Dans les années 70, alors que je carburais intensément à la science-fiction, aux modèles à coller, aux trucs d'horreur et aux films fantastiques, il fut assez étonnant que je m'installe devant la télé pour regarder une série qui ne s'accordait nullment en genre ni en nombre avec ce que j'affectionnais tant à l'époque. Et une série portant sur la France du début du siècle de surcroît. Mais policière, tout de même.
Au début du siècle en France la vie se transformait très rapidement; les industries et la technologie avaient permis la naissance d'une criminalité nouvelle contre laquelle la police était bien mal préparée. Sans compter qu'elle n'avait guère évoluée depuis Vidocq. Imaginez, il n'y avait pas de police nationale, les policiers étaient cantonés dans des cantons (ha!) et les bandits, aidées par le progrès technique se riaient de la police archaïque tout plein dont les méthodes et les équipements n'avaient guère évolués depuis Vidocq. On avait même fermé l'année 1906 avec plus de 100,000 affaires criminelles non-résolues. C'est tout dire.
Alors Clemanceau en a eu ras le ponpon et a obtenu l'autorisation de fonder un ministère de la police en mars 1907, créant ainsi le Contrôle Général des Services de Recherches Judiciaires et, au mois de décembre de la même année on met en place douze brigades régionales de police mobile. Le succès est instantané: en deux ans on coffre 2695 criminels qui comportent des meurtriers, violeurs, faux-monayeurs et autres personnages du même genre c'est justement de tout ça dont s'inspira Claude Desailly pour créer cette superbe série télé qui porta le nom de Brigades du Tigre.
On y suivait les aventures de trois policiers, le commissaire Paul Valentin et les inspecteurs Marcel Terrasson et Gustave Pujol, lesquels étaient dirigés par leur patron, Claude Faivre. L'émission prenait racine dans des faits bien réels comme le tour de France et autres, mais les histoires, tout comme les personnages étaient purement fictifs et c'était là une des grandes forces de cette séries; brouiller la ligne entre raconter une histoire et raconter l'Histoire. L'émission a d'ailleurs couvert deux périodes soit la Belle époque, de 1900 à 1914 ainsi que les Années folles, durant les années 20.
Difficile de dire pourquoi, très exactement, j'aimais bien regarder cette série parce que, justement, elle était bourrée de qualités; les décors étaient superbes, la musique de Claude Bolling, les magnifiques voitures d'époque comme les De Dion-Bouton mais aussi le jeu des acteurs, tout à fait excellent. Peut-être que sans le savoir des séries comme celles-là ont-elles fasciné en moi un archéologue urbain encore bourgeonnant? Qui sait? N'empêche que cette série, qui a joué de 1974 à 1982, ne fut rien de moins qu'excellente. Elle est disponible dans son intégralité en DVD en France mais je n'en ai jamais trouvé de copies ici au Québec, malheureusement.
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