Tel que promis dans l'article précédent, je vous en propose un aujourd'hui entièrement dédié au défunt restaurant Jardin Tiki, lequel était situé au 5300 Sherbrooke Est. Il s'agissait d'un restaurant thématique tiki, mais lorsque l'on utilise le mot «tiki» c'est bien entendu à la sauce «américana», celle qui mêle allègrement des éléments des cultures hawaïennes, polynésiennes, maori, des Caraïbes et des z'États z'Unis aussi. Sur la photo du haut on peut voir le Jardin Tiki tel qu'il apparaissait il y a quelques années.
L'historique du Jardin Tiki tient de deux sources; celle du bâtiment et celle du restaurant. Commençons par ce dernier. En 1958 Stephen Crane conclut une entente avec la chaîne d'hôtels Sheraton et ouvre dans un certain nombres d'entre eux les restaurants-bars polynésiens Kon Tiki, du nom de la fameuse expédition. Montréal est la seule ville canadienne à avoir son Kon Tiki. Il ne s'agit pas d'une franchise puisque l'endroit est sous l'étroite supervision de Crane et ses associés. L'affaire est un succès. Le restaurant, qui ne comporte aucune fenêtre sur l'extérieur, est constamment plongé dans une atmosphère intime sous l'éclairage féerique de nombreuses lanternes colorées.
Un des employés du Kon Tiki se nomme Douglas Chan, un immigrant Chinois qui est arrivé au Canada durant les années 50. Chan y travaille pendant de nombreuses années et ce dernier se met en tête d'ouvrir un jour son propre restaurant tiki. Et c'est justement ce qu'il fait en 1974 alors qu'il ouvre le restaurant Tiki Doré au 6976 Sherbrooke Est. Le restaurant est populaire mais le local est étroit et Douglas Chan aimerait bien avoir un restaurant plus grand. Sauf que faire construire un restaurant de A à Z, incluant l'achat du terrain et tout c'est assez dispendieux. La solution: dégoter quelque part un local adéquat. Suffit d'avoir l’œil ouvert. Et même les deux.
Le Kon Tiki quant à lui ferme ses portes en 1981 et tous les items du restaurant sont alors mis aux enchères; décoration, mobilier et même la vaisselle! Douglas Chan est sur place et malgré un nombre assez important d'acheteurs, il parvient à acquérir de très belles pièces car il ne faut pas oublier que même s'il opère le Tiki Doré il désire toujours ouvrir un restaurant tiki de dimensions plus appréciables. À la fin de l'encan tout est vendu.
Douglas Chan entrepose les choses qu'il a achetées. Pendant ce temps, la chasse pour un nouvel emplacement continue de plus belle. Passons maintenant à l'autre partie de l'histoire du Jardin Tiki, soit son emplacement. Vers la fin des années 50 se trouve sur la rue Adam le garage Lepage Automobiles et on est mal pris en terme d'espace, tout comme Douglas Chan et son Tiki Doré trop exigu plus tard. Faut donc déménager. Les années 50 c'est l'âge d'or de l'automobile. Au Québec on terraforme lentement mais sûrement le paysage pour la reine à quatre roues où l'on n'hésite nullement à écraser des quartiers entiers sous les chenilles de bulldozers afin de lui faire la place. Et puis en 1959, un an après l'ouverture du Kon Tiki, on envoie le dernier tramway faire un tour à la dompe avec ses semblables.
L'avenir de l'automobile semble pavé de succès et les propriétaires du garage Lepage voient grand. Pour leur nouvel emplacement ils n'ont pas à regarder bien loin pour le dénicher; le long de la rue Sherbrooke, entre Viau et l'Assomption se trouve un large terrain vacant qui n'attend qu'à être occupé. Une fois le lot acquis les architectes mandatés conçoivent un grand bâtiment avec des lignes s'inspirant du mouvement Mid-century modern; toiture angulaire, grande fenestration avec sections de murs en pierres naturelles. Une fois installés les choses vont bien puis, dans les années 70, ça commence à moins bien aller et on doit obligatoirement mettre la clé dans la porte. En 1974 ça bouge à Montréal puisque la ville sera l'hôte des XXIè Olympiades. Voici à quoi ressemblait le coin à cette époque:
Sur cette photo très intéressante on peut voir la construction du Village Olympique (fig. B), oeuvre des architectes Roger D'Astous et Luc Durand, débute et on peut y voir des choses intéressantes. Au sud (fig. C), on peut voir l'école secondaire pour filles Marguerite-De Lajemmerais, laquelle est ouverte depuis 1962. Encore aujourd'hui l'école n'admet que des filles. Face à l'école, de l'autre côté de la rue Sherbrooke (fig. D), se trouve le Ramada Inn Fontainebleau ainsi que le restaurant L'Aiglon. Ce dernier est alors en train de subir une démolition partielle et un autre restaurant va ouvrir ses portes à la place, ce sera l'Olympien (pour des raisons évidentes, hin hin). À la figure E se trouve le restaurant Le toit rouge (aujourd'hui intégré à l'hôtel Universel au coin de Viau et Sherbrooke) et, plus au nord, (fig. A) se trouve le restaurant Le réveillon doublé de l'hôtel-motel Le Lucerne. Mais ce qui nous intéresse ici c'est le concessionnaire automobile, lequel à ce moment n'est plus Lepage Automobiles mais bien Au grand salon Renault. Les mauvaises langues diront qu'avec deux clients il y aurait eu de quoi faire rouler le garage à l'année longue. Chuuut! Mais bon, Le grand salon ne restera pas longtemps puisqu'un nouveau concessionnaire, Mercury-Lincoln cette fois-ci, s'établit sur les lieux en 1976: Lanthier-Lalonde.
Tout baigne dans l'huile pour Lanthier-Lalonde, enfin, jusqu'en 1985, année où l'entreprise cesse ses activités sur la rue Sherbrooke, laissant alors le vaste bâtiment tout à fait libre. Pour Douglas Chan il s'agit là de l'endroit parfait pour aménager finalement le restaurant tiki de ses rêves. Il saute sur l'occasion et l'achète avec ses deux partenaires, Albert Wong et Paul Yee. Par contre y'a du travail à faire. Le bâtiment, faut pas l'oublier, est un ancien concessionnaire automobile. Les changements vont comme suit; la salle de montre des voitures devient la salle à manger principale. Dans celle-ci on fait aménager une sorte de bassin pour y loger des tortues vivantes et de l'eau va y couler via une petite cascade d'eau. Ce bassin est surmonté d'un ponceau en béton avec rampes en bambou que les gens vont traverser pour se rendre aux tables. Il s'agit là d'une fantaisie que plusieurs restaurants faisaient aménager à l'époque, comme le fameux Bob's Steak House. À la mezzanine, tout juste au-dessus et qui surplombe l'ancienne salle de montre se trouvaient les bureaux administratifs où travaillaient représentants des ventes, gérants de services et secrétaires. L'espace devient une autre salle à manger qui ne sera ouverte que lorsqu'il y aura une forte affluence ou pour des réservations de groupe. À l'arrière le bâtiment comporte le garage et le département des pièces. Une partie du garage est aménagé en salle de réception où l'on pourra aussi présenter des spectacles. La section arrière du garage et de la réception des marchandises sont transformés en dépôt et salle de nettoyage. Le département des pièces quant à lui devient la cuisine. Dehors, entre le restaurant et la rue Sherbrooke, il y a un espace de stationnement qui est aménagé en terrasse et où les clients pourront manger lorsque la température s'y prêtera. C'est tout un travail mais Douglas Chan et ses partenaires sont convaincus que les investissements porteront fruits. Une fois les travaux de rénovation terminés in installe les nombreuses décorations dont plusieurs proviennent de l'ancien Kon Tiki, le mobilier est mis en place, l'équipement de cuisine est acheté et le personnel embauché.
Quant au menu, bien que l'on puisse commander des plats spécifiques, on mise sur le concept très populaire du buffet où les gens peuvent composer leur plat selon une variété d'aliments et condiments de leurs choix. On offre également des boissons alcoolisées qui comprennent les bières traditionnelles ainsi que toute la panoplie de «drinks» exotiques que tout établissement tiki qui se respecte doit avoir dans son menu. Et ce menu, le voici, dans sa dernière version précédant la fermeture (deux morceaux de robot si vous trouvez de quoi de polynésien là-dedans).
Le 14 février 1986, après de longs travaux, le Jardin tiki ouvre officiellement ses portes et le rêve de Douglas Chan se réalise enfin. Le succès du restaurant ne tarde pas à se manifester. En 1990 il décide de vendre le Tiki Doré et de ne se concentrer que sur le Jardin Tiki. L'originalité du restaurant attire aussi des productions comme en témoigne des scènes du film C't'à ton tour, Laura Cadieux tournées sur les lieux.
En 2002 Douglas Chan décède mais le Jardin Tiki continue d'accueillir la clientèle grâce à son fils Danny qui en assure la gérance. Le jour des funérailles est incidemment le seul où le restaurant est fermé. Mais voilà, en août 2014 on apprend, dans un article de La Presse signé André Dubuc, qu'Eddy Savoie convoite le Jardin Tiki et ce n'est pas pour continuer les opérations du restaurant. Danny Chan affirme étudier la chose et se dit prêt à tourner la page.
Le 9 mars 2015 c'est TVA Nouvelles qui annonce que le Jardin Tiki a officiellement été acquis par Eddy Savoie. La fermeture définitive du restaurant est annoncée pour le 28 mars 2015. Le glas a sonné. Durant les dernières semaines le restaurant est alors presque plein à craquer, les gens voulant alors faire le plein de nostalgie et de souvenirs, dont l'ami Jason et moi, nous qui avions l'habitude d'y aller de temps à autres. On ne manque pas aussi de prendre quantité de photos souvenirs. J'avais emporté avec moi mon gros Canon mais j'ai juste été assez distrait pour en oublier la pile et comble de malchance ma p'tite caméra de poche avait les piles presque à plat. Résultat: sept photos seulement.
En 2002 Douglas Chan décède mais le Jardin Tiki continue d'accueillir la clientèle grâce à son fils Danny qui en assure la gérance. Le jour des funérailles est incidemment le seul où le restaurant est fermé. Mais voilà, en août 2014 on apprend, dans un article de La Presse signé André Dubuc, qu'Eddy Savoie convoite le Jardin Tiki et ce n'est pas pour continuer les opérations du restaurant. Danny Chan affirme étudier la chose et se dit prêt à tourner la page.
Le 9 mars 2015 c'est TVA Nouvelles qui annonce que le Jardin Tiki a officiellement été acquis par Eddy Savoie. La fermeture définitive du restaurant est annoncée pour le 28 mars 2015. Le glas a sonné. Durant les dernières semaines le restaurant est alors presque plein à craquer, les gens voulant alors faire le plein de nostalgie et de souvenirs, dont l'ami Jason et moi, nous qui avions l'habitude d'y aller de temps à autres. On ne manque pas aussi de prendre quantité de photos souvenirs. J'avais emporté avec moi mon gros Canon mais j'ai juste été assez distrait pour en oublier la pile et comble de malchance ma p'tite caméra de poche avait les piles presque à plat. Résultat: sept photos seulement.
Petite vue sur le buffet et la mezzanine.
">Le bassin des tortues. Elles ont été prises en charge par la SPCA après la fermeture.
L'enseigne parfaitement kitsch, peinte et repeinte à la main pour apporter des corrections.
Quelques-uns des magnifiques luminaires faits de coquillages.
Le napperon, dont j'ai pu en obtenir un comme souvenir.
Petit détail intéressant; le logo du Jardin Tiki qui ornait assiettes, tasses et soucoupes était une copie stylisée de celui du Kon Tiki.
Mon horriblifique tronche parfaitement déconfite alors que Jason et moi nous préparons à quitter pour une dernière fois le dernier restaurant thématique de Montréal que l'on aimait tant.
À la fin de mon dernier article sur la culture tiki ainsi que sur ma page Facebook, j'ai demandé aux gens de me faire parvenir leurs souvenirs et aussi leurs photos. Parmi ceux qui ont enfilé photo par dessus photo du restaurant, pas mal plus que moi en tout cas, il y a John Trivisonno, «tikinophile» avoué et membre de la page Facebook du Studio Pluche. Durant la dernière semaine du Jardin Tiki, John a pris une intéressante quantité de photos et c'est avec son aimable autorisation que je les partage ici avec vous.
Décorations dans la salle de réception.
La salle de réception portait le nom de Luau, nom qu'avait donné Stephen Crane à son premier restaurant polynésien.
Vue des nombreux luminaires de la salle à manger principale.
Totems tiki du côté gauche de l'entrée principale.
Totems tiki du côté droit de l'entrée principale. Ces six totems se trouvaient autrefois au Kon Tiki.
Grand masque décoratif dans la salle Luau.
Petits totems tiki servant d'appuis aux rampes dans la salle Luau.
Gros plan sur l'un des nombreux luminaires décoratifs dans la salle Luau.
Grand totem tiki près de l'entrée principale.
Décorations dans la salle Luau provenant de l'ancien Kon Tiki.
Une partie de la salle Luau où visiblement, de nombreux invités sont attendus.
Une partie de la salle Luau où visiblement, de nombreux invités sont attendus.
Vue en plongée, prise de la mezzanine, de la salle à manger principale.
Le côté de la salle Luau donnant sur le stationnement.
Vue d'un des deux comptoirs du buffet. Ceux-ci fonctionnent avec des bassins d'eau chauffée. Le totem tiki cache un poteau d'acier qui soutient la mezzanine.
Luminaire de coquillages et masque tiki, dans la salle Luau.
Sculpture tiki près de la section ouest de la salle à manger principale.
Comme on peut le voir, l'ambiance du soir était féerique.
Bassin des fameuses tortues. L'eau s'écoulait en cascade à partir du gros coquillage en haut.
Poignées des portes extérieures qui autrefois étaient celles du Kon Tiki.
Vue de la salle à manger principale.
Autres luminaires; à gauche en rotin et à droite en coquillages.
Trio d'immenses totems dans la salle à manger principale.
Une des grandes chaises en rotin. La table devant provient du Kon Tiki.
Luminaires colorés aux formes et couleurs diverses.
Luminaire assez unique fabriqué de la même façon qu'un vitrail.
Autre vue du bassin des tortues.
Magnifique lampe de coquillages, plaques de distinctions et grande sculpture tiki près du kiosque de réception.
Vue du fameux ponceau enjambant le bassin des tortues.
Grand totem tiki montant la garde devant le ponceau.
Poignées intérieures de l'entrée principale, elles proviennent également du Kon Tiki.
John a aussi photographié comme moi le fameux panneau kitsch à souhait.
C'est la fin. Il ne restera que nos souvenirs.
Lors de cette dernière semaine d'activité il s'est trouvé beaucoup de gens qui ont demandé à acheter de la vaisselle ou une petite décoration. J'ai moi-même demandé si c'était possible mais la serveuse m'a alors dit que c'était impossible puisque tout dans le restaurant faisait partie de la vente. Une vente aux enchères, a-t-elle rajouté, allait avoir lieu bientôt, permettant ainsi aux anciens clients de repartir avec un mémento du Jardin Tiki. Toutefois, à mot couvert et en se penchant vers moi, elle m'a avoué que plusieurs clients avaient déjà subtilisé de nombreux items.
En attendant, surtout en prenant compte de l'ampleur de la résidence à construire, soit 500 unités, plusieurs se sont demandés si le bâtiment du Jardin Tiki serait sauvegardé, dont votre humble serviteur. En novembre 2015, soit seulement huit mois après la fermeture, le site internet des Résidences Soleil annonçait d'ores et déjà que le glas avait sonné: «Le bâtiment sera rasé...» était-il annoncé sur la page.
Au printemps de 2016 un cabinet probablement bien au fait de mes articles sur le patrimoine, m'a contacté afin de me poser quelques questions sur le bâtiment, sa date de construction et si les éléments architecturaux étaient d'origine, notamment le toit. J'ai répondu de façon objective et honnête tout en mettant l'accent sur le fait que de l'extérieur bien peu de choses avaient changé. J'ai aussi fait parvenir des photos d'époque provenant de ma banque d'images. Est-ce que le Jardin Tiki sera complètement ou partiellement sauvegardé? Au moment d'écrire ces lignes rien ne semble toujours officiel en ce sens.
Au début de l'été je suis aller traîner de la galoche autour du Jardin Tiki afin de prendre quelques photos extérieures. J'ai dû couper court car il a commencé à pleuvoir. Juste avant de quitter une voiture avec une plaque de New York est entrée dans le stationnement et le conducteur s'est arrêté à ma hauteur tout en abaissant la vitre électrique du côté passager.
«Est-ce que c'est ouvert?» m'a demandé le type en anglais.
J'ai dû lui annoncer la mauvaise nouvelle à l'effet que le restaurant était fermé depuis le 28 mars 2015. Le pauvre avait fait le chemin depuis New York pour se buter à un restaurant fermé et pratiquement abandonné. Il s'était fié au site web du Jardin Tiki, lequel était encore en ligne et où rien concernant une cessation des activités n'était mentionné. En autant qu'un visiteur sur le site pouvait en conclure, c'est business as usual.
Outre John Trivisonno dont on a pu admirer les nombreuses photos plus haut, il y a aussi Keven Lavoie, un explorateur urbain qui est entré à l'intérieur du bâtiment en mai 2016 afin de documenter photographiquement l'endroit et qui m'a bien gentiment donné l'autorisation de publier ses photos ici avec vous.
En mai 2016 l'entrée principale était toujours visible. Aujourd'hui elles est complètement placardée.
Le côté stationnement du restaurant où l'on peut voir, à gauche, une partie de la salle Luau.
La salle Luau, justement, et qui a connu des jours meilleurs. Au plafond, la moisissure s'est massivement installée et de nombreuses tuiles acousitques se sont désagrégées au point de tomber au sol.
Vue d'ensemble de la salle Luau depuis la partie arrière, près de la scène.
Autre vue de la salle Luau où l'on voit la piste de danse et la scène à l'arrière.
Le comptoir des serveuses dans la salle Luau où les factures étaient traitées sur les écrans.
Deux des trois comptoirs du buffet. L'absence de chauffage durant l'hiver a accéléré ici également la détérioration des panneaux au plafond.
Ici on voit à gauche le ponceau, le bassin des tortues au centre et le kiosque de réception à droite. Notez l'absence de la sculpture tiki près du ponceau.
Autre vue du ponceau et la salle à manger principale.
Kiosque de réception tel qu'on a pu le voir plus dans la photo de John Trivisonno. Les plaques honorifiques et le panneau kitsch ont probablement été conservés par Danny Chan.
Ici on voit les trois grands totems tikis, le buffet à l'arrière et l'escalier menant à la mezzanine. Au centre de la photo se trouve l'endroit approximatif où l'on a filmé les scènes du film C'ta ton tour Laura Cadieux.
Autre vue de la salle à manger principale où là aussi des morceaux du plafond sont tombés. Ici il devient assez évident que le bâtiment n'a pas été chauffé de l'hiver. L'humidité et le froid qui se sont accumulés, surtout dans l’entre toit, ont gorgé d'eau les tuiles acoustiques au plafond lors du printemps, les faisant ainsi bomber sous le poids.
Voici la vue que l'on avait en entrant; kiosque de réception, ponceau et bassin des tortues.
Autre poste de serveuses, tout juste à côté de l'escalier menant à la mezzanine. Ici, ce sont des morceaux de pla^tre et lambeaux de peinture qui jonchent la place.
Vue d'ensemble de la salle à manger principale.
Vue de la section ouest de la salle à manger principale.
Vue de la mezzanine, section qui n'était ouverte que lors des grandes affluences.
Escalier joignant la mezzanine.
Vue de la salle à manger principale à partir de la mezzanine, un peu comme John Trivisonno l'a fait un peu avant la fermeture. L'ampleur des dégâts causés par le manque de ventilation et de chauffage sont ici bien évidents dont les moisissures et champignonsde toutes sortes qui se multiplient avec l'arrivée des températures plus chaudes. On note le plafond ainsi que les tuiles acoustiques dont de nombreux morceaux sont tombés au sol.
Autre vue de la salle à manger principale à partir de la mezzanine, cette fois la partie ouest.
Partie de la mezzanine donnant sur le stationnement. Les dégâts sont ici plus considérables.
Un des comptoirs du buffet où sont encore empilées des assiettes qui attendent des clients qui ne viendront évidemment pas.
Salle à manger principale à partir de l'escalier.
Entrée principale. Notez présence de la pirogue polynésienne (va'a en polynésien) toujours suspendue avec son balancier. Cette dernière se trouvait également au Kon Tiki.
Partie droite de la salle Luau. Comparez cette photo avec celle de john Trivisonno plus haut.
Vue de la scène où là aussi les dommages causés par l'humidité sont apparentes.
Un autre explorateur urbain, lequel a tenu à conserver son anonymat, m'a aussi donné la permission d'utiliser des photos qu'il a prises de l'intérieur en septembre 2016. Il m'a aussi donné quelques descriptions de l'intérieur que les photos ne communiquent pas.
«La première chose qui frappe lorsque l'on entre c'est l'odeur de moisissure très puissante. L'air,» m'a-t-il écrit, «est horriblement vicié partout, plus particulièrement dans la salle de réception (Luau). Les spores de moisissures, de fongus et de champignons sont omniprésents et l'eau s'infiltre de plusieurs endroits au plafond. Sur le tapis, du lichen et autres herbes ont poussé. Il faut pratiquement un masque de grade médical pour entrer là-dedans.»
Ici, l'on peut voir un des gros luminaires de la salle à manger principale. Remontez dans l'article où sont les photos de John Trivisonno et vous le verrez dans toute sa splendeur du temps. Ici, il gît au sol, brisé.
Je crois reconnaître ici la section du deuxième étage.
Nous sommes ici dans la cuisine et voici ce qui ressemble à la friteuse.
Gros malaxeur pour faire de la soupe en grande quantité. Pas certain que j'en prendrais de cette soupe...
De retour dans la salle Luau. La pièce est en bien plus mauvais état que lorsque Keven Lavoie y était passé en mai.
Bas de l'escalier qui mène à la mezzanine. Du vandalisme a encore une fois eu lieu. Il s'agissait ici d'un poste pour les serveuses.
Vue d'ensemble de la mezzanine.
Je ne sais pas exactement où se trouve cette pièce de plafond mais pour être photographié de si près je dirais soit la mezzanine ou la salle Luau. Quoiqu'il en soit on voit ici quelque chose qui démontre une solution parfaitement bric à brac pour régler un problème de fuites provenant de la toiture. Ici, des bacs de plastique ont été déposés sur des 2x4 rafistolés de façon artisanale. L'eau qui coule du toit s'écoulent dans les bacs et la chaleur ambiante du bâtiment fait évaporer l'eau à la longue. Théoriquement ça fait que l'eau ne coule pas à l'intérieur où les gens mangent. Par contre l'humidité qui s'accumule en haut endommage encore davantage le toit qui a besoin de réparations. Un bac qui se renverse ou qui déborde peut facilement causer un incendie.
Ici on peut voir les trois totems tiki dans le centre de la salle à manger principale. Est-ce qu'un des totems serait tombé tout seul ou bien...
Hum... La sciure de bois au pied de la base, très suspecte, nous laisse deviner que quelqu'un a entreprit de se couper un morceau de totem.
Partie de la salle à manger principale se trouvant à droite de l'escalier. Quel gâchis!
Près du buffet. J'espère que personne n'ira essayer de couper le tiki qui se trouve là, autrement il risque de recevoir une partie de la mezzanine sur la tronche. Comme je l'ai mentionné plus haut, ce tiki cache en réalité une poutre porteuse.
Ouf. Une photo qui se passe de mots.
Vue vers la salle Luau. comme on peut le voir, l'écriteau qui se trouvait au-dessus des portes n'est plus là.
Du lichen pousse allègrement sur le tapis. Difficile de savoir à quel endroit exactement par contre.
Partie de la cuisine où l'on voit quantité de tasses et soucoupes brisés au sol. Le café était préparé à cet endroit.
Un des comptoirs du buffet. Il me semble que ça ne fait pas si longtemps que j'y remplissais mes assiettes...
Table à la mezzanine (notez la rampe d'escalier à l'arrière). Étrange comme le napperon de papier et la serviette pliée semblent là comme ils avaient été posés peu avant la fermeture. Pour les «bobépines», pas d'explications...
Plafond de la salle Luau où l'on peut voir les affres causés par les fuites du toit. Comme le bâtiment n'est plus chauffé depuis sa fermeture les moisissures s'en sont données à cœur joie.
Escalier menant à la mezzanine. Drôle d'endroit pour une échelle.
Calendrier olé-olé de 2013 sur une table.
Entrée principale du restaurant. On note l'absence des poignées qui provenaient du Kon Tiki.
Vue du ponceau et du kiosque d'accueil. Les tikis qui gardaient ce ponceau ont disparu.
Table tournante qui servait probablement à faire jouer la musique d'ambiance.
Tout le brun que l'on voit sur les tuiles sont des moisissures.
Vue plus rapprochée de la scène de la salle Luau.
Décidément...
Une image qui se passe de mots.
Vue de la salle à manger principale depuis la mezzanine. On peut voir, vers le centre de la photo, le tourne-disque de tantôt. Malgré tout ce grabuge et les moisissures, le mobilier en bambou serait probablement récupérable car c'est un bois dur. Il faudrait par contre le fumiger et le désinfecter.
Le verre d'eau que l'on vous donnait une fois assis à votre table? C'est de là qu'il venait.
Gros plan d'un des trois comptoirs du buffet. L'intérieur était rempli d'eau que l'élément au fond faisait chauffer. Les bacs de nourriture trempaient dedans, permettant ainsi de les garder au chaud.
Vue des comptoirs du buffet et, à l'arrière, de la salle à manger principale.
L'acheteur du Jardin Tiki, on le sait, était le Groupe Savoie. Comme la vente comprenait tous les éléments de décoration, comment se fait-il qu'il n'y ait pas eu de vente aux enchères telle qu'il y en a eu une pour le Kon Tiki et le Tiki Doré? Tel qu'on peut le voir sur les photos de Keven Lavoie, il se trouvait encore au mois de mai 2016, pratiquement un an après la fermeture, de nombreuses décorations et tikis sur place mais sur les photos de l'explorateur anonyme, et aussi de par son témoignage, presque tous ces éléments ont été chipés par des gens qui se sont introduits à différents moments.
S'affrontent ici deux écoles de pensée à ce sujet. D'une part, celle de la légalité qui nous dit que l'on ne peut tout simplement pas prendre comme ça ce qui se trouve dans un bâtiment privé, aussi abandonné soit-il. De l'autre, des gens se sont dit que si tout le bâtiment était pour être démoli sans qu'il y ait de vente aux enchères (ce qui serait assez étonnant considérant le délabrement des lieux) il vaudrait mieux alors sauver le plus d'objets possible avant de tout voir se faire écraser sans discernement par les démolisseurs.
Vous savez pourquoi on peut encore aujourd'hui trouver des articles provenant du Kon Tiki? Parce que justement on a fait une vente aux enchères. Tenez, sur la photo ci-dessous prise dans ma propre cuisine, toute la tablette du milieu est composée d'éléments provenant du Kon Tiki de l'hôtel Sheraton Mont-Royal; dix tasses, huit ensembles salière/poivrière, deux pots à condiments et un pot à sauce.
Vous savez pourquoi on peut encore aujourd'hui trouver des articles provenant du Kon Tiki? Parce que justement on a fait une vente aux enchères. Tenez, sur la photo ci-dessous prise dans ma propre cuisine, toute la tablette du milieu est composée d'éléments provenant du Kon Tiki de l'hôtel Sheraton Mont-Royal; dix tasses, huit ensembles salière/poivrière, deux pots à condiments et un pot à sauce.
Lorsque j'en ai parlé avec quelques amis il était clair que l'absence d'une vente aux enchères a été une bévue assez considérable. Si elle avait eu lieu suivant la fermeture du restaurant le choix d'objets aurait été assez important et tous les items, que ce soit décoration, luminaires ou vaisselle, auraient non seulement tous été en parfaite condition mais chaque item aurait trouvé preneur. Selon ce que m'a rapporté l'explorateur urbain anonyme, tout ce qui pouvait avoir une certaine valeur a disparu et certains n'ont visiblement reculé devant rien, comme en témoigne le tiki scié. Ceux qui comptaient sur une vente aux enchères, eh bien, laissez-moi vous dire que vous êtes mieux d'oublier ça. C'est dommage car plusieurs éléments du restaurant provenaient du Kon Tiki et avaient donc une longue histoire. Le Jardin Tiki méritait mieux.
Le saviez-vous? C'est en 1963 que s'est ouvert à Disneyland en Californie le Walt Disney's Enchanted Tiki Room, la première attraction à utiliser des marionnettes complètement animatroniques et contrôlées par des ordinateurs.
Article fabuleux, mon cher Pluche! Et quelle tristesse de voir l'état de délabrement de ce lieu iconique de Montréal... Dire que tous les collectionneurs Tiki attendaient une grande vente pour acquérir des chaises, lanternes, décorations, tikis... quel gâchis... :(
RépondreEffacerTu le dis très bien; quel gâchis! Chose certaine, une vente aux enchères aurait eu un succès phénoménal mais hélas...
EffacerMais où sont passés les luminaires du jardin tikki? Lorsque j,ai su que l'endroit fermait, j,ai voulu acheter les luminaires... mais où sont-ils? Qui contacter?
RépondreEffacerTout d'abord il faut savoir que l'endroit, bien que vacant, n'a pas été sécurisé adéquatement. Il y a eu de très nombreuses entrées par effraction dans le bâtiment, certains pour y commettre des actes de vandalismes alors que d'autres ont préféré prendre des objets en souvenir. Pour les luminaires la grande majorité sont encore là mais en très piteux état. je n'y toucherais pas même avec un bâton de dix pieds parce qu'ils sont largement couverts de moisissures certainement indécrottables.
EffacerPluche
Ben oui , comment se fait-il que les proprios n'ont pas liquider l'ameublement et la déco ????
RépondreEffacerC,était originalement dans les plans, à tout le moins selon ce qu'avait affirmé Danny Chan lors d'une entrevue télévisée. De l'avis de plusieurs c'est que le nouveau propriétaire a probablement trouvé que cela aurait été trop de troubles pour le peu que cela aurait rapporté alors il a tout laissé pourrir.
EffacerPluche
Excellent article et photos. Merci pour toute l'information !
RépondreEffacer