On
y retrouve de ces amateurs d’art, calepins et crayons à la main
qui scribouillent et barbouillent les statues. Par là, ce sont ceux
que les fleurs attirent comme les abeilles, penchés
consciencieusement sur un bouquet. Ils observent dans un sens comme
dans l’autre. Une corbeille d’argent? Une cruciannelle? Une
ipomée? Ils cherchent dans leur bouquin aux pages jaunies et
retroussées dont les pages laissent parfois échapper une feuille
sèche, mise là comme un marque-page de la vie, d’un moment, d’un
amour passé, perdu. Il y a bien aussi les férus d’architecture
qui ne manquent pas d’admirer un art de bâtir parfaitement révolu.
On retrouve aussi ceux qui sont installés dans la quiétude, plongés
dans un roman quelconque, pas le moins dérangés qu’ils sont par
les ornithologues amateurs qui admirent un bruant chanteur alors
qu’un colibri à gorge rubis chante plus loin. Au travers tout ce
monde, plus discrets, sont les pieux, qui sont venus pour quémander
une faveur en s’agenouillant devant une des douze stations. De
ceux-là, il y en à moins qu’avant et sont souvent les derniers
tenants de la génération dite tranquille, issus d’une époque
bien différente de la nôtre. Ils ont connu les vêpres, les
rosaires, les neuvaines et les messes interminables récitées en
latin. Aujourd’hui on croit moins d’une part et on ne croit plus
de l’autre, mais il s’en trouve encore qui s’y accrochent à
leur foi comme les cirripèdes sur la coque des bateaux. Avec un peu
de chance on peut même y croiser des gens de confessions religieuses
différentes. Ah, et il ne faut pas oublier l’étrange énergumène
hirsute qui déambule, caméra à la main (j'le connais çui-là).
C’est
dans le chemin de croix de l’oratoire St-Joseph que l’on risque
de les apercevoir par jour de chance et qui se trouve aussi à être
un jardin conçu par Frédérick G. Todd, un monsieur distingué avec
sa moustache en brosse, ses lunettes rondes, ses cheveux bien lissés
et à qui l’on doit également l’aménagement du lac aux Castors
sur le Mont-Royal ainsi que le parc de l’île Ste-Hélène. Les
travaux ont commencé en 1942 et le chemin a été inauguré et
ouvert au public en 1951. À ce moment par contre il n’y avait pas encore de statues.
Ces dernières étaient en cours de réalisation depuis 1943, un
travail effectué par l’artiste québécois Louis Parent dans son
atelier qui se trouvait tout près de l’Oratoire. En 1952 Ercolo
Barbieri, selon les modelages de Louis Parent, a commencé à
sculpter les personnages, quarante-deux en tout, et termina le
travail en 1958. Sur la photo d’aujourd’hui c’est la statue du
Christ que je vous présente, très imposante de par sa taille et qui
se trouve près de l’entrée du jardin. À l'approche de l'hiver toutes les statues sont soigneusement recouvertes afin d'être protégées des affres de l'hiver.
Caméra utilisée: Canon Rebel XT.
Caméra utilisée: Canon Rebel XT.
Le
saviez-vous? L’aiguille de Cléopâtre, un obélisque de l’Égypte
antique provenant de Louxor, a été installée en 1881 à Central
Park. Les hiéroglyphes y étaient alors dans un état impeccable.
Aujourd’hui plus de la moitié d’entre eux ont été effacés par
les éléments et surtout la pollution.
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