samedi 28 mai 2022

Oiseaux du Québec: le moucherolle phébi

Canon 90D + Sigma 150-600mm

Le Moucherolle phébi (Sayornis phoebe) est une espèce d'oiseau appartenant à la famille des Tyrannidae et que l'on peut observer tôt au printemps. De tous les passereaux, c'est l'un des premiers à arriver ici après une longue migration depuis le sud du continent nord-américain. 

Ce p'tit oiseau niche dans les boisés, parfois sur le long des lisières et préférant la proximité d'un cours d'eau. Toutefois, il n'est pas rare de le voir nicher sur des bâtiments dont certains éléments lui permettent de construire son nid.

Canon 90D + Sigma 150-600mm

Il s'agit d'un oiseau insectivore, il se régale donc d'insectes de tous genres. Avec un peu de chance, on peut l'appercevoir près d'un tronc et picosser l'écorce pour en trouver. Contrairement à d'autres espèces d'oiseaux où les mâles et les femelles sont entièrement différents, il n'y a pas de dimorphisme sexuel chez celui-ci; les deux sexes se ressemblent fort bien. Au Québec, son aire de nidification pendant la belle saison se résume au sud de la province, mais ailleurs au Canada on peut le retrouver à des latitudes plus élevées, notamment dans les Territoires du nord-ouest. 





Le saviez-vous? L'oiseau le plus rapide au monde est le faucon pèlerin. Lorsqu'il vole en piqué pour attaquer une proie, il peut atteindre une vitesse de 389 km/h. Dans le vidéo ci-dessous on peine à le voir attaquer un canard colvert mâle. 



lundi 23 mai 2022

Les camions Studebaker en 1949

 

Publicité Studebaker, 1949. Collection personnelle.

À la fin de la Seconde guerre, la compagnie Studebaker a rapidement emboîté le pas afin de répondre à la grande demande de camions de transport pour la nouvelle économie de paix. Le camion représenté ici en est un parfait exemple puisqu'il s'agit du premier nouveau modèle 2R, largement en avance sur tous les plans comparativement au modèles M qu'il remplaçait. 

Cette série M, justement, était la première tentative de Studebaker à produire un camion léger. Sorti des lignes d'assemblages en 1947, la série M5 s'est vue produite à 23,377 exemplaire, surpassant toute la production de Studebaker durant le Seconde guerre. 

Illustration du modèle 2R à des fins publicitaires. Photo: Collection personnelle. 

Il était important pour la compagnie de ne pas perdre de part de marché durant la période d'après-guerre et qui était perçue, à juste titre, comme l'aube d'un boom économique sans précédent. Retour à la table de dessin où le concept est confié à Robert Bourke, alors chef de design chez Raymond Loewy, le célèbre designer industriel. Le but étant d'attirer les conducteurs de Ford, GM, Dodge, et même International Harvester. 

Usine d'assemblage Studebaker à Hamilton, Ontario, décembre 1962. 
Photo: Toronto Public Library via Toronto Star Archives.

Comme d'autres fabricants américains, Studebaker avait sa propre usine d'assemblage au Canada et situé à Hamilton, en Ontario, telle que vue dans l'image ci-dessus. À ce moment, il ne restait plus que quatre ans à vivre pour cette usine, dont la dernière voiture est sortie de la chaîne en mars 1966. La compagnie a définitivement fermé ses portes un an plus tard. 


Le saviez-vous? Studebaker, de par son designer Brooks Stevens, a été le premier constructeur Nord-américain à introduire le toit rétractable sur les voiture familiales. Cela permettait de transporter de gros objets comme des réfrigérateurs en position verticale, et bien d'autres usages. Voyez-en l'exemple ci-dessous que j'ai créé pour vous en utilisant une Matchbox représentant ladite familiale. Passez simplement votre souris sur l'image. 

samedi 21 mai 2022

Le Pif Gadget de la semaine - No. 138

 

(Photo: Collection personnelle)

Ce numéro de Pig Gadget est apparu en octobre 1971 et le gadget de la semaine est l'encyclopédie magique. Il y a d'abord le plateau à assembler, principalement du carton pré-plié et qui forme un boîte rectangulaire. Sur le dessus, un côté comporte des questions et de l'autre les réponses. Pour faire fonctionner le gadget, il suffisait de prendre la figurine de Pif (qui pointe du doigt) et la placer sur le socle côté "Questions" et de lui faire pointer une question en particulier. Puis, on déplaçait Pif sur le socle du côté "Réponses" et Pif, comme par magie, tournait sur lui-même pour pointer la bonne réponse. Pas de magie ici, nenni. 

En fait, ce gadget remonte à 1935. La compagnie britannique J&L Randall publiait des jeux scientifiques sous la bannière Merit  à mit sur le marché le jeu Magic Robot en 1935. Le truc était simple: le personnage sur le dessus, que ce soit Pif, un robot ou autre, était en fait guidé par des aimants dissimulés en-dessous. Toutefois, le concept n'était pas nouveau en soi puisqu'un certain J.A. Goodson  a obtenu un brevet en 1892 pour un jeu magnétique mais on attribue généralement la version moderne à l'auteur de livres pour enfants Gösta Knutsson. 

Le jeu, inutile de le mentionner, a fait un tabac et a été publié dans plusieurs pays d'Europe avec traductions d'usage. Il y a également eu quantité de version différentes où le robot prend la forme d'un hibou savant, de Confucius, le chien Snoopy ou autre savant. Chez Pif Gadget on avait simplement reprit le concept en l'intégrant dans un magazine qui coûtait l'équivalent de cinquante sous. Bref, un bien beau gadget facile à assembler pour des heures de plaisir. 



Le saviez-vous? Le mot robot a été inventé par le Tchèque Josef Čapek (prononcé Tchapek) et propagé par son frère Karel dans sa pièce de théâtre de science-fiction Les Robots universels de Rossum, vers 1920. Il provient du mot tchèque robota, qui signifie «travail forcé», «servage», «esclavage», «travail pénible de l’esclave». 

jeudi 19 mai 2022

Les murales du métro en 1976

En 1976, juste à temps pour les XXIe Olympiades, le métro de Montréal inaugure de nouvelles stations, allongeant les lignes verte et orange de façon substantielle. Ceci permet à davantage de personnes de profiter de ce mode de transport. Mais il y avait autre chose aussi. L'agrandissement du réseau faisait en sorte que le nombre de voitures MR-63, lesquelles roulaient depuis 1966, était insuffisant pour la nouvelle demande du réseau. Aussi, on avait prit soin, bien au préalable, de faire construire de nouvelles voitures de métro et c'est Bombardier qui obtenu le contrat (les MR-63 ayant été fabriquées par Canadian Vickers). Conçues sur le même format que les MR-63, les nouvelles MR-73 se voulaient plus modernes avec des sièges en plastique moulé, des couleurs aux teintes alors en vogue et aussi de belles murales monochromes en rouge et blanc représentant la ville via son héritage architectural. < À cette époque, les MR-73 roulaient sur la ligne orange alors que les MR-63 quant à eux demeuraient sur la ligne verte. Sur la photo du haut on peut voir la célèbre chroniqueuse Francine Grimaldi prenant la pose dans une de ces voitures MR-73.


Sur la a première murale où l'on voit le complexe Desjardins, la place Ville-Marie, le château Champlain, l'édifice de la Sun Life, la place Jacques-Cartier, Habitat 67, la tour de l'horloge, l'hôtel de ville, la gare Windsor, le marché Bonsecours et bien d'autres.

La seconde murale est un peu plus complexe et reprend certains éléments de la première mais on y retrouve cette fois Terre des Hommes, l'autoroute Bonaventure, le port de Montréal, l'oratoire St-Joseph, le stade olympique, le village olympique, le pont Jacques-Cartier, la Ronde, la basilique Notre-Dame et autres, que je vous laisse trouver. 

Bien qu'attrayantes et ajoutant un peu de style dans les voitures de métro, ces murales, qui semblaient imprimées sur du vinyle, ont d'abord été la cible de graffiteurs qui n'on pas pu résister à l'idée de les barbouiller. D'autres ont préféré en arracher des bouts de grosseurs variées. En bout du compte, la CTCUM (Commission de transport de la communauté urbaine de Montréal), et actuelle STM, a finalement prit la décision de les enlever complètement. Cela n'est pas sans rappeler les coussins en vinyle noir rembourrés sur les sièges des voitures MR-63 et qui se faisaient découper à lame, forçant la CTCUM à les enlever. 



Le saviez-vous? L'appellation des voitures MR-63 et MR-73 signifie "Matériel Roulant 1963" et "Matériel roulant 1973", signifiant les années où leurs constructions respectives ont débuté. Quant aux  nouvelles MPM-10, cela veut dire "Matériel pneumatique de Montréal 2010". 

dimanche 15 mai 2022

Oiseaux du Québec: la paruline à ventre baie


La paruline à ventre baie, même si elle est bien répartie en Amérique du nord, est d'une certaine rareté à certains endroits, comme en milieu urbain. Je n'ai eu que quelques secondes pour capter celle-ci puisqu'elle sautait de branche en branche très rapidement dans un grand pin à bonne hauteur. Cette paruline affectionne  les forêts de conifères (en particulier les épicéas) et les forêts mixtes de bouleaux et d'érables.

Malgré sa petite taille c'est un oiseau migrateur qui peut se rendre jusqu'en Amérique centrale. Il revient au Québec vers la mi-mars et demeurent avec nous jusqu'au mois d'août où elles reprennent le chemin du sud pour la saison hivernale et les voyages migratoires se font toujours en groupe. Solitaire, il se mêle souvent à d'autres espèces de parulines pour se procurer de la nourriture. Il s'agit d'un oiseau fort utile car il se régale de tordeuses d'épinettes. 


Le saviez-vous? Les oiseaux modernes, dont notre paruline vedette aujourd'hui, sont des descendants directs de la famille de dinosaures appelés "théropodes" qui comprenait entre autres le tyrannosaure, l'albertosaure, le carnotaure et bien d'autres (1). Les dinosaures ne sont pas tous disparus, mais ceux qui ont survécu ont évolué jusqu'à nos jours. 

samedi 14 mai 2022

Le Pif Gadget de la semaine - No. 116

 

(Page couverture Pif Gadget no 116. Photo: Collection personnelle)

Ce numéro de Pif Gadget (notez qu'il ne porte plus le nom de Pif et son gadget) est sorti en mai 1971. Il faudra attendre un peu moins d'un an pour que l'hebdomadaire soit distribué au Québec. En attendant, le gadget à l'honneur est celui des osselets (en plastique, bien entendu). Il s'agit d'un jeu dont les origines remontent à la Grèce antique et dont la popularité se soit répandue par la suite, notamment dans l'empire Romain dont des pièces de jeu ont été découvertes à Herculanum. On peut s'en procurer encore aujourd'hui dans des boutiques de jeux pour une somme modeste quoiqu'ils ne soit plus fabriqués d'os d'animaux depuis bien longtemps! 

Sous le logo de Pif apparaît la mention "Tout en récits complets", ceci signifie que contrairement au journal de Tintin, Spirou ou Pilote, toutes les aventures que l'on retrouve dans les numéros ne sont pas à suivre la semaine suivante. Il y aura toutefois quelques exceptions avec les aventures de Rahan, 

La page couverture est l'oeuvre de Jean Cézard, à qui l'on doit dans Pif les aventures de Suplouf le corsaire, Arthur le fantôme ainsi que les Rigolus et les Tristus. La numérotation au bas à droite, (No 1354) est la continuité du journal Vaillant, dont j'ai parlé dans l'article sur Pif précédent. 

(Publicité des vêtements sportifs Adidas, page 9, numéro 116. Photo: Collection personnelle)

Depuis mes premiers numéros j'ai toujours aimé voir ces publicités d'outre-mer dont les produits, marques de commerces et jouets n'étaient largement pas disponibles ici, au Québec. Parfois, il y avait exception, comme ici avec les vêtements de sport de la marque Adidas. Ils étaient fort populaires ici aussi, tant les vêtements que les espadrilles ou sacs de sport. 

(Recto de Pif Gadget, no 116. Photo: Collection personnelle)

Le recto de l'hedomadaire nous propose, pour ce numéro, un gag de Corinne et Jeannot, personnages créés et dessinés par Jean Tabary, à qui l'on doit également Iznogoud. Corrine et Jeannot ont fait leur première apparition en 1959 et faisaient partie de la bande de Totoche. Dans la série qui se trouve dans Pif Gadget, Corinne est une véritable chipie qui ne cesse de tourmenter le pauvre Jeannot. À plusieurs reprises, dans le courrier des lecteurs, on réclame justice pour Jeannot mais qui ne lui sera jamais servie. Les deux personnages sont apparus dans sept albums, dont le dernier est apparu en 1988, ainsi que Les vacheries de Corinne, un mensuel en format poche publié en 1978. 





Le saviez-vous? Ils sont à l'origine des dés sous le nom d’astragaloi, comportant quatre faces planes, deux larges et deux étroites. Dès l'antiquité, le jeu se jouait également comme jeu d'adresse de lancement, le penthelita.


mercredi 11 mai 2022

Angle Duluth et de Bullion, vers 1978

(Photo: Daniel Heikalo, reproduite ici avec permission)

Daniel Heikalo (dont on peut visiter le site en cliquant sur le lien à droite) est un artiste multidisciplinaire qui jongle merveilleusement avec les instruments de musique, les plumes et pinceaux. Il peint et photographie également. durant les années 70 et 80, Il a eu la magnifique présence d'esprit de prendre quantité de photographies des quartiers populaires de la ville, de documenter visuellement des scènes auxquelles personne ne s'attardait, un peu comme le peintre Adrien Hébert faisait autrefois. Les photographies de Daniel nous font replonger dans un passé qui n'est pas si lointain mais où bien des choses étaient fort différentes. Aujourd'hui, Daniel nous raconte l'envers de la photo qu'il a prise en 1978, à l'angle des rues Duluth et de Bullion. 

"L’épicerie du coin... cette expression bien connue a déjà eue une signification bien spécifique dans notre quartier, qui en contenait des dizaines. À certains endroits, il y avait une épicerie à chaque coin d’une intersection. Comment réussissaient-t ’ils à  tous être tous rentables? C’était avant l’avènement des supermarchés, des grandes surfaces, des centres d’achat, et aussi, souvent chaque commerce avait sa spécialité. Un possédait une licence de la régie des alcools, un autre était une boucherie, alors que sur l’autre coin, il y avait un comptoir restaurant où on pouvait prendre un breuvage avec «un sandwich aux tomates toasté salade mayonnaise».

Ces épiceries étaient aussi de hauts lieux de socialisation, comme les salons de barbier et les  cordonniers-cireurs,. Les gens passaient du temps à y jaser, commérer, parler politique, échanger sur les courses de chevaux, et parier. Les arrières des épiceries et restaurants servaient parfois de lieux illicites pour les preneurs de gages. On gageait aussi sur le hockey.

C’était l’époque des livreurs à bicyclette, qui beau temps, mauvais temps, vous apportait votre commande moyennant un pourboire. C’était très pratique pour les gens à mobilité restreinte pour qui transporter une grosse commande était physiquement impossible.

Parfois, on y rencontrait celui ou celle qui deviendrait notre partenaire pour la vie. Il en fut de même pour mes parents, qui se rencontrèrent en 1940 dans un casse-croûte de la rue Amherst, quelques maisons au nord du musée.

Côté commerces, avec Sainte-Catherine, Amherst et Ontario, les gens du quartier possédaient tout le nécessaire pour subvenir à leurs besoins."

Il s'agit là d'un portrait de quartier comme j'ai connu, ayant grandi dans Hochelaga. Les épiceries de quartier telles que décrites par Daniel, il y en avait à toutes les rues. Il s'agissait pour la grande majorité de commerces indépendants, nullement affiliés aux grands supermarchés mais offraient les mêmes services, souvent personnalisés puisque les propriétaires en venaient à bien connaître leur clientèle (pas dans le sens biblique, toutefois) tout comme les bouchers qui œuvraient à temps plein à l'arrière. Ils savaient que madame Unetelle aimait sa viande coupée de telle façon et que telle autre madame l'aimait d'une telle autre façon. Le boucher enveloppait la viande dans du papier ciré rose et inscrivait la quantité et le prix avec un gros crayon gras. 

Si les commandes étaient livrées à vélo elles pouvaient être acheminées d'une autre façon au domicile: par l'entremise de gamins comme moi. Des fois, je me trouvais dans la cour en train de joué, bien barbouillé de poussière dans le visage, et ma grand-mère sortait sur le balcon pour me demander d'aller voir madame Ceci ou Cela qui demeurait plus bas dans la rue et qu'elle avait une commission pour moi. Je lâchais tout et j'y allais de bon cœur. Après m'avoir donné la liste, je me dirigeais à l'épicerie de l'autre bord de la rue pour aller chercher le tout et payer avec l'argent qu'elle m'avait donné. Du haut de mes six ans je me trouvais à acheter les choses sur la liste. De temps en tant c'était tout prêt, le proprio du marché avait déjà tout préparé, et moi, je n'avais qu'à rapporter. C'était l'époque où nous étions plusieurs de mon âge à faire des commissions comme ça et personne ne battait de l'oeil lorsque l'on achetait, tel qu'inscrit sur la liste, des cigarettes, de la bière ou des billets de loterie. Et ces commissions nous rapportaient toujours de p'tits pourboires avec quoi l'on pouvait se payer une gâterie. 

Et maintenant, voici le même coin de rue aujourd'hui. L'ardoise du toit en fausse mansarde est toujours là, La brique commune rouge a été barbouillée et rebarbouillée à quelques reprises et où la brique originale apparaît à gauche. L'épicerie de quartier, si elle est disparue, a laissée sa place à un autre commerce local; une boucherie cette fois. Si les vitrines one tété changées, la porte semble toujours être la même, tout comme les deux poteaux en fonte, lesquels ont abondamment beurré le ciment de rouille. Sur le haut du mur à droite on peut voir que les anciens connecteurs électriques (fonctionnels sur la photo de Daniel ci-haut) ont été abandonnés pour des connections plus modernes mais sans avoir été enlevés.



Le saviez-vous? La plus ancienne épicerie en Amérique du nord est celle de J. A. Moisan située au 685 rue Saint-Jean à Québec. Elle a été ouverte en 1871. 


 

samedi 7 mai 2022

Le Pif Gadget de la semaine - No.87

 

(Page couverture, Pif Gadget #89. Photo: Collection personnelle)

Le 24 février 1969 apparaît un nouvel hebdomadaire pour les jeunes: Pif et son gadget. Si le format est nouveau, le contenu l'est moins puisque les éditions Vaillant reprennent en grande partie les personnages qui apparaissaient dans le journal qui le précédait, soit le Journal Vaillant, paru pour la première fois en 1945. Le choix du mot "Vaillant" n'est pas fortuit. il fait référence, d'une part, au mouvement communiste de jeunesse "des Vaillants et des Vaillantes " et de l'autre il évoque le titre du bien connu journal catholique pour la jeunesse Cœurs Vaillants, publié depuis 1929 et qui était alors provisoirement interdit pour avoir continué de paraître pendant l'Occupation. Toujours est-il que même au moment de la première parution de Pif et son gadget, tous les membres du comité de rédaction étaient membres en règles du Parti communiste en France et les recettes de Pif allaient grossir les coffres de l'Humanité. Mais ça, nous les gamins, on ne le savait pas! 

(Recueil du journal Vaillant, 1963. Photo: Collection personnelle)

Ci-haut, la page [cartonnée] du Recueil du journal Vaillant de 1963. On y voit les personnages de Placid et Muzo, créés en 1946 avec le dessinateur Espagnol José Cabrero Arnal au pinceau et Pierre Olivier à la plume. La bande dessinée a été ultérieurement reprise par Jacques Nicolaou. Le journal Vaillant était, à peu de choses près, assez semblable dans sa présentation à celle du journal Tintin avec des bandes dessinées et de pleines pages de publicités majoritairement en noir et blanc. 

En 1965 le journal Vaillant change de nom pour Vaillant, le journal de Pif. Il conserve ce titre jusqu'en 1969 pour alors devenir Pif et son gadget, lequel deviendra peu de temps après, et tout simplement, Pif Gadget. 

Si le premier numéro de Pif paru en 1969 suit celle du journal Vaillant quant à la numérotation, il change complètement de format et se démarque de ses compétiteurs en offrant à chaque numéro des histoires complètes, et non à suivre de semaine en semaine. Aussi, chaque numéro de Pif offrait un gadget quelconque et dont les instructions se trouvaient dans le numéro. Ainsi, dans le numéro 87 dont la page couverture se trouve en haut complètement,  le gadget se trouvait à être une collection véritable de timbres de Mongolie. Il s'agit du plus vieux Pif de ma collection. 

Toutefois, à sa première parution chez les marchands de journaux, Pif n'est disponible qu'en France, en Belgique, en Suisse et en Italie. Il ne fera son entrée au Québec qu'en mars 1972 lors de la parution du numéro 159 et vendu alors pour la somme de 50 sous. 

(Première page de Pif, numéro 89. Photo: collection personnelle)

Pif le chien (et son comparse Hercule le chat) est la première bande dessinée de la revue, une place qui lui revient étant donné que l'hebsomadaire porte son nom. Pif, une autre création de José Cabrero Arnal, est apparu pour la première fois en 1948 dans les pages de l'Humanité alors que Hercule est arrivé en 1950. Durant les années 60, Arnal n'a plus la forme pour concevoir les aventures de Pif et Hercule et c'est donc Louis Cance qui prend la relève. 

(Les Rigolus et les Tristus, numjéro 89. Photo: collection personnelle) 

Les Rigolus et les Tristus est une bande de Jena Cézard (Surplouf, Arthur le fantôme) où s'affrontaient ceux qui rient tout le temps et ceux qui pleurent tout le temps. Cette série est apparue de 1969 à 1977. 

(Publicité de Pif Gadget, numéro 89. Photo: Collection personnelle)

Exemple de publicités que l'on retrouvait dans ce numéro 89. Ces types de publicités, visant essentiellement le lectorat Français, sont demeurés omniprésents au fil des ans. Si la grande majorité des produits étaient parfaitement inconnus ici, certaines autres l'étaient, comme les figurines Big Jim ainsi que les petites voitures Hot Wheels et Matchbox. 

(Énigme de Ludo, numéro 89. Photo: Collection personnelle)

L'inspecteur Ludo, Ludovic de son vrai prénom, est un détective privé qui résout des énigmes dont le récit tient souvent à une seule page, parfois deux. Il en revient aux lecteurs de déceler l'indice permettant de coincer le coupable. Marc Moallic signait les dessins et Henri Crespi les histoires. Si certaines énigmes étaient relativement faciles à résoudre, ce n'était pas le cas pour d'autres puisque les solutions impliquait une connaissance de la géographie française. Dans l'énigme ci-haut, il faut élucider le mystère d'une statuette volée. Trouverez-vous la solution? (Réponse au bas de l'article). 


(La Jungle en folie, numéro 89. Photo: collection personnelle)

La Jungle en folie est une création complètement loufoque de Mic Delinx aux dessins et Christian Godard aux scenarios où se mêlent différents différents animaux dont Joe le tigre, Mortimer le serpent, Auguste le crocodile et bien d'autres, sans oublier les imbuvables petites pies qui y allaient de leurs commentaires à la dernière case. Fait intéressant, la Jungle en folie a été éditée en albums cartonnés et la série en compte 21. 



Le saviez-vous? En avril 1970, le numéro 60 de Pif Gadget, contenait les fameux "Pifises", des œufs d'artemia salina (vendues aux États Unis sou le nom de "Sea Monkees depuis les années 50) a été tiré à 1 000 000 d'exemplaires! 



Réponse à l'énigme de Ludo: Dans la case #4 le gardien prétend que les voleurs, armés de pistolets, ont tiré au travers la vitre du présentoir afin de subtiliser la statuette. Si cela avait été le cas, la balle aurait aussi fracassé la vitre de l'autre côté. Le gardien a donc menti.