un incendie dans une maison de la rue St-Laurent. Tout étant majoritairement construit de bois il n'en faut pas long pour que les flammes, nourries par de bons vents, se propagent rapidement. Au milieu du Carré St-Louis, en haut de la Côte-à-Baron, se trouve un grand bassin d'eau inauguré en 1849 et doté d'une capacité de trois millions de gallons et qui doit servir justement comme réservoir en cas de feu. Mais au moment où l'incendie éclate en bas de la côte il est d'une inefficacité totale puisqu'il a été complètement vidé afin d'être nettoyé.
Sur les deux images du haut on peut voir le carré St-Louis tel qu'il apparaissait autrefois, alors que le bassin était autrement plus grand que celui d'aujourd'hui.
On peut voir sur la carte l'étendue de l'incendie. A l'ouest par la rue Saint-Laurent, à l'est par la rue Saint-Hubert, au sud par l'actuelle rue Viger et au nord par l'espace situé entre Mignonne (aujourd'hui Maisonneuve) et Sherbrooke. (Crédit photo: Archives de la Ville de Montréal)
Les pompiers voudraient bien faire quelque chose mais sont relativement impuissants face à ce feu qui embrase maison par-dessus maison à une vitesse fulgurante. L'eau leur manque cruellement et la chaleur intense du brasier empêche toute intervention de leur part. Les gens qui fuient leurs résidences en catastrophe sont dirigés vers le Champ-de-Mars où l'on a érigé un camp temporaire pour les sinistrés. Ceux-ci totalisent entre 9000 et 10000 personnes et plusieurs seront relogés temporairement au monastère du Bon-Pasteur sur la rue Sherbrooke.
L'image du haut nous montre les gens rassemblés au Champ-de-Mars. Celle du milieu fait état des dommages alors que sur celle du bas on peut voir les camps de fortune installés pour loger temporairement les sinistrés. (Crédit: Archives de la Ville de Montréal).
Le feu continue de tout ravager et ce, pendant deux jours, puis, s'éteint de lui même, n'ayant plus rien à consumer. Alors que la fumée se dissipe commence à apparaître un paysage désolant, quasi-apocalyptique où se dressent au milieu des ruines des morceaux de bâtiments encore debout. Près du quart de la ville est en cendres.
Une peinture représentant l'incendie (Crédit: Musée McCord).
Le brasseur John Molson et son épouse, parmi les ruines de son entreprise.
L'étendue finale des dommages sont clairement indiqués en rouge et en bleu sur cette carte d'époque. Toute ce que ces deux couleurs englobent a été détruit par le feu.
Au conseil de ville on étudie la catastrophe et il devient rapidement évident que de nouveaux règlements concernant les méthodes de constructions sont requises. On légifère donc en ce sens et l'interdiction de construire en bois, déjà en vigueur dans la ville, est étendue aux faubourgs mais n'affecte pas les villages situés plus loin, ils seront cependant assujettis à cette réglementation au fur et à mesure de leurs annexions respectives au début du vingtième siècle.
On constate aussi que le réservoir du carré St-Louis, même s'il aurait été rempli et utilisé durant l'incendie, aurait été insuffisant et on convient d'en construire un plus gros ailleurs. On en confie la construction à Thomas C. Keefer, ingénieur et le nouveau réservoir, nommé McTavish, est construit en 1856 sur l'avenue Des Pins à l'angle de McTavish. De puissante pompes hydrauliques acquises par la ville puisent alors l'eau dans le fleuve et l'achemine dans le réservoir, lequel peut alors contenir quelques 13 millions de gallons d'eau.
Aujourd'hui il n'y a évidemment plus aucun signe de l'incendie de 1852 et à cet égard il n'y aucune plaque qui rappelle ce triste événement non plus. Le réservoir du carré St-Louis a cessé d'être utilisé comme réservoir en 1879 et c'est en 1894 que l'on a entreprit de construire le bassin que l'on peut admirer aujourd'hui. Quant au réservoir McTavish il existe toujours mais n'est plus à ciel ouvert et c'est par-dessus que l'on a aménagé le parc Rutherford.
Le saviez-vous? Il faut moins de temps aujourd'hui à un incendie pour détruire une résidence qu'il y a trente ans. À cette époque lorsqu'un incendie éclatait les gens disposaient en moyenne de 17 minutes pour évacuer alors qu'aujourd'hui ce temps est réduit à 3 minutes seulement. N'oubliez pas de vérifier régulièrement les piles de vos détecteurs, dormez la porte de chambre fermée et élaborez un plan d'évacuation.
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