On a bien beau dire que le 4 mai est le jour de Star Wars, il n'en demeure pas moins que le véritable anniversaire est bel et bien aujourd'hui, soit le 25 mai. Comme je le disais dans un autre article, en 1977 la science-fiction n'était pas considérée comme un genre à succès, bien au contraire et 20th Century Fox avait tout misé sur le film de George Lucas. Si le film ne marchait pas c'était la banqueroute, purement et simplement. Et lorsque le montage final du film est terminé, ça ne regarde pas bien parce qu'il n'y a environ qu'une quarantaine de salles aux États Unis qui acceptent de projeter le film. Quarante deux, pour être précis.
Quarante deux salles.
Dans tout le pays.
Comme on dit, ça ne regarde pas bien. En fait, même si la Fox a tout dépensé ce qui lui reste d'argent dans la production de Star Wars, elle considère tout de même The Other Side of Midnight comme étant le film à succès de l'été 1977. Star Wars n'est que la face B, celle qui se trouve de l'autre côté du disque et qui n'intéresse que peu de gens. Sauf que le film devient rapidement un succès. Les cinémas qui l'affichent en salles ne parlent que de files d'attentes et des projections n'ayant aucun siège libre. Rapidement d'autres cinémas, qui ne veulent pas se priver d'une bonne part du gâteau, commandent aux distributeurs des copies. Le 24 juin est la date où le film ressort sur les écrans partout au pays. De quarante-deux salles on passe à environ 1,750. Les cinéphiles dorment même dehors devant les cinémas pour être certains de pouvoir obtenir des billets.
Lucas ne s'en faisait pas trop avec Star Wars et pour lui il était clair que le film ne serait pas bien populaire. Ça plairait probablement aux amateurs du genre mais sans plus. Il se préparait à prendre des vacances à Hawaï lorsque Alan Ladd Jr. lui a donné un coup de fil pour lui annoncer que Star Wars était un phénomène sans précédent.
Le cinéaste avait tout de même refusé un boni de $500,000 auquel il avait droit mais qu'il avait refusé, préférant plutôt négocier l'exclusivité sur droits de tous les produits dérivés. Pour Fox c'était une belle économie mais pour Lucas cette décision a fait de lui un homme excessivement riche. Ironiquement, les acteurs principaux du film, Mark Hamill, Carrie Fisher, Harrison Ford et Alec Guiness étaient quant à eux convaincus du succès de Star Wars. Ça semblait évident pour nous tous, sauf pour George, dira Hamill dans une entrevue récente. Le succès planétaire, c'est le cas de le dire, à rapporté en tout et pour tout plus de $775 millions de dollars pour un coût initial de $11 millions, en dollars de l'époque, bien entendu.
Grâce à Star Wars, la science-fiction s'est soudainement retrouvée le genre le plus populaire. Et à imiter. On a vu apparaître tant au cinéma qu'à la télévision de nouveaux films et séries, lesquelles empruntaient en tout ou en partie à l'univers de Star Wars tant dans la façon de présenter qu'au niveau des effets spéciaux. Au niveau des jouets les tablettes des magasins ont été inondées de produits Star Wars de tous genres mais aussi avec des imitations qui calquaient beaucoup Star Wars, tant au niveau du design que du graphisme.
Les effets spéciaux ont aussi connu un regain. Lucas avait été chercher des vétérans qui avaient œuvré sur 2001 Odyssée de l'espace et avait aussi tenté de recruter le vétéran Brian Johnson, lequel travaillait alors sur Cosmos: 1999. Ce dernier n'a pas pu se joindre à l'équipe de Star Wars en raison de la production de la seconde saison de Cosmos: 1999 mais, une fois celle-ci terminée, a pu faire le saut afin de travailler sur Empire Strikes Back. Star Wars a ainsi donné naissance à Industrial Light & Magic, la compagnie spécialisée dans les effets spéciaux et qui a produit des séquences pour quantité de films qui nécessitaient de tels effets ainsi qu'à Skywalker Sound, le studio de conception sonore. Décidément on peut affirmer sans l'ombre d'un doute que le cinéma d'Hollywood est composé de deux parties: pré-Star Wars et post Star Wars.
Le saviez-vous? La guilde des réalisateurs était assez furax contre Lucas parce que ce dernier voulait faire débuter son film avec le fameux texte déroulant, sans aucun générique des acteurs et techniciens comme c'était la coutume. Mais comme ils étaient convaincus, eux aussi, que le film ferait patate, ils l'ont laissé faire.
Allo! Selon les documentaires que j'ai pu voir (Youtube) le film est vraiment né dans la douleur et le stress. Et Lucas a eu du mal a trouver un studio pour produire le film. Personne ne comprenait cette histoire avec "un grand singe de l'espace". Mais le secret était dans le scénario - Lucas avait beaucoup lu sur les contes et mythes de toutes époques pour écrire la trame du film: Le jeune héro idéaliste, les forces du mal, les compagnons d'infortune, la quête mysthique, etc.
RépondreEffacerPour les effects spéciaux - c'est fou combien il peut y avoir des différences entre les films d'une même époque. Quand on regarde le film italien de 1978 "Starcrash" - la comparaison fait mal! Et je ne pense pas que ça soit qu'une question d'argent ou dévolution technique à voir certains films des années 50 qui surprennent par leurs effets comme "The 27th Day" (1957) ou "Forbidden planet" (1956).
C'est drôle je n'ai jamais vu aucun Star Wars présenté à la télévision - Vous autres? (trop cher? trop controlé par Lucas?)
Bon WE à tous!
Le film a eu une gestation difficile. Les équipes techniques étaient assez mécontentes de Lucas et il y a eu un point où il y a presque eu une révolte. Sir Alec Guinness est celui qui a cimenté l'équipe par son professionnalisme et son assiduité sur les plateaux. L'équipe d'effets spéciaux donnait aussi des ulcères aux bonzes de la Fox. Et parlant d'effets spéciaux, justement, Lucas, comme je le mentionnais, a pu recruter des gars qui ont œuvré sur 2001 ainsi que Stuart Freeborn, celui qui avait conçu les singes dans 2001 alors ça regardait bien de ce côté. Quant à Starcrash, que je me souviens avoir vu au cinéma avec mon père, c'était un film fait à la vas-vite pour surfer sur la vague de Star Wars en copiant plein d'éléments.
EffacerPour la télé, je crois que Lucas a été fortement échaudé par le tristement célèbre Star Wars Holiday Special. Il a fait détruire toutes les copies qu'il a pu trouver mais c'est assez facile de le visionner sur YouTube je crois.
1977 était une très bonne cuvée pour le cinéma, outre Star Wars les autres succès cinématographiques étaient "Cours après-moi Shérif"(Smokey & the Bandit) avec Burt Reynolds, Sally Field et Jackie Gleason qui était le 2ème film à succès de 1977 juste après Star Wars, "Rencontres du troisième type"(Close encounters of the third kind) et "La fièvre du samedi soir"(Saturday Night Fever) qui était arrivée tardivement dans l'année en décembre qui metta John Travolta sur de nouveaux sommets. Finalement, un film qui a pas eu un aussi gros succès au box-office que les autres mais qui est devenu un film culte depuis, "Lancé-Frappé" alias "Slap Shot" avec Paul Newman et les frères Hanson.
RépondreEffacerLe succès de Star Wars a fait beaucoup d'ombres à d'autres films comme "Enfer mécanique"(The Car) qui était un "Jaws" sur roues comme "Duel" et "Le convoi de la Peur"(Sorcerer) avec Roy Scheider. Ces 2 films sont devenus eux aussi depuis, des films-cultes.
Vous avez raison, 1977 a été une très bonne année pour le ciné. Je me souviens justement de Rencontre du troisième type, que j'avais eu de la difficulté à suivre parce que j'avais toujours La guerre des étoiles dans la tête. j'avais eu plus de facilité avec L'espion qui m'aimait, avec Roger Moore dans le rôle de James Bond. Toutefois j'avais été un peu déçu parce que Pierre Richard jouait dans au moins un film par année depuis le début des années 70 mais il n'y en a pas eu en 77 et c'était toujours un grand plaisir d'aller voir ses films au cinéma Versailles.
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C'est très intéressant ce genre de truc. Il existe plusieurs vidéos sur YouTube où des types ayant l’œil revisitent comme ça tout un tas de lieux de tournage.
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