Ah, j'imagine déjà ceux qui ont visité cette fabuleuse exposition et qui se demandent maintenant s'ils n'auraient pas raté un p'tit pavillon caché dont ils ignoraient l'existence, et où ils auraient pu siroter un cocktail quelconque entouré de quelques Playmates. Mais non, ne vous en faites pas, ce n'est pas du tout le cas.
Pour les ceuzes qui en rêvaient néanmoins dans le temps, ils n'avaient qu'à se rendre au 2081 Aylmer, tout juste au sud de la rue Sherbrooke pour avoir accès au Playboy Club. Le coût de la carte-clé? Trente dollars, ce qui représente aujourd'hui quelque chose comme deux-cent dollars. Ou à peu près. D'ailleurs, dans le Playboy de juin 1967, la page Playboy News faisait état de l'ouverture du Playboy Club pour juillet, alors qu'Expo 67 battait son plein.
(Source: collection personnelle)
Pour les ceuzes qui en rêvaient néanmoins dans le temps, ils n'avaient qu'à se rendre au 2081 Aylmer, tout juste au sud de la rue Sherbrooke pour avoir accès au Playboy Club. Le coût de la carte-clé? Trente dollars, ce qui représente aujourd'hui quelque chose comme deux-cent dollars. Ou à peu près. D'ailleurs, dans le Playboy de juin 1967, la page Playboy News faisait état de l'ouverture du Playboy Club pour juillet, alors qu'Expo 67 battait son plein.
(Source: Collection personnelle)
Mais bon, ce n'est pas du Playboy Club du tout dont je veux vous parler mais bien d'un fait assez intéressant, pas nécessairement connu de tous et qui m'a été contée par mon bon ami Yves Jasmin, O.C., lors d'un repas. De 1964 à 1967 Yves a été le Directeur des Relations publiques, de la publicité et de l'information.
Dans le service de la publicité se trouvait Larry Schacter, et un jour ce dernier se rend à un congrès à Chicago afin d'y jaser Expo 67. À l'époque, les bureaux-chefs du magazine Playboy se trouvaient justement à Chicago, au 919 Michigan Avenue pour être plus précis (les bureaux sont aujourd'hui à Beverley Hills). C'est durant ce congrès que Larry Schacter fait la rencontre de Vincent T. Tajiri, qui travaillait chez Playboy en tant qu'éditeur de la photographie. Au cours d'une discussion entre les deux hommes, Larry fait une proposition intéressante à Tajiri; pourquoi ne pas aménager un appartement d'Habitat 67 avec un décor joliment feutré et qui servirait d'une part à y photographier de jolies filles et d'un autre, à mousser Expo 67. Tajiri est enchanté de l'idée mais doit d'abord en discuter avec les autres membres de l'équipe.
Il faut tout de même mentionner qu'à l'époque les photographies de nus ne comptaient que pour un faible pourcentage du contenu du magazine qui, de surcroît, ne montrait jamais les parties intimes de ces dames. Ainsi le numéro de juin 67 ne compte que 22 pages de nus sur un total de 225. Playboy publiait en outre des histoires courtes et fictions de grands auteurs (Vladimir Nabokov, Roald Dahl, Ian Flemming et Gabriel García Márquez entre autres), des grandes entrevues (Miles Davis, Frank Sinatra, Malcom X, Salvador Dali, Jean-Paul Sartre, Frederico Fellini, Fidel Castro et même Albert Speer, le bras droit d'Hitler!). S'y ajoutaient des chroniques sur le sport, les meubles, le décor, l'architecture, et la musique (le jazz surtout). Mais ce sont évidemment les filles qui retenaient surtout l'attention des gens, surtout ceux qui s'en offusquaient sans considérer la grande qualité de la rédaction.
Entretemps Larry revient à Montréal alors que la construction d'Expo 67 s'achève. L'idée de photographier des dames en collaboration avec Playboy arrive discrètement aux oreilles du colonel Edward Churchill, lequel était alors directeur de l'aménagement. Churchill était celui qui dirigeait avec une main de fer dans un gant de fer. Obligatoirement, avant de donner un feu vert au projet coquin, il doit en glisser un mot à l'oreille du commissaire général Pierre Dupuy, un diplomate retraité mais aussi un homme très distingué. Les cheveux de ce dernier, en écoutant la proposition de Larry Schacter et du magazine Playboy, se dressent sur sa tête, parfaitement offusqué à l'idée que quelqu'un, quelque part, ait eu une idée aussi ignominieuse. La réponse est alors un «NON» catégorique et bien senti. Voilà donc pour ça. Ici ce termine l'anecdote que m'a racontée Yves Jasmin, mais ma petite histoire quant à elle continue.
Même si Vincent T. Tajiri a été mis au courant du refus de la direction de l'Expo pour le projet photo à Habitat 67, il ne baisse pas les bras pour autant. Le magazine de charme à plus d'un tour dans son sac. Outre Playboy, il se trouvait aussi une autre magazine, à moins grand tirage, soit le magazine VIP, le magazine officiel des Clubs Playboy. Aussi, pour son édition de l'été 67, on a tricoté une opération quelque peu risquée; photographier des Playmates dans leurs costumes de Bunnies directement sur le site d'Expo 67, lequel est encore et toujours en construction, bien que le tout s'achève. Or un jour, un véhicule s'avance mine de rien sur le chantier et s'arrête à une certaine distance du pavillon des États Unis, la fameuse Biosphère de Buckminster Fuller. Du véhicule émergent trois Playmates de leurs costumes colorés vêtues ainsi qu'un photographe, équipé d'un télé-objectif. Une des Playmates brandit le drapeau de Playboy alors que le photographe prend plusieurs clichés en rafale avant d'attirer trop d'attention et puis hop! tout le monde retourne dans le véhicule pour ensuite filer en douce, ni vu ni connu. Voici le résultat:
(Source: Collection personnelle)
Le saviez-vous? La fille qui est apparue sur la couverture du premier numéro de Playboy en décembre 1953 n'était nulle autre que Marilyn Monroe, que Hugh Hefner n'a d'ailleurs jamais rencontré. Ce dernier s'est toutefois arrangé pour pouvoir reposer éternellement près de la célèbre sex symbol puisqu'il a acheté la crypte juste à côté de celle de Marilyn au Westwood Memorial Park à Los Angeles.
Ah, Monsieur Pluche! Quel bon coup! Le club Playboy, je l'ai tant attendu quand j'avais 12 ans! Je lisais le magazine (oui, je lisais vraiment les articles, car ça me faisait me sentir comme un grand), même avant de m'intéresser aux filles. Mon père était passé à Chicago et était allé au club original, en avait ramené une clé de membre que je possède toujours, et donc nous recevions aussi le magazine VIP à la maison, en plus du Playboy que j'achetais en cachette (et quelquefois avec difficulté...). Une autre annonce semblable à la vôtre était apparue dans VIP quelques années plus tôt, mais je n'aurais que 16 ans à l'ouverture, donc tout ça était hors de ma portée pour encore un bout de temps. Le pire, c'est que quelques années plus tard, quand je me suis finalement abonné à Playboy et que je le recevais sans que mes parents ne disent quoi que ce soit, je me suis désintéressé de l'affaire, et quand je suis allé à l'université non loin de là, je ne me suis même pas donné la peine d'aller voir l'édifice! Donc, je ne l'ai jamais vu! Je m'y suis intéressé seulement après sa fermeture, mais il était trop tard. Si vous pouviez nous dénicher des photos de l'intérieur...
RépondreEffacerDon Pedro
Quoique l'on en dise, Playboy, malgré ses ravissantes Playmates, était un magazine sérieux qui étaient très sobres, érotiquement parlant et il n'y avait vraiment pas de quoi fouetter un chat. Comparé à d'autres publications du temps, surtout celles venant d'Europe. Même le concurrent direct de Playboy, le magazine Penthouse, était beaucoup plus audacieux. Les chroniques de Playboy étaient solides et je m'ennuie de celles d'Asa Baber. Je n'ai malheureusement pas vu le Playboy club moi non plus mais j'aurais bien aimé. Je vais voir pour des photos intérieures, peut-être avec un peu de chance.
EffacerPluche