Nous voici en 1917 devant le marché Raby, une chaleureuse épicerie de quartier sise au 522 rue Villeray. Ce commerce de quartier possède tous les atouts d'un magasin typique de cette époque. On retrouve de grandes vitrines pour y faire entrer toute la lumière, des vitraux dans la partie supérieure, une affiche publicitaire (Molson), une bonne variété d'affiches faisant l'annonce des produits en rabais ainsi qu'un auvent, très apprécié des clients lorsqu'il pleut.
Les produits annoncés dans la vitrine sont intéressants. Outre quelques produits maison dont le ketchup Victoria, deux affiches annoncent les confitures Raymond, une compagnie bien montréalaise aujourd'hui disparue. On y voit aussi la soupe aux tomates Campbell's (deux boîtes pour 25 sous), du sucre granulé ainsi que des arachides. Au bas des vitrines on y retrouve pour plein d'autres produits dont le café, le thé, de la viande, du lait et du lard salé, entre autres.
Sur l'enseigne en haut on peut y lire que le marché est un magasin indépendant, c'est à dire qu'il n'est affilié à aucun autre marché. C'était le cas de plusieurs marchés de quartier comme celui-ci. Toutefois, les choses vont être appelées à changer. En effet, la même année où cette photo a été prise une immigrante de Hongrie, Ida Steinberg, va ouvrir son premier marché sur le boulevard St-Laurent. Lentement mais sûrement la petite épicerie d'Ida va faire des petits pour éventuellement devenir la plus grosse chaîne de supermarchés au Québec. Aussi, il reste encore un an d'hostilités à venir avant que ce l'on appelait la Grande guerre ne se termine en 1918 alors il y a fort à parier que les prix des aliments, surtout ceux importés, reflètent cette situation.
Aujourd'hui la petite épicerie de quartier est depuis longtemps disparue et quantité de commerces se sont succédés. Le dernier en lice en est un d'appareils électroménagers qui occupe aussi l'espace commercial à côté. Comme on peut le voir la devanture a, au fil des ans, été complètement changée. L'accès au commerce a été déplacé à gauche et les vitraux ont disparu, tout comme l'auvent. Signe des temps.
Le saviez-vous? À l'époque c'étaient les commerçants qui avaient accès aux produits et les clients devaient en faire la demande. C'est en 1933 que Steinberg va innover en permettant aux clients d'accéder eux-mêmes aux différents produits en créant le concept du libre-service.
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