samedi 12 juillet 2025

Souvenirs de la rue Ste-Catherine

Ah, la rue Ste-Catherine! Durant les années 80 cette rue était presque ma deuxième maison tellement je la fréquentais. Je l'ai arpentée de long en large si souvent. Parfois seul ou avec des potes. J'y ai travaillé aussi; d'emplois d'été étudiants à d'autres emplois plus permanents. C'est aussi un rue qui a connu une transformation absolument incroyable; de rue résidentielle paisible avec jardins et vergers à une rue commerciale où s'enfilent des centaines de commerces. 

Sur cette rue où j'ai valsé de la galoche d'innombrables fois sans compter les pas, m'ont amené à avoir ces petits endroits préférés que j'aimais bien fréquenter de temps en temps. Sans autres tambours ni trompettes, je vous amène avec moi sur la rue Ste-Catherine des années 80 et mes p'tits coups de cœur.

Les arcades de jeu  

Si les arcades de jeu ont commencé à faire leur apparition durant les années 70, notamment dans certains centres commerciaux, c'est dans les années 80 qu'elles ont connu leur essor. En effet, durant cette période on a vu le nombre de ces salles exploser. La rue Ste-Catherine d'alors était la vétitable Mecque de l'amusement puisque l'on en retrouvait un nombre assez important et ce, d'un bout à l'autre. 

Ces temples de la machine à boules et du divertissement pixelisé étaient, surtout la fin de semaine, bourrées de jeunes qui s'amusaient devant tel ou tel jeu, tentant de battre le meilleur pointage. J'y ai certainement investi quelques trente sous dans ces arcades. 

Le restaurant Le Tramway 

Les plus vieux vont se rappeler de ce restaurant qui se trouvait près de Stanley. C'était un bon endroit, à mon avis, pour déguster un bon hamburger cuit à notre goût avec une bonne bière bien fraîche. L'aspect unique de ce restaurant était la thématique du tramway (vous l'aurez deviné) avec des décorations allant de grandes photos encadrées jusqu'à différents artéfacts issus de cette époque. Toutefois, il n'a pas survécu contrairement à son plus proche compétiteur; Mister Steer situé non loin de là. dommage, car j'aimais bien. 

Les Terrasses 


Situé à un jet de pierre de l'ancien grand magasin Eaton, Les Terrasses était cette espèce d'expérience architecturo-commerciale et dont l'intérieur était composé de différent paliers où l'on retrouvait tout plein de boutiques et restaurants où il y avait prédominance de béton et de verdure. J'aimais bien aller bouquiner à la librairie qui s'y trouvait ou encore aller prendre un bon repas au restaurant The Magic Pan. Cet espace a disparu et aujourd'hui une partie du centre Eaton occupe l'endroit. 
 
Mars
 

Mars était un commerce assez unique en son genre. Si quelque chose se publiait ou s'était publié c'était presque garanti que Mars l'avait. Quelque part par là. Ou peut-être là-bas. Il se trouvait un quantité impossible de boîtes de bois, un peu à la façon des disquaires, où l'on retrouvait des magazines et revues d'ici mais surtout d'ailleurs sur tous les sujets imaginables. Il y avait des disques aussi et des bédés de tous les genres. J'ai d'abord visité pour la curiosité de la chose mais lorsque je suis devenu étudiant en arts graphiques en 1982 j'ai revisité très souvent. Tous ces magazines représentaient une véritable mine d'or en matière de design. Je m'en procurais aussi pour y découper des photos que j'utilisais dans certains travaux. Mars était un véritable capharnaüm où l'on pouvait facilement se perdre pendant des heures. 
 
Sam the Record Man
 
Sam the Record Man était pour moi l'endroit de choix pour acheter des disques. La photo ci-haut, prise durant les années 60, montre l'emplacement original mais dans les années 70 Sam a occupé les deux bâtiments à gauche et ce, jusqu'au coin de la rue St-Alexandre, où se trouvait alors l'entrée. Des disques et des cassettes de tous les genres, souvent des éditions spéciales à pressages limités, il y en avait. Suffisait de chercher un tant soit peu. Autrement, les employés pouvaient répondre à toutes vos questions. J'ai acheté une quantité non négligeable de disques à cet endroit, dont Pink Floyd: The Wall en 1980 et quantité d'autres. 
 
Restaurant Dunn's
 

Je me souviens des moments où, quand j'étais gamin au début des années 70, ma grand-mère m'amenait au centre-ville. On y allait en métro, évidemment. Plus rapide mais aussi plus pratique. On passait par Eaton, Simpson's et autre commerces et on aboutissait presque toujours chez Dunn's pour un bon repas. On allait toujours au deuxième étage et c'était toujours particulier pour moi de manger un sandwich à la viande fumée avec ma grand-mère alors que pas très loin un pianiste se faisait aller les doigts sur un piano à queue. Durant les années 80 c'est avec des amis que j'y allais, souvent tard en soirée après avoir été voir un film au cinéma. 
 
Le cinéma Palace
 

 Ouvert en 1921 sous le nom de cinéma Allen, il prend le nom de Palace en 1923. Il n'y avait à l'époque qu'une seule salle. C'est en 1980 que le cinéma ferme temporairement et que d'importants travaux sont réalisés puisque l'on passe d'une salle à six. D'autres cinémas faisaient la même chose comme le Parisien ou le Loews. Mais pour moi, le Palace était mon endroit préféré pour y voir des films, parfois en matinée mais la plupart du temps en soirée avec des amis et il arrivait souvent que l'on y reste pour voir un second film. Le bâtiment a par la suite abrité le Mirafloria, puis un restaurant Five Guys qui a par la suite fermé ses portes. Aujourd'hui il n'y a plus rien de ce cinéma. Chose certaine, les portes du cinéma Palace que vous voyez sur la photo, eh bien je les ai passées plus souvent qu'à mon tour!
 
Omer DeSerres
 

Lorsque j'ai commencé ma formation en arts graphiques en 1982 il s'est vite avéré qu'Omer était un commerce inévitable pour tous le matériel requis (quoique Dessie, qui se trouvait en face, avait de très bons spéciaux). Il y avait aussi le Pavillon des arts, mais ça c'était sur St-Denis près d'Ontario donc ça ne compte pas. Que ce soit pour table à dessin, les pinceaux, l'encre, l'acrylique, les plumes techniques de type rapidographes, rubilith, mallettes de transport et autres, c'était la place. J'ai de bons souvenirs de mes visites à cet endroit dont ce jour où j'ai acheté de grandes feuilles cartonnées de 50 pouces par 50 pour un projet et où ventait à écorner les bœufs... 
 
Le Spectrum
 

(Crédit photo: La Presse)

Ah le Spectrum! Ouvert il y a de cela fort longtemps sous le nom de théâtre Alouette, l'espace a été reconverti en salle de spectacles qui a connu un immense succès pendant des années. Combien de fois suis-je allé voir de spectacles à cet endroit, allant de Paul Piché à Slayer en passant par quantité d'artistes des Francopholies, The Police, Primus, et combien d'autres! Le dernier spectacle que j'y ai vu a été celui de l'humoriste JiCi Lauzon. La disparition et subséquemment la démolition de cette salle mythique et certainement intimiste, a fait un trou dans le cœur, c'est certain. 

Le forum de Montréal
 
(Crédit photo: Archives de la ville de Montréal)
 
Que ce soit pour des parties du Canadien ou pour assister à différents concerts de grande envergure le Forum était un incontournable! Ouvert en 1924 sous sa forme architecturale initiale, le bâtiment s'est vu se moderniser en 1949 puis sous sa facture moderne telle qu'on la voit sur la photo, en 1968. Je me souviens avoir assisté à des spectacles de Rush, Queen, Black Sabbath, Madonna, David Bowie, Bryan Adams, Metallica et plusieurs autres. Quels souvenirs impérissables! L'ambiance de hockey y était aussi imcomparable; de la clameur de la foule, aux bruits de rondelles bien frappées et des employés se promenant dans les gradins en annonçant à haute voix "Bièèèère froide coooold beer!!". Sa fermeture en 1996 en a attristé plusieurs. Les fameux fantômes suivraient-ils jusqu'au centre Bell? Les avis sont encore partagés. 


 

Le saviez-vous? On ne connaît pas avec certitude l'origine toponymique de la rue Ste-Catherine. Il se peut que'elle ait été nommée ainsi par Jacques Viger en l'honneur de sa fille Catherine Élizabeth comme il se pourrait que la rue, qui aussi porté le nom de Ste-Geneviève et St-Gabriel, ait été nommée pour commémorer la fête de la Ste-Catherine. 

 
Dans mes oreilles: Le décès récent de Serge Fiori m'a fait ressortir de ma collection de disques ma copie de l'Heptade, un disque phare non seulement dans l'histoire musicale du Québec mais aussi du rock progressif. 
 

Sous mes yeux: J'ai ressorti un classique de la littérature, The Grapes of Wrath de John Steinbeck, et qui nous replonge dans l'Amérique des années 30 durant le tristement célèbre "dustbowl". C'est un livre que j'avais lu durant mes cours de philo au cégep dans sa version française. Cette fois c'est dans sa version originale. 

  

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