Le film était encore pas mal frais dans nos mémoires alors que les sons et la musique nous tourbillonnaient dans la tête. Heureusement qu'il était sorti en salles durant l'été, autrement il aurait été assez difficile de se concentrer à l'école. Et encore, à l'époque, pas de lecteurs DVD, ni même de magnétoscopes. Si on voulait s'en faire mettre plein la vue de nouveau fallait retourner au cinéma et refaire la file.
Un jour comme ça je m'en vais à l'épicerie du coin chercher quelque chose et, en entrant, voilà que je ne vois ti-pas, drette sur le comptoir pas loin des bonbons et cartes à échanger de toutes sortes, une boîte de cartes Star Wars. C'était tout nouveau mais je connaissais bien. J'avais déjà toute la série de cartes de Cosmos:1999 et presque la collection complète des cartes de monstres Topps.
Chaque paquet coûtait 10 sous (comme pour Cosmos: 1999) et contenait, outre un certain nombre de cartes, un autocollant ainsi qu'une gomme à mâcher qui perdait sa saveur après vingt secondes. Ce n'était pas un prix exorbitant parce que 10 sous ajusté selon l'inflation représente quelque chose comme 60 sous aujourd'hui. J'ai donc entrepris de collectionner ces cartes afin d'avoir la série complète.
Les cartes américaines étaient fabriquées aux États-Unis par la compagnie Topps alors qu'au Canada c'était O-Pee-Chee, dont les cartes étaient bilingues. L'utilisation du français sur les cartes était une obligation en raison de la législation fédérale de 1970. La mise en marché toutefois s'appuyait sur un bon vieux fond de commerce qui avait fait ses preuves, soit celui de vendre les cartes enveloppées dans du papier ciré opaque et les cartes qui se trouvaient à l'intérieur étaient insérées de façon aléatoires. Pour avoir une série complète fallait acheter plusieurs paquets et échanger celles que l'on avait en double, triple ou même quadruple. En bout de compte, et avec un peu de chance, on pouvait finir par obtenir la série complète.
Il y a tout de même eu quelques légers obstacles. D'abord l'épicerie du coin a vite fait de voir sa boîte de carte se vider rapidement. Je n'étais évidemment pas le seul à collectionner ces cartes. Y'a donc fallu trouver d'autres points de vente car même si Star Wars était un phénomène populaire, ce ne sont pas toutes les épiceries et dépanneurs qui en avaient. Et puis les autres faisaient exactement comme moi. L'autre ennui était la malchance, qui faisait que je retrouvais pas mal toujours les mêmes cartes. J'ai donc dû m'armer de patience. La difficulté s'est retrouvée quelque peu augmentée lorsque la seconde série de cartes (bordure rouge) est apparue. Finalement, je suis parvenu à obtenir les deux premières séries au complet non sans avoir aperçu la troisième série (bordure orange) arriver mais à ce moment, pour mon très minuscule portefeuille du temps, c'était un luxe que je ne pouvais m'offrir. Déjà que pour avoir les deux premières séries j'avais investi pas mal de sous, un peu trop aux yeux de mes parents, il était hors de question pour moi d'attaquer la troisième série.
Voici mes deux paquets de cartes de 1977, la première série en bleu et la seconde en rouge. La première série contenait 66 cartes (1 à 66) et la seconde 65 cartes (67 à 132). La troisième série (bordure orange), qui n'est pas ici pour les raisons sus-mentionnées, comptait quant à elle 131 cartes car elle comprenait les séries 4 et 5 américaines.
Il pouvait se trouver quatre choses différentes à l'endos des cartes; un sommaire «dramatique» sur une séquence du film, une vignette sur les acteurs du film, en l’occurrence ici la regrettée Carrie Fisher, une explication sur certains trucages utilisés ou encore un morceau de casse-tête à assembler. Ce qui est intéressant dans ces textes c'est que dans la version en français on conserve les noms originaux des personnages et non ces abominables traductions comme «Dark Vador» ou «Chiktabba»... Ces cartes demeurent un très bon souvenir d'une époque pas si lointaine où les p'tits plaisirs de la vie ne tenaient souvent que dans des paquets à dix sous. Cependant, si vous tenez à faire autographier une de ces cartes par Mark Hamill (Luke Skywalker), ne vous attendez pas à une simple signature. Hamill n'hésite aucunement à y gribouiller des phrases humoristiques.
Le saviez-vous? Il existe une carte quelque peu spéciale, soit celle où l'on voit C-3PO et lequel semble affublé d'un membre assez imposant. On a longtemps élaboré sur les causes et, bien entendu, la version officielle prétend que c'est un «accident». Or, selon Gary Gerani, lequel a écrit le livre sur les cartes Star Wars, on se serait plutôt amusé sur le plateau de tournage au moment où la photo a été prise. Chez Topps on a préféré corriger l'image.
Le saviez-vous? Il existe une carte quelque peu spéciale, soit celle où l'on voit C-3PO et lequel semble affublé d'un membre assez imposant. On a longtemps élaboré sur les causes et, bien entendu, la version officielle prétend que c'est un «accident». Or, selon Gary Gerani, lequel a écrit le livre sur les cartes Star Wars, on se serait plutôt amusé sur le plateau de tournage au moment où la photo a été prise. Chez Topps on a préféré corriger l'image.