dimanche 1 juin 2014

La Caillette

Ça faisait déjà un bout que l'on roulait sur la route 138. Du haut de mes six ou sept ans, assis en culottes courtes sur siège arrière du Dodge Dart je regardais le décor passer patiemment (si, si!). De temps en temps toutefois il m'arrivait de me lever (les ceintures de sécurité étaient facultatives à l'époque) pour me passer la tête par-dessus le siège afin de savoir si c'était encore bien loin. Bientôt, qu'on me disait. Ah, bon. Je reprenais un Pif Gadget que je relisais à nouveau en commençant, bien sûr, par les énigmes de Ludo. Puis, arrivait ce moment tant attendu où la voiture ralentissait. Je posais le Pif et par la fenêtre de la voiture je voyais enfin l'enseigne tant attendue!  


Ce n'était pas la première fois que je mettais les pieds là, de loin s'en faut. Nous étions déjà venu à plusieurs reprises dans le passé et on y reviendrait encore dans les années à venir. Ma mère aussi y venait avec mes grands-parents. Même si le restaurant existe depuis 1961 la Caillette en tant que tel le commerce avait pignon sur route bien avant sauf que ce n'était pas un restaurant proprement dit. Voici la Caillette telle qu'elle apparaissait en 1952.

 (Photo: Ministère de l'agriculture du Québec)

En entrant à l'intérieur je ne manquais jamais d'être étonné, voire fasciné, par le décor, essentiellement bovin dans son ensemble. Outre le plancher de terrazzo aux motifs «holstein» il se trouvait derrière le comptoir des têtes de vaches naturalisées et alignées, fixées à des mécanismes qui les faisaient dandiner un peu maladroitement de gauche à droite. Ça faisait toujours son effet.

Ce que vous voyez ici c'est la Caillette, telle qu'elle était lorsque j'étais gamin. À peu de choses près, tout ce que vous voyez ici est encore là aujourd'hui.

Que ce soit pour un cornet de crème glacée ou encore d'un hot-dog et une frite, aller à la Caillette était toujours une sortie agréable mais peut-être davantage aussi pour la piste de go-kart qui était située tout juste à côté. Pour quelques sous on prenait place dans un petite voiture décapotable et munie d'un petit moteur à essence deux temps qu'un préposé faisait démarrer en tirant sur la corde à l'arrière comme pour une tondeuse. Puis on partait comme ça faire trois ou quatre tours. La piste n'était pas immense mais pour le gamin que j'étais ça n'avait pas de prix. D'ailleurs la piste servait de monnaie d'échange; j'irais faire un tour de go-kart si je me tenais tranquille, autrement je m'en passerais.

Dernièrement j'ai eu l'occasion de remettre les pieds à la Caillette pour la première fois depuis bien des années. Je m'étais souvent promis de le faire. Faudrait bien que j'aille faire une tour à la Caillette, puis je finissait pas ne rien faire. Ok, la semaine prochaine d'abord. Mais c'était la même chose qui se reproduisait. Mais là, j'y suis allé. Ce qui montre aussi que des fois, Pluche y sort de la ville.

Pour tout dire je ne savais pas s'il restait de l'endroit quelque chose s'accordant en genre et en nombre avec mes souvenirs. Si l'extérieur a un peu changé, j'ai été agréablement surpris de constater que le décor n'avait que bien peu changé, à mon grand bonheur. Les têtes de vaches étaient toujours là, toujours bien parquées sur le mur du fond, toujours à se dandiner, tout comme le plancher «holstein» en terrazzo. 




Agréable de constater que non seulement l'endroit, en plus d'être pas mal comme dans mes souvenirs, est toujours aussi populaire. Plein de monde en dedans comme en dehors. Les uns avec un cornet les autres avec une poutine. Amusant d'y voir les enfants en train de regarder, l'air un peu béat, les têtes de vaches. Après m'être rempli la panse j'y suis allé avec un sac de fromage en crottes ainsi qu'un p'tit souvenir de l'endroit auquel je n'ai pas pu résister. N'en restait qu'un en plus.


Avant de repartir j'en ai profiter pour marcher tout juste à côté afin d'aller voir ce qui restait de la fameuse piste de go-kart. L'attraction, comme je m'y attendais un peu, n'existe plus mais il subsiste néanmoins une partie de la piste dont on semble se servir pour y stationner des remorques de camion. 

 



Le saviez-vous? Le nom Maskinongé vient du poisson, que l'on retrouve en abondance dans la rivière du même nom et ce nom provient de l’algonquin mask (« difforme » ou « ours ») et kinonge (« poisson »). Un gros merci à l'amie Autochtone Beth qui m'a appris celà. 

8 commentaires:

  1. Que de souvenir, les années 60, la piste de go-kart, les vieilles voitures et les vaches qui dandinaient de la tête....sur la route de Montréal - Trois-Rivières, visite annuelle de la famille.....Nous les gens de la ville on faisait connaissance avec la vie rurale......J'aimerais bien retrouvé des photos de cette piste avec les voitures....

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    1. Malgré toutes mes recherches je ne suis pas arrivé à en trouver. Peut-être qu'un jour, par chance, une personne en trouvera parmi ses photos personnelles et voudra bien les partager avec nous. D'ici là, il ne faudra compter que sur nos bons vieux souvenirs.

      Pluche
      Pluche

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    2. Bonjour Pluche,
      Je suis tombé sur votre article par hasard et j'ai 2 photos qui montrent une des vieilles voiture dont vous parlez. Les photos sont très mauvaises et montrent à peine la piste, mais elles ont été prises à cet endroit aux alentours de 1972. Voulez-vous les voir ?

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  2. Bonjour,
    Je vais contacter les personnes qui figurent sur les photos et si elles me donnent l'autorisation, je vous enverrai les copie à votre adresse "madcat114@outlook.com" ça vous va ?
    Au plaisir

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  3. Wow, super! Dommage qu'il n'y a pas, et qu'on ne trouve pas, de photo de la piste telle qu'elle fut à l'époque avec les voitures. Enfant, mes parents m'y amenaient faire un tour de voiture ''de course''!

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    1. On ne sait jamais. Peut-être qu'un jour quelqu'un en trouvera dans une boite de photo et pensera à communiquer avec moi?

      Pluche

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