Décidément ce joyeux couple est on ne plus plus heureux de débouchonner une bouteille de Canada Dry. Il s'agit bien sûr de cette fameuse boisson gazeuse que l'on appelle rarement par son nom en français, soit soda au gingembre et davantage par son nom en anglais: ginger ale. Cette publicité anglophone datant de décembre 1963 en fait l'éloge d'une manière fort élégante.
Le mot «ale» n'est pas utilisé ici comme pour la bière quoique le ginger ale soit souvent mélangé à différents alcools pour la composition de cocktails. Le Canada Dry origine du pharmacien canadien John J. McLaughlin. Il en créa la recette en 1904 et vendit le breuvage sous le nom de Canada Dry Pale Ginger Ale qu'il faisait fabriquer à l'usine d'eau gazéifiée qu'il avait ouvert en 1890. Le «Dry» dans Canada Dry indique que la boisson, tout comme le vin, n'est que très peu sucrée.
Canada Dry fut breveté en 1907, qui fut aussi l'année où le breuvage fut introduit aux États-Unis. Il devint rapidement le favori de Spencer Compton Cavendish, 8è Duc de Devonshire qui le définit alors comme «le champagne des ginger ales». John McLaughlin mourut en 1914 et son frère Sam prit alors la direction de la compagnie et entreprit alors d'augmenter les ventes aux États-Unis.
McLaughlin se démarqua de la compétition en développant des procédés d'embouteillage permettant une très grande production rendant ainsi Canada Dry facilement disponible là où les gens se rassemblaient comme les stades de baseball ou à la plage. La compagnie fut achetée par P.D. Saylor and Associates pour former Canada Dry Ginger Ale Incorporated et ça n'a pas prit de temps pour la demande dépasse largement la capacité de production, obligeant ainsi la compagnie à prendre davantage d'expansion.
Durant la prohibition le Canada Dry fut très populaire parce qu'il masquait le goût des boissons alcooliques. En 1953 Canada Dry fut la première marque de boissons gazeuses à offrir son produit dans des canettes et innova l'année suivante avec une variante sans sucre.
Cette pub est d'un format conventionnel, mais certainement efficace. Au début des années 60 la photographie pour agrémenter les publicités commence à être utilisée de plus en plus souvent, ce qui rend le coût de production un peu moins cher comparativement à l'illustration peinte, et prend moins de temps aussi. Ici, seules les bouteilles en bas à droite sont peintes. Pouvoir reproduire des produits commerciaux de cette façon avec des médiums variés faisait souvent partie du travail de graphiste, l'ayant moi-même appris durant ma formation au début des années 80.
Bien que je ne sois pas buveur de Canada Dry, ou d'autres boissons gazeuses, ce breuvage me rappelle de bons souvenirs car il faisait partie non seulement des réceptions des fêtes chez mes grands-parents, mais ma grand-mère en était une friande, ayant toujours quelques bouteilles en réserve.
Le saviez-vous? Peu de temps après son introduction, la compagnie a décidé d'en exporter à New York. La boisson fut tellement populaire qu'une usine d'embouteillage fut construite à Manhattan.